Voyage au Mexique

Mexique

N’ayant jusqu’alors jamais visité l’Amérique centrale, j’ai choisi d’effectuer ce voyage au Mexique en janvier 2016. Il s’agissait ici d’un voyage Terdav, le dernier d’ailleurs que j’ai effectué avec cet organisme, et qui alliait des visites archéologiques avec de la randonnée parfois sportive (l’ascension du volcan la Malinche, qu’in fine nous ne pourrons pas mener à bien). Ce voyage de seulement deux semaines parcourait deux régions du Mexique radicalement différentes : la capitale Mexico et le haut plateau environnant tout d’abord (Puebla, Teotihuacán) ; puis, sans transition, la région tropicale du Yucatán et ses nombreux sites mayas (Palenque, Calakmul et bien sûr Chichén Itzá). Un parcours bien évidemment très rapide et très parcellaire de ce pays gigantesque. Mon principal regret à ce propos : n’avoir pas pu me rendre dans les régions plus arides du nord du pays, un genre de paysage qui correspond en général davantage à mes aspirations. Mais tout le nord du Mexique était, au moment de mon voyage, déclaré par le Quai d’Orsay zone dangereuse « formellement déconseillée », en raison du trafic de drogue.

J’ai rejoint la capitale Mexico par un vol direct : je mentionnerai le regrettable cafouillage de l’agence Terdav, qui m’avait d’abord annoncé que je ferais escale aux États-Unis, m’obligeant à verser quelques dollars et surtout à fournir au gouvernement américain des informations personnelles que j’aurais préféré garder pour moi. Donc finalement, 11 h d’avion pendant la nuit, sur un Boeing dreamliner de la compagnie Aeromexico. Trajet effectué de nuit, survolant le Canada puis les États-Unis (des Grands Lacs au Texas), et atterrissant à Mexico alors que la ville était encore plongée dans le noir. Les formalités ont été assez rapide et malgré l’heure encore très matinale (6h), nous avons pu accéder à nos chambres d’hôtel et nous rafraîchir, avant de prendre un petit déjeuner et d’attaquer immédiatement la visite de la ville.

Je ne présenterai pas Mexico, ville tentaculaire de plus de 20 millions d’habitants, bâtie à 2200 m d’altitude, fortement soumise à la pollution du fait de sa situation au fond d’une cuvette, de surcroît sous la menace de plusieurs volcans. Nous avons attaqué la visite dès 8 h du matin, heure à laquelle la température était plus que frisquette ! Le ciel était par contre très dégagé et la lumière très agréable (la température se réchauffera dans la journée, mais il faudra alors prendre garde aux coups de soleil !). Nous avons commencé par le Paseo de la Reforma (promenade de la Réforme), les « Champs-Élysées » mexicains : grande perspective à la mode haussmannienne, tracée sous le règne de l’empereur Maximilien Ier du Mexique, et, à l’instar des boulevards parisiens, fermée à son extrémité un monument, le château de Chapultepec. Les édifices bordant cet axe sont néanmoins résolument modernes.

Paseo de la Reforma (promenade de la Réforme) ; les « Champs-Élysées » mexicains, le 17 janvier 2016

Comme nous l’a expliqué notre guide, la plupart des tours de Mexico sont concentrées au même endroit, le seul secteur de la ville qui soit bâti sur un socle rocheux solide. Car la plus grande partie de l’aglomération est construite sur un ancien lac, qui existait à l’époque aztèque et fut asséché par les Espagnols, le lac Texcoco. Le sol est donc meuble ce qui rend l’édification de tours impossible.

Mexico s’appelait Tenochtitlán à l’époque aztèque.

En ce dimanche matin, il n’y avait aucun véhicule sur la promenade de la Réforme : l’avenue était fermée à la circulation et réservée aux circulations « douces ». Une nouvelle politique bobo récemment mise en place par la municipalité et que comme par hasard, notre fort peu sympathique édile parisienne, je veux parler de Mme Hidalgo, s’était mis en tête d’imiter au plus vite. D’ailleurs on ne se sent pas tellement dépaysé quand on débarque à Mexico : on y retrouve les mêmes trucs de bobos comme par exemple l’« art urbain » débilisant (ci-dessous à droite) ou encore les Vélibs. Paris comme Mexico font partie d’un réseau de villes-mondes (enfin, on devrait plutôt dire ville immonde dans le cas de Paris), se copiant les unes les autres avec j’imagine un mimétisme polarisé vers leurs consœurs américaines, New York ou San Francisco. Que ces villes n’aient plus de compte à rendre au territoire qui les environne et qui pourtant les fait vivre, est une critique récurrente mais elles n’en ont cure…

Paseo de la Reforma (promenade de la Réforme) ; les « Champs-Élysées » mexicains, le 17 janvier 2016Art moderne urbain sur le Paseo de la Reforma, le 17 janvier 2016
Référence aux étudiants mexicains enlevés, le 17 janvier 2016Paseo de la Reforma (promenade de la Réforme) ; les « Champs-Élysées » mexicains, le 17 janvier 2016

La manifestation permanente visible sur la photo ci-dessus à gauche, émane des familles des étudiants enlevés Iguala, un fait divers qui a défrayé la chronique au Mexique en 2014.

Cette monumentale colonne située sur une place de l’avenue est appelée l’Ange de l’indépendance mexicaine. Ce qui a donné l’occasion à notre guide de nous exposer (en trois minutes !) les grandes dates de l’histoire du Mexique. Le pays est indépendant depuis 1810 ; cent ans plus tard, en 1910, eut lieu une révolution contre le général Porfirio Díaz, président du Mexique entre 1876 et 1911 ; son régime qui était autoritaire avait pourtant beaucoup modernisé le pays (à l’instar de Napoléon III chez nous).

L’Ange de l’Indépendance mexicaine, le 17 janvier 2016

D’autres vues du Paseo de la Reforma. On peut deviner sur la seconde vue, fermant la perspective, le château de Chapultepec (ancienne résidence de Maximilien, non programmé dans notre voyage). L’étrange tour que l’on devine à gauche sur la même photo, très controversé bâtiment en forme de biscuit et ne servant strictement à rien, fut édifiée en 2010 pour commémorer l’Indépendance et la Révolution ; son nom est Estela de Luz (le Sillage de lumière).

Fontaine de Diane chasseresse, le 17 janvier 2016

D’une taille de 500 hectares et situé dans le prolongement du cours de la Réforme, le parc de Chapultepec constitue le poumon vert de la ville de Mexico (bien qu’il soit coupé par une autoroute). Il s’agissait d’un endroit important à l’époque aztèque. Outre le château déjà évoqué, le parc renferme de nombreux musées, à commencer par celui auquel nous allons consacrer toute la matinée : le musée national d’anthropologie. Ce musée est logé dans un bâtiment avant-gardiste (datant des années 1960) : la cascade sous la dalle de béton fait référence à un parapluie. Sur le bâtiment est gravé l’emblème national du Mexique : un aigle juché sur un cactus et dévorant un serpent. Ce symbole remonte aux Aztèques (il s’agissait du signe qu’ils attendaient du ciel pour déterminer l’emplacement de leur capitale, en l’occurrence Tenochtitlán).

Entrée du musée d’anthropologie. Symbole du Mexique : aigle perché sur un cactus dévorant un serpent, le 17 janvier 2016Musée national d’anthropologie. Fontaine gravée supportant le parapluie, le 17 janvier 2016

Le rez de chaussée du musée est consacré aux civilisations précolombiennes, en commençant par la plus ancienne les Olmèques (4000 ans). Parmi les autres civilisations on peut citer les toltèques, mayas, teotihuacán et aztèques.

Musée national d’anthropologie. Figurines en céramique, le 17 janvier 2016Musée national d’anthropologie. Reconstitution du temple des serpents à plumes, le 17 janvier 2016
Musée national d’anthropologie. salle de Teotihuacán, le 17 janvier 2016

Ici deux objets sans rapport entre eux mais regroupés par commodité : une reconstitution du temple des serpents à plumes à Teotihuacán (à gauche) ; et la reconstitution d’un temple maya (à droite).

Musée national d’anthropologie. Reconstitution du temple des serpents à plumes (Teotihuacán), le 17 janvier 2016Musée national d’anthropologie. Salles mayas, le 17 janvier 2016

Parmi les objets anciens remarquables, ce codex aztèque conservé dans le musée (Matrícula de Tributos). Quant à la coiffe en quetzal, la Penacho de Moctezuma (seconde photo), il s’agit d’une copie dont l’original peut être admiré au musée du Hofburg à Vienne (Autriche).

Musée national d’anthropologie. Codex conservé dans le musée (Matrícula de Tributos), le 17 janvier 2016Musée national d’anthropologie. Copie d’une coiffe aztèque en quetzal (l’original se trouve à Vienne), le 17 janvier 2016

L’étage du musée est consacré à l’ethnographie des populations actuelles du Mexique. Les objets exposés témoignent d’une très grande diversité selon les régions.

Musée national d’anthropologie. Salle d’ethnographie, le 17 janvier 2016Musée national d’anthropologie. Salle d’ethnographie (scène de la vie quotidienne d’un groupe indigène), le 17 janvier 2016
Musée national d’anthropologie. Salle d’ethnographie, le 17 janvier 2016Musée national d’anthropologie. Salle d’ethnographie (fête en costumes traditionnels), le 17 janvier 2016
Musée national d’anthropologie. Salle d’ethnographie (autel), le 17 janvier 2016

Après le musée, nous avons pris le bus public pour éviter de reparcourir à pied la promenade de la Réforme. Ce qui nous a permis de découvrir les affres de la circulation mexicanaise, et ce en dépit du repos dominical, car le bus empruntait les contre-allées et a dû à plusieurs reprises couper des boulevards perpendiculaires très chargés. Nous sommes descendus du bus au centre-ville, et j’ai failli avoir une attaque en découvrant le nom de la bouche de métro ; rien à voir néanmoins avec « Notre Drame de Paris », Miguel Hidalgo (1753-1811) était le père de l’indépendance du Mexique. C’était en outre un religieux (mort exécuté à Chihuahua), à l’origine du fait que toutes les mairies du Mexique sont ornementées d’une cloche (usage pour le moins étonnant dans un pays aux institutions aussi viscéralement anticléricales), cloche que les maires doivent par tradition sonner le jour de la fête de l’Indépendance (15 septembre) en criant ¡ Viva México !

Ce n’est pas celle qu’on croit, mais Miguel Hidalgo (1753-1811), père de l’Indépendance mexicaine, le 17 janvier 2016

Pour en revenir à la mère Emptoire, la tête à claque qui nous tient lieu d’édile n’a pas manqué de plastronner de cette homonymie lorsqu’elle s’est rendue au Mexique fin 2016. Ça ose tout et c’est à ça qu’on les reconnaît ! Et puisque je parle de Paris, voici quelques images qui ne sont pas de nature à dépayser (l’entrée de métro Guimard a été offerte par Jacques Chirac en 1998).

Entrée de métro Guimard offerte par Chirac en 1998, le 17 janvier 2016

Voici (extérieur — style art nouveau — et intérieur — style art déco) le bâtiment des Beaux-Arts, datant de 1934. Il sert entre d’autres d’opéra, mais je ne referai pas ici mon couplet sur l’indigence des programmations lyriques hors d’Europe.

Palais des Beaux-Arts et tour latino-américaine, le 17 janvier 2016

La grande tour que l’on peut apercevoir en arrière-plan s’appelle la tour Latino-américaine (183 m). Construite sur un sol meuble et en zone sismique, elle a aurait (du moins d’après notre guide) récemment été rehaussée ! Je n’ai néanmoins pas pu confirmer cette information.

Autre curiosité architecturale du secteur : le bâtiment de la poste, de style Chicago. La seconde image montre la casa de los Azulejos (maison de faïence), à l’origine construite par les frères Sanborns (18e siècle), riches importateurs de Veracruz (le port le plus important du pays, sur le golfe du Mexique), et fondateurs d’une entreprise mexicaine de restauration.

Bâtiment de la Poste style Chicago, le 17 janvier 2016Casa de los azulejos (maison de faïence), le 17 janvier 2016

Le déjeuner (outre son horaire très tardif) a été assez pénible. Notre guide a choisi un restaurant typiquement mexicain, mais bondé. Il a d’abord fallu faire la queue un certain temps dans la rue (un peu pénible). Puis notre groupe s’est trouvé séparé en 3 tables. Le restaurant, vaste, était noir de monde. Le menu comprenait de la tortilla (galette de maïs), la base de l’alimentation mexicaine, servie chaude en début du repas, protégée par une serviette.

Traversant au pas de charge la place du Zócalo, le cœur historique de Mexico (sur lequel nous reviendrons quoique encore très brièvement), direction le Palais National pour une brève visite. On accède à ce palais par la rue E. Zapata, bordée de bâtiments anciens assez pittoresques quoique difficiles à photographier. Nous avons dû faire la queue quelque temps pour passer un portique de sécurité.

Rue E Zapata, le 17 janvier 2016

Oui la pancarte en plein centre de la photo n’est pas du meilleur effet. .

L’objet de cette visite, c’était cette immense fresque du peintre Diego Rivera (1886-1957), l’Épopée du peuple mexicain.

Palais national ; fresque de Diego Rivera (1886-1957), l’épopée du Peuple mexicain, le 17 janvier 2016Palais national ; fresque de Diego Rivera (1886-1957), l’épopée du Peuple mexicain, le 17 janvier 2016

Le Palais national a longtemps été le palais présidentiel, mais ce n’est plus le cas. Il comprend en outre un hémicycle, également désaffecté (quid de la séparation des pouvoirs, d’ailleurs ?). Les fondations du bâtiment remontent à l’époque aztèque.

Palais national ; hémicycle désaffecté, le 17 janvier 2016Palais national, le 17 janvier 2016

En plein cœur de Mexico se trouvent les restes d’une pyramide aztèque, le temple de Huitzilopochtli (ou templo Mayor). Cette gigantesque pyramide comportait plusieurs étages. Ses restes ont été mis à jour en 1978.

Fondations d’une ancienne pyramide aztèque (Temple de Huitzilopochtli, ou templo mayor), le 17 janvier 2016

Cette visite expresse de la ville (qui avait tout de même commencé à 8h du matin après une nuit passée dans l’avion !) s’achevait avec la célèbre place du Zócalo, ou encore place de la Constitution. Zócalo (qui signifie piédestal ou socle) désigne en effet la place centrale de la plupart des villes mexicaines, mais il s’agit rarement d’un nom officiel. À Mexico la place du Zócalo est bornée par le Palais national que nous venons de voir, ainsi que par la cathédrale métropolitaine (ci-dessous). En son centre, un immense drapeau mexicain. Drapeau que je n’ai pas photographié en raison du contre-jour, et nous n’avions de toute évidence plus le temps de passer par le centre de la place.

Donc, nous terminons la visite avec la cathédrale, de style baroque espagnol et datant de la fin du XVIIe siècle. Notre guide s’est étonné d’en voir la porte centrale grande ouverte, ce qui n’est jamais le cas d’après lui. Il fera la même observation à Puebla. Bien qu’étant moi-même peu au fait des subtilités de la liturgie catholique, je subodore que ceci est peut-être en rapport avec le jubilé (année sainte) décrété par le pape en 2016.

Cathédrale de Mexico, le 17 janvier 2016Cathédrale de Mexico, le 17 janvier 2016

L’intérieur est comme on peut l’imaginer, assez surchargé. Nous y avons passé très peu de temps, d’autant qu’un office en cours nous empêchait d’accéder au chœur. Construite sur un terrain sismique, la cathédrale est fragilisée par les tremblements de terre et sa dalle est en pente. L’évolution de l’édifice est surveillé jour et nuit.

Intérieur de la cathédrale de Mexico, le 17 janvier 2016Intérieur de la cathédrale de Mexico, le 17 janvier 2016

Nous sommes rentrés à l’hôtel en prenant le métro. Ce dernier, relativement peu développé par rapport à la taille de la ville (une dizaine de lignes quand même), est de conception française et roule sur pneus, comme la ligne 6 de la RATP. Une bonne vieille technologie française à laquelle nous avons dorénavant renoncé, tant pour l’exportation que pour notre propre usage (puisque le Grand paris express roulera sur rails). Les rames sont plus longues que celles du métro parisien. Avant de descendre en station on nous a mis en garde contre le danger des pickpockets.

Métro de Mexico, le 17 janvier 2016

Nous avons quitté Mexico dès le lendemain matin (ce voyage ne traînait pas !) pour prendre le direction de Puebla. Après une difficile sortie du centre-ville en raison de la circulation, nous avons rejoint une autoroute entre les voies de laquelle circule le métro. Ce n’est qu’une fois sortis de la ville que nous avons pu apercevoir les volcans de la région : le Popocatépetl (5426 m) et l’Iztaccíhuatl (5286 m), ou «  femme couchée » (je vous laisse consulter Wikipedia pour découvrir la légende aztèque associée à ces volcans). Le Popocatépetl est actif depuis les années 1990 et son ascension est interdite. La chaîne de montagnes s’appelle la Sierra Nevada, elle se prolonge par d’autres volcans.

En route vers Puebla ; vue sur le Popocatépetl (5426 m) et l’Iztaccíhuatl (5286 m), le 18 janvier 2016

C’est par un col à 3160 m environ que nous avons franchi la ligne de crête de la Sierra Nevada, quittant la cuvette de Mexico pour le plateau de Puebla. Puebla est la 4e ville du Mexique (6 millions d’habitants), en forte croissance car servant d’exutoire à la population de Mexico dont elle est réputée plus agréable à vivre. C’est aussi une ville industrielle avec une importante usine Volkswagen. J’ai été impressionné en arrivant par les très impressionnants travaux en cours sur le boulevard périphérique de la ville. Pour séparer la circulation urbaine de l’importante circulation de transit, le maire de la ville, José Fayad, fait construire sur des kilomètres un viaduc autoroutier prenant appui sur le terre-plein de la rocade existante. Ce n’est pas chez nous qu’on verrait à ça avec toutes les associations rétro-écolo qui commencent à geindre dès le premier coup de pioche ! En tout cas ce viaduc, déjà pour partie en service, semble un réussite et ce José Fayad a d’après notre guide les dents longues puisqu’il vise la présidence de la République.

J’ai évoqué la circulation de transit, Puebla se trouve en effet sur le passage de l’axe reliant Mexico avec le port de Veracruz. La ville fut fondée par les Espagnols justement pour cette raison, parce que c’est un lieu de passage, alors qu’il n’existait pas de cité précolombienne à cet endroit. La ville a supplanté celle de Tlaxcala. Le centre historique de Puebla est inscrit au patrimoine de l’Unesco.

Avant d’entamer la visite de Puebla, notre guide nous a conduits pour une vue d’ensemble sur un point surélevé, la montagne d’Acueyametepec. Ce site fut le théâtre en 1862 d’une défaite française face à l’armée mexicaine, laquelle n’empêcha pas l’avènement de Maximilien Ier mais le retarda (une bataille commémorée par les Mexicains le 5 mai, jour chômé). De nos jours et outre les restes des fortins français (Loreto et Guadalupe), le site recèle un parc public récemment aménagé à destination visiblement d’une clientèle bobo. Ce parc (avec des pontons de bois aux formes ondulées bizarroïdes) était quasiment désert à cette heure relativement matinale. Notre quiétude a toutefois été dérangée par le passage d’un hélicoptère survolant le parc à basse altitude. D’après notre guide, l’appareil transportait l’édile vers la somptueuse villa qu’il a fait construire dans les parages.

Puebla vue depuis la colline d’Acueyametepec, le 18 janvier 2016 ; en arrière-plan le Popocatépetl (5426 m)Vue partielle de Puebla ; en arrière-plan le Popocatépetl (5426 m), le 18 janvier 2016

Le Popocatépetl domine la ville comme on peut le voir. Au moment où nous quittions les lieux, un spectaculaire panache de cendre s’est soudainement élevé au-dessus de la montagne.De telles explosions surviennent une à deux fois par jour en moyenne (malheureusement, nous n’aurons pas la chance d’en apercevoir lorsque nous irons nous balader au pied du volcan).

Direction maintenant le centre-ville. Nous ne prendrons pas la peine de visiter l’église San Francisco (ancien monastère, à l’instar de beaucoup d’autres églises de la ville). Devant le parvis avait lieu la répétition d’une fête folklorique.

Église San Francisco à Puebla, le 18 janvier 2016

Balade dans les rues du centre de Puebla. Beaucoup de maisons datent des XVIIe au XIXe siècles. Malheureusement (comme à Paris où cette mode semble tout de même un peu se calmer), certaines maisons sont entièrement reconstruites en béton en ne conservant que les façades.

Une rue du centre de Puebla, le 18 janvier 2016Marché touristique à Puebla, le 18 janvier 2016
Puebla (temple de San Cristóbal), le 18 janvier 2016Puebla (6e avenue), le 18 janvier 2016

Certaines maisons sont recouvertes de faïences rouges, un style d’architecture typique de Puebla.

Maison de faïences à Puebla, le 18 janvier 2016Maison de faïence à Puebla, le 18 janvier 2016Cour traditionnelle sur la 6e avenue, le 18 janvier 2016

Évidemment, je passerai sur les boutiques à touristes qui envahissent ce centre-ville. J’ai photographié ce souvenir typiquement mexicain mais le marchand n’a pas apprécié. C’est un peu comme les tapis à Marrakech, pas simple de les rapporter en avion mais les commerçants ont certainement tout prévu.

Nous n’avons pas eu droit à la visite de la bibliothèque (biblioteca palafoxiana) et ses manuscrits anciens, pourtant prévue au programme : il faut croire que les arrêts dans les boutiques étaient plus importants. Par contre, nous avons pu visiter l’ancienne église Saint-Dominique.

Intérieur de l’église Saint-Dominique, le 18 janvier 2016

Cette église renferme un bijou d’art baroque : la chapelle du Rosaire (fin du XVIIe s.). Le style est surchargé (et c’est assez difficile à photographier).

La chapelle du Rosaire dans l’église Saint-Dominique, le 18 janvier 2016

Nous continuons avec la place du Zócalo où se trouve la cathédrale. Autour du monument est aménagé un assez agréable jardin avec une fontaine. On ne se croirait vraiment pas dans le Nouveau Monde.

La place du Zocalo à Puebla, le 18 janvier 2016

Une vue des maisons bordant la place :

La place du Zocalo à Puebla, le 18 janvier 2016

La cathédrale de l’Immaculée Conception, contemporaine de l’église Saint-Dominique. Ses deux tours seraient les plus hautes des édifices religieux mexicains. Ici aussi la porte centrale semblait exceptionnellement ouverte, au grand étonnement du guide.

L’entrée de la cathédrale de l’Immaculée Conception à Puebla, le 18 janvier 2016

J’ai pu prendre ces quelques clichés de l’intérieur du monument, avant de tomber sur un écriteau signifiant que les photos étaient interdites. C’était la première fois où cela arrivait au Mexique, et notre guide lui-même ne semblait pas au courant. Je doute que cette interdiction ait quelque rapport que ce soit avec un motif religieux, plus probablement un moyen de faire vendre les cartes postales et autres albums souvenirs que l’on pouvait trouver à l’intérieur même du monument. Inutile de préciser que je n’ai rien acheté.

L’intérieur de la cathédrale de l’Immaculée Conception à Puebla, le 18 janvier 2016

Nous avons ensuite déjeuné à Cholula, petite localité voisine de Puebla. Notre guide avait choisi un restaurant très local situé au fond d’un marché couvert. Pendant tout le repas ont circulé entre les convives des trucs bizarres à goûter, comme par exemple des pieds de porc. Dans ce genre de circonstance je m’arrange pour m’asseoir loin du guide et pour ne pas me faire remarquer.

Le marché de Cholula, le 18 janvier 2016Repas dépaysant dans le marché de Cholula, le 18 janvier 2016

Ensuite, le guide nous a laissé un long quartier libre (au moins une heure) pour visiter le marché. Trouvant ce délai interminable, et sans rien dire à personne, j’ai opté pour une visite au pas de charge (je m’étais assuré avec mon GPS que l’aller-retour était faisable dans le délai imparti) de la véritable attraction touristique de Cholula, non prévue au programme, et située à 1 km environ du marché : l’église Nuestra Señora de los Remedios. Cette église est symbolique car elle est bâtie au sommet d’une colline qui est probablement le reste d’une pyramide précolombienne.

Montée vers Nuestra Señora de los Remedios à Cholula, le 18 janvier 2016Nuestra Señora de los Remedios à Cholula, le 18 janvier 2016

Je n’ai pas regretté cette escapade car la lumière était très belle, sans compter la vue sur la plaine de Puebla et sur le Popocatépetl.

Vue depuis l’église Nuestra Señora de los Remedios à Cholula, le 18 janvier 2016

Voici l’église proprement dite (les photos de l’intérieur étant interdites, j’ai ajouté un cliché provenant de Wikipedia).

L’église Nuestra Señora de los Remedios à Cholula, le 18 janvier 2016

 

L’église Nuestra Señora de los Remedios à Cholula, le 18 janvier 2016L'église Nuestra Señora de los Remedios à Cholula (source : Wikipedia)

Je suis rentré à temps pour reprendre le minibus, personne ni dans le groupe ni parmi l’équipe locale ne s’étant aperçu que je m’étais quelque peu éloigné… En quittant Cholula, notre guide nous a fait remarquer une pharmacie devant laquelle un homme masqué et déguisé effectuait un étrange pas de danse. Notre guide nous a expliqué que cette pharmacie faisait partie de la chaîne Dr Simi (Farmacias Similares) ; ces pharmacies financent des services de consultation médicale pour presque rien (20 pesos), les médicaments prescrits par le médecin étant naturellement achetés dans la pharmacie attenante (le conflit d’intérêt au moins n’est pas masqué). En tout cas ce qui ne doit pas être un métier bien agréable, c’est de tenir le rôle de la mascotte devant une pharmacie Dr Simi (il paraît que le danseur ne voit pas l’environnement autour de lui et qu’il arrive qu’il se fasse attaquer par des enfants !).

Nous avons terminé la journée avec un assez long transfert pour nous rendre dans les montagnes de la Sierra Nevada. Long pas tant du point de vue de la distance que de la durée, car la route, non asphaltée, est assez pénible. En tout cas, un changement d’ambiance brutal par rapport à ce qui avait précédé dans le voyage, une randonnée assez rude nous attendant le lendemain matin. Notre destination pour la soirée était la Venta, une « villa écotouriste » située au pied du Popocatépetl et à 3300 m d’altitude (la plus haute nuit du voyage). L’arrivée à la nuit tombée a été assez épique, les chalets en bois où nous avions nos quartiers étant dispersés dans la forêt et il fallait se suivre à tâtons (personne bien évidemment n’avait anticipé le coup en préparant sa lampe frontale). Nous avons en outre souffert du froid, tant pendant le dîner que dans la nuit qui a suivi (où je dormais seul dans une pièce).

Quant à l’aspect du lieu (fort agréable, mais nous n’y avons pas moisi…), nous ne l’avons découvert qu’au réveil le lendemain (nous nous sommes d’ailleurs levés beaucoup trop tôt par rapport à l’heure de préparation du petit déjeuner, ce qui nous a obligés à attendre à l’extérieur et dans le froid).

Départ de randonnée (la Venta, villa « écotouriste »), le 19 janvier 2016

Donc en ce troisième jour de voyage, randonnée d’acclimatation, d’abord en forêt puis dans les alpages, sur les flancs du Popocatépetl (la vue sur le volcan constituant le principal sinon le seul intérêt de la balade). Randonnée que nous avons en outre effectuée à un rythme très irrégulier (notre guide habituel, heureusement ici secondé par un guide local, était en fait incapable de tenir le rythme, et il en allait de même de quelques participants du voyage). Par ailleurs, l’enneigement apparemment exceptionnel des hauteurs de ce massif nous a obligés à renoncer à une partie de l’itinéraire prévu, nous reportant sur une route en terre qui n’était pas des plus agréables.

Randonnée d’acclimatation au pied du Popocatépetl, le 19 janvier 2016

Une gentille petite cascade que nous avons rencontrée au cours de nos pérégrinations (j’use et abuse en ce genre de circonstance de la molette de temps de pose, depuis qu’un photographe semi-professionnel m’a expliqué que c’est comme ça qu’il sied de photographier les cascades).

Petite cascade dans la forêt, le 19 janvier 2016

Je passe sur la fin de balade, assez fastidieuse comme je l’ai dit et malgré tout fréquentée par des touristes mexicains (alors que pendant toute la montée nous n’avions vu personne). Nous avons, après plusieurs kilomètres de piste, rejoint le col de Cortés, point de passage situé entre le Popocatépetl et l’Iztaccíhuatl. Ce col est accessible à partir de Mexico par une route touristique asphaltée, d’où l’affluence (et encore, ce n’était pas le week-end !). Nous avons déjeuné d’un sandwich une fois arrivés au col.

Randonnée sur un sentier coupe-feu, premières neiges, le 19 janvier 2016Randonnée au pied de l’Iztaccíhuatl, le 19 janvier 2016
Vue sur le Popocatépetl et sur le col de Cortés, le 19 janvier 2016

Cette balade (d’intérêt il faut bien le dire médiocre) devait permettre notre acclimatation avant l’ascension du volcan la Malinche qui était prévue le lendemain. Seul problème, ledit volcan est situé de l’autre côté du plateau. Nous avons donc dû redescendre à plus basse altitude et passer l’après-midi dans le minibus, le temps de refaire la pénible route montagnarde de la veille au soir, puis se farcir les embouteillages du contournement de Puebla et encore pas mal de kilomètres derrière. Notre guide nous a néanmoins proposé un extra : la visite de Tlaxcala, la capitale du plus petit état mexicain (c’est aussi une toute petite ville, moins de 100 000 hab.). Cette ville renferme beaucoup de monuments historiques.

Nous avons commencé par la cathédrale Saint-François-d’Assise qui est une ancienne abbaye franciscaine.

Cathédrale de Tlaxcala (ancienne abbaye franciscaine), le 19 janvier 2016Tlaxcala, clocher de la cathédrale, le 19 janvier 2016

À côté de cette cathédrale se trouvent des arènes pour la corrida, mais (occupé que j’étais à prendre des photos) j’ai loupé le coche quand le guide les a montrées au groupe.

L’intérieur de la cathédrale, datant du XVIe siècle. Cet édifice renfermerait l’un des seuls exemples d’architecture mauresque du Nouveau Monde, un plafond à caissons de style mudéjar ; mais ce détail m’a complètement échappé au moment de la visite.

Tlaxcala, intérieur de la cathédrale Saint-François-d’Assise, le 19 janvier 2016

La troisième photo ci-dessus montre la chapelle San Nicolás Tolentino, près de laquelle nous sommes passés au cours de notre quête de la basilique d’Ocotlán. ND d’Ocotlán est un édifice du XVIIIe siècle qui constitue un lieu de pèlerinage important. Elle est située sur les hauteurs de Tlaxcala, notre guide a voulu nous y conduire à pied mais n’en connaissait pas bien le chemin. Résultat, nous nous sommes retrouvés dans des quartiers un peu pénibles (notamment du fait de la circulation). Nous avons fini par y arriver, et la visite a été très brève. Ce lieu ne semble pas très touristique.

Tlaxcala, intérieur de la basilique ND d’Ocotlán, le 19 janvier 2016Tlaxcala, basilique ND d’Ocotlán, le 19 janvier 2016
Tlaxcala, basilique ND d’Ocotlán, le 19 janvier 2016

Il était quand même grand temps d’arriver pour prendre des photos avant la nuit… Ensuite, nous avons repris la route jusqu’à un hôtel de montagne situé sur les flancs de la Malinche. Ce dernier situé moins haut que je ne l’espérais (3100 m), nous laissant un dénivelé important à effectuer le lendemain.

La Malinche : du nom de la maîtresse et interprète amérindienne du conquistador espagnol Hernán Cortés (dont elle eut un fils), née vers 1502 et morte vers 1529 ; figure ambiguë au Mexique où elle est vue à la fois comme une traîtresse et comme la mère du peuple mexicain actuel. Le volcan éteint auquel elle a donné son nom, aussi appelé Matlalcueyetl, domine la plaine de Puebla à l’altitude de 4461 m. Son ascension ne présente pas de difficulté technique, et Terdav l’avait mise au programme de ce voyage de fait assez bancal puisque pour le reste essentiellement à caractère culturel. Cette ascension qui s’est néanmoins soldée par un échec qu’il faut principalement imputer aux mauvaises conditions (présence de neige gelée au-dessus de 4100 m, ce qui est exceptionnel en cette saison). Néanmoins, l’hétérogénéité de la condition physique du groupe et surtout le fait que notre guide soit parfaitement incapable de participer (même partiellement) à cette équipée n’était pas non plus pour jouer en notre faveur.

À l’instar de toute course en haute montagne, cette ascension a démarré aux aurores : lever 4h en vue d’un départ à 5. La nuit n’avait d’ailleurs pas été terrible, étant arrivés à la nuit tombée (après la visite de Tlaxcala) et nous étant couchés assez tard. L’établissement dans lequel nous avions passé la nuit ne proposait pas en outre de petit déjeuner à cette heure. L’appellation de refuge de la Malinche est donc pour le moins usurpée. Nous avons dû nous contenter d’une très frugale sustentation prodiguée dans la chambre de guide, lequel n’avait même pas prévu de boisson chaude. Ensuite départ à la frontale, la traversée du site de l’hôtel (assez, il s’agissait plutôt d’une sorte de village de vacances à l’américaine, et entouré d’une clôture) et surtout l’ouverture du portail ont duré une bonne demi-heure.

Mais c’est dehors que le plus désagréable nous attendait. Une dizaine de chiens était amassés devant le portail qui aboyaient furieusement. Ce qui n’a pas empêché certains de mes compagnons de vouloir caresser les « gentils toutous » : les Français sont vraiment incorrigibles avec les clébards. Résultat, il a fallu effectuer toute l’ascension au milieu d’une meute ! Bien évidemment je n’avais pas pensé à apporter le plus ou moins efficace à appareil à ultrasons dont je me munis d’ordinaire lorsque je randonne en France. J’ai essayé de marcher à l’écart du groupe pour espérer avoir la paix mais avec un succès très relatif. Les cleps on continué à nous suivre jusqu’à l’altitude de 3900 m environ, et il était visible qu’eux aussi était sensibles au manque d’oxygène. Là j’ai fini par m’énerver et j’ai balancé à certains d’entre eux quelques boules de neige gelée. Ce qui a eu pour effet de les stopper net, mais non de les faire redescendre : ils ont attendu là que nous repassions. Heureusement à la descente notre groupe s’éparpillera quelque peu (nonobstant la présence de nombreux autres touristes sur le sentier), ce qui me permettra de les semer.

L’ascension a débuté en forêt, à la lueur de nos frontales. Je marchais derrière pour échapper à la meute, juste devant le guide. Au bout d’une demi-heure de montée à peine, celui-ci déclarait déjà forfait. Pour nous guider et veiller à notre sécurité, il ne restait dorénavant qu’un accompagnateur local, recruté sur place et avec lequel les possibilités de communication étaient des plus limitées. Il est visible que trouver au Mexique un guide à la fois cultivé, francophone et sportif tient de la gageure. Terdav avait donc fait une croix sur la troisième exigence, ce qui ne serait pas sans conséquence sur la sécurité, lorsque les conditions commenceraient à devenir plus difficiles. Ensuite, toujours en forêt, nous avons franchi un raidillon, puis le jour s’est levé. Après encore une heure, nous sommes arrivés à la limite de la forêt, à 3800 m d’altitude environ. Le sommet enneigé était maintenant visible. Nous n’étions déjà plus que la moitié du groupe ; les autres avaient déjà déclaré forfait les uns après les autres et fait demi-tour.

Tentative d’ascension du volcan la Malinche, le 20 janvier 2016

L’itinéraire consiste ensuite à monter à droite sur la butte, puis de continuer par la crête jusqu’au resssaut final. Nous avons bientôt rencontré de la neige dure. J’ai sorti les bâtons de randonnée (que j’utilise le moins possible en général, et ce sera d’ailleurs la seule fois). Nous avons fini par atteindre la crête, déjà au-dessus des 4000. Le lieu offrait une belle vue sur la plaine de Puebla, les volcans Popocatépetl et Iztaccíhuatl ; ainsi que dans l’autre direction, le pic d’Orizaba (ou Citlaltépetl) point culminant du Mexique (5675 m). Un autre pic attenant supporte un observatoire astronomique (grand télescope millimétrique), le Sierra Negra (4 580 m) : notre guide nous le montrera le lendemain depuis l’avion nous conduisant au Chiapas.

Tentative d’ascension du volcan la Malinche, le 20 janvier 2016

Nous avons ensuite continué la progression sur la crête, à cet endroit à peu près découverte de neige. Nous avons d’ailleurs eu la chance d’observer, de loin, une nouvelle explosion du Popocatépetl, analogue à celle de l’avant-veille.

Tentative d’ascension du volcan la Malinche, le 20 janvier 2016

Mais bientôt la pente à commencer à se raidir tandis que le sol devenait ébouleux ; entre les pierres, de la neige durcie. La montée demeurait possible mais la descente était de toute évidence acrobatique. Nous n’étions plus que deux avec l’accompagnateur quand nous avons décidé de faire demi-tour, et il ne restait plus que 250 m à monter avant le sommet. Il est à noter que c’est mon compagnon de route et non l’accompagnateur qui est à l’origine de la décision. Jauger les risques n’est pourtant pas évident dans ce genre de situation (en ce qui me concerne j’étais prêt à continuer, ce qui n’était pourtant pas la meilleure chose à faire).

En définitive nous avons atteint les rochers noirs visible sur un cliché plus haut, un peu au-dessus des 4300 m d’altitude. Les 20 premiers mètres de la redescente ont été assez compliqués (il a fallu avancer à quatre pattes car les bâtons n’étaient d’aucun secours : c’est de crampons qu’il aurait fallu nous munir ; fort heureusement la pente n’était pas forte à cet endroit). En-dessous de la crête, la descente sur terrain herbeux gelé (effectuée en s’aidant des bâtons) s’est avérée épuisante quoique sans danger. La descente dans la forêt a été pour moi une épreuve (nous nous étions complètement éparpillés, je ne savais pas si mes compagnons étaient devant ou derrière ; le sentier était en outre très fréquenté par des Mexicains partis pour une excursion à la journée). Une fois de retour à l’hôtel, j’ai préféré aller faire une sieste dans ma chambre, plutôt que de participer au repas.

Le volcan la Malinche photographié du véhicule, après la tentative d’asacension, le 20 janvier 2016

Cette dernière photo de la Malinche a été prise depuis l’hôtel après la descente. Mes compagnons et moi avons décliné la proposition de visite archéologique supplémentaire qu’avait formulée notre guide (à la grande déception de ce dernier). Nous sommes donc arrivés, une fois n’est pas coutume, relativement tôt à l’hôtel à Mexico. Je m’étais progressivement requinqué et ai pu dîner normalement.

La journée du lendemain a début par une très brève visite du sanctuaire de Notre-Dame-de-Guadalupe, haut-lieu de pèlerinage catholique au Mexique. Elle est liée à l’apparition de la Vierge à un Indien mexicain nommé Cuauhtlatoatzin, en 1531. La basilique renferme une icône acheiropoïète de la Vierge, qui se serait imprimée miraculeusement sur le manteau traditionnel (tilma) de Cuauhtlatoatzin. Le sanctuaire est aujourd’hui visité par 18 millions de personnes chaque année, l’affluence culminant le 12 décembre, fête particulière pour les catholiques de tout le continent américain.

Tunique représentant la Vierge à Notre-Dame-de-Guadalupe, le 21 janvier 2016

Donc cette visite, nous l’avons effectuée au pas de charge et à une heure très matinale, à une heure où le sanctuaire n’est pas encore très fréquenté. Le site est constitué de trois édifices : la basilique ancienne (ou temple expiatoire du Christ-Roi) qui date du XVIIe siècle, mais trop petite pour accueillir la foule des pèlerins (et qui accessoirement menace de s’effondrer, étant bâtie sur un sol en pente). Une basilique nouvelle en béton, assez hideuse, l’a dorénavant remplacée. Enfin sur la colline, la chapelle du Cerrito que nous n’aurons pas l’occasion d’aller visiter (c’est sur cette colline (Tepeyac) que l’icône se serait imprimée).

Brève visite de la basilique de Guadalupe, le 21 janvier 2016

Quelques photos extérieures de l’ancienne basilique. À droite, une statue du pape Jean-Paul II, érigée à la suite de sa visite historique en l’an 2000.

Entrée de l’ancienne basilique de Guadalupe, le 21 janvier 2016Brève visite de la basilique de Guadalupe, le 21 janvier 2016

L’intérieur de l’édifice.

Intérieur de la basilique (ancienne) de Guadalupe, le 21 janvier 2016

Une photo volée prise au téléobjectif sur le parvis de la basilique. Je sais que prendre ce genre de photo ne se fait pas (et encore moins de les publier sur Internet…), mais c’est tout de même une bonne illustration de la ferveur religieuse catholique qui anime la population mexicaine (du moins dans certaines régions dont celle de Mexico), à mille lieues de ce qu’est devenue l’Europe et la France en particulier. Ferveur religieuse qui s’oppose à l’anticléricalisme institutionnel du Mexique (où les prêtres vivent toujours sous la menace de persécutions). J’ai eu l’occasion il y a quelques années de voir un film sur le conflit des Cristeros, sorte de guerre de Vendée mexicaine qui eut lieu entre 1926 et 1929 (principalement dans l’état de Jalisco) et où des paysans se révoltèrent contre le pouvoir central pour s’opposer à des persécutions anti-catholiques. Un conflit qui, à l’instar de la guerre de Vendée, fut écrasé dans le sang mais où des négociations amenèrent tout de même le pouvoir à quelques concessions.

Pèlerins catholiques à la basilique de Guadalupe, le 21 janvier 2016

Je ne pouvais pas ne pas montrer la très hideuse basilique nouvelle. Elle vaut bien la cathédrale d’Évry. C’est dans ce bâtiment que l’on peut admirer l’icône originelle de la Vierge, dans une pièce spécialement conçue pour gérer une grande foule (l’icône n’est visible que depuis un ensemble de tapis roulants ce qui oblige les pèlerins à circuler) (et rend accessoirement très difficile la réalisation de photos nettes, le flash étant bien évidemment interdit ; ce que j’ai présenté plus haut est ce que j’ai pu faire de mieux).

Intérieur de la nouvelle basilique de Guadalupe, le 21 janvier 2016

Une photo des faubourgs (colorés) de la ville de Mexico, prise sur la route en direction de Teotihuacán.

Faubourgs colorés de la ville de Mexico, le 21 janvier 2016

Teotihuacán où nous nous sommes donc rendus est le plus grand site archéologique de la vallée de Mexico. Le lieu est connu pour ses pyramides qui sont les plus grandes du monde après l’Égypte. La cité fut bâtie vers 200 av. J.-C. et constituait à l’époque la plus grande ville de Mésoamérique (estimée à 200 000 hab.). On pense qu’il existait une civilisation de Teotihuacán, très influente à cette époque, dont on ne sait pas grand chose. Teotihuacán était déjà abandonnée à l’arrivée des Espagnols.

Nous avons commencé la visite en périphérie du site par le palais dit de Tetila, qui renferme des fresques murales très bien conservées (la seconde photo était une gageure, eu égard l’éclairage particulièrement défavorable).

Teotihuacán, fresques du palais de Tetila, le 21 janvier 2016Teotihuacán, fresques du palais de Tetila, le 21 janvier 2016
Teotihuacán, fresques du palais de Tetila, le 21 janvier 2016

(J’aurais peut-être été mieux inspiré d’écouter le guide, plutôt que de faire joujou avec mon appareil).

L’entrée du site principal avec un patio outrageusement restauré. Notre guide nous a prodigué des explications fumeuses concernant les sacrifices humains des aztèques (explications dont l’objectif était, comme de juste, de les dédouaner). J’avoue que j’ai oublié leur teneur mais ce n’est sans doute pas très important.

Teotihuacán, patio outrageusement restauré, le 21 janvier 2016

Voici une vue partielle de la ville. Elle est organisée autour d’un axe nord-sud, l’allée des morts. Au nord dans l’alignement de l’axe, la pyramide de la lune (la plus petite, visible sur le panoramique ci-dessous). Sur le côté de l’axe à l’est, la grande pyramide du soleil.

Teotihuacán (panoramique de la pyramide de la lune), le 21 janvier 2016

D’autres vues partielles du site. La pyramide du soleil était à contre-jour.

Teotihuacán, pyramide de la lune, le 21 janvier 2016Teotihuacán, pyramide de la lune, le 21 janvier 2016

Détail pour amuser les touristes : lorsque l’on frappe des mains au pied des marches des pyramides, l’écho ressemble au cri du quetzal.

On ne peut plus monter qu’à mi-hauteur de la pyramide de la lune (mes parents qui ont visité le site en 2004 avaient pu grimper en haut) : gageons que d’ici quelques années on ne montera plus du tout. La montée est raide, et la descente est également impressionnante (mes compagnons de voyage pas tous très jeunes éprouvaient quelques difficultés).

Teotihuacán, montée sur la pyramide de la lune, le 21 janvier 2016Teotihuacán, descente périlleuse de la pyramide de la lune, le 21 janvier 2016Teotihuacán, pyramide du soleil, le 21 janvier 2016

Beau panorama depuis la plate-forme. La photo montre bien l’organisation du site, avec la pyramide du soleil à gauche (et qu’il est toujours autorisé d’escalader jusqu’en haut).

Teotihuacán, vue depuis la pyramide de la lune, le 21 janvier 2016

Nous avons ensuite parcouru (jusqu’à son extrêmité) la grande allée des Morts (quatre kilomètres de long). C’est fou comme des pléthoriques explications de notre guide il est resté peu de tracé dans mes notes (et encore moins dans ma mémoire).

Teotihuacán, pyramide de la lune, le 21 janvier 2016

J’étais en fait impatient de monter en haut de la pyramide du soleil (dont il semble que le nom soit impropre, elle n’avait rien à voir avec un quelconque culte du soleil). La pyramide mesure 65 m de haut, l’intérieur est fait d’adobe (boue séchée) et non de pierre comme à Guizeh.

Teotihuacán, pyramide du soleil, le 21 janvier 2016Teotihuacán, pyramide du soleil, le 21 janvier 2016

Le guide nous a laissé quartier libre pour monter à la pyramide, mais peu de mes compagnons m’y ont accompagné (le guide non plus bien évidemment, c’était pour lui presque aussi dur que la Malinche…).

Teotihuacán, la pyramide de la lune vue depuis la pyramide du soleil, le 21 janvier 2016Teotihuacán, vue depuis la pyramide du soleil, le 21 janvier 2016

Un panoramique de la pyramide :

Teotihuacán (panoramique de la pyramide du soleil), le 21 janvier 2016

Et une dernière photo prise à la hauteur du restaurant touristique. Histoire aussi de dire adieu au Mexique des cactus, puisque c’est en zone tropicale qu’allait se dérouler la suite du voyage.

Teotihuacán, pyramide de la lune, le 21 janvier 2016Agave à Teotihuacán, le 21 janvier 2016

Nous avons ensuite gagné l’aéroport : dare-dare car le guide avait traîné plus que nécessaire. Le plus long pour y arriver a été de faire le tour de la piste. Nous avons enregistré vraiment à la dernière minute et sous pression. Il a fallu que je déballe tous mes appareils électroniques. Une fois dans l’avion et comme j’étais placé au hublot, j’ai essayé de photographier les volcans avec ma tablette mais le résultat ne sera pas à inscrire aux annales de la photographie. L’avion nous à conduits à Villahermosa dans l’état de Tabasco : choc thermique garanti à l’arrivée ! Première chose à faire en arrivant, acheter un produit contre les moustiques, il paraît que tout ce qu’on ramène de France en la matière est inadapté. Ensuite, deux heures de route de nuit et à fond la caisse (le chauffeur à même fait un dépassement à trois), pour gagner notre hôtel situé proximité du site archéologique de Palenque. Un hôtel fort agréable avec toutes les commodités, mais dont nous n’aurons absolument pas le temps de profiter. Nos chambres étaient des bungalows éparpillés dans un jardin tropical, les trouver dans l’obscurité n’a pas été une mince affaire. Des petites bêtes dans les chambres mais rien de bien méchant.

Carte de la deuxième partie du voyage (péninsule du Yucatán)

Beaucoup plus éprouvante devait être la journée suivante (deux personnes du groupe ont préféré y renoncer et se payer une journée de farniente dans l’hôtel de Palenque ; on ne peut considérer qu’ils aient eu tout à fait tort…). Était prévue une randonnée sylvestre dans le parc naturel entourant les ruines de Palenque. Randonnée qui s’est caractérisée par une pluie presque continue et une longueur excessive, sans que le pique-nique n’ait été prévu en cours de route. La nuit passée au bout de la randonnée (sans nos sacs, on se demande bien pourquoi car le lieu était accessible en véhicule) ne m’a pas non plus laissé de très bons souvenirs. (Cela étant, c’est la seule fois au Mexique où nous avons eu un tel temps ; c’’était d’ailleurs la dernière randonnée du voyage qui n’en comportait que trois).

Voici quelques photos prises pendant la marche, effectuée sous la conduite d’un guide local. Nous avons eu droit à quelques explications botaniques dont je n’ai pas retenu grand chose.

Randonnée dans la jungle près de Palenque, le 22 janvier 2016Randonnée dans la jungle près de Palenque. Accalmie de courte durée nous autorisant à ranger les capes, le 22 janvier 2016
Randonnée dans la jungle près de Palenque. Cette fleur servirait à dévitaliser les dents, le 22 janvier 2016Randonnée dans la jungle près de Palenque. Quand Indien couper feuille..., le 22 janvier 2016

Quand on n’a pas de parapluie, on s’adapte !

À un moment où la pluie était vraiment très forte, nous avons pu nous abriter quelques instants dans une maison habitée.

Randonnée dans la jungle près de Palenque. Ménagère indienne dont la maison isolée nous a opportunément servi d’abri, le 22 janvier 2016Randonnée dans la jungle près de Palenque. Dindon de la ménagère indienne, le 22 janvier 2016

À un moment, le guide local a voulu prendre un raccourci, mais ça n’a pas été un franc succès. Le sentier est devenu de plus en plus étroit avant de disparaître (et la machette n’y pouvait rien). Il a fallu faire demi-tour. Nous avons ensuite franchi un col (300 m de montée environ) avant de gagner le village où nous devions passer la nuit (il y avait des singes hurleurs dans les arbres).

Randonnée dans la jungle près de Palenque. Cette photo m’a valu l’embuage de mon objectif, le 22 janvier 2016Randonnée dans la jungle près de Palenque, le 22 janvier 2016

Sur la fin, la buée gâchait un tantinet mes photos. Avant d’arriver, nous avons eu droit à une double traversée de torrent qui n’avait pas été prévue, donc obligation de se déchausser…

Étant enfin arrivés, vers 16h, à la « communauté Babilonia » (un lieu organisé pour accueillir des touristes, mais dans un confort spartiate), nous avons pu déjeuner, puis attendre que vienne l’heure du dîner. Nous devions dormir dans des tentes installés à l’abri sous un préau, mais le fait que les matelas y soient mouillés a un temps conduit le guide (qui s’est ensuite raviser) à envisager un plan B.

Le lendemain matin (par miracle, il ne pleuvait plus !) nous avons préféré plutôt que de retraverser la rivière et devoir nous déchausser à nouveau, emprunter cet engin d’assurance incertaine.

Accours dans ma nacelle..., le 23 janvier 2016

Accours dans ma nacelle, […] du plaisir qui t’appelle c’est ici le séjour ! (Enfin le plaisir, on le cherche encore, la timide jouvencelle aussi d’ailleurs…).

Quittant la jungle en une petite heure de route, sans bien sûr prendre le temps de nous rafraîchir (on est voyage d’aventure ou on ne l’est pas !) nous avons enchaîné illico avec le site archéologique, et plus exactement par le musée de Palenque. Arriver aussi crotté dans ce genre de lieu provoque une sensation un peu bizarre, il faut dire que la clientèle majoritaire fait plus Arts et Vie que Terdav… Palenque est l’un des plus importants sites archéologiques de la civilisation maya ; il est notamment connu par la tombe du roi Pakal (603-683), découverte en 1952 sous une grande pyramide à une époque où l’on pensait que les pyramides précolombiennes ne renfermaient pas de sépulture (on continue d’ailleurs à penser que la majorité d’entre elles n’en referment pas). La tombe ne se visite plus, on doit se contenter d’une reconstitution située à l’intérieur du musée.

Musée de Palenque, le 23 janvier 2016Musée de Palenque (tombe de Pakal), le 23 janvier 2016

L’une des photos ci-dessus montre un détail de glyphes mayas. Nous avons eu droit à des explications sur l’écriture maya, aujourd’hui déchiffrée à 80 %.

Après le musée, nous avons attaqué la visite du site en commençant par un secteur peu parcouru des groupes de touristes. Ici les vestiges sont situés en pleine jungle et ne sont pas totalement fouillés.

Accès au site de Palenque par la petite porte, le 23 janvier 2016Accès au site de Palenque par la petite porte, le 23 janvier 2016

Le secteur est accidenté avec aussi de jolies cascades.

Accès au site de Palenque par la petite porte, le 23 janvier 2016Accès au site de Palenque par la petite porte, le 23 janvier 2016

Nous arrivons maintenant sur le site proprement dit. Quelques temples secondaires de Palenque (certains portent des noms, d’autres simplement des numéros : celui-ci est le temple VIII).

Palenque (temple VIII), le 23 janvier 2016Palenque (temple VIII), le 23 janvier 2016

Les marchands de souvenirs dans l’enceinte même du site sont une plaie dont il faut s’accommoder.

Palenque (marchands de souvenirs sur le site), le 23 janvier 2016Palenque (temple des Inscriptions), le 23 janvier 2016

Un premier panoramique du site. Le temple de gauche (appelé temple des Inscriptions) est celui qui renferme la tombe de Pakal. Il n’est plus possible de faire l’ascension de cette pyramide.

Palenque (panoramique), le 23 janvier 2016

Ici dans l’édifice appelé Temple du soleil, un exemple de voûte maya en encorbellement.

Palenque (voûte maya dans le temple du Soleil), le 23 janvier 2016Palenque, le 23 janvier 2016Palenque, le 23 janvier 2016

Un autre panoramique du site, photographié depuis le dernier édifice sur lequel il est encore possible de grimper.

Palenque (panoramique), le 23 janvier 2016

Le Palais (vaste édifice avec des souterrains) et la tour d’observatoire. On trouve aussi des restes de canalisations sur lesquelles nous avons eu des explications détaillées.

Palenque (la tour d’observatoire), le 23 janvier 2016

Et pour finir le fameux temple des Inscriptions. À droite un sarcophage, celui dit de la Reine rouge, qui se trouve dans le temple XIII et qu’il est toujours possible d’aller visiter.

Palenque (temple des Inscriptions), le 23 janvier 2016Palenque (sarcophage de la Reine rouge dans le temple XIII), le 23 janvier 2016

Après la visite de Palenque, nous avons effectué une petite balade (sur un sentier tout de même bien aménagé, rien à voir avec celui de la veille !) dans la forêt aux environs du site, à la recherche de vestiges non fouillés que l’on peut trouver en pleine forêt. Nous avons aussi eu droit à quelques explications botanique et zoologie (présence dans les arbres de singes hurleurs).

Randonnée dans la jungle en lisière du site de Palenque, le 23 janvier 2016Palenque (fleur rare), le 23 janvier 2016
Randonnée dans la jungle en lisière du site de Palenque. Singe hurleur, le 23 janvier 2016Randonnée dans la jungle en lisière du site de Palenque. Ruines mayas, le 23 janvier 2016

Ici, des restes de canalisations mayas.

Randonnée dans la jungle en lisière du site de Palenque. Reste de canalisation maya, le 23 janvier 2016Randonnée dans la jungle en lisière du site de Palenque. Reste de canalisation maya, le 23 janvier 2016Randonnée dans la jungle en lisière du site de Palenque. Reste de canalisation maya, le 23 janvier 2016
Randonnée dans la jungle en lisière du site de Palenque. Reste de canalisation maya, le 23 janvier 2016Randonnée dans la jungle en lisière du site de Palenque. Ficus macrophylla, le 23 janvier 2016Randonnée dans la jungle en lisière du site de Palenque. Cascade, le 23 janvier 2016

La balade s’est achevée sur ce joli torrent qui coule dans la forêt.

Randonnée dans la jungle en lisière du site de Palenque, le 23 janvier 2016Randonnée dans la jungle en lisière du site de Palenque, le 23 janvier 2016

Nous avons terminé la journée par une longue route, en direction de Calakmul que nous n’atteindrons que le lendemain. Nous avons fait halte à mi-chemin, à Escárcega à l’entrée de la péninsule du Yucatán. J’ai pris ces quelques photos en roulant. On élève des vaches à bosses dans la région.

Zone déboisée en direction d’Escarcega, le 23 janvier 2016

Un autre grand site archéologique nous attendait le lendemain : Calakmul. C’est des sites mayas de ce voyage celui que j’ai préféré. Calakmul est isolé dans la forêt tropicale, non loin (35 km) de la frontière Guatémaltèque. Pour s’y rendre, un faut parcourir 60 km d’une route difficile dans la forêt, en cul-de-sac : c’est d’ailleurs notre guide qui a pris le volant du minibus à la place du chauffeur, je n’ai pas bien compris pourquoi ; en tout cas il roulait très vite, jusqu’à donner mal au cœur à certains passagers. La route conduisant à Calakmul ne peut être empruntée par les gros cars de tourisme, ce qui préserve le lieu du tourisme de masse (de fait nous étions le seul groupe sur place, les autres touristes étant des individuels).

À Calakmul le climat est beaucoup moins humide qu’à Palenque, la saison sèche étant très marquée. On visite en général le site sous le soleil. Ce dernier est assez étendu (il faut marcher quelque temps pour aller d’une structure à l’autre), le point d’orgue étant la structure dite n°II qui émerge de la forêt et qui offre un panorama sur les arbres à perte de vue.

On commence par cette stèle à l’entrée du site.

Stèle à Calakmul, le 24 janvier 2016Calakmul, le 24 janvier 2016

Les singes-araignées qui évoluent dans les arbres constituent l’une des curiosités de Calakmul, constituant une alternative bienvenue aux vieilles pierres. On ne peut pas ne pas les voir.

Singe-araignée à Calakmul, le 24 janvier 2016

Essai de vidéo (je n’ai pas réussi à convertir le son dans tous les formats ; et de toutes façons pour vraiment apercevoir les singes il faut s’accrocher !)

J’ai peu retenu des explications (honte sur moi !), mais je crois quand même me souvenir que le site était doté d’une sorte de remparts. Heureusement je peux comme tous les lycéens d’aujourd’hui recopier Wikipedia (chance que je n’avais pas lorsque j’étais moi-même lycéen !) et vous dire qu’à la période classique tardive (1er millénaire ap. J-C) Calakmul était une cité rivale de Tikal (autre site maya d’importance situé lui au Guatemala).

Calakmul, le 24 janvier 2016

Beaucoup des monuments sont envahis par la végétation.

Calakmul, le 24 janvier 2016Calakmul, le 24 janvier 2016

Nous arrivons à la fameuse structure II (45 m de haut), celle qui va nous permettre d’admirer la vue. La montée est tout de même assez périlleuse (notre guide s’est abstenu). La faible affluence du site le préserve pour quelques années encore, je pense, d’une interdiction d’ascension comme à Chichén Itzá.

Calakmul (montée périlleuse sur la structure II), le 24 janvier 2016Calakmul (structure II), le 24 janvier 2016

On est vraiment récompensé de sa peine. La vue sur la jungle à perte de vue est à la fois unique et inoubliable. Au premier plan, d’autres structures un peu moins hautes (sur lesquelles nous ne monterons pas).

Calakmul (la forêt vue de la structure II), le 24 janvier 2016

Un panoramique :

Calakmul (panoramique de la forêt depuis la grande pyramide), le 24 janvier 2016

Un portrait que j’ai ensuite parvenir à ma mère par l’intermédiaire de la tablette toute récemment acquise.

Calakmul (la forêt vue de la structure II), le 24 janvier 2016

Encore quelques photos prises après notre retour sur le plancher des vaches.

Calakmul (structure II), le 24 janvier 2016Calakmul (structure VII), le 24 janvier 2016

Deux photos prises ensuite en soirée, sur la route de Bacalar où nous devions passer la journée suivante.

Depuis la route vers Bacalar, le 24 janvier 2016Depuis la route vers Bacalar, le 24 janvier 2016

Bacalar est une station balnéaire située sur les rives d’une lagune (donc en retrait de la côte), dans l’état mexicain de Quintana Roo et à proximité de la frontière du Belize (le Belize est ce petit pays anglophone d’Amérique centrale dont personne ne parle jamais…). Nous y avons passé deux nuits et une journée entière, prévue comme journée de repos et qui m’a un peu laissé sur ma faim. J’étais notamment déçu qu’on ne puisse pas avoir accès à la mer. L’agence proposait ce jour là une activité kayak dans la lagune (activité « facultative », c’est-à-dire moyennant supplément) ; mais ni moi ni personne dans le groupe n’avait envie de faire du kayak (ce qui a suscité une grande contrariété de la part de notre guide lequel a même tenté de nous refourguer son kayak malgré tout).

Quelques photos (qui valent ce qu’elles valent) du lever de soleil sur la lagune de Bacalar. Nous étions presque tous à pied d’œuvre pour le photographier, on est en général matinal dans les groupes de randonneurs.

Lever de soleil sur la lagune de Bacalar, le 25 janvier 2016

À défaut de kayak, notre guide nous a finalement proposé une activité pour le moins spéciale, mais loin d’être inintéressante : une visite à une communauté mennonite vivant dans les environs. Le mennonitisme est une secte évangéliste ultra-puritaine dont l’un des principaux aspects est le refus de toute modernité postérieure au début du XXe siècle. Les mennonites vivent et se marient entre eux, s’habillant comme dans les années 1900, et se déplaçant en voiture à cheval. Ils sont très honnêtes et extrêmement pacifiques, refusant ainsi tout usage des armes et donc le service militaire. Ils parlent une langue proche de l’allemand (même s’il est difficile de les comprendre), il s’agit en fait d’Allemands de la Volga, installés au Mexique vers 1910. Ils ont d’ailleurs longtemps vécu dans l’état de Chihuahua au nord-ouest du Mexique, mais la difficile cohabitation avec les narcotrafiquants (qui les rançonnent sans vergogne) a récemment poussé nombre d’entre eux à migrer plus au sud. Les mennonites vivent des travaux agricoles, vendant le produit de leur culture dans au marché de Bacalar ; il arrive donc fréquemment d’en croiser en ville — uniquement des hommes — leurs produits sont paraît-il appréciés des Mexicains, d’autant plus qu’ils sont honnêtes. Il font d’ailleurs dans le strict cadre de leur travail quelques concessions avec leur dogme (acceptant alors un peu de modernité) ; par ailleurs, même s’ils sont en principe hostiles à toute vaccination, ils se plient aux campagnes obligatoires afin d’éviter tout conflit avec les autorités.

J’ai pris pas mal de photos de notre brève visite dans la communauté, même si cela laisse comme une impression de zoo (ou pour prendre une comparaison un peu moins brutale, de se retrouver dans une série américaine style petite maison dans la prairie). La communication avec ces gens se limite au strict minimum. De manière générale, les hommes mennonites acceptent d’être photographiés même s’ils ne prennent aucune pose et qu’il est impossible de savoir ce qu’ils en pensent vraiment. Quand aux femmes, elles détournent systématiquement la tête dès qu’elles aperçoivent un objectif. Cela étant, une visite comme celle-ci interpelle, surtout pour les gens comme moi un peu passéistes et mal à l’aise avec certaines dérives de notre époque ; il en reste un étrange malaise, mélange de pitié et de respect.

La première photo ci-dessous a été prise dans la boutique de la communauté (on aura remarqué l’inscription en allemand). Les autres ont été prises en parcourant l’unique rue de leur village, à l’habitat fort dispersé.

Village mennonite près de Bacalar, le 25 janvier 2016Village mennonite près de Bacalar, le 25 janvier 2016
Village mennonite près de Bacalar, le 25 janvier 2016Village mennonite près de Bacalar, le 25 janvier 2016

Ici l’école de la communauté (c’était sans doute l’heure de la récréation). Je ne sais pas si garçons et filles sont séparés en classe. Leurs groupes néanmoins ne se mélangent pas, les premiers (après quelque hésitation) s’approchant de nous tandis que les secondes ne s’éloignant pas de la porte de leur classe.

Village mennonite près de Bacalar, le 25 janvier 2016Village mennonite près de Bacalar, le 25 janvier 2016
Village mennonite près de Bacalar, le 25 janvier 2016Village mennonite près de Bacalar, le 25 janvier 2016

Circulation de charrettes (prenant quand même le temps de discuter) et travaux agricoles.

Village mennonite près de Bacalar, le 25 janvier 2016Village mennonite près de Bacalar, le 25 janvier 2016

Enfin quelques photos volées que j’ai pu prendre de la gent féminine.

Village mennonite près de Bacalar, le 25 janvier 2016Village mennonite près de Bacalar, le 25 janvier 2016

Changement radical de de décor maintenant et retour tout de même dans un environnement plus typiquement mexicain, avec la visite du Cenote Azul. Honte sur moi, j’étais apparemment le seul du groupe à m’être tellement peu documenté avant de partir que je ne savais pas ce qu’était un cénote… Il s’agit d’un puits naturel (aven ou doline d’effondrement) communiquant avec un réseau hydrographique souterrain, et que l’on retrouve dans le milieu karstique (calcaire) qui constitue la plus grande partie de la péninsule du Yucatan. Les cénotes peuvent être soit à l’air libre, soit immergés (comme celui que nous allons voir aujourd’hui). Il s’agissait aussi souvent d’endroits sacrés dans la culture maya.

Donc voici les photos du Cenote Azul (azul c’est bleu en espagnol), pas très spectaculaire mais le paysage vaut par son ambiance tropicale. La profondeur de ce cénote est de l’ordre de 200 m.

Cenote Azul, le 25 janvier 2016

Quelques photos prises ensuite des rives de la lagune de Bacalar, notamment depuis un hôtel (dans lequel nous avons allègrement pénétré avec le guide bien que n’en étant nullement clients).

Lagune de Bacalar, le 25 janvier 2016Lagune de Bacalar, le 25 janvier 2016

Nous avons ensuite visité le fort de Bacalar (j’avoue que je n’en ai aucun souvenir, nous avons dû effectuer cette visite sans le guide). Puis nous sommes rentrés à pied à notre gîte, distant de quelques kilomètres. A suivi une après-midi où nous étions « bien en peine quoi faire », pour reprendre une pittoresque expression de ma grand-mère.

Le fort de Bacalar, le 25 janvier 2016Lagune de Bacalar, le 25 janvier 2016

La journée suivante a débuté par la visite du site archéologique de Tulum : magnifique endroit situé en bord de mer, malheureusement excessivement fréquenté (notamment par des Américains obèses). Avant la visite, sur la parking du site, nous avons pu assister (en arrivant pile à l’heure !) à une étonnante animation, certes à la pure intention des touristes, mais reproduisant une ancienne cérémonie précolombienne : la danse du volador. Quatre indigènes s’élancent du haut d’un grand mât, attachés par un pied ; ils descendent progressivement tout en tournant autour du mât pendant qu’un cinquième, resté en haut, joue de la flûte. (À l’origine nous a expliqué notre guide, des prêtres partaient tout d’abord pour une longue expédition en forêt dans le but de choisir le tronc qui servirait de mât).

Danse du volador à Tulum, le 26 janvier 2016Danse du volador à Tulum, le 26 janvier 2016

Avec pour le même prix, une petite vidéo de l’animation :

Nous avons ensuite gagné les vestiges, séparés du parking par un kilomètre environ de mangrove, à parcourir à pied ou alors en petit train (vous savez, les petits trains sur pneus comme on en voit chez nous l’été dans les stations balnéaires, où les passagers adultes qui se savent franchement ridicules se résignent à la seule fin d’amuser les enfants) ; inutile de préciser quelle solution choisissent ici la quasi-totalité des visiteurs yankees.

Mangrove près du site de Tulum, le 26 janvier 2016

Arrivée sur le site, sous un ensoleillement malheureusement intermittent. L’accès aux monuments est interdits en raison de la forte affluence, ce qui est à la fois frustrant et avantageux pour les photos (photographier sans touristes un site ultra-fréquenté mais d’accès libre nécessite un certain savoir-faire, par ailleurs incompatible avec une écoute attentive des explications du guide). 

Tulum (le Castillo), le 26 janvier 2016Tulum (temple des fresques), le 26 janvier 2016

Allez, quand même un petit aperçu de ce à quoi ressemble véritablement une visite de Tulum. Et encore, les personnes du premier plan ne sont pas (tellement) représentatives du vacancier nord-américain λ.

Tulum (horde de touristes américains), le 26 janvier 2016

Il n’y avait pas que des Américains d’ailleurs, également pas mal de Québequois à l’accent savoureux. Car n’oublions pas que nous étions en janvier : un Montréal-Cancún c’est un peu comme un Paris-Marrakech, le soleil garanti à quelques heures d’avion !

Les iguanes constituent l’une des attractions du site de Tulum, leur présence est (au moins) aussi assurée que l’ensoleillement. Je ne sais pas si le syndicat d’initiative y est pour quelque chose, en tout cas c’est un bon truc pour intéresser ceux des visiteurs (sont-il si nombreux ?) pour lesquels les vieilles pierres ne constituent pas le premier des centres d’intérêt.

Tulum (iguane), le 26 janvier 2016

En tout cas les iguanes, eux, ont le droit de grimper sur les vestiges !

Néanmoins ce qui confère à Tulum son principal attrait, ce ne sont pas les iguanes mais sa très photogénique situation en bord de mer des Caraïbes. Soit dit en passant, c’est à ce moment seulement, dans le cours de ce voyage, que nous avons (enfin) pu apercevoir la mer. Le fameux temple qui domine la côte (appelé le Castillo) servait en quelque sorte d’amer car situé en face d’une passe dans la barrière de corail. Il semblerait que c’est par cet endroit que les conquistadores ont abordé le littoral.

Tulum (le Castillo), le 26 janvier 2016

D’autres vestiges à l’intérieur du site (par exemple la maison de Halach Uinic).

Tulum (Maison du Halach Uinic), le 26 janvier 2016Tulum, le 26 janvier 2016

Le site est bâti sur un promontoire rocheux et entouré d’une enceinte (que je n’ai toutefois pas photographiée).

Tulum, le 26 janvier 2016

Autre site archéologique maya visité le même jour, après un transfert d’une cinquantaine de kilomètres à l’intérieur des terres : Cobá. Tout aussi fréquenté malheureusement que Tulum, et de mon avis moins intéressant que Calakmul. Cobá est tout comme Calakmul bâti en pleine jungle (mais pas dans un secteur aussi isolé). L’endroit est également plus humide, plusieurs lacs entourent le site (l’emplacement avait d’ailleurs été choisi en raison de leur présence), lacs dans lesquels on trouve paraît-il des caïmans mais nous n’aurons pas l’occasion d’en voir. Autre caractéristique du site de Cobá, sa très grande étendue, au point que des vélos sont proposés aux touristes à l’intérieur du site pour se déplacer d’une structure à l’autre. Le vélo est une activité que par principe je laisse aux bobos (j’ai du reste tellement peu pratiqué le cyclisme depuis que je suis adulte que j’aurais certainement éprouvé quelque difficulté à visiter Cobá de cette manière). J’étais donc peu enthousiaste à l’idée de monter sur un vélo, heureusement j’ai réussi à convaincre mes compagnons de voyage de s’en passer. Nous avons tout fait à pied, ce qui in fine était loin d’être insurmontable sauf peut-être pour le guide…

Des explications j’ai selon mon habitude peu retenu. On trouve près de l’entrée du site un jeu de pelote maya (moins spectaculaire que celui de Chichen Itzá que nous verrons le lendemain), puis un second plus loin pendant la visite.

Coba (jeu de pelote), le 26 janvier 2016Coba (temple de l’Église), le 26 janvier 2016

Une stèle (protégée des intempéries) qui se trouve dans un secteur isolé de Cobá. Tous les touristes n’y vont pas.

Coba (stèle), le 26 janvier 2016Coba (stèle), le 26 janvier 2016

Le clou de la visite est la pyramide de Nohoch Mul, qu’il est toujours possible de gravir malgré l’affluence du site. Il faut faire attention car la montée est raide. La vue du sommet en vaut tout de même la peine.

Coba (pyramide Nohoch Mul), le 26 janvier 2016Coba (vue depuis la pyramide Nohoch Mul), le 26 janvier 2016Coba (pyramide Nohoch Mul), le 26 janvier 2016

Après la visite du site, nous nous sommes rendus à Valladolid dans l’état voisin de Yucatán ; il faut retarder sa montre d’une heure venant du Quitana Roo. C’est une bizarrerie géopolitique (car il s’agit d’États peu étendus), notre guide nous en a expliqué la raison mais je ne l’ai pas notée. Je crois que c’est quand même lié à l’accueil touristique. Nous sommes arrivés très tard à Valladolid, car nous avons préalablement visité, en périphérie de la ville (à côté d’une bretelle d’autoroute !), une fabrique de tequila, l’alcool d’agave mexicain. N’étant pas intéressé, je n’ai pas participé à la visite, me contentant de photographier quelques agaves au crépuscule.

Champ d’agaves près de Valladolid, le 26 janvier 2016Champ d’agaves près de Valladolid, le 26 janvier 2016

À l’instar de son éponyme espagnole, Valladolid est une ville historique dotée d’un charmant centre-ville ; et c’est là qu’était situé l’hôtel de caractère où nous logions. Mais je n’en ai pris aucune photo du fait que nous soyons arrivés à la nuit tombée (je n’étais en outre pas très en forme le lendemain matin). Les deux clichés ici proposés (l’église Saint-Gervais le soir et la cour de l’hôtel au moment du petit déjeuner) ont été respectivement prises par Jean-Pierre Collier et Pierre Thévenin.

Église Saint-Gervais de Valladolid (photo : Jean-Pierre Collier)Valladolid, la cour de l’hôtel (photo : Pierre Thévenin)

J’ai passé une mauvaise nuit et ai failli renoncer le lendemain à la visite de Chichén Itzá. Je me suis tout de même fait violence, j’ai accompagné le groupe pendant toute la visite mais (surtout au début), j’ai vraiment très peu écouté les explications du guide, recherchant systématiquement une (vieille) pierre sur laquelle m’assoir laquelle se trouvait le plus souvent à quelque distance des explications. Heureusement mon état est allé en s’améliorant dans la matinée, et j’ai plus profiter plus convenablement de la fin de la visite, et notamment des monuments les plus célèbres, la pyramide de Kukulcán, le temple des Guerriers et le jeu de balle. Site archéologique maya sans doute le plus célèbre de toute la Mésoamérique, Chichén Itzá est à l’instar de Cobá situé dans la forêt tropicale. Le site est bien évidemment noir de monde, on n’a pas d’autre choix que de faire avec. Cela ne faisait que mieux apprécier la chance que nous avions eue quelques jours plus tôt de visiter Calakmul dans le calme.

Une série de quelques photos prises en début de visite, alors que nous ne faisions que traverser la site, réservant naturellement pour la fin la pyramide et les plus grands monuments.

Chichén Itzá, le 27 janvier 2016Chichén Itzá (jeu de pelote), le 27 janvier 2016

Chichén Itzá (El Castillo, ou pyramide de Kukulán), le 27 janvier 2016Chichén Itzá, El Castillo (pyramide de Kukulcán), le 10 novembre 2002 (photo : Gilbert Morice

Comme je l’ai déjà mentionné, l’ascension de la pyramide n’est malheureusement plus qu’un vieux souvenir, auquel purent toutefois goûter mes parents en 2002 (la quatrième photo ci-dessus est un souvenir de cette glorieuse époque). Cette possibilité était déjà caduque en 2007 lors de leur second passage à Chichén Itzá.

Nous avons donc véritablement commencé la visite par des édifices plus secondaires du site, tel celui-ci appelé la tombe du Grand Prêtre. Ne me demandez pas davantage de détails (ni le moindre résumé de la présentation générale de Chichén Itzá et de l’influence qu’y aurait apportée la civilisation toltèque) (quid déjà de la civilisation toltèque ?)

Chichén Itzá (tombe du Grand Prêtre), le 27 janvier 2016Chichén Itzá (tombe du Grand Prêtre), le 27 janvier 2016

Les iguanes sont donc comme à Tulum les seuls privilégiés à pouvoir grimper sur les pierres mayas (qui dit d’ailleurs qu’il ne font pas davantage de dégâts que les touristes ?)

Chichén Itzá (iguane), le 27 janvier 2016Chichén Itzá (iguane), le 27 janvier 2016
Chichén Itzá (iguane), le 27 janvier 2016

On continue avec la Casa Colorada, suivie de l’observatoire astronomique : il s’agit de cette tour circulaire, l’imagination des archéologues laisse parfois pensif…

Chichén Itzá (Casa Colorada), le 27 janvier 2016Chichén Itzá (l’observatoire astronomique), le 27 janvier 2016

Ce petit rayon de soleil n’était pas de trop !

On passe à un édifice dont je n’ai même pas réussi à noter le nom (sauf la quatrième photo où il s’agit d’El Akab Dzib, étrange nom n’est-ce pas dans cette partie du monde…)

Chichén Itzá, le 27 janvier 2016Chichén Itzá, le 27 janvier 2016
Chichén Itzá, le 27 janvier 2016Chichén Itzá (El Akab Dzib), le 27 janvier 2016

Tout de même plus couleur locale, le monument suivant a été baptisé l’Église.

Chichén Itzá (L’Église), le 27 janvier 2016Chichén Itzá (L’Église), le 27 janvier 2016

Chichén Itzá (L’Église), le 27 janvier 2016

Nous arrivons maintenant à la partie la plus grandiose du site. On commence par le temple dit des 1000 colonnes. Peut-être que de ce temple ou de la mosquée Hassan de Rabat, l’un des deux aura inspiré Buren pour défigurer le Palais Royal ?

Chichén Itzá (temple des 1000 colonnes), le 27 janvier 2016

Je ne sais pas ce qui me prend d’évoquer ce peu glorieux épisode du Suicide français. Une fois de plus la droite qu’on entend beaucoup tant qu’elle est dans l’opposition, est incapable une fois revenue aux affaires de revenir sur les imbécilités de la gauche. Même topo pour le code de la nationalité, le mariage pour tous, les réformes Taubira ou Belkacem, le dézonage des cartes oranges à Paris, et j’en passe et des meilleures. Mieux dans le cas présent, Sazkozy a trouvé intelligent de restaurer lesdites colonnes 20 ans après, et pas un parmi ces incapables de la soi-disant droite pour trouver cela anormal !

J’en reviens à Chichen Itzá avec le temple des Guerriers (que j’ai in fine peu photographié, sans doute parce qu’un nuage masquait le soleil à ce moment là). Ce temple est montré en long et en large dans la Vengeance du serpent à plumes, c’est dans l’une des colonnes coudées que les terroristes ont placé une bombe atomique ! À la fin du film, un hélicoptère emporte la colonne pour l’emmener exploser en mer.

Chichén Itzá (temple des Guerriers), le 27 janvier 2016

Ce film j’en conviens ne fait pas date dans l’histoire du cinéma, mais je l’avais visionné juste avant mon départ comme l’un des rares films français tournés au Mexique. Et il faut dire que la promotion qui y est faite de Chichén Itzá (totalement exempt de touriste) donne vraiment envie d’y aller. Parmi les autres œuvres de cette courte liste, on mentionnera bien sûr La Chèvre de Veber (les sables mouvants, il est temps de les signaler !). Et puis aussi, mais je me demande vraiment pourquoi j’en parle, Le jour et la nuit de l’infâme BHL.

Et maintenant la fameuse pyramide de Kukulcán (plus souvent appelée El Castillo, c’est il est vrai plus facile à retenir). Ce monument aux proportions parfaites, presque aussi célèbre que le Parthénon d’Athènes, a fait l’objet de torrents de littérature auxquels je me garderai bien de prétendre ajouter ma contribution. Notamment sur l’éclairage particulier de l’édifice — en forme de serpent — chaque 21 mars (enfin, à condition que le temps soit ensoleillé. Je n’ose imaginer la foule qu’est amené à supporter qui a la très mauvaise idée de venir à Chichén Itzá un 21 mars).

Chichén Itzá (El Castillo, ou temple de Kukulkán), le 27 janvier 2016Chichén Itzá (El Castillo, ou temple de Kukulkán), le 27 janvier 2016

On passe ensuite au cenote sacré de Chichén Itzá. Il est situé un peu à l’écart du site, 300 m de marche à peine dans la forêt ce qui n’est rien du tout en soi ; mais ce jour là j’en ai quand même un peu bavé.

Chichén Itzá (cenote sacré), le 27 janvier 2016

Retour sur le site avec le jeu de pelote, le plus grand de Mésoamérique.

Chichén Itzá (grand jeu de pelote), le 27 janvier 2016Chichén Itzá (grand jeu de pelote), le 27 janvier 2016

Enfin une dernière série de photos de Kukulcán et de ses environs, peut-être un peu plus ensoleillées que les précédentes. On aperçoit aussi en arrière-plan le temple des Guerriers.

Chichén Itzá (El Castillo, ou temple de Kukulkán) ; temple des Guerriers au fond à gauche, le 27 janvier 2016

La visite avait duré toute la matinée. Nous avons ensuite déjeuné à côté du site, dans un restaurant à touristes où se côtoyaient les groupes et où était organisée une animation « folklorique » (des danses, semble-t-il). Mais je n’ai presque rien mangé, je n’ai pas photographié les danses et n’en ai gardé aucun souvenir deux ans après !

Le voyage s’est terminé sur la côte à Playa del Carmen, station balnéaire sans guère de charme, fréquentée par une foule de touristes nord-américains. Je n’y ai rien fait d’autre que me balader sur la plage, d’abord en soirée puis en matinée.

Playa del Carmen, le 28 janvier 2016

Il paraît qu’en continuant le long de cette plage on tombe sur un marigot avec des crocodiles ; c’est en tout cas ma mère qui m’a raconté ça, moi je n’ai rien vu. Ou alors, peut-être que je suis passé à côté des reptiles sans les voir !

Mon séjour à Playa del Carmen a du reste été en grande partie consacré à une activité classique en ce genre de circonstance mais s’avérant étonnamment compliquée : l’envoi de cartes postales. C’était déjà assez difficile d’en trouver, les cartes postales ne semblent plus du tout en usage dans les Amériques : les gens communiquent uniquement par Internet maintenant. À Playa j’ai tout de même fini par dénicher des cartes et des timbres, puis j’ai trouvé avec l’aide de ma tablette, l’adresse de la poste, mais celle-ci n’était pas du tout située dans une zone touristique. M’y rendre à pied m’a pris quelque temps, mais sur place pas de boîte aux lettres apparente, seulement un guichet devant lequel patientaient une longue file de Mexicains. J’ai préféré renoncer, j’ai ensuite posé la question au guide qui m’a mentionné l’existence d’une boite au lettres à l’aéroport de Cancún d’où nous décollerions le lendemain. Cette boîte existait bien, mais elle était pleine à ras bord ! J’ai tout de même réussi à y glisser (en forçant bien) mes cartes postales. Et incroyable mais vrai, celles-ci sont effectivement arrivées… plus de six mois après.

Nous sommes partis pour l’aéroport en fin de matinée, ce qui nous laissait le temps d’une longue halte dans une station balnéaire de taille plus modeste, Puerto Morelos. Là aussi j’ai parcouru la plage de long en large, j’ai trouvé l’endroit plus sympathique que Playa del Carmen. Ces jolies couleurs tropicales apporteront un point final à la description de ce voyage. On remarquera l’état du phare, laissant penser que les cyclones en cet endroit ne sont pas une vue de l’esprit.

Puerto Morelos, le 28 janvier 2016