Voyage en Mongolie

Trekking dans l’Arkhangaï

Ce voyage en Mongolie est pour moi et à ce jour le dernier d’une longue série : c’est en effet mon dernier « vrai » trek et aussi mon dernier voyage de trois semaines. Mais c’est loin d’être le voyage que j’ai préféré : il faut dire que la Mongolie n’a pas tout à fait usurpé sa réputation de profonde monotonie. À cela s’ajoute la météo, fort pluvieuse ce qui ne laisse pas de surprendre dans un pays aussi continental. Et c’est malheureusement la norme en été, le pays recevant la quasi-totalité de ses précipitations en juillet-août qui sont les deux seuls mois où le tourisme est possible (le climat étant froid et sec le reste de l’année, avec des températures pouvant descendre jusqu’à ‑40°C).

La Mongolie est un pays gigantesque (1 564 116 km², soit trois fois la France à une latitude d’ailleurs équivalente) et très peu peuplé : trois millions d’habitants seulement, la plus basse densité du monde. Le visiter implique donc de parcourir des centaines de kilomètres à travers les steppes. Aussi, ce n’est pas le trekking qui y est pratiqué par la plupart des visiteurs, lesquels alternent généralement des trajets en véhicule (voire en avion) et des balades… à cheval. Le cheval est en effet et traditionnellement le principal moyen de locomotion des Mongols. Mais n’ayant aucune expérience de l’équitation et n’ayant guère envie de m’y mettre, j’ai donc préféré opter pour ce trek quitte à ne voir qu’une toute petite partie du pays et à rester un peu sur ma faim. Ce trek a été effectué dans l’Arkhangaï, une région de collines et de montagnes peu accidentées (bien que culminant à 3500 m) située au centre de la Mongolie, à 600 km à l’ouest de la capitale Oulan-Bator. Il ne s’agit pas de la Mongolie la plus emblématique (les steppes et les dunes auxquelles on pense généralement sont situées plus au sud, vers la frontière chinoise), et le coin ne présente pas non plus le caractère alpin des montagnes de l’Altaï qui se trouvent à l’ouest du pays.

Coincée entre deux immenses voisins que sont la Russie et la Chine, la Mongolie connu avec eux des rapports assez conflictuels au cours de son histoire. La figure emblématique du pays, c’est évidemment Gengis Khan (env. 1155-1227), l’un des plus grands conquérants de l’histoire de l’humanité, considéré comme un héros par les Mongols alors que le reste du monde (notamment les musulmans et aussi les Russes voire les Chinois) le voit comme un barbare sanguinaire. Beaucoup plus récemment, l’histoire mongole a subi une page très noire et absolument abominable, il s’agit bien sûr du communisme qui a traumatisé le pays, rasant notamment l’intégralité des édifices cultuels et culturels. Tous les indécrottables gauchistes que compte aujourd’hui la France feraient bien de faire un tour en Mongolie pour en prendre de la graine, histoire de les guérir de l’absurde tropisme marxiste qui a encore cours chez nous.

Si l’on excepte la région de l’Altaï à l’ouest où l’islam est majoritaire (mais dont je ne parlerai pas davantage car ne l’ayant pas visitée), les Mongols sont de religion bouddhiste, et l’on assiste un très net retour du religieux depuis la fin de la glaciation communiste. Partout dans le pays, des monastères flambant neufs, des stupas, des ovoo, ont été reconstruits ou sont en passe de l’être. Bon nombre de Mongols ont encore conservé de nos jours un mode de vie nomade, vivant sous la yourte et changeant d’emplacement deux fois par an. La capitale de Mongolie, Oulan-Bator (Улаанбаатар), concentre cependant un million d’habitants, soit le tiers de la population du pays. Elle souffre en hiver d’une très forte pollution due à l’utilisation du chauffage au charbon et à l’absence de vent. Ce problème est toutefois presque inexistant pendant la saison touristique. La langue mongole s’écrit de nos jours avec l’alphabet cyrillique, chose fort étonnante car il ne s’agit nullement d’une langue slave. Il s’agit d’une conséquence de l’« amitié » russo-mongole de l’époque de Brejnev. Il est à noter qu’il existe une autre manière d’écrire le mongol, une écriture dite traditionnelle qui s’écrit verticalement et ressemble à peu à de l’arabe qui aurait été tourné de 90°. Par exemple, Oulan-Bator s’écrit ᠤᠯᠠᠭᠠᠨᠪᠠᠭᠠᠲᠤᠷ. Bien que paraît-il toujours enseignée à l’école, cette écriture est presque totalement absente de l’espace public de nos jours.

 

Je suis arrivé à Oulan-Bator par un vol Turkish Airlines : une fâcheuse habitude de l’agence Terdav (pour moi la cinquième fois !) qui ne nous laisse pas le choix alors que je préfèrerais largement payer quelques centaines d’euros supplémentaires pour un vol plus direct. Donc, outre une escale de 3h dans ce fort peu plaisant aéroport d’İstanbul, nous avons eu le droit à un second arrêt pour le même prix (avec obligation de descendre de l’avion, en pleine nuit, pour aller attendre dans une salle d’embarquement sinistre) : c’était à Bichkek, donc en Kirghizie, beaucoup des touristes qui voyageaient avec moi se demandaient d’ailleurs bien dans quel pays on les faisait débarquer. Au retour, même topo, et nous n’avons pas compris pourquoi.

C’est tôt le matin que nous avons atterri à Oulan-Bator, l’aéroport (baptisé du nom de Genghis Khan, on s’en serait douté) étant situé à une dizaine de kilomètres seulement de la ville au sud-ouest. Dès notre arrivée nous avons été accueillis par une pluie battante (qui s’est ensuite un peu calmée dans la journée). La ville d’Oulan Bator n’a aucun charme, elle croît d’année en année en gagnant sur la steppe et est enlaidie par d’immenses centrales thermiques à charbon. Notre hôtel était situé en plein centre, dans un quartier dominé par quelques gratte-ciel. Nous y avons été accueillis par notre guide local, Mouggi, fort sympathique et se débrouillant très bien en français, et ce n’est évidemment pas tout de suite que nous avons mis en évidence ses légères lacunes en topographie (j’y reviendrai). Nous avons commencé par déjeuner dans un restaurant mongol traditionnel (le plat national est une sorte de ravioli à la viande, le khuushuur (ᠬᠤᠤᠱᠤᠤᠷ/хуушуур)) : j’étais tellement usé par le voyage que je me suis endormi en attendant les plats !

Gratte-ciel du centre d’Oulan-Bator (Улаанбаатар), le 6 août 2013Une rue d’Oulan-Bator (Улаанбаатар), le 6 août 2013

Nous avons ensuite attaqué la visite de la Mongolie par le musée historique d’Oulan-Bator. Y sont résumées les grandes périodes de l’histoire mongole, à savoir la préhistoire, la période turkmène, Gengis Khan (ᠴᠢᠩᠭᠢᠰ
ᠬᠠᠭᠠᠨ
, Чингис Хаан), et le communisme. Le musée contient pas mal de costumes, mais je n’en ai pas retenu grand chose de plus. Ci-dessous, quelque photos de la place centrale (place Gengis Khan) avec le palais gouvernemental gardé par une statue de Gengis Khan obèse. J’ignore d’ailleurs sur quelle base on peut bien représenter ses traits, étant donné qu’il n’existe pas d’iconographie d’époque et que l’emplacement de sa tombe est aujourd’hui inconnu. Notons que la place portait jusqu’en 2013 (l’année de mon voyage) le nom de Damdin Sükhbataar (ᠳᠠᠮᠳᠢᠨ ᠤ
ᠰᠦᠬᠡᠪᠠᠭᠠᠲᠤᠷ
, Дамдин Сүхбаатар) (1893-1923), le « héros » de la révolution de 1921 qui porta le communisme au pouvoir. Le mausolée (analogue à ceux de Lénine et de Mao) qui se trouvait sur la place a été démonté il y a quelques années, mais c’est toujours la statue équestre de cet autocrate communiste, réalisée en 1946, qui trône au centre de la place (jusqu’à quand ?).

Statue de Sükhbataar sur la place Gengis Khan à Oulan Bator, le 6 août 2013Statue de Gengis Khan devant le parlement Mongol, le 6 août 2013

Il y avait encore des choses à voir à Oulan-Bator, en particulier le monastère (fortement restauré) de Gandantegchinlin ; mais leur visite n’était programmée que pour la fin du voyage, et j’ai choisi d’en respecter l’ordre chronologique. Nous avons quitté la ville dès le lendemain (lever à 5h30) pour une très longue route à travers la steppe. La chaussée était très asphaltée, mais en fort mauvais état en raison vraisemblablement des conditions hivernales, avec pléthore de nids-de-poule rappelant la Russie.

Route à travers la steppe, le 7 août 2013

Le cordon dunaire du Bayan Gobi, situé à 200 km d’Oulan-Bator et que nous avons atteint après une demi-journée de route, nous offrira notre seule vision de la Mongolie de carte postale. Ce cordon mesure paraît-il plusieurs centaines de kilomètres de long, mais nous n’avons fait que le couper. Nous avons aussi pu y photographier quelques chameaux de Bactriane, spécialement placés là à l’attention des touristes (ce seront les seuls que nous verrons de tout le voyage). Nous planterons notre dernier camp, au retour, dans ce même secteur, toujours avec les dunes mais sans les chameaux.

Chameaux de Bactriane dans le « Bayan Gobi », le 7 août 2013Chameau de Bactriane dans le « Bayan Gobi », le 7 août 2013

Un tout petit peu plus loin, nous nous sommes arrêtés pour contempler ce vestige archéologique. Selon la fiche technique du voyage, il s’agit de la tombe de Türkein, datant du VIIIe siècle ce qui correspond à l’époque turkmène.

Stèle d’époque turkmène (tombe de Türkein du VIIIe siècle), le 7 août 2013Tombe de Türkein du VIIIe siècle, le 7 août 2013

La route s’est ensuite (encore) largement dégradée, avec des travaux et de nombreux passages de piste. Nouvel arrêt auprès d’un ovoo (ᠥᠪᠥᠭᠭᠠ, овоо), sorte de talus de pierres bouddhiste recouvert d’offrandes et de tapis de prière. Il convient d’en faire le tour trois fois (ou selon sa motivation, un nombre impair de fois) dans le sens des aiguilles d’une montre.

Ovoo au bord de la route, le 7 août 2013

Il faut bien admettre que ce genre de « monument » n’est pas très esthétique. Parmi les offrandes présentes sur cet ovoo, ces mini-moulins à prières solaires (et en plastique) m’ont beaucoup amusé. D’autant qu’ils arrivaient à tourner malgré le flagrant manque d’ensoleillement… J’imagine sans grand risque de me tromper que ces joujoux sont de fabrication chinoise.

Moulin à prières solaires laissés en offrande sur un ovoo, le 7 août 2013

Après une brève traversée la ville touristique de Karakorum, l’ancienne capitale du fils de Gengis Khan (nous ne la visiterons qu’au retour), nous nous sommes arrêtés pour camper en pleine steppe, non loin de la ville de Khotont (ᠬᠣᠲᠤᠩᠲᠤ,Хотонт), qui fait déjà partie de l’« aïmag » (province) de l’Arkhangaï. Dépaysement total !

Petit déjeuner au camp de Khotont (Хотонт), le 8 août 2013

À titre de pure provocation, j’ai évoqué la ressemblance (fortuite) entre ces collines verdoyantes et… le fond d’écran par défaut des ordinateurs sous Windows XP.

Une deuxième journée complète de route nous attendait avant de rejoindre le départ de notre trek, journée effectuée sur des routes et pistes de plus en plus difficiles, au fur et à mesure que nous pénétrerions dans le massif de l’Arkhangaï. Ici une stèle turkmène que nous avons rencontrée au début de notre route.

Stèle turkmène sur la route de Tsetserleg (Цэцэрлэг), le 8 août 2013

Un nouvel (et brusque) arrêt nous a permis de photographier ce rassemblement de vautours, naturellement dû à la présence d’une charogne. Les volatiles ne semblaient nullement gênés par notre présence — ni par celle des porcs avec lesquels ils devaient partager leur festin.

Vautours au bord de la route, le 8 août 2013

Nous sommes ensuite arrivés à la capitale de l’aïmag, Tsetserleg (ᠴᠡᠴᠡᠷᠯᠢᠭ, Цэцэрлэг). Le nom signifie « jardin » en mongol. À l’instar de la plupart des localités que nous avons rencontrées, Tsetserleg se présente sous la forme d’un assemblage de petites maisons multicolores. La taille de cette « capitale » reste très modeste (à peine 20 000 hab.)

Tsetserleg (Цэцэрлэг), capitale de l’aymag d’Arkhangaï (Архангай), le 8 août 2013

Une halte obligée à Tsetserleg (pour la logistique du voyage) nous a permis de nous dégourdir un peu les jambes. Le monastère de la ville n’étant pas au programme, nous avons fait un tour au marché (qui ne ma guère enthousiasmé, d’autant que les vendeuses ne se laissaient pas photographier, du moins par moi). Ce panneau publicitaire que j’ai photographié à Ttsetserleg est l’un des rares exemples que j’aie pu voir d’utilisation de l’écriture traditionnelle. Il paraît d’ailleurs qu’à l’instar du chinois traditionnel, c’est par la publicité que le mongol bitchig fait timidement sa réapparition en raison de sa calligraphie plus vendeuse.

Publicité utilisant l’écriture traditionnelle à Tsetserleg (Цэцэрлэг), le 8 août 2013

Sur cette photo volée, un homme revêtu du Deel (дээл), le costume traditionnel mongol.

Del (costume traditionnel mongol) à Tsetserleg (Цэцэрлэг), le 8 août 2013

La route asphaltée s’arrêtait à Tsetserleg. Nous avons donc poursuivi notre itinéraire sur la piste.

La steppe mongole aux confins de l’Arkhangaï (Архангай), le 8 août 2013

Ici la stèle de l’Altansandal (Алтансандал), aussi dite pierre du Cerf, d’époque turkmène.

Pétroglyphe dit de la pierre du Cerf, le 8 août 2013Pétroglyphe dit de la pierre du Cerf, le 8 août 2013

Autre monument rencontré un peu plus loin sur notre route, le stûpa de Khan Öndör bar (Хан Ѳндѳр бар), tout récemment reconstruit après la mise à sac communiste.

Stûpa très récent à Khan Öndör bar (Хан Ѳндѳр бар), le 8 août 2013

Un troupeau de yacks photographié après encore plusieurs heures de route (mais nous n’étions plus très loin du camp). La seconde photo a été prise le lendemain.

Yacks, le 8 août 2013

Le truc que je n’ai jamais compris, c’est qu’au Népal on nous explique que les yacks ne peuvent pas vivre en-dessous de 3000 m (affirmation d’ailleurs rapportée dans Wikipedia). Mais en Mongolie on ne rencontre jamais des altitudes aussi élevées ! (ici l’altitude est 2076 m).

Deux photos des abords du camp de Tchuluut, point de départ de notre trek (les yourtes étaient celles de nomades établis dans le secteur, nous n’avons pas dormi à l’intérieur). On pouvait déceler dans les environs des traces de volcanisme (éteint). Nous avons fait notre toilette dans le torrent bien que la température fût un peu frisquette.

Emplacement de notre camp près de Tchuluut (Чулуут), le 8 août 2013

Le plus jeune participant du groupe, un nommé Philippe (Charles) G., a profité du dîner pris en plein air pour vanter haut et fort l’école d’ingénieurs dont il sortait tout juste (la même que moi). C’était bien la première fois que ça arrivait (c’est un peu comme d’avoir deux bombes dans un avion…). Ce qui est sûr en tout cas, c’est que nous ne nous ressemblons pas, et pas seulement du fait de la différence d’âge.

Le trek le lendemain n’a pas débuté sous les meilleurs auspices. Après la traversée à gué du premier torrent de l’itinéraire (beaucoup d’autres suivront), voici qu’un cavalier nous rattrape pour nous rapporter… le portefeuille dudit Philippe Charles. Mais vide ! L’intéressé dira ne jamais avoir tiré cette affaire au clair (nous non plus). La randonnée s’est poursuivie par l’ascension d’un col, le seul de la journée d’ailleurs, effectuée sous une pluie battante (d’autant plus rageant qu’il avait fait plutôt beau pendant le trajet en véhicule). Un bon avant-goût malheureusement de ce qui nous attendait au cours du trek.

Montée au premier col (en fait le seul de la journée), le 9 août 2013

Le temps était tellement maussade que nous avons dû pique-niquer dans une grotte.

Chardon bleu « comme dans les Alpes », photographié au cours de la descente. D’ordinaire je prends rarement des photos de fleurs.

Chardons bleus comme dans les Alpes, le 9 août 2013

Voici, vêtus de deels, les cavaliers chargés de convoyer nos bagages pendant le trek.

Nos cavaliers (vêtus de dels), le 9 août 2013

Second jour de trek :

Vallée de la rivière Ölziit gol (Ѳлзийт гол), le 10 août 2013

Nos cavaliers bagagistes :

Nos cavaliers passent les gués plus facilement que nous !, le 10 août 2013Cavalier mongol, le 10 août 2013

L’itinéraire était en cours d’aménagement pour le passage des véhicules. Avec plusieurs ponts récemment installés (toujours ça de moins à traverser à gué), d’autres à peine voire pas du tout praticables…

Dommage, le pont n’est pas terminé ! (10 août 2013)

Nous rencontrons aussi quelques campements de yourtes. Il faut faire dans ce cas très attention aux chiens qui sont dressés pour garder les yourtes et peuvent être dangereux (Si l’on veut rendre visite à des nomades, il faut crier khori-khorog ! pour que les habitants retiennent leurs chiens). Par contre, il paraît que les chiens croisés au hasard dans la steppe, loin des yourtes, ne mordent jamais.

Yourtes mongoles, le 10 août 2013

(Le mauvais temps peut parfois donner de belles lumières).

À notre passage, les nomades sont sortis de leurs yourtes pour venir nous voir. Mais cette circonstance ne devait plus se reproduire dans la suite du trek, à la grande déception de certains de mes compagnons.

Quelques nomades venus à notre rencontre, le 10 août 2013Quelques nomades venus à notre rencontre, le 10 août 2013

Nous avons bénéficié le lendemain d’un exceptionnel beau temps. Ce qui nous a permis de choisir un itinéraire par les crêtes.

Beau temps, itinéraire « par les crêtes », le 11 août 2013

Quelques hauts sommets de l’Arkhangaï étaient visibles, notamment pendant le pique-nique. J’ai noté le Soubin chombon uul (3380 m) et le Gialzar uul (3328 m).

Cette aussi au cours de cette journée que nous avons pour la première fois arpenté le terrain emblématique de l’Arkhangaï : la tourbière. Car nous allions en déguster par la suite, des tourbières !

L’une de nos premières tourbières.., le 11 août 2013

Nous avons aussi aperçu quelques marmottes. Les marmottes sont assez nombreuses en Mongolie et sont proches de leurs cousines des Alpes. À la fin de l’été (c’est-à-dire à l’époque de ce voyage), au moment où elles sont le plus grasses, les nomades les chassent au collet (ce qui est semble-t-il interdit mais couramment pratiqué). Nos cavaliers parviendront d’ailleurs à en attraper au cours de ce trek. Les prédateurs naturels des marmottes sont les loups, il y en aurait aussi beaucoup dans le coin (ce qui n’était pas pour nous rassurer à l’heure de s’isoler…). Il paraît qu’en Mongolie Intérieure (la région chinoise de peuplement mongol), les marmottes tout comme les loups ont été éradiqués.

Deux photos du camp auquel nous sommes arrivés très tôt ce jour là, nous laissant le temps d’un brin de toilette.

Nos chevaux se reposent, le 11 août 2013

Le jour suivant était une journée « clef » importante avec le franchissement d’un col au cœur des plus hautes montagnes du massif (nous nous sommes d’ailleurs un temps trouvés dans l’aymag voisin de Bayanhongor, Баянхонгор аймаг ᠪᠠᠶ᠋ᠠᠩᠬᠣᠩᠭ᠋ᠤᠷ
ᠠᠶᠢᠮᠠᠭ
). Malheureusement le temps s’est nettement dégradé, nous avons même essuyé un orage assez épique.

La journée à débuté par une ascension de col dans une « forêt sacrée » de mélèzes. Montée assez raide au demeurant, avec des pierriers sur la fin.

Traversée de la forêt sacrée, le 12 août 2013

L’étape s’est poursuivie par un étrange passage au milieu des blocs de granit, suivi d’une interminable (et éprouvante) traversée de tourbière. (On aperçoit sur les deux premières photos, notre guide Mouggi).

Mouggi parmi les blocs de granit, le 12 août 2013

Ensuite ce petit lac, ma foi pas mal, où nous avons pique-niqué sous un rayon de soleil qui nous a même donné droit à une petite sieste.

Petit lac avec éclaircie, le 12 août 2013

Mais ce répit ne devait pas durer comme le laisse pressentir la photo suivante. Je vois sortir de sinistres éclairs du sein de ton nuage

Cela se gâte.., le 12 août 2013

En plus d’une mémorable averse, nous avons eu droit à une traversée à gué. Enlever et remettre les chaussures sous un pluie battante, c’était pour moi une première (l’option de traverser carrément en chaussures a même été envisagée mais finalement abandonnée).

La Mongolie, c’est ça !, le 12 août 2013

Il y a aussi eu un épisode de grêle (heureusement tombée avant notre passage). Puis, une participante a glissé dans un torrent qu’il était pourtant possible de traverser à pied sec. Ici finalement l’arrivée au camp, où le soleil brièvement revenu ne nous a pas laissé le temps de sécher nos affaires.

Pas fâchés d’arriver au camp (n’est-ce pas Béatrice ?), le 12 août 2013

Un miraculeux (et inattendu) beau temps est revenu le lendemain. Mais l’étape était facile et assez réduite (descente d’une vallée), il aurait bien mieux valu avoir cette météo la veille.

Miracle !, le 13 août 2013

Nous croisons des cavaliers, à ce qu’on nous a raconté en route pour la chasse au loup.

Chasseurs partis à la chasse au loup, le 13 août 2013Chasseurs partis à la chasse au loup, le 13 août 2013

Cette photo, nous avons tous dû la faire :

Tout le monde a dû faire la même, le 13 août 2013

Cet énorme champignon n’a pas manqué de nous intriguer (car non, il ne s’agit pas d’un œuf d’autruche !). D’après un participant qui semblait s’y connaître, il s’agit d’une vesse-de-loup géante (calvatia gigantea). Le fait que ce champignon soit ou non comestible semble l’objet de débat (en tout cas nous n’avons pas essayé).

Ce n’est pas un œuf d’autruche mais un champignon, le 13 août 2013

Pique-nique sur les rives d’un lac dont l’approche a nécessité la traversée d’éprouvantes tourbières.

Nous avons pique-niqué là pendant que Mouggi partait recadrer son équipe.., le 13 août 2013

L’après-midi nous avons retrouvé un paysage de steppe mongole telle qu’on se l’imagine. En fait nous nous trouvions dans une large vallée, celle de Buduun Gitchgeniï gol (Будуун Гичгэний гол). Nous avons à cette occasion retrouvé (pour deux nuits) nos 4×4 qui avaient remonté la vallée dans le but de nous ravitailler.

Marche dans la steppe mongole, le 13 août 2013

Cette rivière, il a bien entendu fallu la traverser, à gué cela va sans dire. Ce qui n’a pas été facile car le cours d’eau était fort large.

Le gué de la journée, le 13 août 2013

Le temps se gâtait en fin d’après-midi, l’orage menaçait à nouveau, mais nous avons pu gagner le camp en évitant la rincée. Nous avons dû remonter un peu, sur un étrange terrain de creux et de bosses faisant un peu penser à un parcours de golf… et qui est en fait une ancienne moraine.

Une ancienne moraine bientôt convertie en terrain de golf ?, le 13 août 2013

Le camp de la vallée de Gitchgeniï est le seul où nous avons passé deux nuits (comme nous sommes arrivés tôt et que le soleil brillait encore, certains en ont profité pour se laver mais je ne me suis pas senti suffisamment motivé). Nous avions aussi atteint la moitié du trek. Au cours de la journée qui a suivi (journée donc de « repos », mais où il a quand même fallu marcher un peu) a été organisée une intéressante visite chez des nomades qui avaient planté leurs yourtes dans le coin. Ces derniers avaient été prévenus la veille de notre visite par l’intermédiaire de leur petite fille, que nous avions croisée alors qu’elle gardait son troupeau. (Ils ont donc retenu leurs chiens à notre approche).

La visite d’une yourte implique d’obéir à un certain nombre de rites auxquels il serait vraiment très mal vu de déroger ; heureusement, toutes ces règles sont consignées dans les guides touristiques, sans compter la piqûre de rappel que nous a prodiguée Mouggi. On entre dans une yourtes sans frapper, mais il convient de faire attention au franchissement de la porte : du pied droit, sans se cogner la tête, mais surtout sans poser le pied sur le seuil ! Ce geste est en effet particulièrement mal vu, car assimilé un coup porté à la nuque de l’hôte des lieux ; à l’époque de Gengis Khan, un tel impair était puni de mort.

On entre dans les yourtes sans frapper (mais du pied droit et sans se cogner !), le 14 août 2013

L’intérieur d’une yourte est toujours agencé de la même manière. Au centre, le poêle dont la cheminée dépasse de la yourte. Au fond, un autel avec des objets personnels (photos de famille) et sacrés (bouddhas, calices, moulins à prières, icônes du Dalaï Lama), ces derniers revenant en force après leur interdiction à l’époque du communisme. La modernité n’est pas absente, on trouve aussi un téléviseur par satellite et des téléphones portables (malgré l’absence de réseau dans les secteurs isolés comme celui-ci : il semble que ces appareils permettent de communiquer entre yourtes voisines) ; le tout alimenté par panneau solaire.

L’autel à l’intérieur de la yourte, le 14 août 2013L’entrée de la yourte, le 14 août 2013

Sur les côtés de la yourte, des sièges sur lesquels les visiteurs sont invités à s’asseoir. Pas n’importe comment : les hommes se placent sur la gauche et les femmes à droite. Il faut impérativement éviter de faire le tour complet du poêle : on ressort en suivant le chemin par lequel on est entré.

La jeune fille, le 14 août 2013

On aura remarqué la nourriture qui sèche au plafond, il ne s’agit pas de galettes St-Michel mais de rondelles de fromage de yack. On a commencé par nous en offrir, ce n’est pas mauvais (et même un peu sucré) mais extrêmement dur, ce qui nécessite une patience (et des dents) à toute épreuve pour la terminer (certains ont préféré en glisser discrètement un morceau dans leur poche). Nous avons aussi eu droit au thé au lait salé et au yaourt (mais nous avons échappé aux boissons alcoolisées !).

Au fait, qui a terminé sa galette de fromage ?, le 14 août 2013

Les adieux à la famille qui nous a reçus :

La famille nomade qui nous a reçus, le 14 août 2013

« Journée-clef » du trek, comportant l’ascension d’un sommet de 2900 m environ (900 m de montée), l’étape suivante a aussi été la plus éprouvante. Car malheureusement, nous avons été loin d’être gâtés question météo.

Nous avons débuté l’étape par un franchissement de tourbière et de torrent assez compliqué, le but étant de ne pas se déchausser. Mouggi a fini par trouver un passage, mais je ne suis pas sûr que nous ayons été moins mouillés pour autant.

Attendez, vous n’avez pas tout vu !, le 15 août 2013

Quelques photos de la longue montée. Nos chevaux n’empruntaient pas cet itinéraire par les crêtes, mais une vallée située en contrebas sur notre droite. Nous avons pu les apercevoir un très court instant, une heureuse coïncidence à n’en pas douter.

En route vers le sommet, le 15 août 2013

Ensuite, une assez longue progression sur une (large) crête. La sélection de l’emplacement du pique-nique a donné lieu à quelques heurts au sein du groupe, il était en effet possible de s’abriter du vent mais pas de la pluie (cette dernière étant heureusement intermittente).

Grave question : doit-on ou non pique-niquer là ? (15 août 2013)

Au sommet se trouvait un ovoo. Mais c’est à ce moment précis que le brouillard nous a soudainement enveloppés, ramenant à zéro toute visibilité et compliquant considérablement le choix de la direction à prendre.

Mouggi notre guide dont nous avions pu apprécier les qualités humaines et une assez bonne maîtrise du français, n’était pas originaire du coin. Certes il connaissait l’itinéraire du trek, mais se dirigeait vue en prenant pour repère des collines, des vallées, etc. Les techniques d’orientation par manque de visibilité (à la boussole, l’altimètre etc.), celles qu’on enseigne chez nous dans toutes les formations d’accompagnateur de moyenne montagne (ou même à l’armée comme ce fut mon cas), lui étaient étrangères. Il n’avait du reste parcouru que deux ou trois fois cet endroit précédemment, et selon toute vraisemblance, jamais par temps de brouillard.

Mais, à l’instar de beaucoup d’Asiatiques ou du moins de l’image qu’on leur prête, il importait d’abord pour Mouggi de ne jamais laisser paraître son hésitation. Donc, passé le sommet, nous avons tout d’abord continué de suivre la crête dans la même direction, puis, à la première pente se dessinant sous nos pieds, avons entrepris la descente.

Fort heureusement, j’avais sur moi un récepteur GPS, laissé allumé en permanence pendant la marche afin d’établir plus tard la carte de l’itinéraire. Je ne possédais certes pas de fond de carte détaillé (tout au plus celui d’Openstreetmap qui ne donne pas grand chose sur ce genre de terrain), et je ne connaissais en outre pas l’emplacement du camp du soir. J’avais toutefois une idée de la direction de ce dernier (plein nord) grâce aux chevaux que nous avions pu apercevoir en contrebas, une ou deux heures plus tôt. J’avais par ailleurs l’expérience d’une situation similaire : en 2009 dans les Monts Célestes, au dôme d’Achutor, les muletiers avaient là aussi entrepris de nous faire descendre, en plein brouillard, sur le mauvais versant qui nous ramenait au col de la veille, nous avions même parcouru au moins deux cents mètres sur cette pente. Fort heureusement, nous avions avec nous un guide de haute montagne français, qui comme moi avait repéré le loup et qui s’était employé (non sans peine d’ailleurs) à faire rectifier le tir.

Ici en Mongolie il n’y avait personne pour épauler le guide local. J’ai donc d’emblée, sans descendre ne fût-ce qu’un mètre, refusé haut et fort de suivre Mouggi. Il faut dire que là encore, la pente que nous allions emprunter nous ramenait droit sur le camp du matin ! Mouggi n’en voulait pas démordre, il se disait sûr de lui ; j’ai donc insisté et lui ai montré mon GPS, ce qui enfin, a instillé en lui quelque doute. Nous ne sommes donc pas descendus, je pensais que nous remonterions jusqu’à l’ovoo sommital pour rechercher une pente côté nord. Mais non, il a préféré continuer la crête, plein ouest. Nous avons parcouru plusieurs centaines de mètres, mais sans descendre donc je n’osais plus trop dire quoi que ce soit. Finalement, le brouillard s’est un peu dissipé, laissant entrevoir dans le lointain un village, Hangaï. Ce n’était pas la bonne direction, nous en étions tous convaincus, donc demi tour, mais voilà que Mouggi incorrigible veut à nouveau partir au sud. Une véritable impasse, dont nous sommes sortis que parce que le temps a fini par se dégager plus nettement, ce qui a permis à notre guide de distinguer, au nord effectivement, une vallée qui ressemblait quand même pas mal à celle où nous devions dormir le soir. Aucun camp n’y semblait toutefois planté, ce qui était anormal à cette heure. Mouggi m’a emprunté mon appareil photo, a pris un cliché au grossissement maximal qu’il a ensuite agrandi au zoom numérique : c’était bien cela. Nous sommes enfin repartis là où il fallait, mais nous n’étions pas arrivés. (Nous apprendrions plus tard que les muletiers s’étaient eux aussi égarés dans le brouillard, ce qui avait retardé l’installation du camp.) La trace du GPS, enregistrée et publiée sur cette carte, montre bien les différentes étapes de notre erreur. Mouggi devait présenter ses excuses le soir au dîner devant nous tous.

Nous avons effectué une bonne partie de la descente au pas de course. La fin de l’étape a tout de même été bien plus agréable, à travers une forêt « primaire » couverte de mousses, de lichens (parfois d’un blanc immaculé !), de myrtilles et de champignons.

Ce n’est pas de la neige mais des lichens (15 août 2013)Ouf ! On aperçoit le camp !, le 15 août 2013

Notre arrivée au camp ne s’est pas non plus effectuée sans contretemps. Car nous n’avions pas ôté nos capes de pluie et notre étrange accoutrement a effrayé les chevaux dont certains sont parvenus à arracher leurs attaches. Fort heureusement, les muletiers avaient pu en conserver deux avec lesquels ils sont rapidement partis à la poursuite des autres. Il ne les rattraperont qu’en bout de la vallée. Nous avons eu chaud, sans cela les chevaux seraient retournés chez eux, c’est-à-dire au point de départ du trek !

Nous sommes finalement arrivés au camp passé 18h, après une étape qui aura été la plus longue du parcours (plus de 20 km). Le soleil revenu nous a offert en compensation ce magnifique arc-en-ciel, le plus beau que j’aie vu en trente voyages !

Mon plus bel arc-en-ciel en 30 voyages !, le 15 août 2013

Eu égard aux difficultés que nous avions rencontrées au cours de cette dure étape, Mouggi a préféré le lendemain suivre l’itinéraire des mules, nous épargnant de ce fait deux des trois cols prévus. Une sage décision, car la météo n’était pas non plus fameuse ce jour là.

Yourtes mongoles, le 16 août 2013

Nous avons d’abord suivi le vallon du campement, puis traversé une très large vallée (photo ci-dessus). Notons qu’une fois n’est pas coutume, il nous a été possible de traverser la rivière sans nous déchausser.

En chemin nous avons rencontré des hivernages, constructions en bois à moitié ouvertes ; les hivernages servent à abriter l’hiver les chèvres et les moutons, les chevaux par contre restent dans la nature, bien que l’hiver il fasse -40°C.

Ensuite il a fallu monter (modérément) jusqu’à un col ; la forêt alentour présentait des traces d’un incendie qui remontait déjà à une quinzaine d’années d’après Mouggi et qui était accidentel. Vu la pluie qui tombe pendant l’été, les incendies de forêt ne doivent pas être très fréquents par ici.

La forêt a brûlé, paraît-il accidentellement (16 août 2013)

Après le col, nous avons rapidement gagné le camp en suivant une piste de 4×4. Le soir, les muletiers ont réussi à attraper deux grosses marmottes au collet (je n’ai pas pris de photo). Ils ont toutefois fêté l’événement entre eux, nous n’avons pas eu le droit d’y goûter (ce qui n’était d’ailleurs peut-être pas plus mal).

Nous avons bénéficié d’une journée très dégagée le lendemain (en gros, un jour sur quatre en Mongolie, il faut beau).

Enfin du beau temps ! (17 août 2013)

Nous avons assez vite rejoint un très vaste plateau, d’où l’on pouvait d’ailleurs apercevoir au nord-est le sommet que Mouggi appelle le Mandala et dont nous ferions l’ascension le lendemain. Néanmoins, se diriger dans cette vaste étendue n’était pas évident ; Mouggi avait pris comme points de repère de gros blocs de granit caractéristiques que nous avons gagnés les uns après les autres ; blocs qui ne sont pas alignés ce qui donne in fine à notre trajectoire une forme de zigzag. Évidemment, la question qu’il vaut mieux ne pas se poser, c’est comment aurait fait Mouggi par temps de brouillard.

Quelques rochers judicieusement placés aident à se repérer, le 17 août 2013

Je critique beaucoup Mouggi sur son sens de l’orientation, je dois quand même préciser que ce jour là les muletiers ont fait bien pire : ils se sont égarés et on effectué un immense détour, au point d’arriver en même temps que nous au camp (et encore, en galopant). Il y avait parmi eux un « espion » (Philippe Gabriel, participant mais condamné à l’équitation par incapacité de marcher) qui nous a raconté les menus détails de sa journée.

Revenons à notre plateau dont voici un panoramique :

Plateau, forêt et tourbières, le 17 août 2013

Le temps est ensuite devenu franchement menaçant. L’ensoleillement ne dure vraiment pas longtemps en Mongolie.

Le mauvais temps n’est jamais bien loin, le 17 août 2013

Nous avons toutefois échappé ce jour là à la pluie. Nous avons gagné un point de vue dont nous pouvions apercevoir le « lac Blanc » : Terkhiin Tsagaan nuur (Тэрхийн Цагаан нуур) ; c’est un lac de retenue naturel formé par les coulées de lave du volcan Khorgö.

Arrivée vers le lac blanc (Terkhiin Tsagaan nuur (Тэрхийн Цагаан нуур)), le 17 août 2013

Ici un panoramique du paysage. Nous avons également pris une photo de groupe, mais nous attendons toujours que Philippe Charles nous fasse parvenir le cliché

Arrivée vers le lac blanc (Terkhiin Tsagaan nuur (Тэрхийн Цагаан нуур)), le 17 août 2013

Nous sommes finalement descendus jusqu’au camp en traversant une forêt « primaire » en partie brûlée. Le franchissement des troncs compliquait parfois la progression.

Descente dans la forêt brûlée, le 17 août 2013

Le lendemain donc, sous un temps à nouveau couvert, ascension d’un important sommet du coin surnommé le Mandala en référence au bouddhisme (मण्डल, ce qui signifie cercle en sanskrit). Le nom plus officiel serait Uran Mandal uul (Уран мандал уул), alt. 2800 m environ. La montée se fait d’une traite, environ 600 m depuis le camp ce qui reste raisonnable. Le sommet est marqué par un ovoo et offre une vue intéressante sur le lac « Blanc », ainsi que, pour la première fois, sur le volcan Khorgö (la visite de ce cône volcanique monogénique étant prévue pour le lendemain).

En montant au mont Mandala (Uran Mandal uul (Уран мандал уул)), le 18 août 2013

Ici le sommet que nous venons de quitter, on devine bien sa forme circulaire à l’origine de son nom.

En quittant le mont Mandala (Uran Mandal uul (Уран мандал уул)), le 18 août 2013

Une interminable crête en arc de cercle a fait suite au mont Mandala. Mouggi nous a expliqué qu’il aurait été possible de l’écourter en cas d’intempéries, ce qui au passage n’aurait peut-être pas été une mauvaise idée. En tout cas, nous l’avons parcourue sans trop nous presser, prenant également le temps d’une longue pause déjeuner (et même d’une sieste au soleil !) au pied de gros blocs de grès offrant abri au vent. Il faut dire que nous ne regardions pas trop derrière nous, du côté où le ciel avait depuis longtemps commencé à se noircir.

Le lac Terkhiin Tsagaan nuur (Тэрхийн Цагаан нуур) vu de la crête mont Mandala (Uran Mandal uul (Уран мандал уул)), le 18 août 2013

En tout cas, c’est d’un coup que l’orage nous est arrivé dessus, et pas qu’à moitié. Donc, enfilage des capes de pluie alors que nous étions déjà trempés (un classique du trekking, ça…) suivi d’une progression fort pénible sous la grêle battante. Le tonnerre grondait au-dessus de nous, nous n’étions quand même pas rassurés. 

Forêt de mélèzes sous l’orage, le 18 août 2013

Mais il était trop tard pour s’abriter, et même pour raccourcir notre itinéraire. Lequel, bien loin de nous amener en sécurité, passait par la cime d’un sommet secondaire. Mouggi n’était visiblement pas très à l’aise, d’autant qu’une fois en haut, au lieu de quitter rapidement les lieux, il a suggéré que nous nous abritions sous un rocher ! (lequel ne nous protégeait du reste absolument pas). Nous avons eu beaucoup de mal à le convaincre de l’urgence de décamper. Décidément, la formation des guides mongols laisse quelque peu à désirer.

La descente une fois entamée, nous nous sommes assez vite retrouvés en forêt. La pluie a duré encore pas mal de temps avant de finalement cesser.

Le trek touchait à sa fin : déjà des signes imperceptibles laissaient deviner que nous approchions de la « civilisation » : rassemblements de yourtes, campements de touristes, pylônes électriques, puis présence d’une route à grande circulation (en l’occurrence, l’un des principaux axes permettant de traverser la Mongolie d’est en ouest, en direction de l’Altaï).

En direction du lac Terkhiin Tsagaan nuur (Тэрхийн Цагаан нуур), le 18 août 2013

On aura noté la présence du volcan Khorgö sur les photos précédentes.

Notre campement était installé au bord du lac Blanc, dans une étrange ambiance puisqu’on pouvait entendre le cri des mouettes ! Séance de photos de nos cavaliers qui devaient nous quitter le lendemain matin.

Nos cavaliers, le 19 août 2013En Mongolie on peut téléphoner en conduisant ! (19 août 2013)

C’est donc par ce campement au bord du lac Blanc que se terminait le trek. Après dix jours de marche, nous avons donc repris les véhicules jusqu’à la petite ville de Tariat (Тариат). Halte pour les courses, que j’ai trouvée un peu longuette. Cette photo montre nos muletiers qui venaient de nous quitter et qui ont traversé la ville avec leurs chevaux.

Nos cavaliers traversent la petite ville de Tariat (Тариат), le 19 août 2013

La suite de la journée a été consacrée à la visite du volcan Khorgö (Хоргын тогоо) auquel j’ai déjà fait allusion à plusieurs reprises. Ce cône monogénique, datant de 4000 ans environ (soit deux fois moins que le puy de la Vache dans le Massif Central), est le plus jeune volcan de Mongolie. Connu dans tout le pays, son remarquable état de conservation en fait une attraction touristique majeure. Ses coulées de lave sont non seulement à l’origine de la formation du lac Terkhiin Tsagaan nuur, mais ont profondément transformé l’hydrographie de la région.

Visiter le volcan Khorgö se mérite, car les pistes alentour, se frayant de cahoteux passages au milieu des blocs de lave, sont particulièrement difficiles.

Le volcan Khorgö (Хоргын тогоо) et ses coulées de lave, le 19 août 2013

Une fois à pied d’œuvre, une très courte ascension permet de rejoindre le cratère (sentier avec des marches aménagées). Une ascension au cours de laquelle nous étions loin d’être les seuls touristes, un rude contraste avec les jours précédents. La grande majorité des visiteurs sont des Japonais et certains d’entre eux semblent avoir énormément de peine à se mouvoir. On rencontre aussi quelques Français, y compris des familles.

Le cratère du volcan Khorgö (Хоргын тогоо), le 19 août 2013

Nous avons effectué le tour complet du cratère (renonçant, par contre, à descendre à l’intérieur, ce qui paraissait possible mais nettement plus périlleux).

Le cratère du volcan Khorgö (Хоргын тогоо), le 19 août 2013

Moi qui adore les paysages minéraux, je buvais du petit lait ! Il faut dire que n’avais pas été très gâté de ce point de vue en Mongolie.

Ici à gauche un reste de bombe volcanique (comme au puy de la Vache…)

Bombe 
volcanique sur le volcan Khorgö (Хоргын тогоо), le 19 août 
2013unnel 
de lave sur le volcan Khorgö (Хоргын тогоо), le 19 août 2013

La vue qu’offre ce cône sur les environs est également très remarquable, même si la météo ce jour-là eût été perfectible. L’altitude officielle du volcan Khorgö est 2240 m.

Vue depuis le volcan Khorgö (Хоргын тогоо). En contrebas les coulées de lave, au fond le lac Terkhiin Tsagaan nuur (Тэрхийн Цагаан нуур). Le 19 août 2013

Après la visite puis un pique-nique qu’on nous avait préparé au pied du volcan, nous avons rendu visite à une famille mongole dont les yourtes étaient plantées plus au nord (Mouggi les connaissait car ils avaient participé à la reconnaissance de l’itinéraire du trek). Nous sommes arrivés alors qu’il pleuvait à verses, mais les vasistas des yourtes avaient été fermés de sorte que la pluie n’entrait pas à l’intérieur. Les deux gamines de la famille étaient seules pour nous accueillir, ce qu’elles sont fait comme des grandes, leurs parents sont arrivés un quart d’heure après environ.

Cette visite de yourte ressemblait beaucoup à la précédente, à ceci près que ce n’était non plus du fromage mais de la viande qui séchait au plafond. Par chance il ne nous a pas été demandé d’y goûter.

Réception sous la yourte, le 19 août 2013
Réception 
sous la yourte. La maîtresse de maison (19 août 2013)Réception sous la 
yourte, le 19 août 2013Réception sous la yourte, le 19 août 2013

L’orage qui est tombé pendant que nous étions sous la yourte n’était pas un petit. Nous étions bien contents de ne pas être en train de trekker ce jour là ! Nous avons ensuite découvert avec stupéfaction que plusieurs collines alentour avaient blanchi : non de neige mais de grêle.

Versants de montagnes recouverts par la grêle, le 19 août 2013

Ce phénomène valait bien un petit panoramique !

Versants de montagnes recouverts par la grêle, le 19 août 2013

Nous avons couché le soir dans un « hôtel de yourtes » installé sur le bords du lac : un confort bienvenu après dix jours de treks ! Nous dormions par trois dans des yourtes aménagées en chambres d’hôtel. Au centre de chaque yourte, un poêle qui brûlait à notre arrivée et que le personnel de l’hôtel (une charmante jeune femme) venait rallumer avant notre coucher, puis au petit matin avant notre lever ! La température sous la yourte une fois le poêle en fonctionnement était tropicale.

Notre camp de yourtes au bord du lac Terkhiin Tsagaan nuur (Тэрхийн Цагаан нуур), le 19 août 2013

(Parmi les autres clients de l’hôtel, un groupe d’Italiens assez âgés, mais également des jeunes Français qui étaient venus jusqu’ici en autostop ! Un autre monde). Près de l’hôtel, sur une presqu’île s’avançant dans le lac, cette étrange amoncellement de cairns de basalte, à caractère manifestement bouddhique mais dont la signification nous a largement échappé.

Cairns de basalte au bord du lac Terkhiin Tsagaan nuur (Тэрхийн Цагаан нуур), le 19 août 2013

Nous avons le lendemain amorcé le retour en véhicule vers Oulan-Bator. Avec un début de piste difficile (contournement en sens inverse du volcan Korgoo, suivi d’une nouvelle halte à Tariat). Plus à l’est, on remarque un autre cône volcanique qui semble beaucoup plus ancien que le Korgoo (il s’agit d’après la carte du Zalaa Tolgoi, Залаа толгой). Au bout de deux heures de route, nous avons retrouvé le goudron à la hauteur de Tchuluut (Чулуут), un large ravin que la fiche technique du voyage désigne comme une faille.

La faille de Tchuluut (Чулуут), longue de 90 km (dixit Terdav), le 20 août 2013La faille de Tchuluut (Чулуут), longue de 90 km (dixit Terdav), le 20 août 2013

Non loin de là se trouve « l’arbre-mère » mongol, l’arbre cosmique des origines dans la mythologie chamanique (un peu à la manière de la Weltesche, le frêne cosmique de la Tétralogie wagnérienne… mais ceci est une digression). Tout comme son homologue bayreuthien après les méfaits de Wotan, l’arbre mère mongol est aujourd’hui dans un bien triste état : seuls en restent des branches mortes et un tronc calciné, semble-t-il à la suite d’une cérémonie bouddhique qui aurait dégénéré, il y a une dizaine d’années seulement.

L’« arbre mère », le 20 août 2013

Les milans perchés sur l’ovoo voisin constituaient finalement l’aspect le plus intéressant du lieu, pour peu qu’on ait assez de célérité pour les photographier avant leur envol.

Notre itinéraire a ensuite franchi plusieurs col (dont je n’ai pas vu grand chose car m’étant assoupi) avant de rejoindre l’itinéraire de l’aller, non loin de la capitale de l’aymag, Tsetserleg, où nous avons à nouveau fait halte.

Tsetserleg (Цэцэрлэг), le 20 août 2013

Nous avons finalement posé le camp à une vingtaine de kilomètres à l’est de Tsetserleg, dans une étonnante zone partiellement boisée telle une île au cœur de la steppe (non loin de la localité de Tsenkher, Алтан-Овоо). L’endroit, assez agréable, faisait un peu penser aux parcs à l’anglaise que l’on peut trouver dans certaines banlieues cossues de Paris. Tandis que nos tentes étaient montées sous les arbres, nous avons eu (largement) du temps pour une balade dans les environs, entre les petites rivières franchies à gué, les troupeaux de chevaux (et cavalier) mongols, les chèvres grimpant aux arbres comme au Maroc…

Arrêt dans une « oasis de verdure », le 20 août 2013

La matinée du lendemain a été consacrée à la visite de Karakorum (ᠬᠠᠷᠠᠬᠣᠷᠣᠮ, Хар хорум). Karakorum était la capitale mongole à l’époque d’Ögedeï (env. 1189-1241), le fils de Gengis-Khan (ᠣᠭᠡᠳᠡᠢ ᠬᠠᠭᠠᠨ, Өгэдэй хаан). C’est actuellement l’un des sites les plus touristiques de Mongolie. Il en reste pourtant (et malheureusement) peu de chose : une enceinte défensive prenant la forme d’un carré parfait de 400 m de côté, et quelques monastères à l’intérieur. Il faut dire qu’ici aussi, la tornade communiste n’a guère eu à envier à ce que vient de faire Daesh à Palmyre (qu’un cinquième de mes concitoyens puissent encore se réclamer de cette funeste idéologie dépasse pour moi l’entendement).

C’est finalement le mur d’enceinte, resté intact, qui constitue l’aspect le plus spectaculaire de Karakorum. Surmonté de 108 stupas, il est pour ainsi dire construit en plein steppe, la ville moderne étant située à l’écart et d’ailleurs assez embryonnaire.

Les murailles du monastère de Karakorum (Хар Хорум), le 21 août 2013Détail des murailles du monastère de Karakorum (Хар Хорум), le 21 août 2013

Le monastère (Erdene Zuu, Эрдэнэ Зуу хийд), situé à l’intérieur des murailles, est loin d’en remplir tout l’espace. C’est que seuls une petite poignée de bâtiments a été épargnée par les déconstructeurs ; quelques édifices ont par ailleurs été reconstruits à la fin du siècle dernier. Le monastère se compose actuellement d’un musée consacré au bouddhisme et que l’on peu librement photographier ; et d’une partie à nouveau en activité, où les moines oisifs n’ont rien à envier à ceux de Tchong-tien mais où les photos sont strictement interdites.

Le monastère de Karakorum (Хар Хорум), le 21 août 2013

Photographier les détails des constructions fait partie du passage obligé du touriste λ. Un peu comme à la Cité Interdite, mais je ne me risquerai pas davantage à une comparaison.

Monastère de Karakorum (Хар Хорум), détail d’un bâtiment, le 21 août 
2013Monastère de Karakorum (Хар Хорум), détail d’un bâtiment, le 21 août 2013

Ici maintenant, les bouddhas et autre objets de culte présentés dans le musée.

Monastère de Karakorum (Хар Хорум), intérieur du musée, le 21 août 2013Monastère de Karakorum (Хар Хорум), intérieur du musée, le 21 août 2013

Un peu plus loin, plusieurs stupas et des moulins à prière. Ces photos sont prises à l’intérieur de l’enceinte, il faut imaginer que la grande étendue herbeuse en arrière-plan était autrefois remplie par des édifices.

Monastère de Karakorum (Хар Хорум), yourte et stûpa, le 21 août 2013

C’est par contre à l’extérieur du site que se trouve cette étrange tortue géante en granit. Elle remonterait à l’époque de Gengis Khan.

Tortue datant de l’époque de Gengis Khan, le 21 août 2013

Enfin (et de retour dans l’enceinte), la partie en activité du monastère d’Erdene Zuu (temple de Laviran).

Monastère de Karakorum (Хар Хорум) (partie en activité), le 21 août 2013

De retour au véhicule et bien qu’il s’agisse d’une attraction pour touristes, je me suis permis de photographier subrepticement (et sans devoir mettre la main à la poche !) ce dresseur de rapaces.

Dresseur de rapaces devant le monastère de Karakorum (Хар Хорум), le 21 août 2013Dresseur de rapaces devant le monastère de Karakorum (Хар Хорум), le 21 août 2013

Après le pique-nique et avant de quitter Karakorum, nous avons été faire un petit tour au marché (dont mon souvenir est qu’il n’était pas follement animé). Parmi les objets à vendre les plus originaux, ces éléments de yourtes (qui sont maintenant fabriqués à la chaîne). On notera que la plupart des boutiques étaient aménagées dans des conteneurs de chemin de fer.

Marché de Karakorum (Хар Хорум) (éléments de yourtes), le 21 août 2013

Nous avons été installer notre camp dans le Bayan Gobi, à proximité du lieu où nous avions photographié des chameaux à l’aller. Nos tentes ayant été montées à proximité des dunes, nous avons un peu marché dans ces dernières, sous un ciel beaucoup plus dégagé. À l’instar de celles qu’on peu rencontrer sur nos côtes, ces dunes sont fortement colonisées par la végétation.

Dune dans le « Bayan Gobi », le 21 août 2013

Avec également ces panoramiques :

Dunes dans le « Bayan Gobi », le 21 août 2013

Dune dans le « Bayan Gobi », le 21 août 2013

Les chevaux de Przewalski (du nom d’un explorateur russe d’origine polonaise, Nikolaï Prjevalski, Никола́й Миха́йлович Пржева́льский, 1839-1888), sont des chevaux sauvages originaires des steppes mongole, et en voie d’extinction. L’espèce avait d’ailleurs semble-t-il disparu de Mongolie dans les années 60, mais a récemment été réintroduite à partir de spécimens de zoos européens. On peut actuellement (et assez facilement) les observer dans le parc national de Khustaïn, à une centaine de kilomètres à l’ouest d’Oulan-Bator.

Il est préférable d’aller voir les chevaux peu avant la tombée de la nuit, à l’heure où ils viennent boire. Nous nous sommes rendus sur les lieux en véhicule, puis une fois un groupe repéré, avons continué à pied. Les chevaux se laissent approcher à une centaine de mètres environ, puis ils s’éloignent pas à pas de manière à conserver la même distance. Les photographier (au téléobjectif) est donc relativement aisé.

Chevaux de Przewalski, le 22 août 2013

De retour à Oulan-Bator le lendemain (les embouteillages pour entrer en ville constituaient un bon avant-goût de notre retour à Paris !), nous avons continué la visite de la ville entamée au début du voyage. Pour commencer, dans la banlieue de la ville, le monastère de Gandantegchinlin (Гандан тэгчинлин хийд), le plus important de Mongolie, le seul aussi qui ait réussi à échapper à une destruction totale lors des années noires du communisme, et qui a même pu fonctionner à nouveau (avec un effectif réduit) à partir de 1944.

Le monastère Gandantegchinlin (Гандан тэгчинлин хийд) d’Oulan-Bator (Улаанбаатар), le 23 août 2013

Le bâtiment ci-dessus, appelé Migjed Chanraisig, abrite une statue de Bouddha de 27 m de haut (il est interdit de la photographier, les photos présentées ici proviennent donc de Wikipedia). Cette statue, initialement construite en 1911, fut comme de juste démantelée et fondue sur ordre de Staline (le métal aurait servi à confectionner des balles pendant le siège de Saint-Pétersbourg, mais ça c’est certainement une légende colportée par la propagande communiste).

Quelques photos des bâtiments annexes du monastère où les pigeons sont encore plus nombreux qu’à Paris.

Le monastère Gandantegchinlin (Гандан тэгчинлин хийд) d’Oulan-Bator (Улаанбаатар), le 23 août 2013Le monastère Gandantegchinlin (Гандан тэгчинлин хийд) d’Oulan-Bator (Улаанбаатар), le 23 août 2013

(Je n’ai pas compris si ces pieds de Bouddha étaient des restes de la statue originelle).

Longue halte d’achat de souvenirs dans un ex magasin d’état, maintenant privatisé. Je m’y ennuyais tellement que j’ai préféré monter sur la terrasse pour photographier la ville.

Oulan-Bator (Улаанбаатар) photographiée des fenêtres du magasin (ex)-d’état (Улсын их Дэлгуур), le 23 août 2013

La soirée s’est achevée par un spectacle de musiques traditionnelles et de danses, un peu dans le genre de celui de Li-kiang en Chine du sud, mais dont les interprètes étaient tout de même plus jeunes.

Spectacle de musiques traditionnelles mongoles, le 23 août 2013

Quelques vidéos des musiques et des danses. Il y a aussi eu, entre deux morceaux, un très particulier numéro de contorsionnisme présenté par une fillette d’une douzaine d’années. C’est la dernière des vidéos présentées, je vous préviens que c’est très spécial…