Voyage au Cambodge
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C’était aussi mon premier voyage en Asie depuis fort longtemps — la Mongolie en 2013 — si l’on veut bien faire abstraction de l’Arménie et de la Géorgie qui, quoique asiatiques au sens géographique, sont culturellement des pays européens.
Mon premier passage par Roissy depuis Madagascar il cinq ans.
L’aéroport où j’ai atterri à Siem Reap vivait en fait ses derniers mois. Il a fermé au mois d’octobre de cette même année 2023, remplacé par un complexe plus moderne.
Sophana constitue, selon la mode cambodgienne, l’agglomération du nom de famille, Soph, et du prénom, Ana. J’ai oublié le sens de ce mot qui devait être en relation avec la beauté.
On pouvait remarquer à Siem Reap de nombreux hôtels fermés ou abandonnés suite au Covid.
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Le krama que m’a offert Sophana le jour de mon arrivée au Cambodge
« khmer » est le mot par lequel les Cambodgiens se désignent eux-mêmes. On note que le mot a subi un glissement de sens en français ou il est devenu synonyme d’extrémiste (certains parlant par exemple de Khmers verts pour désigner des écologistes jusqu’au-boutistes). Je m’efforce dorénavant d’éviter de commettre ce contre-sens.
hôtel Bayon
J‘avais heureusement emporté mon GPS avec moi, ce qui m’eût permis le cas échéant de retrouver l’hôtel.
Le change officiel est de 4100 riels pour 1 dollar, mais les commerçants se font payer 1 dollar pour 4000 riels. Comme dans beaucoup de pays on récupère au change une liasse de billets. La base est le billet de 10 000 riels, ce qui représente environ 2,5 $. Les 90 dollars que j’ai changés à Siem Reap m’ont suffi pour tout le séjour
J’ai commandé une eau gazeuse sans savoir que le Cambodge n’en produit ni n’en consomme. On m’a apporté une bouteille de San Pelegrino que j’ai payée assez cher. Je m’abstiendrai par la suite.
D’abord le Wat Polangka (វត្ត​ពោធិលង្កា), qui nous a semblé à l’abandon et sans intérêt. Puis celle du Wat Bo (វត្តបូព៌) qui a tourné court (il semblait s’agir d’une école pour bonzes).
J’ai de plus en plus de mal à supporter ces cohortes de cyclistes qui depuis l’ère Hidalgo envahissent les rues — et les trottoirs — de Paris, lesquels nonobstant le fait d’être parfaitement ridicules, constituent maintenant un danger omniprésent dont j’ai peur de devoir un jour faire les frais.
Cela avait failli se produire en 2016 au Mexique, pour la visite du site archéologique de Cobá ; mais j’avais, in extremis, réussi à convaincre le groupe de préférer la marche à pied.
Quelques rappels sur le panthéon hindou et sur ses déclinaisons dans la culture khmère. Les trois principaux dieux sont Shiva, Vishnou et Brahmā. Shiva qui possède trois yeux, l’œil central ne s’ouvrant qu’en cas danger. Vishnou possédant quatre bras brandissant des ustensiles associés aux quatre éléments (eau, air, terre et feu) ; par exemple le bâton pour l’air. Enfin Brahmā, est peu représenté. L’épouse de Shiva est Parvati. L’épouse de Vishnou est Lakshmi, sa monture est Garuda.
J’ai eu l’occasion au cours de mes voyages d’apercevoir un mont Meru… mais il me faut admettre qu’il y a très probablement aucun rapport.
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Arbre étayé à Angkor (absence d’explication)
J’ai cru comprendre qu’il existait aussi à Angkor un troisième matériau de construction, de qualité intermédiaire, qui serait d’origine volcanique ; mais je n’ai rien noté de plus à son sujet.
Le bateau était géré par un couple (je n’ai pas su pas si le bateau était à eux). Lui s’occupait de la navigation, elle nous préparait les repas, aussi bien à bord que le soir dans la maison et au petit déjeuner
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Manœuvre de départ (25 janvier 2023)
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Installation électrique à Phnom Krom
(25 janvier 2023)
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Stèle repérant l’entrée du temple de Totung Thngai (ប្រាសាទ​ទទឹងថ្ងៃ)
(25 janvier 2023)
À moins de prendre la liberté de retarder tout le groupe, ce que j’ai fait sans vergogne l’année suivante au Viêt Nam, mais au Cambodge je n’avais pas osé.
Bon point pour le Cambodge : la musique locale y domine encore sur le boum boum amerloque. Pourvu que cela dure !
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Temple de Lolei, pagode située à l’intérieur du site (26 janvier 2023)
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Dans une pagode voisine du temple de Lolei, préparation d’une cérémonie bouddhiste (26 janvier 2023)
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Artisan sculpteur près du temple de Preah Kô (26 janvier 2023)
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Devant le temple de Bakong, le 26 janvier 2023
J’ai remarqué l’absence de clef de voûte sur les temples angkorien. Manifestement la technique n’était pas arrivée jusqu’ici. De ce fait beaucoup de voûtes — notamment à Phumi Boeng Mealea — sont écroulées.
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Fourmis rouges dangereuses sur le site de Banteay Srei (បន្ទាយស្រី)
(27 janvier 2023)
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Sentier du site de Kbal Spean (ក្បាលស្ពាន),
le 27 janvier 2023
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Halte chez un marchand de pastèques,
le 27 janvier 2023
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Quelques clichés à la portée de rares touristes dotés de beaucoup de chance
et de savoir-faire (source)
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Drapeau du Cambodge
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Polychromie à Angkor Vat, le 28 janvier 2023
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Sophana nous montre un vieux parchemin à Angkor Vat (28 janvier 2023)
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Nid de guêpes dans le temple de Banteay Kdei (ប្រាសាទបន្ទាយក្តី), le 28 janvier 2023
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Sucre de palme (village de Preah Dak (ព្រះដាក់), le 28 janvier 2023)
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Récolte de sucre de palme près du temple de Banteay Samré (ប្រាសាទបន្ទាយសំរ៉ែ), le 28 janvier 2023

Ma théorie est qu’Allibert a trouvé là une source d’économie non négligeable, en comparaison avec un transport privatif voire une nuit d’hôtel. Précisons au passage, à leur décharge, que le niveau de vie occidental (surtout européen) étant en chute libre ces dernières années, organiser de tels voyages pour un coût raisonnable commence probablement à relever de la gageure.

En ce qui concerne l’inventaire des transports publics empruntés au cours des derniers voyages :

  • Cambodge (2023) : bus public de jour entre Siem Reap et Phnom Penh,
  • Viêt Nam (2024) : train de nuit (d’époque coloniale…) entre Lào Cai et Hanoï,
  • Pérou (2024) : aller-retour en bus public (aller de nuit et retour de jour) entre Lima et Huaraz,
  • Philippines (2025) : bus public de nuit entre Banaue et Manille.
J’avais toutefois failli devoir prendre le « car Macron » pour passer Noël en famille le mois précédent. La SNCF ayant eu la géniale idée de faire grève au moment des fêtes, j’avais en effet réservé comme plan B une place sur Blablabus. J’y ai échappé au dernier moment, le train dans lequel j’avais également réservé n’ayant pas été annulé. Gageons que le voyage auquel j’ai échappé (mêlé à la populace qu’on imagine, avec un départ dans la sinistre gare souterraine de Paris Bercy et une arrivée dans le peu folichon quartier de Haluchère à Nantes) eût été bien plus pénible que le trajet entre Siem Reap et Phnom Penh.
Je n’avais pas non plus emporté mon récepteur GPS ; le trajet de la balade a été (approximativement) reconstitué au retour à l’aide de Google Earth.
Aucun dénivelé non plus pour ainsi dire au cours de cette balade, le seul « relief » rencontré étant le talus ferroviaire. Il existe en effet une voie ferrée dans la région, qui semble relier Phnom Penh à Sihanoukville, la grande ville du sud du Cambodge. Je ne sais pas s’il y a des trains, le fait est que sur certains passages à niveau le feu clignote en permanence sans que les automobilistes n’en aient cure…
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Kep (ឆ្នេរកែប)
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Balade en cyclopousse dans les rues de Phnom Pennh, le 29 janvier 2023
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Balade en cyclopousse dans les rues de Phnom Pennh, le 29 janvier 2023
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Balade en bateau sur la rivière Tonlé Sap (បឹងទន្លេសាប) et le Mékong (澜沧江 瀾滄江) (29 janvier 2023)
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Balade en bateau sur la rivière Tonlé Sap (បឹងទន្លេសាប) et le Mékong (澜沧江 瀾滄江) (29 janvier 2023)
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Balade en bateau sur la rivière Tonlé Sap (បឹងទន្លេសាប) et le Mékong (澜沧江 瀾滄江) (29 janvier 2023)
À Phnom Penh il n’y a pas de métro, et même les lignes de bus sont très rares. La plupart des habitants se déplacent en scooter. Mais les axes de circulation, qui n’ont guère été modernisés, saturent. Toutefois les Chinois sont en train d’investir dans la ville, améliorant le réseau routier (mais je ne crois pas qu’un métro soit au programme).
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Arbre poussant à l’entrée du palais royal de Phnom Penh, peut-être un romduol (2 février 2023)
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Pavillon Napoléon III (photo : wikipedia)
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Pagode d’argent et stûpas royaux, palais royal de Phnom Penh (2 février 2023)
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Objets exposés dans la pagode d’argent du palais royal de Phnom Penh (photos Wikipedia). À gauche le bouddha d’émeraude, à droite le bouddha Maitreya (90 kg d’or orné de 99584 diamants)
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Photos prises sur les quais du confluent à Phnom Penh, le 2 février 2023. À gauche, moineaux en cage ; à droite, vente d’insectes grillés
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Offrande bouddhiste disposée dans le hall de notre hôtel (avec des restes du petit déjeuner ?)
(3 février 2023)
J’ai fait mes adieux au groupe en début d’après-midi, le 3 février. Après un dernier repas passé ensemble qui s’est déroulé non dans un restaurant asiatique mais… une pizzeria. Un choix dont je n’étais pas à l’origine mais que j’étais loin de désapprouver. C’est vrai qu’au bout de quinze jours de cuisine asiatique on se lasse un peu.
J’apporte cette précision, car c’est loin d’être le cas de tous les pays que j’ai visités. Il paraît que c’était notamment la spécialité des pays communistes, mais je n’ai guère eu l’heur d’en parcourir (en dehors du Viêt Nam). Dans le même registre toutefois je pourrais citer la Libye de Khadafi, en 2002, où tout un étage du musée national était consacré aux réalisations du génial colonel (étage qu’à l’instar des deux tiers du groupe j’étais parvenu à esquiver). Dans le genre mais en beaucoup moins drôle, les photos des camps d’extermination nazis qu’on nous avais imposés quand j’avais visité Jérusalem avec mes parents, dans les années 1980. Il semblerait que ce soit la même chose en Pologne, pays où je ne suis jamais allé (bien qu’en étant généalogiquement issu pour un quart), mais qu’il serait paraît-il de très mauvais ton de visiter sans un passage par Auschwitz.

Cambodge, Angkor et mer turquoise

Il s’agit de mon premier voyage au long cours après l’interminable période du Covid, ces trois années pendant lesquelles je me suis demandé chaque jour si je pourrais encore voyager au-delà des océans. Pour ce renouveau dans mes déplacements au long cours, j’ai choisi la dernière région du monde dans laquelle je n’avais encore jamais mis les pieds ; l’Asie du sud-est. Cinq pays à explorer dans cette zone, j’avais l’embarras du choix. J’ai finalement opté pour le Cambodge et son site archéologique d’Angkor, espérant y bénéficier d’une affluence limitée en cette période post-épidémie — la Chine venait tout juste de rouvrir. Un voyage assez différent de mes précédents, avec beaucoup de culturel et presque pas de randonnée, plus une (petite) composante balnéaire qui s’est avérée très décevante. Également (et c’était une première), un peu de vélo et même du kayak, des expériences sportives que j’ai subies plus qu’autre chose — qui ne m’empêchera pas de (devoir) les renouveler l’année suivante au Viêt Nam.

Départ de Roissy un samedi midi par la compagnie Thaï (compagnie thaïlandaise comme son nom l’indique). Comme souvent avec Allibert, j’ai embarqué seul sans voir personne de mon futur groupe, me demandant pendant tout le trajet si d’autres de ses représentants prenaient le même vol que moi (la réponse était oui, mais seulement deux autres personnes pour un groupe d’une dizaine). Un premier vol de 11h30 jusqu’à la capitale thaïlandaise Bangkok, interminable car rallongé par la guerre en Ukraine et la nécessité de passer au large de la côte septentrionale de la mer Noire. Par contre ensuite, l’appareil survole allègrement l’Iran (tout en évitant l’Afghanistan). Nous atterrissons de nuit à Bangkok, 1h45 environ de correspondance avant le second vol (d’à peine 1h) pour Siem Reap, au nord du Cambodge. Siem Reap (ក្រុងសៀមរាប), qu’il faut prononcer siem riep bien que je n’arrive jamais à m’y faire, est une ville d’environ 200 000 habitants, bâtie à proximité immédiate du site d’Angkor et qui ne vit que du tourisme. Ville toujours dotée d’un aéroport à l’ancienne où l’on débarque directement sur le tarmac. Ce qui donne lieu à un bon choc thermique, la température y étant déjà tropicale malgré l’heure matinale alors que j’étais encore bien trop couvert.

Nous faisons connaissance avec notre guide Sophana à la sortie de l’aéroport. Fort sympathique, elle était assez âgée, prétendant avoir soixante-dix ans (l’État Civil semble en effet perfectible au Cambodge), ancienne institutrice, mariée deux fois, elle avait connu les Khmers rouges alors qu’elle était adolescente, et avait perdu son père pendant cette période. Son premier mari est décédé en sautant sur une mine, tandis que son second, avec lequel elle vit toujours, semble être une sorte de dilettante. Elle touchait une retraite d’institutrice, ce qui est déjà un privilège au Cambodge mais qui demeure très insuffisant pour vivre. Elle nous a aussi parlé de la récente période Covid, très difficile pour tous les Cambodgiens vivant du tourisme (elle avait dû vendre des bijoux de famille pour survivre pendant cette période). Pendant le trajet jusqu’à notre hôtel, outre nous raconter tout cela, elle nous a également offert à chacun un krama, tissu traditionnel khmer. Il se porte soit autour du cou, soit comme sarong dans les temples (certaines personnes du groupe l’arboreront pendant tout le voyage).

Nous arrivons à l’hôtel à 11h à peine, et Sophana nous donne rendez-vous pour le lendemain seulement. Nous convenons avec mes deux compagnons (Alban et Marie-Ange) de sortir un peu plus tard pour nous balader ensemble en ville (sans préciser l’horaire). Peut-être que leur intention est de déjeuner d’ici là, toujours est-t-il qu’en ce qui me concerne je m’allonge sur mon lit où je m’endors profondément. Je serai finalement réveillé sur le 14h par Alban frappant à ma porte. Je pars donc sur les chapeaux de roue, avec juste mon appareil de photo et sans avoir même pris le temps de noter le nom de l’hôtel (ce qu’il ne faut jamais faire en voyage). Je ne quitterai donc pas mes deux compagnons de l’après-midi. Quant au fait d’être à jeûn, je m’en accommoderai jusqu’au soir, il est vrai qu’il y avait eu de quoi grignoter dans l’avion.

Nous nous sommes donc dirigés vers le centre ville, rejoignant rapidement la rivière éponyme de la ville (donc la rivière Siem Reap), rivière qui se jette ensuite dans le lac Tonlé Sap sur lequel nous aurons l’occasion de revenir.

Siem Reap (ក្រុងសៀមរាប), ponts sur la rivière du même nom. Balade effectuée le jour de notre arrivée, le 22 janvier 2023Siem Reap (ក្រុងសៀមរាប), pont sur la rivière de même nom. Balade vespérale effectuée le jour de notre arrivée à Siem Reap (ក្រុងសៀមរាប), le 22 janvier 2023

Avec l’aide d’Alban, je change au Vieux marché — désert à cette heure où la chaleur est maximale — des dollars pour des riels, la monnaie locale. Notons que beaucoup des touristes ne changent pas du tout d’argent, la plupart des commerçants se faisant payer directement en dollars (et où les prix sont le plus souvent affichés en dollars) ; il est toutefois plus avantageux (du moins si l’on change comme moi dans une petite boutique) de passer par les riels (nonobstant le fait que cela ne me plaît pas beaucoup de devoir utiliser le dollar américain).

Siem Reap (ក្រុងសៀមរាប), passage dans le Vieux marché, le 22 janvier 2023. Balade vespérale effectuée le jour de notre arrivée à Siem Reap (ក្រុងសៀមរាប)

Quelques (jolis) immeubles d’époque coloniale que l’on peut admirer à Siem Reap face à la rivière.

Siem Reap (ក្រុងសៀមរាប), immeubles coloniaux près du Vieux marché, le 22 janvier 2023. Balade vespérale effectuée le jour de notre arrivée à Siem Reap (ក្រុងសៀមរាប)

Guidés par Alban (lequel avait infiniment mieux préparé son voyage que moi…), nous avons été visiter quelques temples bouddhistes à Siem Reap (il y en aura du reste assez peu dans la suite du voyage, à ma grande surprise). Nous avons commencé par celui de Wat Preah Prom Rath (វត្ត​ព្រះព្រហ្មរ័ត្ន) qui date du XIVe siècle. Il est assez grandiose, voire un peu kitsch. (Le site Internet que je propose en lien, très publicitaire, n’indique pas ce qu’il est advenu de ce temple pendant la période khmère rouge ; je ne serais pas surpris qu’il ait été énergiquement restauré par la suite).

Siem Reap (ក្រុងសៀមរាប), sanctuaire de Wat Preah Prom Rath (វត្ត​ព្រះព្រហ្មរ័ត្ន), XIVᵉ siècle, le 22 janvier 2023. Balade vespérale effectuée le jour de notre arrivée à Siem Reap (ក្រុងសៀមរាប)

Quelques vues de l’intérieur du temple (dans lequel il est requis de se déchausser). On note la présence d’un bouddha couché, ainsi que les fleurs de lotus géantes comme soubassement des colonnes.

Siem Reap (ក្រុងសៀមរាប), sanctuaire de Wat Preah Prom Rath (វត្ត​ព្រះព្រហ្មរ័ត្ន), XIVᵉ siècle. Balade vespérale effectuée le jour de notre arrivée à Siem Reap (ក្រុងសៀមរាប), le 22 janvier 2023Siem Reap (ក្រុងសៀមរាប), sanctuaire de Wat Preah Prom Rath (វត្ត​ព្រះព្រហ្មរ័ត្ន), XIVᵉ siècle. Balade vespérale effectuée le jour de notre arrivée à Siem Reap (ក្រុងសៀមរាប), le 22 janvier 2023Siem Reap (ក្រុងសៀមរាប), sanctuaire de Wat Preah Prom Rath (វត្ត​ព្រះព្រហ្មរ័ត្ន), XIVᵉ siècle (fleurs de lotus géantes). Balade vespérale effectuée le jour de notre arrivée à Siem Reap (ក្រុងសៀមរាប), le 22 janvier 2023

Longue pause ensuite dans un bistrot destiné aux touristes. Pendant notre pause sont passés non loin de l’établissement un (bruyant) groupe de Sino-Cambodgiens qui fêtaient le nouvel an chinois.

Siem Reap (ក្រុងសៀមរាប), festivités pour le nouvel an chinois. Balade vespérale effectuée le jour de notre arrivée à Siem Reap (ក្រុងសៀមរាប), le 22 janvier 2023Siem Reap (ក្រុងសៀមរាប), décorations pour le nouvel an chinois. Balade vespérale effectuée le jour de notre arrivée à Siem Reap (ក្រុងសៀមរាប), le 22 janvier 2023

Nous sommes ensuite passés près de deux autres temples mais que je n’ai pas photographiés. Nous avons commencé par le sanctuaire de Preah Ang Chek Preah Ang Chorm (ព្រះអង្គចេក ព្រះអង្គចម) : j’ai tirés les informations qui suivent de Wikipedia en anglais. Ce sanctuaire est assez récent (1982), il renferme deux statues qui proviennent du site d’Angkor et découvertes en 1950, statues qui ont été endommagées à l’époque des Khmers rouges. Au moment de notre passage une cérémonie était en cours. Nous avons pu constater, à cette occasion ainsi qu’à d’autres par la suite, que les cambodgiens qui sont bouddhistes, paraissent très pieux, comme souvent dans les pays ex communistes. C’était notamment le cas de notre guide Sophana qui s’agenouillera dans la pagode d’argent à Phnom Penh.

Traversée ensuite d’un vaste parc qui fait face au Grand Hôtel, un legs de la colonisation.

Siem Reap (ក្រុងសៀមរាប), vestige de l’époque coloniale, le 22 janvier 2023 (Balade vespérale effectuée le jour de notre arrivée à Siem Reap (ក្រុងសៀមរាប))

Je passerai sur les autres visites de temples que nous avons tentées et qui n’ont rien donné (mais qui ont nécessité une ou deux périlleuses traversées d’axes de circulation).

Puis direction le marché de nuit lequel aurait dû être déjà très animé à cette heure (17h). Mais ce n’était pas le cas, on nous expliquera par la suite que c’est à cause du nouvel an chinois, la plupart des commerçants étant des Chinois. À défaut, nous avons dîné dans un restaurant cambodgien typique du quartier (où nous étions les seuls clients). Au menu, un amok de poisson (un amok est un plat de poisson ou de viande cuit dans une feuille de bananier). Accompagné comme il sied de riz, nous en aurons midi et soir pendant tout le voyage (exception faite du dernier repas à Phnom Penh). Le poisson est aussi très fréquent au Cambodge, que ce soit du poisson d’eau douce (le lac Tonlé Sap étant particulièrement poissonneux) ou du poisson de mer dans le sud.

Puis, comme nous étions fatigués, nous avons pris un tuk-tuk pour rentrer à l’hôtel. Un tuk-tuk est un attelage constitué d’une moto et d’une remorque pouvant transporter trois ou quatre touristes. Ce retour a été assez épique car le chauffeur ne connaissait pas l’hôtel. Même après avoir regardé sur son smartphone où c’était, il n’était pas en mesure de s’y rendre sans consulter l’appareil en permanence ; chose impossible puisqu’il ne pouvait conduire sa moto tout en tenant le téléphone. L’hôtel n’était pourtant distant que de deux kilomètres à peine (et puis, il aurait quand même dû connaître sa ville !) Il m’a donc demandé donc de tenir son téléphone et de lui dire quand tourner à gauche ou à droite. Un grand moment.

Nous avons fait connaissance avec le reste du groupe (et retrouvé Sophana) le lendemain matin après le petit déjeuner. Après un départ en minibus retardé (ce qui nous coûtera une partie des visites) nous avons commencé par traverser toute la ville, fort étendue, pour nous rendre dans un vaste bâtiment moderne délivrant les laisser-passer pour la visite d’Angkor (អង្គរ).. Ce billet nominatif, muni d’une photo, coûte assez cher (64 $ US, inclus dans le prix du voyage), il nous donnait accès non seulement à Angkor mais à tous les sites archéologiques de la région, pour la durée d’une semaine. Cette formalité n’a pas duré trop longtemps, le lieu ayant été conçu pour recevoir une très grande foule de touristes, alors que ceux-ci, juste après le Covid, étaient encore relativement peu nombreux.

A suivi un moment pour moi assez désagréable mais j’avais accepté d’en passer par là en choisissant ce voyage : la perception (comme on dit à l’armée) de vélocipèdes pour parcourir le site d’Angkor. Je goûte en effet assez peu ce sport hélas devenu fort à la mode parmi les bobos, et ce pour des raisons tant idéologiques que personnelles. Le fait est que je peux compter sur les doigts d’une seule main les fois où je suis monté sur un vélo à l’âge adulte. Ici au Cambodge, où trois excursions à bicyclette étaient prévues, j’ai pu bénéficier d’une circonstance favorable : notre guide Sophana, très âgée, avait beaucoup de mal à rouler à vélo. Du coup, lorsque nous devions en pratiquer, le minibus nous suivait ou nous précédait, nous attendant à chaque pause où il était possible à la guide fatiguée ou au touriste réfractaire de l’emprunter. Une possibilité dont je ne me suis pas privé, tant à Angkor qu’à Bakong. J’ai tout de même voulu faire un (petit) effort en commençant par pédaler un peu. Mais je me suis immédiatement retrouvé assez loin à derrière le groupe. Une circonstance pour moi aggravante est que je n’avais jamais fait de vélo au milieu d’une circulation dense. Et ici à Angkor, c’était une succession sans répit de scooters, de tuks-tuks et de minibus de touristes. Le pire étaient les intersections où il fallait se lancer à travers la voie pour couper le flot ininterrompu de véhicules, une opération qui déjà à pied relève de la gageure. Il va sans dire que j’étais stressé. Nous sommes passés devant l’entrée du magnifique temple d’Angkor Vat (dont la visite était prévue plus tard dans le voyage), et c’est tout juste si j’ai pris le temps de jeter un œil de côté pour l’apercevoir. Je n’ai pris — cela va sans dire — aucune photo pendant ce trajet. Aussi, dès la première pause pour le temple de Baksei Chamkrong, j’ai décidé d’arrêter les frais, imité d’ailleurs par la personne la plus âgée du groupe. Du reste, en raison du retard pris en début de journée, Sophana finira par écourter la balade et à faire monter tout le groupe dans le minibus.

Venons-en maintenant à quelques généralités sur Angkor : il s’agit d’une cité construite dans la jungle et qui fut la capitale de l’empire khmer entre les IXᵉ et XIVᵉ siècles de notre ère. Mondialement célèbre et classé à l’Unesco, ce site se caractérise par la présence de plusieurs dizaines de temples disséminés dans la jungle, le tout entouré d’une enceinte formant un carré parfait de 12 km de périmètre. Ces temples sont essentiellement des temples hindous, mais aussi bouddhistes, la civilisation khmère étant passée d’une religion à l’autre au XIIᵉ siècle. Certains de ces temples d’ailleurs font toujours l’objet de vénérations aujourd’hui. Les plus emblématiques de ces temples sont les «  temples-montagnes », sortes de pyramides pouvant atteindre une vingtaine de mètres de haut, et qui symbolisent le mont Méru, montagne mythique de la religion hindoue. Les principaux temples-montagnes étant Angkor Vat (mentionné à l’instant), et le Bayon, que nous allons voir un peu plus tard aujourd’hui. La ville a été abandonnée au XIVᵉ siècle en raison de sa vulnérabilité du fait de sa trop grande proximité avec la frontière thaïlandaise. La capitale a alors été déplacée à Phnom Penh. On note que les Khmers rouges, nonobstant les exactions qu’ils ont commises sur leur population et contrairement à nombre d’autres régimes communistes, n’ont pas occasionné de dégâts majeurs à Angkor.

Nous commençons donc la visite par le temple Baksei Chamkrong (ប្រាសាទបក្សីចាំក្រុង), situé à l’extérieur de l’enceinte de la ville mais à proximité de celle-ci. Construit au Xᵉ siècle par les rois Harṣavarman Iᵉʳ puis Rajendravarman II, il était dédié au dieu hindou Shiva (l’ascension de ce temple est paraît-il autorisée, mais personne parmi nous ne s’y est adonné).

Angkor (អង្គរ), temple Baksei Chamkrong (ប្រាសាទបក្សីចាំក្រុង) (situé au sud de l’enceinte d’Angkor Thom (អង្គរធំ)). Balade en vélo vers les ruines d’Angkor (អង្គរ) ; pour moi le vélo s’est arrêté là, le 23 janvier 2023Angkor (អង្គរ), près du temple Baksei Chamkrong (ប្រាសាទបក្សីចាំក្រុង). Balade en vélo vers les ruines d’Angkor (អង្គរ) ; pour moi le vélo s’est arrêté là, le 23 janvier 2023

Franchissement ensuite de l’enceinte principale de la ville d’Angkor (appelée Angkor Thom, អង្គរធំ), construite par Jayavarman VII vers 1200, formant un grand carré de 3 km de côté entouré de douves lesquelles sont remplies d’eau. Les douves sont appelées baray (បារាយណ៍).

Angkor (អង្គរ), accès sud de l’enceinte d’Angkor Thom (អង្គរធំ), le 23 janvier 2023. Reflets sur le baray (បារាយណ៍)

Seules cinq portes (situées au droit de digues traversant les douves) permettent de franchir les murailles. La porte sud, près de laquelle nous nous trouvions, et qui est également la mieux conservée, était historiquement la plus fréquemment utilisée. La muraille orientale est pour sa part percée par deux portes, celle de la victoire et celle de la défaite. En cas de conflit (le plus souvent avec le voisin siamois, i.e. thaïlandais) le roi et son armée sortaient de la ville, après une cérémonie, par la porte de la victoire. Il rentrait par la même porte en cas de victoire, et par l’autre porte en cas de défaite. La porte ouest servait à évacuer le corps du roi après son décès. Enfin, la porte nord était empruntée par les bannis.

Angkor (អង្គរ),  porte d’accès sud de l’enceinte d’Angkor Thom (អង្គរធំ), le 23 janvier 2023

La digue de la porte sud est « protégée » par 154 statues de pierre : les dieux sur le côté gauche et les démons sur le côté droit.

Angkor (អង្គរ), accès sud de l’enceinte d’Angkor Thom (អង្គរធំ), le 23 janvier 2023Angkor (អង្គរ), accès sud de l’enceinte d’Angkor Thom (អង្គរធំ), le 23 janvier 2023

Comme annoncé précédemment, j’ai arrêté le vélo pour la journée, montant dans le bus qui nous a menés directement au grand temple du Bayon (ប្រាសាទបាយ័ន) situé au centre géométrique de la cité d’Angkor. J’ai manqué certaines visites effectuées par le groupe sur leur parcours, ils ont en effet longé une partie de la muraille (entre la porte sud et la porte ouest), visitant quelques temples au passage (sans doute le Prasat Chung). De mon côté, j’ai profité du temps qui m’était imparti pour effectuer une visite préliminaire en solitaire du Bayon, lequel est un véritable labyrinthe (aux escaliers fort glissants…). Je me suis approché de la tour centrale mais sans pouvoir la visiter (elle était alors en restauration).

Angkor (អង្គរ), temple du Bayon (ប្រាសាទបាយ័ន), le 23 janvier 2023

La particularité de ce vaste temple-montagne est la présence de gigantesques visages sculptés représentant, selon les différentes théories, soit le dieu Brahma, soit le roi Jayavarman VII qui l’a fait construire. Le temple comprend par ailleurs 54 tours, dominées par la tour centrale, représentation du mythique mont Méru culminant à 43 m de haut. Il s’agit du dernier grand temple construit à Angkor, entre les XIIᵉ et XIIIᵉ siècles. Primitivement dédié au bouddhisme, il fut partiellement reconverti à l’hindouisme par la suite, au gré des religions adoptées par les monarques successifs (retour à l’hindouisme dans un premier temps, puis de nouveau le bouddhisme). La grande statue de Bouddha qui existait dans le temple a disparu.

Angkor (អង្គរ), temple du Bayon (ប្រាសាទបាយ័ន), le 23 janvier 2023

On trouve dans le Bayon aussi beaucoup de bas-reliefs, décrivant le plus souvent des scènes de la vie quotidienne. Malheureusement, je n’ai pas écouté (ni suffisamment compris) les explications de Sophana à leur sujet, pour pouvoir m’en souvenir et les noter (j’y parviendrai un peu mieux à Angkor Vat).

Angkor (អង្គរ), temple du Bayon (ប្រាសាទបាយ័ន), le 23 janvier 2023Angkor (អង្គរ), bas-relief sur le temple du Bayon (ប្រាសាទបាយ័ន), le 23 janvier 2023
Angkor (អង្គរ), bas-reliefs sur le temple du Bayon (ប្រាសាទបាយ័ន), le 23 janvier 2023Angkor (អង្គរ), bas-relief sur le temple du Bayon (ប្រាសាទបាយ័ន), le 23 janvier 2023

On trouve quelques singes au milieu du temple. Lesquels, contrairement à ceux que j’ai pu croiser au Népal ou au Zimbabwe, ne sont pas agressifs.

Angkor (អង្គរ), singes près du temple du Bayon (ប្រាសាទបាយ័ន), le 23 janvier 2023Angkor (អង្គរ), singes sur le temple du Bayon (ប្រាសាទបាយ័ន), le 23 janvier 2023

On remarque aussi quelques visiteurs cambodgiens en costume traditionnel, ainsi que des bonzes en costume orange. C’est que, encore maintenant, la visite de ce temple revêt pour les autochtones une grande importance spirituelle.

Angkor (អង្គរ), temple du Bayon (ប្រាសាទបាយ័ន). Visiteuse cambodgienne en costume traditionnel, le 23 janvier 2023Angkor (អង្គរ), temple du Bayon (ប្រាសាទបាយ័ន). Visiteuse cambodgienne en costume traditionnel, le 23 janvier 2023
Angkor (អង្គរ), temple du Bayon (ប្រាសាទបាយ័ន). Visiteuses en costume traditionnel, le 23 janvier 2023

Après le Bayon, nous avons poursuivi la visite à pied en nous dirigeant vers le nord, passant tout d’abord devant le temple de Baphuon (ប្រាសាទបាពួន). Malheureusement et du fait du retard du matin, nous avons dû en court-circuiter la visite. La caractéristique de ce temple est d’avoir été l’objet d’une restauration par anastylose mise en œuvre par des Français de l’EFEO et dont le déroulement a été quelque peu perturbé par les évènements politiques qui secouèrent le Cambodge dans l’intervalle. L’anastylose (αναστήλωσις) est une technique de restauration consistant à démonter un édifice pierre à pierre, et à étudier l’emboitement avec les morceaux épars avant de remonter. Technique mise en œuvre notamment pour la bibliothèque de Celsus à Éphèse ou le temple d’Athéna Niké sur l’Acropole athénienne. Problème dans le cas d’Angkor, l’épisode khmer rouge survenant au beau milieu du processus et qui, sans affecter directement le site, provoqua la destruction de tous les documents inhérents à la restauration. Cette dernière, qui a dû par la suite être finalisée sans l’aide de ces documents, releva du casse-tête et occupa les archéologues pendant plus de 15 ans, pour finalement s’achever en 2011.

Angkor (អង្គរ), temple de Baphuon (ប្រាសាទបាពួន), le 23 janvier 2023

En tout cas, le Baphuon constitue l’un des plus grands temples d’Angkor, datant du XIᵉ siècle. Il constitue lui aussi une représentation du mont Méru. Parmi ses caractéristiques figure l’allée dallée surélevée qui y conduit et que j’ai photographiée (avant que nous passions dessous…). Malgré l’achèvement de la restauration du Baphuon, on trouve encore de nombreux blocs de pierre épars dans les environs.

Édifice suivant, la terrasse des éléphants (លានជល់ដំរី), longue 300 mètres et devant son nom à ses sculptures d’éléphants presque grandeur nature. Elle date elle aussi de Jayavarman VII.

Angkor (អង្គរ), terrasse des éléphants (លានជល់ដំរី), le 23 janvier 2023Angkor (អង្គរ), esplanade des éléphants, le 23 janvier 2023

(J’ai osé le rapprochement avec Musawwarat au Soudan…)

Faisant face à la terrasse, et mon sens bien plus photogéniques que cette dernière, les Prasat Suor Prat (ប្រាសាទស៊ូរព្រាត) sont de petits temples en latérite semblant monter la garde sur la grande place royale qui nous en sépare.

Angkor (អង្គរ), les Prasat Suor Prat (ប្រាសាទស៊ូរព្រាត) (temples en latérite), le 23 janvier 2023

Il a été souvent question de la latérite dans ce voyage, ce qui n’a eu cesse de m’intriguer car je n’y voyais pas le rapport avec ce que j’avais retenu étant adolescent des cours de géographie d’Yves Morillon. Dans les pays tropicaux et notamment en Afrique, la latérite désigne une croûte dure et stérile qui apparaît après une exploitation agricole trop intensive de sols pauvres. Souvent les pistes carrossables sont en latérite, mais je ne pensais pas que ce fût aussi un matériau de construction. En fait, je ne suis pas sûr qu’il y ait un rapport avec ce qu’on trouve à Angkor, où la latérite désigne un matériau de construction de second choix, une sorte de brique fabriquée avec un ciment riche en oxyde de fer (d’où la couleur). À opposer au grès, le matériau le plus noble dont sont édifiés les principaux temples d’Angkor (Bayon, Baphuon, Angkor Vat, etc.).

En limite de la terrasse des éléphants se trouve la terrasse du roi lépreux (ព្រះពន្លាស្ដេចគម្លង់ ទីលានស្ដេចគម្លង់), à laquelle nous avons peut-être consacré un peu trop de temps eu égard à son réel intérêt. Elle aussi décorée de bas-reliefs, elle est surtout connue pour sa statue callipyge masculine (maintenant remplacée par une copie). On aime ou on n’aime pas.

Angkor (អង្គរ), soubassement de la terrasse du roi lépreux (ព្រះពន្លាស្ដេចគម្លង់ (ទីលានស្ដេចគម្លង់)), le 23 janvier 2023Angkor (អង្គរ), soubassement de la terrasse du roi lépreux (ព្រះពន្លាស្ដេចគម្លង់ (ទីលានស្ដេចគម្លង់)), le 23 janvier 2023
Angkor (អង្គរ), terrasse du roi lépreux (ព្រះពន្លាស្ដេចគម្លង់ (ទីលានស្ដេចគម្លង់)), le 23 janvier 2023Angkor (អង្គរ), terrasse du roi lépreux (ព្រះពន្លាស្ដេចគម្លង់ (ទីលានស្ដេចគម្លង់)), le 23 janvier 2023

Après cette longue matinée de visite (il était déjà 14h), place au déjeuner dans un restaurant pour touristes situé au sein même d’Angkor Thom. Restaurant qui semblait ne fonctionner qu’au tiers de sa capacité (nous avons vraiment visité Angkor au bon moment). L’après-midi allait être consacré à de petits temples situés en dehors de l’enceinte. Ci-dessous, quelques photos prises au passage de la porte nord (pour rappel, celle réservée aux bannis).

Angkor (អង្គរ), porte nord d’Angkor (អង្គរ) Thom, le 23 janvier 2023Angkor (អង្គរ), porte nord d’Angkor (អង្គរ) Thom, le 23 janvier 2023

 Le premier de ces deux temples est celui de Preah Khan (ប្រាសាទព្រះខ័ន). Moins touristique que les temples précédemment visités, il s’agit d’un temple bouddhiste que l’on doit lui aussi à Jayavarman VII, à la fin du XIIᵉ siècle. Il s’agit d’un temple construit « à plat » (et non d’un temple montagne), entouré de son propre enclos avec un baray.

Angkor (អង្គរ), arbre fromager près de la porte nord d’Angkor Thom (អង្គរធំ), le 23 janvier 2023Angkor (អង្គរ), en ressortant du temple de Preah Khan (ប្រាសាទព្រះខ័ន), le 23 janvier 2023Angkor (អង្គរ), entrée du temple de Preah Khan (ប្រាសាទព្រះខ័ន), le 23 janvier 2023

Angkor (អង្គរ), le baray (បារាយណ៍) du temple de Preah Khan (ប្រាសាទព្រះខ័ន), le 23 janvier 2023Angkor (អង្គរ), le baray (បារាយណ៍) du temple de Preah Khan (ប្រាសាទព្រះខ័ន), le 23 janvier 2023

Je n’ai pas noté (ni retenu) grand chose d’autre concernant ce temple. Peut-être aurions-nous d’ailleurs pu nous en dispenser (quitte à lui préférer le Baphuon)

Angkor (អង្គរ), temple de Preah Khan (ប្រាសាទព្រះខ័ន), le 23 janvier 2023Angkor (អង្គរ), temple de Preah Khan (ប្រាសាទព្រះខ័ន), le 23 janvier 2023

Angkor (អង្គរ), temple de Preah Khan (ប្រាសាទព្រះខ័ន), le 23 janvier 2023Angkor (អង្គរ), temple de Preah Khan (ប្រាសាទព្រះខ័ន), le 23 janvier 2023
Angkor (អង្គរ), temple de Preah Khan (ប្រាសាទព្រះខ័ន), le 23 janvier 2023Angkor (អង្គរ), temple de Preah Khan (ប្រាសាទព្រះខ័ន), le 23 janvier 2023

J’ai noté que la forêt tropicale entoure toujours Angkor Vat, Angkor Thom et Preah Khan ; toutefois, il est visible qu’elle s’arrête dans les environs immédiats de ces temples pour laisser la place aux cultures. Cette parcelle de forêt a manifestement été laissée en place uniquement pour le tourismes. Elle ne semble par ailleurs exister au Cambodge que dans de rares zones accidentées transformées en parc nationaux.

Dernier temple de la journée, situé lui à l’est d’Angkor Thom, et que nous avons visité au tout dernier moment avant sa fermeture : Ta Prohm (ប្រាសាទ តាព្រហ្ម). Temple a contrario très touristique en raison des grands arbres qui y poussent faisant du temple un décor à la Indiana Jones (je reprends la comparaison de la fiche technique d’Allibert, étant donné qu’Indiana Jones ne fait pas partie de ma culture, j’ai dû à l’époque aller consulter Wikipedia pour savoir de quoi il retourne — et je dois dire que j’ai maintenant complètement oublié ce que j’y avais lu). Ces arbres sont des ficus et des fromagers.

Angkor (អង្គរ), temple de Ta Prohm (ប្រាសាទ តាព្រហ្ម), le 23 janvier 2023Angkor (អង្គរ), temple de Ta Prohm (ប្រាសាទ តាព្រហ្ម), le 23 janvier 2023

Le temple fut lui aussi bâti par Jayavarman VII, c’était un temple bouddhiste abandonné au XVIe siècle avant d’être envahi par la végétation. Des arbres dont les racines s’immiscent dans le moindre intervalle entre les blocs de pierre, on se demande bien comment (certaines racines parcourent plusieurs mètres avant de parvenir à se frayer un passage). La présence de ces arbres perturbe la solidité des édifices, mais leur abattage la compromettrait sans doute encore bien davantage. C’est pourquoi l’équipe indienne chargée de la restauration s’efforce (nonobstant leur attrait touristique) de préserver ces arbres qui s’intègrent au site.

Angkor (អង្គរ), temple de Ta Prohm (ប្រាសាទ តាព្រហ្ម), le 23 janvier 2023Angkor (អង្គរ), temple de Ta Prohm (ប្រាសាទ តាព្រហ្ម), le 23 janvier 2023

Le lendemain et avant de partir pour trois jours pour la « campagne », nous avons effectué une brève visite de la ville de Siem Reap. En commençant par une sorte de passage obligé qui en général m’ennuie assez profondément dans les voyages (mais il faut bien faire vivre les locaux) : l’atelier d’artisanat. Ces ateliers avaient fermé pendant le Covid, les artisans étant alors partis à Phnom Penh voire à l’étranger. L’activité était donc en train de redémarrer, au ralenti faute de pouvoir facilement retrouver des artisans. Nous avons visité successivement un atelier de tissage de soie (activité féminine), puis de taille de pierre (activité masculine). Les tailleurs de pierre fabriquent certes des objets pour les touristes, mais parfois également des statues brahmaniques pour les temples, voire pour les sites archéologiques dans le cadre de la restauration des monuments.

Visite d’un atelier d’artisannat à Siem Reap (ក្រុងសៀមរាប), le 24 janvier 2023Visite d’un atelier d’artisannat à Siem Reap (ក្រុងសៀមរាប), le 24 janvier 2023
Visite d’un atelier d’artisannat à Siem Reap (ក្រុងសៀមរាប), le 24 janvier 2023Visite d’un atelier d’artisannat à Siem Reap (ក្រុងសៀមរាប), le 24 janvier 2023
Visite d’un atelier d’artisannat à Siem Reap (ក្រុងសៀមរាប), le 24 janvier 2023Visite d’un atelier d’artisannat à Siem Reap (ក្រុងសៀមរាប), le 24 janvier 2023

Passage ensuite par le vieux marché, celui-là même même où j’avais changé de l’argent l’avant-veille. Sophana nous montre quelques étals particuliers (notés dans mes tablettes mais qui ne correspondent pas toujours à mes photos) ; j’ai noté les plats exotiques vendus tout préparés, ainsi que les « essaims d’abeilles » (qui se présentent surtout sous la forme de tablettes de miel, les insectes n’étant guère visibles ; du coup, je me suis demandé si c’était le miel ou bien les abeilles qui étaient en vente).

Siem Reap (ក្រុងសៀមរាប), visite du Vieux marché, le 24 janvier 2023Siem Reap (ក្រុងសៀមរាប), visite du Vieux marché, le 24 janvier 2023
Siem Reap (ក្រុងសៀមរាប), visite du Vieux marché, le 24 janvier 2023Siem Reap (ក្រុងសៀមរាប), visite du Vieux marché, le 24 janvier 2023
Siem Reap (ក្រុងសៀមរាប), Vieux marché, le 24 janvier 2023Près du temple de Banteay Srei (បន្ទាយស្រី), le 27 janvier 2023

Nous avons ensuite quitté Siem Reap pour de bon, en direction du sud, arrivant assez rapidement à proximité du lac Tonlé Sap (បឹងទន្លេសាប). Le lac Tonlé Sap, de loin le plus grand du Cambodge, est une étendue d’eau s’étendant dans le centre du pays et se déversant par la rivière du même nom, en direction du Mékong qu’il rejoint à Phnom Penh. Particularité du lac Tonlé Sap, son niveau et sa surface varient considérablement selon les saisons. Au moment de la saison des pluies, vers le mois de mai, le débit du Mékong augmente très fortement, tant du fait de la fonte des neiges himalayennes que des pluies de mousson. La conséquence est que son eau se déverse dans la rivière Tonlé Sap dont le cours s’inverse jusqu’à remplir le lac. La montée des eaux peut atteindre une dizaine de mètres, la surface du lac passant de 12 000 km² à 20 500 km². Toute la vie de la région s’est adaptée à cette inondation saisonnière : sur les berges du lac, les routes sont surélevées et les maisons construites sur de hauts pilotis (proportionnellement aux moyens de leurs occupants).

Autre particularité, l’existence sur le lac de nombreuses maisons flottantes. Ces maisons se déplacent au gré de la montée ou de la descente des eaux, jusqu’à reposer sur le sol au moment des plus basses eaux (mars/avril). C’est dans une telle maison flottante que nous allions passer la nuit suivante, après une navigation sur le lac et quelques visites. Janvier est d’ailleurs la meilleure période pour visiter le lac, période pendant laquelle il ne pleut pas mais où le niveau de ce dernier n’est pas encore complètement descendu.

Le lac Tonlé Sap est par ailleurs très poissonneux, c’est l’un des plus poissonneux du monde. La pêche fait vivre de nombreux habitants de la région.

Embarquement sur le lac Tonlé Sap (បឹងទន្លេសាប), le 24 janvier 2023

Nous avons ensuite embarqué depuis une sorte port, en fait une jetée flottante permettant l’accès aux embarcations. Cette jetée était à ce moment positionnée très en contrebas par rapport aux installations fixes (boutique de vente des billets), construites sur une butte artificielle. Nous avons embarqué dans un bateau à moteur partiellement couvert qui était réservé à notre groupe. De nombreux bateaux semblables étaient amarrés à proximité, dont une grande partie semblaient rester à quai du fait du lent redémarrage du tourisme en cette période post-covid.

Nous avons ensuite commencé par descendre la rivière de Siem Reap jusqu’au lac (laquelle paraissait canalisée). Traversant au passage un premier village flottant dans lequel nous ne nous sommes pas arrêtés (d’après les guides touristiques ce village est un attrape-touristes).

Navigation sur le lac Tonlé Sap (បឹងទន្លេសាប), le 24 janvier 2023Navigation sur le lac Tonlé Sap (បឹងទន្លេសាប), le 24 janvier 2023
Navigation sur le lac Tonlé Sap (បឹងទន្លេសាប), le 24 janvier 2023Navigation sur le lac Tonlé Sap (បឹងទន្លេសាប). Maison chinoise, le 24 janvier 2023

Avant la traversée proprement dite du lac Tonlé Sap, a été organisée une première halte dans une ferme flottante située non loin de l’embouchure de la rivière. Il s’agissait d’une ferme d’élevage de crocodiles. Les crocodiles sont élevés pour leur peau servant à confectionner des objets pour les touristes (l’histoire ne dit pas si des crocodiles vivent en liberté dans le lac). La ferme élevait également des serpents (j’imagine, non venimeux).

Navigation sur le lac Tonlé Sap (បឹងទន្លេសាប), le 24 janvier 2023Navigation sur le lac Tonlé Sap (បឹងទន្លេសាប). Halte à la ferme des crocodiles, le 24 janvier 2023
Navigation sur le lac Tonlé Sap (បឹងទន្លេសាប). Halte à la ferme des crocodiles, le 24 janvier 2023Navigation sur le lac Tonlé Sap (បឹងទន្លេសាប). Halte à la ferme des crocodiles, le 24 janvier 2023
Navigation sur le lac Tonlé Sap (បឹងទន្លេសាប). Halte à la ferme des crocodiles, le 24 janvier 2023Navigation sur le lac Tonlé Sap (បឹងទន្លេសាប). Halte à la ferme des crocodiles, le 24 janvier 2023

C’est ensuite qu’a démarré la traversée du lac proprement dite, en réalité d’un tout petit morceau du lac. La taille totale du lac en saison sèche est 145 km de longueur pour 40 km de largeur. Nous nous sommes dirigés vers la rivière Sangker (ស្ទឹងសង្កែ) qui se jette dans le lac à son extrémité ouest. Les eaux du lac, peu profondes (1,5 m), sont parsemées de petits fanions repérant vraisemblablement la position de filets de pêche.

Navigation sur le lac Tonlé Sap (បឹងទន្លេសាប), le 24 janvier 2023 (Halte à la ferme des crocodiles)

Pendant la navigation, Sophana nous a parlé de son vécu pendant la période khmère rouge (elle était adolescente à cette époque). Elle vivait à la campagne, où les conditions étaient (un peu) moins dures que pour les urbains (chassés des villes et persécutés). Elle nous a parlé des travaux harassants et absurdes (12h par jour !), on leur demandait de creuser des trous en saison sèche (2 m³ par jour) et de travailler dans les rizières en saison humide. Le tout sans voir la couleur du riz qui était vendu à la Chine. Les rations de nourriture étaient misérables. Les Khmers rouges ont également détruit tout ce que les familles pouvaient posséder comme objets personnels. Tout ce qui pouvait faciliter la vie (les ustensiles, les médicaments) avait disparu, les populations en étaient réduites à recourir à des méthodes ancestrales pour ce soigner. Pire, beaucoup de ses proches (davantage les hommes que les femmes) sont morts pendant cette période, à commencer par son père. On les levait la nuit soi disant pour assister à une réunion politique, en réalité c’était pour les emmener dans la campagne où ils étaient assassinés d’un coup de crosse. Un homme de sa connaissance (je n’ai pas compris s’il s’agissait d’un membre de sa famille) a miraculeusement survécu à une tuerie de ce type. Les condamnés étaient attachés entre eux, et lui se trouvait le dernier sur la corde. Lorsqu’est venu son tour, le soldat chargé de le tuer a frappé l’épaule et non la tête, et ne s’en est pas rendu compte (cela se passait dans l’obscurité). Le supplicié a été seulement assommé, et est revenu à lui à l’aube, pour constater que tous ses compagnons d’infortune étaient morts. Il s’est enfui dans la forêt où il a réussi à survivre pendant plus d’un an, dans des conditions effroyables. Entre temps, les Khmers rouges avaient été chassés par les soldats vietnamiens, mais lui n’était pas au courant. Il fut finalement découvert et soigné par les Vietnamiens (qui durent commencer par des rations très faibles et augmenter la quantité petit à petit). Il a mis trois mois à recouvrer la santé.

Sophana en voulait naturellement beaucoup aux Khmers rouges, mais pour elle il s’agissait de fous. Mon opinion est qu’il s’agit là d’une excuse beaucoup trop facile, notammnent parce qu’il y avait derrière ces gens-là toute une organisation internationale, et que c’est notamment dans les universités françaises que les dirigeants Khmers rouges (à l’instar de nombre de dirigeants communistes de cette époque) ont été formés. La filiation entre certaines méthodes des Khmers rouges et celles qui avaient cours en France sous la Terreur saute d’ailleurs aux yeux. Pour moi les intellectuels et les professeurs d’université qui ont diffusé ces idées mortifères partagent la responsabilité de ces atrocités, mais le procès de l’intelligentsia française n’est malheureusement pas à l’ordre du jour.

Je noterai également, ce n’est pas Sophana qui l’a raconté, que les Khmers rouges, soutenus par la Chine, l’étaient également sans le dire par les États-Unis, dans le but de combattre le Viêt Nam et à travers lui l’URSS, également communistes mais ennemis des Khmers rouges. Lorsque le Viêt Nam a envahi le Cambodge pour mettre fin aux atrocités, l’Occident a condamné cette action, continuant à reconnaître les Khmers rouges comme gouvernement légitime ! Tout parallèle avec la période actuelle (qu’il s’agisse l’Ukraine bandériste post-Maidan, ou tout récemment du coup d’état en Syrie par des « égorgeurs modérés ») n’est naturellement pas fortuit.

Navigation sur le lac Tonlé Sap (បឹងទន្លេសាប), le 24 janvier 2023

Sophana pendant la navigation a également évoqué un autre sujet, au prime abord beaucoup plus léger mais qui semblait l’avoir traumatisée presque au même degré ! — et accessoirement, davantage susceptible de nous concerner : les sangsues. Il y en a énormément au Cambodge, Allibert nous avait suggéré de nous procurer au Vieux Campeur des chaussettes anti-sangsues, mais ce gadget semble introuvable. J’avais le souvenir des sangsues que j’ai pu attraper (à plusieurs reprises) au Népal en 1998, des moments un peu désagréables certes mais dont on se remet. Mais d’après Sophana les sangsues du Cambodge sont beaucoup plus virulentes. Elles sont la particularité de venir s’immiscer dans les orifices (le nez, l’anus ou les parties génitales pour les femmes), plus particulièrement chez les enfants (je n’ai pas compris pourquoi d’ailleurs). Se produisent alors des saignements continus et la sangsue reste en place tant qu’on n’a pas été la chercher. Il existe des techniques traditionnelles pour ce faire (comme placer la personne au-dessus de sang de bœuf qui va attirer la sangsue), mais ce n’est pas gagné. Cela peut se terminer par le décès de la personne en cas d’échec (heureusement nous ne verrons aucune sangsue au cours de ce voyage ; mais c’est peut-être pour cette raison que certaines randonnées ont été écourtées voire supprimées).

La suite de la journée consistait à remonter la rivière Sangker en direction de la maison flottante où nous devions passer la nuit. Cette maison fait partie du village de Kampong Prahok. Nous avons au préalable traversé un autre village établi sur la rivière Sangker, Prek Toal (ភូមិ ព្រែក​ទាល់). Dans ces villages, la plupart des maisons sont flottantes, mais on trouve également quelques constructions fixes établies sur pilotis, comme des bâtiments officiels, des antennes télécom, des pagodes ou encore des églises.

Navigation sur le lac Tonlé Sap (បឹងទន្លេសាប), le 24 janvier 2023

Plusieurs arrêts (sortes d’animations pour touristes) sont prévues lors de la traversée de Prek Toal. La première d’entre elles, qui a lieu dans une maison flottante, était un atelier de confection de vannerie sur jacinthe d’eau (jacinthes que nous avons pu apercevoir dès notre arrivée, séchant sur le ponton devant la maison). Plusieurs jeunes femmes nous y attendaient, et nous ont invités à nous asseoir devant elles, par groupes de deux. Les jeunes femmes ont commencé par nous montrer comment faire, sachant que nous étions censés poursuivre. Mais j’avoue que j’ai été peu motivé par la chose, les cours d’EMT de Roger Lepesteur ne figurant pas parmi mes meilleurs souvenirs de jeunesse… Il en était apparemment de même de mon binôme d’occasion, et la jeune femme s’est vue contrainte de poursuivre son ouvrage jusqu’au bout. L’objet en question était ici une sorte de dessous de plat de petite taille. On nous en fait cadeau à la fin de la séance, à mon retour de voyage j’étais bien en peine quoi en faire et je ne sais pas où il est passé depuis.

Navigation sur le lac Tonlé Sap (បឹងទន្លេសាប). Vannerie sur jacinthes d’eau, le 24 janvier 2023Navigation sur le lac Tonlé Sap (បឹងទន្លេសាប). Vannerie sur jacinthes d’eau, le 24 janvier 2023
Navigation sur le lac Tonlé Sap (បឹងទន្លេសាប). Vannerie sur jacinthes d’eau, le 24 janvier 2023Le produit de l’atelier vannerie, photographié à Paris à mon retour, le 7 février 2023

Seconde animation, un tour en pirogue à rame manœuvrées également par de jeunes Cambodgiennes. Nous sommes montés à deux par pirogue et avons progressé ainsi sur quelques centaines de mètres (dans le sens de l’amont, mais le courant semblait très faible).

Navigation sur le lac Tonlé Sap (បឹងទន្លេសាប) (remontée de la rivière Sangker (ស្ទឹងសង្កែ)). Excursion en barque dans le village de Prek Toal (ភូមិ ព្រែក​ទាល់), le 24 janvier 2023Navigation sur le lac Tonlé Sap (បឹងទន្លេសាប) (remontée de la rivière Sangker (ស្ទឹងសង្កែ)). Excursion en barque dans le village de Prek Toal (ភូមិ ព្រែក​ទាល់), le 24 janvier 2023
Navigation sur le lac Tonlé Sap (បឹងទន្លេសាប) (remontée de la rivière Sangker (ស្ទឹងសង្កែ)). Excursion en barque dans le village de Prek Toal (ភូមិ ព្រែក​ទាល់), le 24 janvier 2023Navigation sur le lac Tonlé Sap (បឹងទន្លេសាប) (remontée de la rivière Sangker (ស្ទឹងសង្កែ)). Excursion en barque dans le village de Prek Toal (ភូមិ ព្រែក​ទាល់), le 24 janvier 2023

Me voici sur ma barque sur ce cliché qui m’a été envoyé après le voyage par D. Leleu. Faisant dos à celle-ci, je ne pouvais malheureusement pas voir ma jeune batelière.

Excursion en barque dans le village de Prek Toal (ភូមិ ព្រែក​ទាល់) (photo : Dany Leleu), le 24 janvier 2023

Il fallait en tout cas prendre garde à ne pas trop remuer ce qui aurait risqué de faire chavirer l’embarcation. Je n’ai tout de même pas trop saisi l’intérêt de cette animation. Après que nous en sommes descendus, toutes les pirogues sont reparties à vide en étant tractées par un (même) bateau à moteur.

Navigation sur le lac Tonlé Sap (បឹងទន្លេសាប)  (remontée de la rivière Sangker (ស្ទឹងសង្កែ)),  le 24 janvier 2023

Nous avons ensuite repris notre navigation normale, j’ai encore pris quelques photos du village flottant de Prek Toal, sous une belle lumière crépusculaire.

Navigation sur le lac Tonlé Sap (បឹងទន្លេសាប) (remontée de la rivière Sangker (ស្ទឹងសង្កែ)), le 24 janvier 2023

Nous sommes ensuite arrivés à la maison flottante qui allait nous héberger pour la nuit. Cette maison appartenait à une famille de Sino-khmers. Le confort était sommaire, il y avait des lits équipés de moustiquaires (mais dans lesquels nous avons dû utiliser notre couchage), une douche rustique (et froide) ainsi que des toilettes extérieures (dépourvues comme il sied du moindre assainissement, tout repartait dans le lac). La nuit n’allait pas être très calme en raison du passage de nombreuses barques (barques utilisées par les locaux et dotées d’un petit moteur, très bruyant). Ces barques sont d’ailleurs beaucoup plus véloces que les embarcations plus grandes telles que la notre, utilisées par les touristes.

Nuit dans une maison flottante à Kampong Prahok, le 24 janvier 2023Nuit dans une maison flottante à Kampong Prahok. Nos hôtesses sino-cambodgiennes, le 24 janvier 2023
Nuit dans une maison flottante à Kampong Prahok, le 24 janvier 2023Nuit dans une maison flottante à Kampong Prahok, le 25 janvier 2023

Nous avons repris le bateau au petit jour, non sans une manœuvre délicate pour repartir car ce dernier, stationné pendant la nuit à côté de la maison flottante, s’était empêtré dans les plantes aquatiques. Nous avons ensuite pris notre petit déjeuner à bord, le menu étant adapté aux goûts français. Le bateau s’est quant à lui mis à redescendre la rivière Sangker jusqu’au lac Tonlé Sap. Nous avons toutefois emprunté un itinéraire différent de celui de la veille, évitant le village de Prek Toal pour des chenaux plus sauvages mais aussi beaucoup plus étroits, au point que l’embarcation parvenait avec peine à se frayer son chemin au milieu des roseaux.

Descente de la rivière Sangker (ស្ទឹងសង្កែ), le 25 janvier 2023Descente de la rivière Sangker (ស្ទឹងសង្កែ), le 25 janvier 2023
Descente de la rivière Sangker (ស្ទឹងសង្កែ). Le bateau emprunte un étroit « raccourci », le 25 janvier 2023Descente de la rivière Sangker (ស្ទឹងសង្កែ). Le bateau emprunte un étroit « raccourci », le 25 janvier 2023

Deux photos prises pendant la navigation sur le lac. On peut apercevoir au loin l’un des rares reliefs de la région, la colline de Phnom Krom (ភ្នំក្រោម) qui se trouve non loin de Siem Reap. Altitude : 140 m, le Cambodge est vraiment un plat pays. Nous ferons une visite dans le secteur un peu plus tard.

Navigation retour sur le lac Tonlé Sap (បឹងទន្លេសាប), le 25 janvier 2023. Derrière la colline de Phnom Krom (ភ្នំក្រោម)

Remontée ensuite de la rivière Siem Reap, également par un bras différent de l’aller mais lui aussi parsemé de maisons flottantes, quoiqu’à un degré moindre. Nous avons pu assister en passant au remorquage de l’une de ces maisons flottantes, effectué pour pallier la baisse des eaux.

Remontée de la rivière Siem Reap (ក្រុងសៀមរាប). Déplacement d’une maison en raison de la baisse des eaux, le 25 janvier 2023Remontée de la rivière Siem Reap (ក្រុងសៀមរាប). Déplacement d’une maison en raison de la baisse des eaux, le 25 janvier 2023

De retour sur la terre ferme, nous avons commencé par visiter le village sur pilotis attentant à l’embarcadère (il est possible que ce village soit lui aussi nommé Phnom Krom), et en particulier la maison de notre battelier.

Près du village de Phnom Krom (ភ្នំក្រោម). L’intérieur de la maison de notre bâtelier, le 25 janvier 2023Près du village de Phnom Krom (ភ្នំក្រោម). L’intérieur de la maison de notre bâtelier, le 25 janvier 2023
Près du village de Phnom Krom (ភ្នំក្រោម). L’intérieur de la maison de notre bâtelier, le 25 janvier 2023

Il semble qu’on retrouve ce genre de petit autel bouddhiste dans chaque maison, à l’instar de que j’avais pu voir dans les yourtes mongoles. Il est toutefois étonnant que l’autel soit ici par terre.

La maison dominait de vastes champs inondables (lesquels venaient tout juste de retrouver l’air libre). Dans ces champs, est cultivé le riz, avec deux récoltes par an : la première récolte juste après la baisse des eaux, le riz étant alors directement planté en rizière, sans repiquage.

Près du village de Phnom Krom (ភ្នំក្រោម). La maison sur pilotis de notre bâtelier, le 25 janvier 2023Près du village de Phnom Krom (ភ្នំក្រោម). Rizières vues de la fenêtre de la maison de notre bâtelier, le 25 janvier 2023
Visite d’une culture de fleurs de lotus près de Phnom Krom (ភ្នំក្រោម). Rizière à proximité, le 25 janvier 2023

(j’aurais quand même pu photographier l’horizon un peu plus droite — d’autant que je répugne à retoucher mes photos).

Nous avons ensuite parcouru à pied le village, entièrement construit sur pilotis, et qui témoigne d’une grande disparité de niveau de vie. Les maisons des riches sont construites sur des piliers en béton de trois à quatre mètres, sous lesquels sont garés des véhicules rutilants (dont j’imagine qu’ils sont promptement déménagés à la saison des pluies). Celles des pauvres, juchées sur des pilotis en bois de deux mètres seulement, peuvent vraisemblablement être inondées certaines années.

Maisons sur pilotis du village de Phnom Krom (ភ្នំក្រោម), le 25 janvier 2023

(Photographier l’état des installations électriques constitue aussi un classique dans ce genre d’endroit).

J’ai aussi remarqué dans ce village la présence de nombreux musulmans. Officiellement les musulmans ne représentent que quelques pour-cent de la population cambodgienne, mais on peut mettre ce chiffre en doute car nous en avons vus souvent, tant près du lac Tonlé Sap que près de Kampot. Ils se remarquent, leurs femmes sont voilées, il est probable que leur nombre soit en augmentation, mais Sophana n’a guère était disserte sur ce sujet, notamment sur la nature de leurs relations avec le reste de la population cambodgienne.

Après le village, nous allons été effectuer une visite à caractère pédagogique dans une ferme de lotus située à proximité. Ce n’était pas la bonne saison pour voir des fleurs de lotus, mais quelques unes étaient quand même écloses. Le lotus est une fleur aquatique très chargée en symbolique dans toutes les cultures orientales. On en trouve par exemple beaucoup de représentation dans les temples du Cambdoge. On peut aussi tirer beaucoup de choses de la plante et de la fleur de lotus. (Attention, la fleur rose ci-dessous n’est pas un lotus mais un nénuphar).

Visite d’une culture de fleurs de lotus près de Phnom Krom (ភ្នំក្រោម), le 25 janvier 2023

Bref résumé de ce que nous a raconté Sophana, sachant que le sujet ne m’a pas beaucoup inspiré : le bouton et la fleur de lotus se rapportent respectivement à l’image de la jeune fille et de la femme. La fleur est dotée de piquants, comme la rose. De même, il existe des fleurs de plusieurs couleurs. Les graines issues de la fleur se mangent (elles sont disposés sur une sorte de « douchette »). De la tige de la fleur on peut par ailleurs extraire un fil qui serait plus cher que la soie.

Visite d’une culture de fleurs de lotus près de Phnom Krom (ភ្នំក្រោម), le 25 janvier 2023Visite d’une culture de fleurs de lotus près de Phnom Krom (ភ្នំក្រោម), le 25 janvier 2023
Visite d’une culture de fleurs de lotus près de Phnom Krom (ភ្នំក្រោម), le 25 janvier 2023Visite d’une culture de fleurs de lotus près de Phnom Krom (ភ្នំក្រោម), le 25 janvier 2023
Visite d’une culture de fleurs de lotus près de Phnom Krom (ភ្នំក្រោម), le 25 janvier 2023Visite d’une culture de fleurs de lotus près de Phnom Krom (ភ្នំក្រោម), le 25 janvier 2023
Visite d’une culture de fleurs de lotus près de Phnom Krom (ភ្នំក្រោម), le 25 janvier 2023Sophana dans le minibus nous raconte la fleur de lotus, le 25 janvier 2023

Passage par un marché situé dans la banlieue de Siem Riep (nous en évitons aujourd’hui le centre-ville). Sophana a acheté un gâteau confectionné à partir de riz gluant (j’ai dû y goûter, mais cela ne m’a pas laissé un souvenir impérissable).

Halte dans un marché dans la banlieue de Siem Reap (ក្រុងសៀមរាប), le 25 janvier 2023

Nous avons passé les deux nuits suivantes chez l’habitant, dans la campagne de Roluos. L’endroit se situait non loin du temple de Bakong (que nous visiterions le jour suivant). Il nous a fallu montrer pour entrer dans la zone, les laisser-passer que nous avions établis pour Angkor. Je n’ai pas trouvé les noms des hameaux alentour. Nous avons logé dans une sorte de dortoir situé à l’étage d’un bâtiment sur pilotis.

Passage devant le temple de Bakong (ប្រាសាទ​បាគង) en nous rendant à notre gîte, le 25 janvier 2023Près de notre gîte sur la commune de Roluos (រលួស), le 25 janvier 2023

Le premier soir a été organisée en fin d’après-midi une randonnée d’environ 2h. Il s’agissait en réalité d’une petite balade agrémentée de longs arrêts, dans les abords immédiats de notre logis. La balade a début par la visite d’un petit temple situé juste à côté, peu touristique et très délabré : le temple de Totung Thngai (ប្រាសាទ​ទទឹងថ្ងៃ). Ce temple date du IXᵉ siècle.

Visite du temple de (IXᵉ siècle) situé près de notre gîte, le 25 janvier 2023

Ensuite, balade bucolique interrompue par de nombreux arrêts botaniques. Il y a été question du palmier à sucre (pas de photo ici de l’arbre — seulement de ses tiges, mais nous assisterons à la récolte à Kampot en fin de voyage ; nous goûterons aussi à plusieurs reprises au sucre de palme). Les palmiers à sucre se catégorisent entre arbres mâles et femelles. On trouve aussi dans le secteur, des cocotiers (malgré l’éloignement de la mer, cela s’explique parce que l’altitude est particulièrement basse).

Balade vespérale autour de notre gîte, le 25 janvier 2023Balade vespérale autour de notre gîte. Tiges de palmier à sucre, le 25 janvier 2023
Balade vespérale autour de notre gîte, le 25 janvier 2023Balade vespérale autour de notre gîte, le 25 janvier 2023
Balade vespérale autour de notre gîte, le 25 janvier 2023Balade vespérale autour de notre gîte. Buffle dans un pré, le 25 janvier 2023

Passage dans la maison d’une dame très âgée (nonagénaire ?) qui a perdu son mari sous les Khmers rouges. Elle respectait certains commandements bouddhistes rigoristes, parmi lesquels le fait de se raser la tête, ainsi que ne pas manger l’après-midi et en soirée. Elle cultivait les plantes de son (grand) jardin qu’elle vendait au marché.

Balade vespérale autour de notre gîte. Vieille femme ayant perdu son mari à l’époque khmère rouge, et respectant les préceptes de Bouddha, le 25 janvier 2023Balade vespérale autour de notre gîte. Jardin privé, le 25 janvier 2023

Retour de marché :

Balade vespérale autour de notre gîte. De retour du marché, le 25 janvier 2023Balade vespérale autour de notre gîte, le 25 janvier 2023

On termine enfin par l’activité de charron, ce métier chez nous disparu il y a bien longtemps mais que l’on trouvait encore dans nos campagnes quand mes grands-parents (et même mon père) étaient enfants. Ici aussi au Cambodge l’activité est en voie de disparition, les roues métalliques équipées de pneus remplaçant dorénavant ces roues ancestrales.

Balade vespérale autour de notre gîte. Atelier de charron, le 25 janvier 2023Balade vespérale autour de notre gîte. Atelier de charron, le 25 janvier 2023

Le lendemain a eu lieu la seconde balade à vélo du séjour. Les vélos nous avaient été apportés la veille par un véhicule équipé d’une remorque, c’était le même loueur que le premier jour à Angkor. Comme le premier jour, notre bus nous a suivis à la trace, mais également le véhicule avec la remorque. Après 15 km de vélo, j’ai décidé d’arrêter, montant dans le bus et laissant mon vélo sur la remorque. Le reste du groupe fera en tout 40 km de vélo ! La partie du circuit que j’ai parcourue à vélo se déroulait essentiellement sur des pistes en latérite. On croisait pas mal de motos et quelques autres vélos, mais peu de voitures (avec par contre souvent des obstacles imprévus, des enfants ou des chiens qui surgissaient, voire des poules). Les rares fois où nous croisions une route à grande circulation (notamment la route reliant Siem Reap à Phnom Penh), notre bus qui nous suivait s’est placé en travers de la circulation pour nous protéger ! Toutefois, j’ai bien fait d’arrêter à 15 km, car la seconde partie du circuit s’est bien davantage déroulée sur des routes fréquentées. En particulier, la seconde traversée de la route de Phnom Penh, effectuée au mauvais endroit, l’a été dans des conditions que j’ai trouvées particulièrement dangereuses.

Près de notre gîte au petit matin, le 26 janvier 2023

Un des inconvénients du vélo par rapport à la marche à pied, est qu’il est très difficile de prendre des photos en chemin (la manœuvre étant trop compliquée, surtout avec un gros appareil réflex). Les seules photos ont donc été prises au cours des haltes successives. La première première halte s’est déroulée au niveau d’une fête d’anniversaire organisée dans une propriété au bord de la piste, dont l’accès semblait ouvert au tout venant. La fête débutait tout juste, les lieux étaient en train d’être aménagés. Il y avait notamment une sono particulièrement puissante, diffusant de la musique orientale.

Halte dans une fête d’anniversaire, le 26 janvier 2023 (balade à vélo entre Roluos (រលួស) et Chau Srei Vibol (ប្រាសាទ​ចៅ​ស្រី​វិបុល))Halte dans une fête d’anniversaire, le 26 janvier 2023 (balade à vélo entre Roluos (រលួស) et Chau Srei Vibol (ប្រាសាទ​ចៅ​ស្រី​វិបុល))

Le second arrêt a concerné un atelier de préparation de nouilles à partir d’une pâte à base de riz. Les nouilles étaient consommées séance tenante par des clients de passage.

Fabrication des nouilles de riz. Balade à vélo entre Roluos (រលួស) et Chau Srei Vibol (ប្រាសាទ​ចៅ​ស្រី​វិបុល), le 26 janvier 2023Fabrication des nouilles de riz. Balade à vélo entre Roluos (រលួស) et Chau Srei Vibol (ប្រាសាទ​ចៅ​ស្រី​វិបុល), le 26 janvier 2023
Fabrication des nouilles de riz. Balade à vélo entre Roluos (រលួស) et Chau Srei Vibol (ប្រាសាទ​ចៅ​ស្រី​វិបុល), le 26 janvier 2023

Le troisième arrêt (assez similaire au précédent) nous a permis d’assister à la confection de galettes de riz.

Fabrication de galettes de riz. Balade à vélo entre Roluos (រលួស) et Chau Srei Vibol (ប្រាសាទ​ចៅ​ស្រី​វិបុល), le 26 janvier 2023Fabrication de galettes de riz. Balade à vélo entre Roluos (រលួស) et Chau Srei Vibol (ប្រាសាទ​ចៅ​ស្រី​វិបុល), le 26 janvier 2023
Fabrication de galettes de riz. Balade à vélo entre Roluos (រលួស) et Chau Srei Vibol (ប្រាសាទ​ចៅ​ស្រី​វិបុល), le 26 janvier 2023

Cette itinéraire cycliste nous a finalement conduits au temple Chau Srei Vibol (ប្រាសាទ​ចៅ​ស្រី​វិបុល) que nous avons visité. Un temple en ruine (quoiqu’ayant fait l’objet d’une récente restauration), ignoré de la plupart des agences de voyages et donc assez calme. Le site est assez vaste, les douves font 1,4 km × 970 m. On trouve à l’intérieur des douves un mur en latérite. Ce temple date du XIᵉ siècle, c’est l’un des plus anciens de la région. Je n’en ai pas noté davantage.

Entrée du temple de Chau Srei Vibol (ប្រាសាទ​ចៅ​ស្រី​វិបុល), le 26 janvier 2023Visite du temple de Chau Srei Vibol (ប្រាសាទ​ចៅ​ស្រី​វិបុល), le 26 janvier 2023
Visite du temple de Chau Srei Vibol (ប្រាសាទ​ចៅ​ស្រី​វិបុល). Muraille entourant le site, le 26 janvier 2023

L’élément le plus remarquable de ce temple (quoique vraisemblablement restaurée) est sa porte d’entrée, gardée par deux lions.

Visite du temple de Chau Srei Vibol (ប្រាសាទ​ចៅ​ស្រី​វិបុល), le 26 janvier 2023. Porte d’entrée du siteVisite du temple de Chau Srei Vibol (ប្រាសាទ​ចៅ​ស្រី​វិបុល), le 26 janvier 2023. Porte d’entrée du site

Le baray où l’on pouvait remarquer quelques fleurs de lotus.

Visite du temple de Chau Srei Vibol (ប្រាសាទ​ចៅ​ស្រី​វិបុល). Le baray (បារាយណ៍) entourant le site, le 26 janvier 2023Visite du temple de Chau Srei Vibol (ប្រាសាទ​ចៅ​ស្រី​វិបុល). Fleur de lotus dans le baray (បារាយណ៍) entourant le site, le 26 janvier 2023

L’intérieur du temple, très dégradé.

Visite du temple de Chau Srei Vibol (ប្រាសាទ​ចៅ​ស្រី​វិបុល), le 26 janvier 2023Visite du temple de Chau Srei Vibol (ប្រាសាទ​ចៅ​ស្រី​វិបុល), le 26 janvier 2023
Visite du temple de Chau Srei Vibol (ប្រាសាទ​ចៅ​ស្រី​វិបុល), le 26 janvier 2023

À l’intérieur du site archéologique se trouve une pagode bouddhiste moderne dont la présente semble assez incongrue.

Visite du temple de Chau Srei Vibol (ប្រាសាទ​ចៅ​ស្រី​វិបុល). Pagode située à l’intérieur du site, le 26 janvier 2023Visite du temple de Chau Srei Vibol (ប្រាសាទ​ចៅ​ស្រី​វិបុល). Pagode située à l’intérieur du site, le 26 janvier 2023
Visite du temple de Chau Srei Vibol (ប្រាសាទ​ចៅ​ស្រី​វិបុល). Pagode située à l’intérieur du site, le 26 janvier 2023

Sophana nous en a commenté les fresques (la barque se rendant vers le Nirvana…)

Visite du temple de Chau Srei Vibol (ប្រាសាទ​ចៅ​ស្រី​វិបុល). Pagode située à l’intérieur du site, le 26 janvier 2023Visite du temple de Chau Srei Vibol (ប្រាសាទ​ចៅ​ស្រី​វិបុល). Pagode située à l’intérieur du site, le 26 janvier 2023

L’après-midi a été consacrée à trois autres temples beaucoup plus touristiques. En commençant par celui de Lolei (ប្រាសាទលលៃ), lui aussi doté d’une pagode moderne, mais dans lequel les architectures ancienne et récente se marient beaucoup mieux.

Visite du temple de Lolei (ប្រាសាទលលៃ), le 26 janvier 2023. Pagode située à l’intérieur du siteVisite du temple de Lolei (ប្រាសាទលលៃ), le 26 janvier 2023. Pagode située à l’intérieur du site

Il s’agit d’un temple hindou qui remonte au IXᵉ siècle, situé au centre d’un baray asséché (on y cultive le riz). Ce temple fut édifié par le roi Yaśovarman I en 893. Il se caractérise par deux tours en briques (latérite), avec des encadrements en grès.

Visite du temple de Lolei (ប្រាសាទលលៃ), le 26 janvier 2023Visite du temple de Lolei (ប្រាសាទលលៃ), le 26 janvier 2023

Sophana a beaucoup insisté sur les figurines sculptées aux angles qui «  gardent » l‘édifice : des hommes sur l’une des tours et des femmes sur l’autre.

Visite du temple de Lolei (ប្រាសាទលលៃ). Garde féminine, le 26 janvier 2023Visite du temple de Lolei (ប្រាសាទលលៃ). Naga (serpent mythique), le 26 janvier 2023

Visite du temple de Lolei (ប្រាសាទលលៃ), le 26 janvier 2023Visite du temple de Lolei (ប្រាសាទលលៃ). Gardes masculins, le 26 janvier 2023Visite du temple de Lolei (ប្រាសាទលលៃ). Garde masculin, le 26 janvier 2023

Quelques vues annexes du site (à gauche, les fondations d’un édifice plus ancien, récemment découvertes par lidar ; à droite, les murs entourant le site, surmontés de la pagode moderne).

Visite du temple de Lolei (ប្រាសាទលលៃ). Fondations d’autres édifices récemment découvertes depuis les airs, le 26 janvier 2023Visite du temple de Lolei (ប្រាសាទលលៃ). Pagode située dans le site, le 26 janvier 2023

Temple suivant, situé dans les parages (et assez peu touristique), le temple de Preah Kô (ប្រាសាទព្រះគោ). Temple du IXᵉ siècle également, consacré en 880. C’est un temple dédié à Shiva. Il est également construit en latérite.

Visite du temple de Preah Kô (ប្រាសាទព្រះគោ), le 26 janvier 2023Visite du temple de Preah Kô (ប្រាសាទព្រះគោ), le 26 janvier 2023

Visite du temple de Preah Kô (ប្រាសាទព្រះគោ), le 26 janvier 2023Visite du temple de Preah Kô (ប្រាសាទព្រះគោ), le 26 janvier 2023Visite du temple de Preah Kô (ប្រាសាទព្រះគោ), le 26 janvier 2023

La journée s’est achevée avec un gros morceau (beaucoup plus touristique, bien évidement), le temple de Bakong (ប្រាសាទ​បាគង). Il s’agit du premier temple montagne, édifié par Indravarman Iᵉʳ, consacré en 881. Le temple est entouré de grandes douves. L’édifice est une pyramide à cinq degrés sur une base carrée de 65 m de côté, décorée de garuda, nâga et Yaksha, dont les escaliers sont gardés par des lions (phrase copiée de Wikipedia…). Mal conservée, la pyramide a été reconstruire par anastylose au milieu du XXᵉ siècle.

On commence par les abords du temple et les douves (malheureusement, l’éclairage était dans le mauvais sens).

En quittant le temple de Bakong (ប្រាសាទ​បាគង), le 26 janvier 2023Visite du temple de Bakong (ប្រាសាទ​បាគង), le 26 janvier 2023
Devant le temple de Bakong (ប្រាសាទ​បាគង), le 26 janvier 2023Entrée du temple de Bakong (ប្រាសាទ​បាគង), le 26 janvier 2023

Dans ce site aussi, une pagode moderne est édifiée à proximité immédiate des ruines, s’intégrant beaucoup moins bien aux ruines qu’à Lolei.

Visite du temple de Bakong (ប្រាសាទ​បាគង). Pagode située sur le site, le 26 janvier 2023Visite du temple de Bakong (ប្រាសាទ​បាគង), le 26 janvier 2023
Visite du temple de Bakong (ប្រាសាទ​បាគង). Près de la pagode située sur le site (c’est comme au Japon ?), le 26 janvier 2023

(Je me suis demandé le pourquoi du comment de ces espèces de tas de sable ; est-ce que cela à voir avec les jardins zen au Japon ?)

Venons-en aux choses sérieuses avec la pyramide dont nous avons pu effectuer l’ascension. Elle est ornée de statues d’éléphants sans tête.

Visite du temple de Bakong (ប្រាសាទ​បាគង), le 26 janvier 2023Visite du temple de Bakong (ប្រាសាទ​បាគង), le 26 janvier 2023

Pendant l’ascension (malgré la très belle lumière je ne suis pas subjugué par mes photos de ce site).

Visite du temple de Bakong (ប្រាសាទ​បាគង), le 26 janvier 2023Visite du temple de Bakong (ប្រាសាទ​បាគង), le 26 janvier 2023

La petite salle située au sommet de la pyramide est toujours (ou plutôt, de nouveau) consacrée au culte bouddhiste.

Visite du temple de Bakong (ប្រាសាទ​បាគង). La pièce centrale du temple est toujours dédiée au culte bouddhiste, le 26 janvier 2023Visite du temple de Bakong (ប្រាសាទ​បាគង), le 26 janvier 2023

Enfin, l’autre côté de la pyramide, avec les statues de lions.

Visite du temple de Bakong (ប្រាសាទ​បាគង), le 26 janvier 2023

Le jour suivant a été consacré à la visite de trois temples de la régions, un peu plus éloignés de Siem Reap (la plupart de ces temples étant localisés au pied de collines situées au nord de la ville). Cette journée a été effectuée en bus, parcourant en tout une soixantaine de kilomètres.

Le baray (បារាយណ៍) du temple de Phumi Boeng Mealea (ភូមិបឹងមាលា), le 27 janvier 2023Visite du temple de Phumi Boeng Mealea (ភូមិបឹងមាលា), le 27 janvier 2023

Le premier de ces temples a été celui de Phumi Boeng Mealea (ភូមិបឹងមាលា) : encore un nom que je ne serai jamais capable de retenir. Phumi Boeng Mealea est un temple assez isolé, peu touristique, et peu restauré. Mais il se dégage de ce site une atmosphère de mystère particulière (lorsque l’on se tait on entend les oiseaux chanter, on se croirait en pleine jungle).

Le temple, est entouré d’un baray, il a été construit par Suryavarman II au début du XIIᵉ siècle et aurait servi de modèle à Angkor Vat. L’entrée du temple est gardée par deux nagas balustrade.

Visite du temple de Phumi Boeng Mealea (ភូមិបឹងមាលា). Naga-balustrade à l’entrée du site, le 27 janvier 2023Visite du temple de Phumi Boeng Mealea (ភូមិបឹងមាលា). Naga-balustrade à l’entrée du site, le 27 janvier 2023

Je n’avais pas encore parlé du naga, cet élément constitutif de la culture cambodgienne. Le naga, la créature mythique que l’on trouve sur bon nombre de temples angkoriens (et donc en particulier sur les balustrades) est un serpent à 5 ou 7 têtes, vraisemblablement inspiré du naja (c’est-à-dire du cobra). La symbolique du naga demeure vivace dans le Cambodge contemporain, puisqu’on trouve des nagas dans les pagodes contemporaines et même parmi le mobilier urbain du centre de Phnom Penh !

Pour en revenir au temple de Phumi Boeng Mealea : il s’agit d’un édifice en assez mauvais état, mais c’est cela qui constitue l’attrait. Beaucoup de blocs sont à terre et les arbres poussent au milieu du temple, un peu comme à Ta Prohm.

Visite du temple de Phumi Boeng Mealea (ភូមិបឹងមាលា), le 27 janvier 2023Visite du temple de Phumi Boeng Mealea (ភូមិបឹងមាលា). Arbre fromager, le 27 janvier 2023
Visite du temple de Phumi Boeng Mealea (ភូមិបឹងមាលា), le 27 janvier 2023Visite du temple de Phumi Boeng Mealea (ភូមិបឹងមាលា), le 27 janvier 2023
Visite du temple de Phumi Boeng Mealea (ភូមិបឹងមាលា), le 27 janvier 2023Visite du temple de Phumi Boeng Mealea (ភូមិបឹងមាលា), le 27 janvier 2023

Il y a quelques années encore, il était nécessaire pour visiter le site d’escalader ces blocs épars. Dorénavant, une promenade en bois a été aménagée et les choses sont plus faciles (quoiqu’à mon avis gâchant quelque peu le site). Cette promenade en bois est un legs d’un film français subventionné (pléonasme) qui a été tourné en partie sur ce site : Deux frères. Une histoire assez abracadabrantesque mettant en scène deux tigres, encore une niaiserie comme il s’en fabrique à la pelle. Je n’ai jamais vu le film et n’ai nullement été tenté de le visionner à mon retour de voyage.

Visite du temple de Phumi Boeng Mealea (ភូមិបឹងមាលា), le 27 janvier 2023

La promenade en bois a il est vrai un mérite : celui de nous placer à la hauteur du feuillage des arbres, sinon de la canopée. Nous donnant l’occasion d’admirer la flore locale et parfois même la faune.

Visite du temple de Phumi Boeng Mealea (ភូមិបឹងមាលា), le 27 janvier 2023Visite du temple de Phumi Boeng Mealea (ភូមិបឹងមាលា). Écureuil, le 27 janvier 2023

Le temple fait toujours l’objet d’un culte, comme en témoignent des offrandes que l’on peut y trouver ça et là.

Visite du temple de Phumi Boeng Mealea (ភូមិបឹងមាលា). Offrande, le 27 janvier 2023Visite du temple de Phumi Boeng Mealea (ភូមិបឹងមាលា). Offrande, le 27 janvier 2023Visite du temple de Phumi Boeng Mealea (ភូមិបឹងមាលា), le 27 janvier 2023

Visite du temple de Phumi Boeng Mealea (ភូមិបឹងមាលា), le 27 janvier 2023

(Ci-dessous, les rizières aménagées dans le baray du temple de Banteay Srei que nous avons visité ensuite. Un arbre qui poussait à côté était recouvert de fourmis rouges dangereuses contre lesquelles Sophana nous a mis en garde).

Rizière près du temple de Banteay Srei (បន្ទាយស្រី), le 27 janvier 2023

Deuxième temple donc de la journée, beaucoup plus touristique celui-ci : Banteay Srei (បន្ទាយស្រី), connu comme le temple de grès rose. Ce temple, assurément l’un des plus originaux et des plus remarquables de la région, quoique de dimensions réduites, fut construit au Xᵉ siècle sous le règle de Jayavarman V.

Visite du temple de Banteay Srei (បន្ទាយស្រី), le 27 janvier 2023Visite du temple de Banteay Srei (បន្ទាយស្រី), le 27 janvier 2023

Il fut en outre le théâtre en 1923 d’une sinistre affaire de pillage impliquant André Malraux (l’occasion pour moi de découvrir que ce personnage, devenu sur le tard une icône du gaullisme, avait également eu un côté sulfureux).

Par ailleurs, si le pillage mis en œuvre par Malraux a été éventé à temps (sans que son auteur n’en soit guère inquiété), cela n’a pas empêché quelques unes des sculptures du temple d’être envoyées légalement à Paris, au moment de leur découverte à l’époque coloniale. Ces œuvres sont aujourd’hui exposées au musées Guimet : un lieu dans lequel je n’avais jusqu’alors jamais mis les pieds, mais j’ai tout de même fait l’effort d’y aller à mon retour (il y a une salle et demie consacrée au Cambodge, avec plein de nagas, cela m’a vraiment remis dans l’ambiance de mon voyage ! Par contre pour le reste du musée j’ai très vite laissé tomber, on ressent vite une indigestion face à ce bric-à-brac émanant de civilisations sans rapport entre elles, dont la présence à Paris pose d’ailleurs question).

Visite du temple de Banteay Srei (បន្ទាយស្រី), le 27 janvier 2023
Visite du temple de Banteay Srei (បន្ទាយស្រី), le 27 janvier 2023
Visite du temple de Banteay Srei (បន្ទាយស្រី), le 27 janvier 2023

Pour ce qui est de la visite du temple : le défi a été pour moi de prendre des photos sans trop de touristes dessus. Ce à quoi j’ai pas mal réussi (période post covid aidant, il est vrai). Pas contre, on ne peut pas faire deux choses à la fois, et je dois dire que cela s’est fait au détriment de l’écoute des explications de Sophana.

Visite du temple de Banteay Srei (បន្ទាយស្រី), le 27 janvier 2023

En tout cas, nous avons eu droit à des explications sur les nagas, sur les représentations de Vishnou, de Shiva et de son épouse Parvati, déesse de la beauté ; également de Brahma, le dieu à trois têtes. Enfin, il y a eu le conte des rois singes dont j’ai complètement oublié les péripéties. Toutes choses qu’un œil exercé ne manquera pas de retrouver sur les bas-reliefs que je reproduis ici.

Visite du temple de Banteay Srei (បន្ទាយស្រី), le 27 janvier 2023
Visite du temple de Banteay Srei (បន្ទាយស្រី), le 27 janvier 2023
Visite du temple de Banteay Srei (បន្ទាយស្រី), le 27 janvier 2023

Le sanctuaire central de Banteay Srei, gardé par des statues de singes.

Visite du temple de Banteay Srei (បន្ទាយស្រី), le 27 janvier 2023

Une dernière vue du temple de Banteay Srei et de son baray :

Sortie du temple de Banteay Srei (បន្ទាយស្រី), le 27 janvier 2023

Derrière le temple, comme à Ta Prohm, des musiciens traditionnels (handicapés) répandaient une musique d’ambiance. Nous avons fait halte devant eux et Sophana nous a prodigué des explications sur les instruments utilisés : violons à une corde, flûtes, percussions. La filiation avec les gamelans utilisés à Bali et Java semble assez évidente.

Musiciens traditionnels près du temple de Banteay Srei (បន្ទាយស្រី), le 27 janvier 2023Musiciens traditionnels près du temple de Banteay Srei (បន្ទាយស្រី), le 27 janvier 2023


Les musiciens qui jouent sur les sites sont très souvent des handicapés, victimes de l’explosion d’une mine.

L’après-midi a été consacrée à l’unique véritable randonnée pédestre de tout le voyage. Une randonnée des plus modestes toutefois : 1500 m aller, avec 150 m de dénivelé positif, plus le retour ! Cette balade, effectuée dans une zone boisée (résidu de la forêt tropicale primaire) des collines du nord de Siem Reap, nous a conduits sur le site de Kbal Spean (ក្បាលស្ពាន), qui renferme un ensemble de sculptures brahmaniques du XIᵉ siècle, toutes situées dans le lit d’un torrent. Cette zone sauvage et un peu accidentée, comme il en existe rarement au Cambodge (du moins dans les régions que j’en ai parcourues), est érigée en parc national (parc de Phnom Kulen — ទ្យា ន ជាតិ ភ្នំ គូលែន). Des tigres y vivaient il y a encore quelques décennies. L’endroit fut aussi miné pendant la guerre civile et longtemps interdit aux touristes pour cette raison. Sur le site se trouve également un pont naturel.

Vers le site de Kbal Spean (ក្បាលស្ពាន), le 27 janvier 2023. Cascade sur la rivière aux Mille linguas

La rivière est fréquemment appelée rivière aux Mille lingas (លិង្គ១០០០). Les lingas (en sanskrit लिङ्गं) sont des objets dressés, souvent d’apparence phallique, chaque partie étant associée à un dieu (la base à Brahma, puis Vishnou, la tête à Shiva). Certains de ces lingas remontent au IXᵉ siècle.

La rivière aux Mille linguas, le 27 janvier 2023. Site de Kbal Spean (ក្បាលស្ពាន)
La rivière aux Mille linguas, le 27 janvier 2023. Site de Kbal Spean (ក្បាលស្ពាន)

Ici aussi, le site fait toujours l’objet d’un culte.

Offrandes sur le site de Kbal Spean (ក្បាលស្ពាន), le 27 janvier 2023Site de Kbal Spean (ក្បាលស្ពាន), le 27 janvier 2023

À certains endroits le sentier semblait même avoir été balayé ! Je me suis demandé pourquoi.

Après cette balade, nous sommes retournés à Siem Reap, en effectuant deux haltes au passage. D’abord pour déguster des pastèques ; puis à l’entrée de Siem Reap, pour visiter un marché. Parmi les curiosités de ce marché, un stand de cafards et de mygales grillées, les Cambodgiens en raffolent. L’un d’entre nous, Alban, se fait un devoir d’y goûter.

Insectes grillés à l’étalage. Marché à l’entrée de Siem Reap (ក្រុងសៀមរាប), le 27 janvier 2023Insectes grillés à l’étalage. Marché à l’entrée de Siem Reap (ក្រុងសៀមរាប), le 27 janvier 2023
Poissons et grenouilles grillés à l’étalage. Marché à l’entrée de Siem Reap (ក្រុងសៀមរាប), le 27 janvier 2023Mygales grillées à l’étalage. Marché à l’entrée de Siem Reap (ក្រុងសៀមរាប), le 27 janvier 2023
Dégustation d’insectes grillés. Marché à l’entrée de Siem Reap (ក្រុងសៀមរាប), le 27 janvier 2023Dégustation d’insectes grillés. Marché à l’entrée de Siem Reap (ក្រុងសៀមរាប), le 27 janvier 2023

Ensuite donc, retour à l’hôtel, dans lequel, bien que disposant d’une chambre individuelle, j’avais une compagnie : un petit lézard (gecko) qui émettait périodiquement de petits cris faisant un peu penser à ceux d’un oiseau. C’était assez perturbant.

La journée suivante a été intégralement consacrée à la visite du grand temple d’Angkor Vat (ប្រាសាទអង្គរវត្ត). Elle a commencé par satisfaire ce qui semble être une tradition des tours-opérateurs mais qui moi ne m’a guère convaincu : assister au lever du soleil devant le temple. Donc lever à 5h30, démarrage à 6h sans avoir déjeuné, avant de gagner le site en tuk-tuk (c’était explicitement prévu par le programme, même si, à titre individuel, nous avions déjà donné le premier jour). Les quatre tuk-tuks nécessaires pour le groupe nous ont accompagnés toute la journée durant. Nous sommes arrivés sur site juste avant l’aube, à un endroit où des gradins ont été aménagés pour accueillir une foule de touristes (lesquels gradin étaient ce jour là loin d’être pleins). Nous n’avons presque pas attendu, le soleil s’est levé quelques minutes après.

Mais je n’ai toujours compris l’intérêt de tout ce cirque. Nous nous trouvions face au baray rempli d’eau, lequel a cet endroit mesure une bonne centaine de mètres de large. Au-delà donc, le vaste temple dont nous nous trouvions sur le côté ouest. Du coup, le soleil s’est levé par derrière, le temple se trouvant en contre-jour complet. Pas idéal pour les photos, c’est le moins que l’on puisse dire ! D’où ce si piètre résultat.

Lever de soleil sur Angkor Vat (ប្រាសាទអង្គរវត្ត), le 28 janvier 2023

Quel est l’intérêt alors ? On peut sans doute faire mieux avec un smartphone, des effets HDR et des retouches à outrance. Apparemment aussi, le soleil se reflète parfois sur l’eau du baray ce qui permet des effets artistiques. J’ai vu de telles photos en carte postale. Le fait est que ce jour là, la brise effaçait tout reflet du temple sur le plan d’eau (nonobstant le fait que le ciel était un peu voilé). Bref, à oublier. Ce qui, bien évidemment, n’enlève rien au caractère exceptionnel de la visite qui allait suivre.

Nous avons ensuite gagné le temple en franchissant le baray par un pont flottant provisoire, le passage normal (une jetée bordée de nagas) étant en réfection.

Le baray (បារាយណ៍) d’Angkor Vat (ប្រាសាទអង្គរវត្ត) et sa passerelle flottante provisoire, le 28 janvier 2023

Ensuite, avant même de déjeuner, nous avons attaqué la visite par la galerie ouest du mur d’enceinte extérieur, Sophana nous en décrivant quelques statues (nonobstant les généralités sur Angkor Vat). On y trouve quelques objets de culte actuels (sur la première photo, Vishnou est habillé comme Bouddha).

Vishnou déguisé comme Bouddha, le 28 janvier 2023Offrande à l’entrée du temple d’Angkor Vat (ប្រាសាទអង្គរវត្ត), le 28 janvier 2023

Quelques singes hantent aussi cette partie du site (ne causent-ils donc aucun dommage aux monuments ?)

Singe dans le temple d’Angkor Vat (ប្រាសាទអង្គរវត្ត), le 28 janvier 2023Singe dans le temple d’Angkor Vat (ប្រាសាទអង្គរវត្ត), le 28 janvier 2023

Je vais quand même résumer ce que nous a raconté Sophana sur Angkor Vat (du moins le peu que j’ai peu en retenir et retranscrire à la fin de la journée), opportunément complété avec Wikipedia (comme le font tous les mauvais élèves…). Le temple d’Angkor Vat est le plus grand temple d’Angkor ; ce serait aussi, d’après Wikipedia, le plus grand monument religieux du monde. Ce temple fut construit au début du XIIᵉ siècle par le roi Suryavarman II ; mais il n’a pas été terminé, ses successeurs n’ayant pas souhaité poursuivre l’ouvrage. Il est orienté vers l’ouest (contrairement à tous les autres temples angkoriens qui s’ouvrent vers l’est). Le temple occupe un rectangle de 1500 × 1300 m², étant entouré par une douve puis par un mur de 3,6 km de long. Il est dominé par 5 tours caractéristiques en forme de fleurs de lotus, juchées sur une pyramide représentant le mont Méru. La pyramide est située au centre de trois enceintes rectangulaires concentriques (numérotées de l’intérieur). On trouve également dans les galeries latérales (de la seconde enceinte) un gigantesque bas-relief (quoique inachevé), le plus grand bas-relief existant. Le temple est par ailleurs remarquablement bien conservé. Angkor Vat est un sanctuaire hindou dédié à Vishnou, même s’il a été converti au bouddhisme sur le tard.

Autres points que l’on peut noter :

  • la construction du temple aurait nécessité 150000 ouvriers, 4000 sculpteurs et 3000 éléphants
  • la silhouette des tours centrales d’Angkor Vat apparaît sur le drapeau du Cambodge.

Le temple d’Angkor Vat (ប្រាសាទអង្គរវត្ត) à l’aube, le 28 janvier 2023

Le soleil commençait maintenant à monter, nous offrant la plus belle lumière de la journée.

À l’entrée du temple d’Angkor Vat (ប្រាសាទអង្គរវត្ត) (galerie ouest du mur d’enceinte extérieur), le 28 janvier 2023

Encore quelques photos nous permettant de profiter de cette lumière, avant d’aller déjeuner.

À l’entrée du temple d’Angkor Vat (ប្រាសាទអង្គរវត្ត) (galerie du mur d’enceinte extérieur). Le 28 janvier 2023

Après cette première partie de visite, nous avons sorti nos casse-croûtes pour le petit déjeuner. Petit déjeuner que nous avons pris dans un café pour touristes aménagé à l’intérieur même du site et dans lequel nous n’avons commandé que les boissons. Ce n’est pas en France qu’une telle pratique serait autorisée.

La visite a repris ensuite ; les plans d’eau situés devant le monument nous ont permis (enfin) de photographier les reflets des tours, la brise s’étant peut-être un peu calmée. Mais malheureusement, toujours à contre-jour.

Après le petit déjeuner, vue générale du temple d’Angkor Vat (ប្រាសាទអង្គរវត្ត), le 28 janvier 2023

Un mariage khmer en costume traditionnel passait à cet endroit, certains de mes compagnons ont tenté des photos en douce (mais dont aucune ne m’a été transmise). Il y a beaucoup de Cambodgiens qui visitent Angkor Vat, souvent en costume traditionnel pour bien souligner le caractère sacré que ce site revêt pour eux.

Angkor Vat (ប្រាសាទអង្គរវត្ត), vue (à droite) vers la galerie du mur d’enceinte extérieur, le 28 janvier 2023

Nous nous sommes ensuite dirigés vers les grands bas-reliefs de la seconde enceinte. Deux scènes connues (du moins des initiés) de la mythologie hindoue y sont représentées : d’une part la bataille de Kurukshetra, et d’autre part le « barattage » de la mer de lait. Sophana nous a raconté ces légendes en détail, mais il est difficile de les résumer sans l’aide de Wikipedia. On commence par la bataille dont le bas-relief est sans doute le plus spectaculaire.

Bas-relief d’Angkor Vat (ប្រាសាទអង្គរវត្ត), le 28 janvier 2023. Probablement la bataille de Kurukshetra (कुरुक्षेत्र युद्ध), bataille légendaire de la mythologie hindoue opposant les Kauravas aux Pandavas

On passe au barattage, une histoire vraiment abracadabrantesque.

Bas-relief d’Angkor Vat (ប្រាសាទអង្គរវត្ត). « barattage » de la mer de lait, le 28 janvier 2023Bas-relief d’Angkor Vat (ប្រាសាទអង្គរវត្ត). « barattage » de la mer de lait, le 28 janvier 2023
Bas-relief d’Angkor Vat (ប្រាសាទអង្គរវត្ត), le 28 janvier 2023

Le roi Suryavarman II, qui fit construire Angkor Vat, est également représenté sur certains bas-reliefs.

Bas-relief d’Angkor Vat (ប្រាសាទអង្គរវត្ត), le 28 janvier 2023. Présenté comme le portrait du roi Suryavarman II (ព្រះបាទសូរ្យវរ្ម័នទី២) qui fit construire le temple (bas-relief reproduit dans Wikipedia)

Nous avons poursuivi la visite par l’ascension de la pyramide centrale.

Les tours centrales d’Angkor Vat (ប្រាសាទអង្គរវត្ត), le 28 janvier 2023
Les tours centrales d’Angkor Vat (ប្រាសាទអង្គរវត្ត), le 28 janvier 2023
Bas-relief. Dans la pyramide centrale d’Angkor Vat (ប្រាសាទអង្គរវត្ត), le 28 janvier 2023

On peut remarquer sur ce cliché la présence de fils tendus par les archéologues, destinés à vérifier les mouvements de l’édifice.

L’escalier permettant d’accéder à la tour centrale est assez raide, même si l’installation d’escalier de bois en a facilité l’ascension. La montée, quoique courte (70 marches), n’en reste pas moins impressionnante. Elle en vaut la peine pour la vue (le petit sanctuaire central étant par contre dépourvu d’intérêt intrinsèque).

Depuis la pyramide centrale d’Angkor Vat (ប្រាសាទអង្គរវត្ត), le 28 janvier 2023Depuis la pyramide centrale d’Angkor Vat (ប្រាសាទអង្គរវត្ត), le 28 janvier 2023

Les dernières explications de Sophana ont concerné le secteur situé entre la deuxième et la première enceinte (la « gopura » de la 2ᵉ enceinte). La gopura est flanquée de deux bâtiments isolés qui sont des bibliothèques (dans lesquelles nous ne sommes pas entrés). À ce propos Sophana nous a présenté un vieux parchemin dont on peut douter qu’il soit authentique. On remarque par ailleurs dans cette zone un reste de polychromie dont la technique de réalisation reste inconnue.

Ensuite, une demi-heure de « quartier libre » permettant de prendre nos ultimes photos de ce site extraordinaire. Et cette fois-ci, depuis le bon côté (sans contre-jour).

Sortie du temple d’Angkor Vat (ប្រាសាទអង្គរវត្ត), le 28 janvier 2023Sortie du temple d’Angkor Vat (ប្រាសាទអង្គរវត្ត), le 28 janvier 2023

Les tuk-tuks qui nous avaient emmenés le matin nous attendaient à la sortie orientale du site : nous les avions en effet payés (à buller…) pour toute la journée.

Nous remontons dans les tuks-tuks après la visite d’Angkor Vat (ប្រាសាទអង្គរវត្ត), le 28 janvier 2023

Nous venions de terminer un (très) gros morceau, pourtant la journée et même la matinée étaient loin d’en être terminées avec les visites archéologiques. Au programme en effet, dans la foulée, un autre temple des environs, celui de Banteay Kdei (ប្រាសាទបន្ទាយក្តី). Un temple édifié à la fin du 12ᵉ siècle par Jayavarman VII (lequel cherchait semble-t-il à réconcilier l’hindouisme et le bouddhisme). Déjà saturé par la visite d’Angkor Vat, j’avoue que je ne me souvenais déjà plus trop de ce temple, le soir même de sa visite ! Alors autant dire que deux ans après… Sophana nous a conté une légende mettant en scène deux demi-frères, mais que je n’ai pas suffisamment écoutée pour en retenir quelque péripétie que ce soit, ni même pour en retrouver les détails par des recherches ultérieures.

Visite du temple de Banteay Kdei (ប្រាសាទបន្ទាយក្តី), le 28 janvier 2023Visite du temple de Banteay Kdei (ប្រាសាទបន្ទាយក្តី), le 28 janvier 2023

Visite du temple de Banteay Kdei (ប្រាសាទបន្ទាយក្តី), le 28 janvier 2023Visite du temple de Banteay Kdei (ប្រាសាទបន្ទាយក្តី), le 28 janvier 2023

Visite du temple de Banteay Kdei (ប្រាសាទបន្ទាយក្តី), le 28 janvier 2023Visite du temple de Banteay Kdei (ប្រាសាទបន្ទាយក្តី), le 28 janvier 2023Visite du temple de Banteay Kdei (ប្រាសាទបន្ទាយក្តី), le 28 janvier 2023

(Je ne parviens pas toujours parfaitement à cacher les touristes derrière les statues ; cela étant, il y avait assez peu de monde dans ce temple).

C’est en contournant pour en ressortir le temple de Banteay Kdei que j’en ai finalement pris les plus belles photos (dont celle que j’ai retenue, après un choix cornélien, comme vignette pour ce voyage).

Visite du temple de Banteay Kdei (ប្រាសាទបន្ទាយក្តី), le 28 janvier 2023

Déjeuner ensuite dans un restaurant situé entre Banteay Kdei et Angkor Thom. Après cela, nous avons d’abord effectué une courte halte au “bain royal” (Srah Srang) (ស្រះស្រង់), qui est un vaste bassin rectangulaire situé à l’est d’Angkor Thom.

Courte halte au “bain royal” (Srah Srang (ស្រះស្រង់)), le 28 janvier 2023

Le temple-pyramide de Prè Rup (ប្រាសាទប្រែរូប) n’était pas au programme de notre voyage, je l’ai photographié depuis le véhicule alors que nous passions devant.

Passage devant le temple de Prè Rup (ប្រាសាទប្រែរូប) que nous n’avons pas visité, le 28 janvier 2023

Ensuite nous avons effectué, pendant les heures chaudes, une très longue halte (je dirais même interminable) dans le village de Preah Dak (ព្រះដាក់). Ce village très proche d’Angkor vit en grande partie du tourisme. Une grande partie de cette halte est dévolue à l’attente de la cuisson d’un gâteau de riz traditionnel. Nous avons aussi visité (au préalable) une ferme qui pratiquait la distillation de l’alcool de riz.

Longue halte dans le village de Preah Dak (ព្រះដាក់), pendant les heures chaudes. Ferme qui pratique la distillation d’alcool de riz, le 28 janvier 2023Longue halte dans le village de Preah Dak (ព្រះដាក់), pendant les heures chaudes, le 28 janvier 2023

Longue halte dans le village de Preah Dak (ព្រះដាក់), pendant les heures chaudes. Ferme qui pratique la distillation d’alcool de riz, le 28 janvier 2023Longue halte dans le village de Preah Dak (ព្រះដាក់), pendant les heures chaudes. Ferme qui pratique la distillation d’alcool, le 28 janvier 2023

Longue halte dans le village de Preah Dak (ព្រះដាក់), pendant les heures chaudes. Ferme qui pratique la distillation d’alcool de riz, le 28 janvier 2023Longue halte dans le village de Preah Dak (ព្រះដាក់), pendant les heures chaudes. Ferme qui pratique la distillation d’alcool de riz, le 28 janvier 2023

Longue halte dans le village de Preah Dak (ព្រះដាក់), pendant les heures chaudes. Ferme qui pratique la distillation d’alcool de riz, le 28 janvier 2023Longue halte dans le village de Preah Dak (ព្រះដាក់), pendant les heures chaudes. Ferme qui pratique la distillation d’alcool de riz, le 28 janvier 2023Longue halte dans le village de Preah Dak (ព្រះដាក់), pendant les heures chaudes. Ferme qui pratique la distillation d’alcool de riz, le 28 janvier 2023

L’alambic utilisé le matin même avait été démonté et était en train de sécher.

On passe ensuite à la préparation du gâteau (dont la pâte contient du sucre de palme).

Longue halte dans le village de Preah Dak (ព្រះដាក់), pendant les heures chaudes, le 28 janvier 2023Longue halte dans le village de Preah Dak (ព្រះដាក់), pendant les heures chaudes. Préparation de gâteaux avec du sucre de palme, le 28 janvier 2023Longue halte dans le village de Preah Dak (ព្រះដាក់), pendant les heures chaudes. Préparation de gâteaux avec du sucre de palme, le 28 janvier 2023

Longue halte dans le village de Preah Dak (ព្រះដាក់), pendant les heures chaudes. Préparation de gâteaux avec du sucre de palme, le 28 janvier 2023Longue halte dans le village de Preah Dak (ព្រះដាក់), pendant les heures chaudes. Gâteaux préparés avec du sucre de palme, le 28 janvier 2023

La visite du dernier temple de la journée, celui de Banteay Samré (ប្រាសាទបន្ទាយសំរ៉ែ), a été précédée d’une brève randonnée pédestre dans la campagne. On note la présence dans les champs de ces buffles qui sont assez emblématiques de l’Asie du sud-est.

Petite marche en direction du temple de Banteay Samré (ប្រាសាទបន្ទាយសំរ៉ែ), le 28 janvier 2023. Buffle dans un champ

Il a fallu au cours de cette brève marche traverser un petit cours d’eau sur une passerelle fort instable. Il s’agissait, d’après le programme Allibert, du Mebon oriental, un immense réservoir d’eau qui servait autrefois à l’irrigation de la ville.

Petite marche en direction du temple de Banteay Samré (ប្រាសាទបន្ទាយសំរ៉ែ), le 28 janvier 2023Petite marche en direction du temple de Banteay Samré (ប្រាសាទបន្ទាយសំរ៉ែ), le 28 janvier 2023

Ultime temple que nous ayons visité dans la région d’Angkor, temple de Banteay Samré est assez peu touristique. Il fut construit au milieu du XIIᵉ siècle, peu après Angkor Vat, par Sūryavarman II. Sa particularité est d’être fortifié par une enceinte de 6 m de haut.

Visite du temple de Banteay Samré (ប្រាសាទបន្ទាយសំរ៉ែ), le 28 janvier 2023Visite du temple de Banteay Samré (ប្រាសាទបន្ទាយសំរ៉ែ), le 28 janvier 2023

J’étais fatigué en fin de journée, et j’ai eu la flemme de retourner devant le temple Angkor Vat : cela aurait pourtant été l’occasion de le photographier avec le soleil dans le bon sens. J’ai préféré retourner à l’hôtel y écouter mes vidéos (pro-russes) favorites (sans nécessiter de VPN bien évidemment, le régime d’Emmanuel Macron ne sévissant pas jusqu’ici), et ce bien que la liaison Internet laissât à désirer.

Nous avons le lendemain matin quitté définitivement la région de Siem Reap. La première partie du trajet, jusqu’à la capitale Phnom Penh, a été effectué en bus public, une expérience qui était pour moi une première mais qui s’est renouvelée dans la (quasi-)totalité des voyages Allibert au long cours que j’ai effectués par la suite. Pour ce premier trajet, nous avons eu droit à un bus très confortable, climatisé, offrant même de la wi-fi (que je n’ai pas utilisée). Tous les passagers étaient des touristes. Pas de sono intempestive dans l’habitacle (contrairement à certains bus de la banlieue parisienne), laissant à chacun la liberté d’utiliser son casque pour écouter ce que bon lui chante. Par contre, le voyage était assez long (7h), beaucoup plus long d’après Sophana que si le trajet avait été effectué en voiture, les chauffeurs de bus respectant scrupuleusement les limitations. Au milieu du trajet, pause déjeuner d’une bonne heure dans un restaurant routier. Le menu avait préalablement circulé dans la rangée, chacun faisant sont choix avant que la commande ne soit téléphonée au restaurant. Le restaurant était une sorte de cantine, bruyante, pas très sympathique. Par contre, ses abords immédiats étaient relativement photogéniques, avec ces marais qui constituaient une excroissance du lac Tonlé Sap.

Route entre Siem Reap (ក្រុងសៀមរាប) et Phnom Penh (ភ្នំពេញ), le 29 janvier 2023. Cliché pris pendant la pause méridienne

Avant d’arriver finalement à Phnom Penh (ភ្នំពេញ), le bus a longé quelques temps le Mékong, mais il était très difficile de l’apercevoir (les photos que j’ai tentées n’ont rien donné). Nous avons, comme il sied, subi quelques embouteillages en entrant en ville, arrivant finalement avec une heure de retard sur l’horaire prévu (ce qui a eu un impact sur les visites qui étaient prévues ensuite).

La visite de Phnom Penh s’est organisée en deux parties : d’abord immédiatement en descendant du bus public, une double balade dans la ville (en cyclopousse puis en bateau sur le Mékong). Enfin pour clore le voyage (après le séjour à Kampot), les visites du musée, du marché, et du palais royal, sans compter la visite libre du camp khmer rouge. Toutefois, pour plus de cohérence dans la présentation de cette page, j’ai choisi de regrouper le tout à la fin.

Donc le lendemain, après une nuit passée dans un hôtel du centre de Phnom Penh, début de la seconde partie du voyage, avec un groupe amputé de trois personnes qui rentraient directement à Paris. Une seconde partie qui, il faut bien le dire, s’est avérée bien moins intéressante que la première. Nous avons commencé par une bonne matinée de transport (privatif cette fois-ci) jusqu’à Kampot (ក្រុងកំពត), petite localité du sud du pays, proche de la mer (le golfe de Thaïlande) mais pas immédiatement sur la côte. La région est un tout petit peu plus valonnée que celle de Siem Reap, l’une des collines ressemblant d’ailleurs à un Bouddha couché, comme Sophana nous le fera remarquer au retour. Notre gîte était d’ailleurs situé au pied de l’une de ces collines.

Notre gîte en bord de rivière, près de Kampot (ក្រុងកំពត), le 30 janvier 2023La rivière de Preaek Tuek Chhu vue de notre gîte, près de Kampot (ក្រុងកំពត), le 30 janvier 2023
Notre gîte en bord de rivière, près de Kampot (ក្រុងកំពត). Élevage de lapins, le 31 janvier 2023

L’endroit donc où nous allions passer les trois nuits suivantes (photos) était aménagé en bungalows, au bord d’une rivière appelée la Preaek Tuek Chhu. L’endroit, très agréable au premier abord, me faisait un peu penser à l’hôtel de Palenque au Mexique (un souvenir très mitigé car nous y étions arrivés à la nuit tombée pour repartir dès le lendemain matin crapahuter dans la jungle). Les repas se prenaient en plein air sur une sorte de plate-forme dominant directement le cours d’eau. Par contre, les nuits étaient assez pénibles à cause du bruit : pas tant celui des occupants (encore qu’il y eût une sono quelque part dans les environs), mais celui des bâteaux de pêche qui remontaient la rivière en pleine nuit après leurs campagnes en mer, vers un port situé en amont, et dont les passages se succédaient de manière ininterrompue entre 3 et 5h du matin (impossible pour moi de dormir pendant ce temps, ni non plus de me rendormir après).

L’après-midi a été organisée une activité qui n’aura sûrement pas constitué mon meilleur souvenir du voyage : une balade en kayak (il semble d’ailleurs que j’avais zappé ce détail en lisant le descriptif du voyage au moment du choix). Un activité (effectuée en maillot de bain) au cours de laquelle je n’ai pris aucune photo, ne pouvant pas protéger mon appareil des projections d’eau (nonobstant les risques de chavirement). Fort heureusement, il n’a pas été question de ramer à contre-courant dans la Preaek Tuek Chhu. Les kayaks ont d’abord été remorqués par un bateau dans lequel nous avions pris place, remontant la rivière sur quelques centaines de mètres ; ensuite nous sommes descendus deux par deux sur ces frêles embarcations (une manœuvre un peu périlleuse !) avant de commencer à pagayer. Mais pas directement dans la rivière, dans un canal latéral qui formait une boucle à l’intérieur des terres avant de revenir quasiment au même point (ce que nous ne savions pas sur le moment, pensant devoir faire demi tour in fine, même si j’avais remarqué que les collines n’étaient pas toujours du même côté…). L’exercice, qui a duré trois bons quarts d’heure, s’est finalement avéré moins difficile que je ne l’avais craint. Cela étant, je ne suis pas près de regretter de n’avoir choisi un voyage kayak les deux fois où je suis allé au Groenland.

Le lendemain, troisième et dernière balade à vélo du séjour dans les environs de Kampot, la seule des trois que j’ai effectuée in extenso. Balade qui, il est vrai, ne comportait pratiquement pas de passage sur route circulée, uniquement des petites routes et des chemins de terre. Les haltes au cours de cette balade se sont avérées d’intérêt variable. Et comme les vélos étaient des VTT dépourvus de panier, j’ai dû laisser mon gros appareil dans le bus et me contenter du petit. D’où des photos de qualité moindre.

Ci-dessous, un rond-point emblématique de Kampot, avec un monument représentant un durian, le symbole de la ville. Le durian, c’est ce fruit malodorant que l’on trouve sur beaucoup de marchés d’Asie du sud-est (mais la première fois que j’en avais vu un, c’était en visitant en 2012 le magasin des frères Tang dans le XIIIe arrondissement de Paris…).

Représentation de durian sur un rond-point de Kampot (ក្រុងកំពត), le 31 janvier 2023. Le rond-point (le fruit qui sent…) est le symbole de Kampot (ក្រុងកំពត)

(j’en ai photographié des vrais un peu plus tard).

Première halte donc pour voir une pagode et une école voisine. J’ai vraiment regretté mon gros appareil…

Halte pour visiter une pagode près d’une école, le 31 janvier 2023. Balade à vélo dans les environs de Kampot (ក្រុងកំពត)

On aura noté que la symbolique du naga a toujours cours…

Halte pour visiter une pagode près d’une école, le 31 janvier 2023. Balade à vélo dans les environs de Kampot (ក្រុងកំពត)

(Pour ce qui est de l’école, je ne m’en souviens pas vraiment)

Halte pour visiter une pagode près d’une école. Balade à vélo dans les environs de Kampot (ក្រុងកំពត), le 31 janvier 2023Halte pour visiter une pagode près d’une école. Balade à vélo dans les environs de Kampot (ក្រុងកំពត), le 31 janvier 2023
Halte pour visiter une pagode près d’une école. Balade à vélo dans les environs de Kampot (ក្រុងកំពត), le 31 janvier 2023Halte pour visiter une pagode près d’une école. Balade à vélo dans les environs de Kampot (ក្រុងកំពត), le 31 janvier 2023

Plus loin, halte chez l’habitant pour une dégustation de sortes de «  cigarettes russes », une pâtisserie globale à base de sucre de palme.

Halte chez l’habitant pour une dégustation. Balade à vélo dans les environs de Kampot (ក្រុងកំពត), le 31 janvier 2023Halte chez l’habitant pour une dégustation. Balade à vélo dans les environs de Kampot (ក្រុងកំពត), le 31 janvier 2023
Halte chez l’habitant pour une dégustation. Balade à vélo dans les environs de Kampot (ក្រុងកំពត), le 31 janvier 2023

Ensuite, nous avons eu droit à un atelier de vannerie sur palmier à sucre (heureusement et contrairement au lac Tonlé Sap, il ne nous a pas été demandé de faire).

Démonstration de vannerie sur palmier à sucre. Balade à vélo dans les environs de Kampot (ក្រុងកំពត), le 31 janvier 2023Démonstration de vannerie sur palmier à sucre. Balade à vélo dans les environs de Kampot (ក្រុងកំពត), le 31 janvier 2023
Halte chez l’habitant. Balade à vélo dans les environs de Kampot (ក្រុងកំពត), le 31 janvier 2023

Le dernier arrêt, le plus long et le plus intéressant, était dédié à la confection du sucre de palme.

Halte montrant la confection du sucre de palme. Balade à vélo dans les environs de Kampot (ក្រុងកំពត), le 31 janvier 2023Halte montrant la confection du sucre de palme. Balade à vélo dans les environs de Kampot (ក្រុងកំពត), le 31 janvier 2023
Halte montrant la confection du sucre de palme. Balade à vélo dans les environs de Kampot (ក្រុងកំពត), le 31 janvier 2023

Mais le plus intéressant et le plus spectaculaire n’était pas la fabrication du sucre, mais la récolte proprement dite de la sève de palmier. Et nous avons eu la chance de pouvoir assister à l’opération. Quelques palmiers sont équipés d’une échelle permettant de monter, ensuite l’homme passe d’un palmier au voisin en marchant sur les branches. Le tout, bien sûr, sans la moindre assurance.

Récolte périlleuse du sucre de palme, le 31 janvier 2023. Balade à vélo dans les environs de Kampot (ក្រុងកំពត)

L’après-midi aurait dû être consacré au musée de Kampot, mais ce dernier n’avait pas rouvert depuis la crise Covid. Nous avons donc poursuivi le programme avec le marché (assez désert en cette heure de pleine chaleur). Avec des étalages de fruits exotiques (dont les fameux durians), de fruits de mer, de poivre et de bijoux.

Étal de durians à Kampot (ក្រុងកំពត), le 31 janvier 2023Marché de Kampot (ក្រុងកំពត), le 31 janvier 2023
Étal à Kampot (ក្រុងកំពត), le 31 janvier 2023

 

Fruits de mer au marché de Kampot (ក្រុងកំពត), le 31 janvier 2023

Pour ce qui est des bijoux, je ne sais pas s’ils sont en toc, mais j’ai trouvé qu’ils étaient peu protégés. Les billets de banque à côté sont sans doute des faux, utilisés pour les offrandes (j’ai vu la même chose l’an passé au… Pérou).

Marché de Kampot (ក្រុងកំពត) (vente de bijoux), le 31 janvier 2023Marché de Kampot (ក្រុងកំពត) (vente de bijoux), le 31 janvier 2023
Près du marché de Kampot (ក្រុងកំពត), le 31 janvier 2023

Nous sommes ensuite allés visiter les salines de Kampot, situées à quelques centaines de mètres de la côte (mais nous n’avons pas encore pu y avoir la mer, laquelle s’est vraiment fait désirer pendant cette fin de voyage, pour finalement… bref). En tout cas, ces salines avec les reflets sur les plans d’eau, donnaient lieu à de jolies photos.

Visite des salines de Kampot (ក្រុងកំពត), le 31 janvier 2023

L’un de mes compagnons de voyage était originaire de Guérande, il n’était pas dépaysé (il pouvait nous en raconter bien davantage que Sophana sur le sujet).

Visite des salines de Kampot (ក្រុងកំពត), le 31 janvier 2023

Quel travail harassant tout de même !

Pour tuer le temps, nous avons ensuite effectué une petite balade le long de l’embouchure de la rivière Preaek Tuek Chhu (il n’a toujours pas été possible de voir la mer, j’ai même demandé à ce que le bus fasse un détour pour ce faire, mais les installations portuaires de Kampot rendaient cela impossible). Qu’à cela ne tienne, les berges de la rivière étaient aménagées en plage artificielle (« Kampot-plage » en quelque sorte, à croire que les lubies de Delanoë finissent par faire des émules aux quatre coins du monde…). Face à nous, l’autre berge était restée sauvage, encore recouverte de mangrove.

Balade le long de l’embouchure de la rivière Preaek Tuek Chhu, le 31 janvier 2023Balade le long de l’embouchure de la rivière Preaek Tuek Chhu, le 31 janvier 2023

Cette balade nous a permis d’assister au départ de l’armada de pêche responsable de nos insomnies.

Balade le long de l’embouchure de la rivière Preaek Tuek Chhu, le 31 janvier 2023. L’armada de bateaux de pêche qui nous éveille la nuit

La soirée a débuté par une petite animation sympathique, une sortie nocturne en bateau éclairé à la bougie dans le but d’aller apercevoir des lucioles. On sait que la disparition des lucioles dans nos contrées a été un grand sujet dans les années 1970, médiatisé par un cinéaste italien déjanté. Le fait est que je n’en avais jusqu’alors jamais vu. Notre bateau a été en chercher sur la rive faisant face à notre gîte, à cet endroit inhabitée. On pouvait effectivement apercevoir quelques lucioles, pas très nombreuses, peut-être une dizaine, suffisamment pour que nos accompagnateurs en attrapent une ou deux et nous les fassent passer de main en main. Pas très spectaculaire quand même (et pour la photo il faudra repasser). L’autre animation de la sortie, c’étaient ces amuse-bouche et ces nems fourrés dont j’ai un peu abusé, au point de n’avoir plus faim pour le dîner.

Balade nocturne en barque sur la rivière Preaek Tuek Chhu. Près de notre gîte. L’objectif était de trouver des lucioles sur l’autre rive, le 31 janvier 2023Balade nocturne en barque sur la rivière Preaek Tuek Chhu. Près de notre gîte. L’objectif était de trouver des lucioles sur l’autre rive, le 31 janvier 2023

Le jour suivant était celui où nous allions enfin accéder à la mer, avec une sortie en bateau depuis le port de Kep (ឆ្នេរកែប), jusqu’à l’île de Koh Tonsay (កោះទន្សាយ), « l’île aux lapins », où nous aurons droit à quelques heures de farniente.

Mais avant cela, il y avait encore une visite prévue, celle des poivrières de la région de Kampot. Histoire sans doute de se souvenir de cette localité comme étant la ville du sucre, du sel et du poivre. La poivrière est située à une vingtaine de kilomètres à l’est de la ville, dont la moitié de piste. La photo suivante a été prise en chemin, elle montre le lac artificiel de Phnom Kon Sat (ភ្នំកូនសត្) ; malheureusement le fil électrique n’est pas en option.

Halte près du lac artificiel de Phnom Kon Sat (ភ្នំកូនសត្), le 1ᵉʳ février 2023

La visite de la poivrière ne m’a pas subjugué plus que cela. Le site est exploité par une association fondée il y a quelques années par un couple d’ingénieurs retraités français (que nous n’avons pas rencontrés). La visite était quant à elle commentée par une jeune Française mais qui n’était sur place que depuis un mois. La jeune femme nous a rapidement expliqué les processus de récolte et les différentes couleurs de grain de poivre existant (pour résumer considérablement, vert : récolte en avance ; rouge : poivre mur, récolté l’hiver ; blanc : on ne conserve que le noyau ; noir : séché au soleil). Ensuite, nous avons eu droit à une dégustation de poivre (un moment que j’appréhendais car, ne consommant presque jamais de poivre habituellement, j’avais peur de me retrouver la bouche en feu ; mais fort heureusement les quantités absorbées étaient minimes). L’association produit du poivre de qualité, ses clients sont de grands établissements culinaires, notamment en France.

Visite des poivrières de Kampot (ក្រុងកំពត), le 1ᵉʳ février 2023

Ensuite, direction la côte avec pour commencer la visite du marché au fruits de mer de Kep. La spécialité de Kep, c’est le crabe, les crabes vivants sont conservés dans des paniers qui sont immergés sur la plage, face au marché, avant d’être sortis progressivement pour être placés sur les étals.

Fruits de mer au marché de Kep (ឆ្នេរកែប), le 1ᵉʳ février 2023Fruits de mer au marché de Kep (ឆ្នេរកែប), le 1ᵉʳ février 2023
Fruits de mer au marché de Kep (ឆ្នេរកែប), le 1ᵉʳ février 2023Paniers de crabe en attente d’une vente au marché de Kep (ឆ្នេរកែប), le 1ᵉʳ février 2023
Paniers de crabe en attente d’une vente au marché de Kep (ឆ្នេរកែប), le 1ᵉʳ février 2023Paniers de crabe en attente d’une vente au marché de Kep (ឆ្នេរកែប), le 1ᵉʳ février 2023

A suivi un repas bien évidemment de fruit de mer, un moment pour moi difficile, car je n’aime pas cela du tout, en dépit de mon atavisme littoral (mon père était né à la Plaine-sur-Mer à l’instar de toute sa lignée). Les fruits de mer, cela m’évoque surtout ces interminables repas de famille où ils étaient servis à satiété, tous les convives se ruaient goulûment sur les coques et autre bigorneaux pendant que je les regardais faire. Cela n’a pas coupé cette fois-ci, je n’ai presque rien mangé, j’avais pris soin de me placer le plus loin possible de Sophana pour éviter tout incident mais elle s’est quand même douté de quelque chose.

A suivi la sortie balnéaire qui nous a quand même déçus (surtout en ce qui me concerne en comparaison avec ma précédente baignade sous les tropiques, Playa Blanca près de Livingston au Guatémala, un endroit paradisiaque et une expérience d’autant plus inoubliable que le dégénéré allait moins d’un mois après nous consigner à domicile). Premier problème ici, la météo, pas de pluie mais un temps gris, un plafond bas et une visibilité médiocre, un temps faisant davantage penser à la Manche qu’aux mers chaudes.

Bateaux pour l’île aux lapins (Koh Tonsay), le 1ᵉʳ février 2023Traversée pour l’île aux lapins (Koh Tonsay), le 1ᵉʳ février 2023

Ensuite la plage en elle-même, loin d’être une crique déserte sous les cocotiers (comme nous le vendait presque le descriptif Allibert), mais très aménagée, attendant le touriste de pied ferme avec une armada de bateaux et un alignement de transats.

La plage de l’île aux lapins (Koh Tonsay), le 1ᵉʳ février 2023

Touriste attendu, mais il faut être honnête, peu présent en cette période post-Covid, on avait largement de quoi choisir son transat…

Mais le pompon, c’était quand même cet hôtel en construction à côté de la plage, et ces tractopelles qui passaient périodiquement sur le sable. Au point qu’une partie de mes compagnons ont carrément refusé de ce baigner. Je l’ai quand même fait en slalomant entre les embarcations, l’eau était calme, peu profonde et de température agréable, mais il est sûr que les conditions n’étaient pas optimales.

Tractopelle fort malvenu sur la plage de l’île aux lapins (Koh Tonsay), le 1ᵉʳ février 2023

Retour trois jours plus tôt et sans transition pour le début de la visite de Phnom Penh, laquelle a commencé par une balade en cyclopousse dans le centre-ville. Certains n’étaient pas chauds de se faire trimbaler comme cela et auraient préféré pédaler eux-mêmes, moi j’ai trouvé cela plutôt amusant, d’autant que cela m’a rappelé une autre expérience un peu similaire à Madagascar. On note quand même que ce mode de déplacement est rarissime à Phnom Penh, on avait même l’impression qu’il avait été organisé spécialement à notre intention.

Balade en cyclo-pousse dans les rues de Phnom Penh (ភ្នំពេញ) (Photo : Dany Leleu), le 29 janvier 2023

Les photos que j’ai prises pendant ce tour sont quand même de qualité très moyenne. La promenade nous a amenés devant le Palais Royal, passant par quelques ronds-points ornés de monuments inspirés d’Angkor, avant d’effectuer le tour complet du grand stūpa de Wat Phnom (វត្តភ្នំដូនពេញ), juché en haut d’une colline (nous n’aurons pas l’occasion de revoir ce sanctuaire de plus près). Pour finalement s’achever en bordure de rivière d’où devait démarrer l’animation suivante.

Balade en cyclo-pousse dans les rues de Phnom Penh (ភ្នំពេញ), le 29 janvier 2023Balade en cyclo-pousse dans les rues de Phnom Penh (ភ្នំពេញ). Temple situé sur le bord de la rivière Tonlé Sap (បឹងទន្លេសាប), le 29 janvier 2023
Balade en cyclo-pousse dans les rues de Phnom Penh (ភ្នំពេញ), le 29 janvier 2023Balade en cyclo-pousse dans les rues de Phnom Penh (ភ្នំពេញ). Naga-balustrade moderne, le 29 janvier 2023

On aura noté les nagas présent dans le mobilier urbain…

A donc suivi un tour en bateau (privatisé) sur la rivière Tonlé Sap et le Mékong. Pour mémoire, on trouve à Phnom Penh quatre cours d’eau, car juste après avoir reçu la rivière Tonlé Sap, l’émissaire du lac éponyme qui est son dernier affluent, le Mékong se divise et amorce son delta (le petit bras se sépare sur la droite s’appelle le Bassac). Les deux bras passent ensuite au Viêt Nam pour se jeter dans la mer de Chine méridionale. On rappelle que le Mékong, l’un des plus grands fleuves d’Asie, prends sa source au Tibet en Chine, sert ensuite de frontière entre la Thaïlande et la Birmanie, puis entre la Thaïlande et le Laos, puis le Cambodge et enfin de Viêt Nam ; 4350 km au total. J’eus l’heurs de visiter son cours supérieur au cours d’un (pluvieux) voyage en Chine effectué il y a une quinzaine d’années. Pour en revenir à Phnom Penh et à son confluent, on peut observer que les eaux provenant du Mékong proprement dit et celles de la rivière de Tonlé Sap sont de couleur très différentes, ces dernières étant beaucoup plus boueuses. Une situation analogue, paraît-il, au confluent de l’Amazone et du Rio Negro au Brésil.

La balade a été effectué à la nuit tombante, conséquence du retard pris par le voyage en bus.

Balade en bateau sur la rivière Tonlé Sap (បឹងទន្លេសាប) et le Mékong (澜沧江 瀾滄江), le 29 janvier 2023Balade en bateau sur la rivière Tonlé Sap (បឹងទន្លេសាប) et le Mékong (澜沧江 瀾滄江), le 29 janvier 2023

La balade, qui a duré une petite demi-heure, nous a surtout offert une vue imprenable sur les gratte-ciel qui poussent comme des champignons sur la rive gauche de la Tonlé Sap, en amont du confluent. On note par contre qu’aucun pont ne traverse pour l’heure le Mékong à Phnom Penh, l’intégralité de l’agglomération capitale étant édifiée du même côté du fleuve (sur sa rive droite). En face c’est toujours la campagne, même si on peut observer une noria de bacs traversant le cours d’eau, large à cet endroit de presque deux kilomètres.

Au pied des gratte-ciel, faisant contraste avec leur opulence, on pouvait apercevoir des embarcations habitées. Les eaux de la rivière étaient par ailleurs jonchées de détritus, parmi lesquels flottaient ça et là, des offrandes bouddhistes jetées on ne sait où.

Balade en bateau sur la rivière Tonlé Sap (បឹងទន្លេសាប) et le Mékong (澜沧江 瀾滄江), le 29 janvier 2023

Après la balade, a suivi un dîner dans un restaurant touristique d’assez bon standing, situé sur la rive mêmes du confluent, au cœur de la ville. Ensuite retour à pied à l’hôtel, une épreuve en raison de la circulation interrompue et de l’absence de feu. Il fallait prendre son courage à deux mains et s’engager au milieu du flot de tuks-tuks (lesquels s’arrêtent toujours en présence d’un piéton). Je revivrai des expériences similaires (en pire…) l’année suivante à Hanoï.

De retour à Phnom Penh après notre séjour à Kampot, nous avons commencé par le musée national. Pour cette visite, Sophana s’est adjoint les services d’une de ses amies habitant Phnom Penh (et qui parlait mieux français). Le musée est localisé dans un bâtiment construit par les Français en 1910, mais dans le style khmer. Y figurent notamment des queues de nagas sur les toits. Les collections du musée ont été très abîmées pendant le régime khmer rouge. De nombreux objets ont été brisés (voire jetés dans la rivière) et il a fallu les récupérer et recoller les morceaux après. La guide m’a demandé si j’avais vu à Paris le musée Guimet, et j’avais dû lui confesser que non.

Visite du musée national du Cambodge, le 2 février 2023Visite du musée national du Cambodge, le 2 février 2023

Les objets se classent entre périodes pré-angkorienne, angkorienne (9ᵉ-15ᵉ s) et post angkorienne. La guide nous en a remis une couche sur la trilogie hindoue (Brama, Shiva, Vishnou), avec davantage d’explications sur les objets portés par Vishnou associés aux quatre éléments. Elle nous a aussi parlé du symbole phallique (le linga). L’épouse de Shiva, Parvati, est souvent représentée avec les hanches ondulées (influence indienne). Il y a aussi Garuda, la monture de Vishnou.

Visite du musée national du Cambodge, le 2 février 2023Visite du musée national du Cambodge, le 2 février 2023

En ce qui concerne le bouddhisme, y en existe deux variantes, le petit véhicule et le grand véhicule (dans la première Bouddha est déjà monté au Nirvana tandis que dans la seconde il reste pour accompagner ses disciples). Apparemment au Cambodge il y a les deux, mais le grand véhicule serait dominant.

Encore quelques photos des objets du musée, dont ce Bouddha montés sur un naga. Les photos étaient en théories interdites dans le musée, mais la guide (pourtant munie d’un badge officiel) nous faisait jouer avec l’interdiction ; Il fallait juste s’assurer que le garde de la salle regarde ailleurs. De toutes façons il n’y avait pas d’amende à la clef.

Visite du musée national du Cambodge. Bouddha installé sur un naga, le 2 février 2023Visite du musée national du Cambodge, le 2 février 2023

(Une autre photo prise depuis le fenêtres du musée ; pour nous à cette époque le masque Covid relevait déjà d’un passé révolu, mais pas apparemment pour les écoliers cambodgiens).

Visite du musée national du Cambodge, le 2 février 2023. Une classe s’aprête à visiter le musée (avec masque Covid obligatoire !)

Après le musée nous sommes allés au restaurant (restaurant vietnamien, menu de fruits de mer ; encore une fois j’ai laissé de côté une partie des fruits de mer). Ensuite nous nous sommes rendus au marché central, vaste bâtiment en forme de croix construit par les Français, et récemment restauré également avec l’aide de la France. La difficulté est de prendre des repères car toutes les sorties se ressemblent. Il y a une partie pour les touristes et une autre pour les locaux (nourriture). La séance a duré un peu longtemps à mon goût.

Marché central de Phnom Penh (ភ្នំពេញ), le 2 février 2023

Le reste de l’après-midi a été intégralement consacré à la visite du palais royal (ព្រះបរមរាជវាំង), dont voici tout d’abord quelques photos de l’enceinte extérieure. Le roi actuel est Norodom Sihamoni, depuis 2004. C’est le fils de Norodom Sihanouk (1922-2012), lequel avait abdiqué. Le roi est très populaire au Cambodge. Il est né en 1953, et il n’a pas d’enfant . En l’absence d’héritier direct on trouvera un successeur dans la famille.

Visite du palais royal à Phnom Penh (ភ្នំពេញ), le 2 février 2023

La porte du palais donnant sur la rivière (côté est, donc), s’appelle la porte de la Victoire, comme à Angkor Thom. Un drapeau présent dans le palais est hissé lorsque le roi est présent sur le site. C’était le cas au moment de ma visite.

Pour cette visite, le masque Covid était obligatoire : un retour en arrière de quelques mois dont je me serais bien passé… Je n’avais pas été prévenu et n’en avais pas sur moi, mais la guide m’en a fourni un. Je ne l’ai véritablement porté que pour franchir le poste de garde.

Une fois passé le poste, notre guide s’est arrêtée quelque minutes devant un arbre étrange qui pousse là et dont les fleurs ressembleraient à des nagas. Je n’ai bien évidemment pas retenu le nom ; j’ai recherché sur Internet ensuite, il semblerait qu’il s’agisse d’un romduol.

Le palais royal étant encore en fonction, on n’en visite qu’une toute petite partie : la cour extérieure, la salle du trône (jetant œil à travers la porte) et la pagode d’argent. À cela il faut ajouter le pavillon Napoléon III, laissé comme son nom l’indique par les Français dont l’architecture fait apparaître à l‘intérieur des poutres métalliques ; mais cet édifice, en restauration depuis des années, est pour le moment fermé.

Visite du palais royal à Phnom Penh (ភ្នំពេញ), le 2 février 2023 (pavillon du Clair de lune)

La vue sur la salle du trône et les appartements royaux était à contre jour à l’heure de notre visite. Par contre on pouvait photographier avec le bon éclairage les bâtiments situés à l’entrée (pavillon du Clair de lune, photos ci-dessus) L’essentiel du palais date du XIXᵉ siècle. Jusqu’au milieu du XXᵉ il y avait une écurie pour les éléphants, utilisés pour certaines cérémonies ; on peut encore voir dans le musée les palanquins qui étaient utilisés à cette occasion (je trouve dommage qu’ils aient renoncé à cela, cela devait avoir de l’allure ! encore un coup des écolos).

Comme je l’ai dit, on n’entre pas dans la salle du trône (ព្រះទីនាំង ទេ វា វិនិច្ឆ័យ), se contentant de jeter un œil à travers la porte ; les photos sont interdites, et contrairement au musée national, les gardent veillent sévèrement à ce que la consigne soit respectée. On peut quand même en trouver une photo sur le Wikipedia en anglais.

La salle du trône (ព្រះទីនាំង ទេ វា វិនិច្ឆ័យ) du palais royal de Phnom Penh (source : wikipedia en anglais)

Vue générale du site (avec en particulier le pavillon Phochani qui est une salle de bal).

Visite du palais royal à Phnom Penh (ភ្នំពេញ), le 2 février 2023 (pavillon Phochani)Visite du palais royal à Phnom Penh (ភ្នំពេញ), le 2 février 2023

Le site de la pagode d’argent et ses stûpas royaux (qu’il n’est pas requis de contourner par la gauche). Mes photos sont très lacunaires et de peu d’intérêt, je devais être fatigué (ci-dessous, vue générale de la place issue de Wikipedia, les couleurs ne sont quand même pas très naturelles).

Palais royal de Phnom Penh, pagode d’argent et stûpas royau

Visite ensuite de la pagode d’argent (វត្តព្រះកែវមរកត) : beaucoup de touristes à l’intérieur (surtout un groupe de Coréens bruyants). Il a fallu enlever ses chaussures, son chapeau et mettre son masque (dernière consigne que j’ai respectée de très mauvaise grâce, l’enfreignant dès que le garde avait le dos tourné). XIXᵉ siècle également. À l’intérieur sont présentés des trésors, des statues de Bouddha, de l’or et des pierres précieuses (dont un bouddha d’émeraude en cristal de Baccarat et un bouddha « Maitreya » en or massif). Je pense que les photos intérieures devaient être là aussi interdites.

Avant la fin de la visite, nous avons fait une pause pendant laquelle notre guide (l’amie de Sophana) nous a parlé de son expérience de l’époque khmère rouge, où elle avait dû évacuer Phnom Penh. Une personne du groupe lui a alors posé une question totalement incongrue, lui demandant s’il restait au Cambodge des points positifs de l’époque khmère rouge. Son interlocutrice a répondu à côté, comme si elle avait mal compris la question (alors qu’elle parlait très bien français).

La visite de palais s’est terminée par quelques salles de musée avec des photos historiques. Dont une montrant le roi Sihanouk en compagnie de Charles de Gaulle, sans doute au moment du célèbre discours de Phnom Penh. Mais ce qui m’a le plus surpris, c’est que Sophana, voulant me tester à sa façon, m’a montré le Général en me demandant si je le reconnaissais. Question étonnante et peut-être révélatrice (se pourrait-il que les jeunes Français d’aujourd’hui, voire certains des touristes qu’elle accompagne au Cambodge, ne reconnaissent plus le père de notre nation ?)

Balade sur les bords de la rivière Tonlé Sap (បឹងទន្លេសាប), le 2 février 2023. Temple situé sur les quais

Fin de journée passée sur les quais face au confluent, au cœur de la ville. Cela faisait un peu double emploi avec la balade en bateau organisée quelques jours plus tôt (d’autant que le demain, pour tuer le temps avant l’heure de mon avion, je retournerai dans les parages).

Balade sur les bords de la rivière Tonlé Sap (បឹងទន្លេសាប), le 2 février 2023. Le trafic sur la rivière

La dernière journée du voyage était « libre » et mon avion était prévu en fin de journée, bien après le départ des autres membres du groupe. Si j’ai passé la matinée avec ces derniers, j’ai passé l’après-midi seul à me balader dans les rues de Phnom Penh, sans ne rien voir qui m’ait véritablement subjugués. Je présente ici les quelques photos prises au cours de ces pérégrinations.

Un aspect des rues contrastées de Phnom Penh. Avec notamment de nombreux gratte-ciel en construction, chantiers sur lesquels les mesures de sécurité sont… minimales

Gratte-ciel en construction dans le centre de Phnom Penh (ភ្នំពេញ). En chemin vers la visite du camp S21, le 3 février 2023Balade à Phnom Penh (ភ្នំពេញ) en attendant l’heure de mon avion. Près de l’hôtel, le 3 février 2023

Il y a dans le cœur de la ville de grands boulevards rectilignes avec des carrefours ornés de personnages royaux, de bouddhas, de nagas. On sent bien dans cet urbanisme l’influence coloniale (pour ne pas dire celle du baron Haussmann), adaptée au goût cambodgien. J’ai bien aimé en tout cas cet aspect de Phnom Penh.

Balade à Phnom Penh (ភ្នំពេញ) en attendant l’heure de mon avion, le 3 février 2023Balade à Phnom Penh (ភ្នំពេញ) en attendant l’heure de mon avion, le 3 février 2023

Certes, ces monuments ont souvent l’air très récents : probablement rebâtis après l’épisode khmer rouge et la restauration de la monarchie.

Balade à Phnom Penh (ភ្នំពេញ) en attendant l’heure de mon avion, le 3 février 2023Balade à Phnom Penh (ភ្នំពេញ) en attendant l’heure de mon avion, le 3 février 2023Balade à Phnom Penh (ភ្នំពេញ) en attendant l’heure de mon avion. Près du palais royal, le 3 février 2023

Seule visite que j’ai effectuée au cours de cette escapade solitaire, le temple de Wat Oulanom (វត្តឧណ្ណាលោម). Le site est ancien (1443) mais le temple a été démoli et refait à neuf pendant la première moitié du XXe siècle. J’ai quand même trouvé l’intérêt limité.

Balade à Phnom Penh (ភ្នំពេញ) en attendant l’heure de mon avion. Visite du temple de Wat Oulanom, le 3 février 2023Balade à Phnom Penh (ភ្នំពេញ) en attendant l’heure de mon avion. Visite du temple de Wat Oulanom, le 3 février 2023
Balade à Phnom Penh (ភ្នំពេញ) en attendant l’heure de mon avion. Visite du temple de Wat Oulanom, le 3 février 2023Balade à Phnom Penh (ភ្នំពេញ) en attendant l’heure de mon avion. Visite du temple de Wat Oulanom, le 3 février 2023

J’ai volontairement omis ce qui avait précédé pendant la matinée (avant le départ du groupe). Une matinée dévolue à une visite à caractère politique à laquelle j’avais volontairement accepté de participer. On note que cette visite ne nous avait été suggérée, ni par l’agence Allibert, ni par la guide Sophana ou son assistante à Phnom Penh, ni de quelque manière que ce soit par les autorités actuelles du Cambodge. Une visite, il faut le dire, particulièrement glauque, mais qu’on peut considérer comme incontournable dans un voyage au Cambodge.

Le sinistre camp S21, lieu d’exactions à l’époque khmère rouge, le 3 février 2023Le sinistre camp S21, lieu d’exactions à l’époque khmère rouge, le 3 février 2023

Cette visite donc, c’est celle de l’ancien camp S21 où les Khmers rouges pratiquaient des sévices sur des opposants politiques, les torturant pour leur faire avouer des crimes plus ou moins imaginaires avant de les tuer sans ménagement. Le camp était installé dans les locaux d’un ancien lycée français. Il a duré jusqu’à la chute du régime de Pol Pot et la découverte des lieux par les troupes vietnamiennes. Au moment de la chute du régime, les gardiens du camp avaient tué sommairement les derniers pensionnaires (une trentaine de personnes dont les cadavres gisaient dans la cour). Les Vietnamiens parvinrent toutefois à trouver une demi-douzaine de survivants qui s’étaient cachés dans les locaux. Les gardiens avaient également tenté de détruire les archives, mais n’avaient pas pu le faire totalement. On estime que plusieurs milliers de personnes sont mortes à S21, mais on ne saura jamais leur nombre exact. Il semble aussi que d’autres camps similaires existaient (peut-être même en grand nombre) à travers le Cambodge, sans qu’on ne sache combien. Le camp S21 accueillit toutes sortes de personnes, hommes, femmes, enfants, parfois des intellectuels (ou simplement des gens portant des lunettes), parfois aussi des paysans ayant commis un acte anodin (comme cueillir une mangue pour se nourrir) ; parfois des opposants politiques mais pas toujours, également des dignitaires du régime tombés en disgrâce, voire des gardiens du camp ayant commis une faute. Quelques étrangers furent également internés à S21. Les gens étaient emmenés sans qu’on leur dise où ils allaient. Leurs proches n’avaient plus jamais de leurs nouvelles. Les couples de prisonniers étaient séparés à leur arrivée et ne se retrouvaient plus jamais. À leur arrivée tous les prisonniers étaient systématiquement photographiés et leurs noms répertoriés (une méticulosité dans l’horreur qui pour moi n’est pas sans rappeler la visite que j’ai faite il y a quelque temps du cimetière de Picpus à Paris, les révolutionnaires de la Terreur agissaient de même avec les personnes guillotinées. Comme quoi la Terreur en France et le régime Khmer rouge au Cambodge, ont de nombreuses similitudes, les deux étant issus d’une même matrice idéologique qu’il faut malheureusement chercher dans notre pays, les dignitaires Khmers rouges ayant tous été formés en France).

Les prisonniers étaient ensuite placés dans des cellules misérables aménagées dans les anciennes salles de classe. On leur donnait des rations de riz minuscules. À un moment était venu le temps de les interroger, ont les plaçait dans une cellule individuelle, et on les torturait plusieurs fois par jour (par des méthodes innommables) jusqu’à ce qu’ils avouent (travailler pour la CIA par exemple, alors que beaucoup étaient des paysans n’ayant jamais entendu parler de la CIA). Tant que leurs tortionnaires n’avaient pas entendu ce qu’ils voulaient entendre le supplice recommençait. Les aveux étaient consignés sur de vieilles machines à écrire. Ensuite, les prisonniers étaient emmenés hors de la ville pour y être tués.

Les lieux, maintenant aménagés en musée, ce qui permet de parcourir plusieurs salles de ces locaux sinistres, ayant plus ou moins été laissées en l’état. Le musée a ouvert quelques années seulement après la fin du régime (donc dans les années 80). Il y a des photos de tortures (certaines insoutenables), des dizaines de portraits de prisonniers pris à leur arrivée (sur lesquels on n’a pas toujours mis un nom). Quelques salles sont consacrées à des prisonniers célèbres, ainsi qu’aux rares survivants. Ces derniers doivent leur survie au fait qu’ils possédaient des talents utiles, l’un était technicien et savait réparer les machines à écrire, un autre était peintre et on l’a fait peindre des portraits de Pol Pot.

Le chef du camp, Douch, a finalement été jugé à Phnom Penh dans les années 2000 et condamné à la perpétuité.