Une belle randonnée CAF effectuée en Haute-Savoie entre le 14 juillet 2010 et le week-end suivant.
Un temps magnifique presque tous les jours, de très beaux paysages aussi en particulier
le dernier jour. Toutefois, une randonnée
assez soutenue et par moments un peu éprouvante (surtout le troisième jour avec la descente sur
Petit-Bornand et la remontée en pleine chaleur sur l’autre versant). Enfin, une randonnée qui m’a
donné l’occasion de revoir quelques lieux que j’avais fréquentés dans ma jeunesse.
Pour cette randonnée j’avais emporté mon appareil réflex numérique. Les photos sont
donc de meilleure qualité que pour la plupart de mes autres randonnées.
Nous avons démarré la randonnée d’Annecy, assez tardivement car le trajet en train de nuit n’avait
pas pu être direct. Nous avons commencé par traverser au pas de course le magnifique centre historique
(où j’avais eu l’occasion de me balader
une seule fois).
Nous avons ensuite longé le lac, apercevant à un moment les préparatifs du défilé (probablement
par le 27e bataillon de chasseurs alpins). Cette année je ne regarderai pas le défilé
à la télé…
Après la traversée de quelques plages où les baigneurs étaient déjà à pied d’œuvre (nous nous sentions
un peu décalés…), nous avons attaqué les choses sérieuses avec une montée en forêt sur les
flancs du mont Veyrier. Montée sans « utilité » puisqu’il a fallu tout redescendre immédiatement,
si ce n’est d’éviter la traversée de certaines banlieues d’Annecy (probablement que si la rando
n’avait pas été cotée soutenu, nous serions allés en taxi jusqu’à Nâves-Parmelan; quoique la traversée
du centre d’Annecy valût quand même le coup).
Une fois terminée cette mise en jambes, il y avait une partie un peu plus ingrate avec la
traversée d’Annecy-le-Vieux, puis surtout, la montée en pleine chaleur par les lacets de la route
jusqu’à Nâves-Parmelan (nous avons entre temps pique-niqué sur les rives du torrent Fiel).
La vraie montée commençait après, mais elle s’est avérée tout compte fait moins pénible que ce
qui avait précédé. Nous sommes passés par une sorte de mémorial de la Résistance, puis
par un col à la pierre des Trois Croix, avant d’arriver au chalet Chappuis. Et là, surprise,
le chalet avait aménagé un bistrot pour les touristes. Pour ceux qui avaient demandé
un café au lait, le tenancier allait directement remplir la tasse à l’étable voisine!
Nous avons rejoint le refuge de Parmelan en franchissant les falaises. Mais le sentier est si
bien aménagé que le passage n’est nullement difficile (contrairement à ce que j’avais craint).
Du haut de ces falaises on pouvait voir le mont Blanc, mais il fallait vraiment le savoir!
Finalement le refuge de Parmelan, à l’ancienne sans douche… et ravitaillé par une sorte de téléphérique
monte-charge. Malheureusement pas mal de monde ce soir là, avec des gens qui étaient montés
pour faire la fête ce qui n’arrangeait pas vraiment nos affaires…
La seconde journée a été la plus facile : assez peu de montées, une arrivée tôt au gîte
(que normalement, nous étions invités à mettre à profit pour visiter le musée de la Résistance voisin).
Le temps a été mitigé le matin, puis s’est dégagé. Nous avons d’abord progressé au milieu des
lapiaz, un terrain calcaire « crevassé » (très dangereux en hiver). Après un pique-nique
aux chalets d’Ablon,
en-dessous d’une falaise d’escalade (nous avons pu observer les grimpeurs),
nous avons rejoint par un sentier en sous-bois, le confortable gîte des Augets situé à
proximité du col des Glières.
Je passerai sur l’esthétique de ce monument commémoratif, inauguré en 1973 par Malraux et que les
habitants du coin surnommeraient « le reblochon ».
Une des journées les plus difficiles nous attendait le lendemain matin. D’abord, deux cols pour traverser
le plateau des Glières. Puis une descente vertigineuse de mille mètres jusqu’au
Petit-Bornand, 717 m d’altitude. Enfin, une remontée équivalente en pleine canicule sur le
versant opposé. Des environs du second col, le crêt de l’Ébat, et des brèches voisines que
nous avons explorées (pas de la Truie, col de la Freu), nous pouvions au loin apercevoir le massif du mont Blanc (un peu à contre-jour)
ainsi que le Genevois dans l’autre direction.
Peu de photos de la descente vers le Petit-Bornand par le hameau de la Vouillon, car j’ai dû
mettre mon appareil dans le sac. Le sentier
était à peine marqué et très escarpé, il y avait d’ailleurs un panneau qui en déconseillait l’accès.
Mais au CAF on ne recule devant rien! Franchement, je n’ai pas trop aimé.
Du Petit-Bornand, j’ai quelques souvenirs de très petite enfance, mais allez savoir où se situait
le chalet où logeaient mes oncle tante et cousines. Avant la remontée, nous avons pris un
peu de temps pour une halte bistrot et quelques courses.
La remontée (dont j’ai fait très peu de photos) s’est effectuée en deux parties. D’abord le long
d’un sentier forestier, jusqu’à la ferme du Bachal; puis, dans le but d’éviter une route carrossable, directement à travers champs.
Là c’était franchement éprouvant et inutile! Mais à regarder la carte a posteriori, je me
demande si nous ne nous sommes pas un peu trompés…
Néanmoins la nuit au gîte de Cenise ne fut pas désagréable, le repas du soir était très bon
et très copieux. Nous avons un peu discuté avec la fermière, très âgée, qui a dû passer toute
sa vie ici et qui continue à travailler à la ferme.
Quatrième jour de randonnée. Celui des cinq où le temps a été le plus incertain,
ça s’est couvert et il a même plu un peu l’après-midi. En conséquence de quoi nous
avons renoncé au franchissement d’un col ce dont je ne me plaindrai pas…
Nous avons commencé par la montée au col de Sosay (il y avait des Suisses allemands qui faisaient
des excentricités) puis avons continué par les chalets de Lessy (lac), le col de la Forclaz.
Mes compagnons de randonnée ont fait l’ascension d’un petit sommet secondaire,
l’aiguille Verte (2045 m), je me suis pour ma part abstenu.
Nous aurions dû traverser la station de ski du Chinaillon (une excroissance du Grand-Bornand),
pas très folichonne paraît-il mais notre accompagnatrice a trouvé
un itinéraire permettant de l’éviter. Nous sommes passés sous une très impressionnante
via ferrata que j’étais content de ne pas avoir à faire…
Nous avons traversé le hameau Cuillery et pris de l’eau à la
source, mais les lieux étaient tellement peu ragoûtants que nous avons préféré mettre du
micropur (je crois que c’était la première fois que j’en utilisais en France…).
Puis, après le pique-nique, nous avons rejoint (en longeant quelques tire-fesses) la clef
des Annes et le col des Annes. Un endroit qui ne m’est pas inconnu, j’y avais
effectué dans ma jeunesse une
balade à skis de fond.
Bizarrement je ne me souvenais pas qu’il y eût des chalets à cet endroit.
Mais nous étions bien contents de les trouver, d’une part parce qu’ils faisaient bistrot en été,
et d’autre part parce que la météo c’était bien dégradée et tournait
à la pluie.
C’est pendant cette pause que nous avons décidé de ne pas passer par la tête des Annes comme
il était prévu, et de suivre à la place un sentier en balcon. Nous avons ainsi rejoint
le Planet, puis par un sentier en courbe de niveau, le refuge de la Bombardellaz. Nous dominions
toute la vallée du Grand-Bornand où j’ai passé
trois vacances de Noël
dans mon adolescence; j’avais
toutefois du mal à deviner où pouvait passer la piste de ski de fond que j’avais pourtant
maintes fois parcourue… Quant au refuge de la Bombardellaz, je le connaissais
également.
Dernière journée de randonnée, incontestablement la plus belle, et pour laquelle le temps
était revenu au grand beau. Nous avons démarré de manière assez matinale (quoique de jour)
pour la remontée de la combe de la Grande Forclaz, au cœur du massif des Aravis.
(Nous avons trouvé un peu de neige dans la combe, mais rien de bien méchant).
Dès le col nous étions face au mont Blanc, panorama magnifique. Par contre la mer de nuages
nous masquait complètement la vallée de Sallanches vers laquelle nous devions ensuite descendre.
(Je craignais que cette mer de finît par monter et nous envelopper, mais au contraire
elle s’est assez rapidement dissipée). Mes collègues de trek sont montés à l’Ambrevetta puis à Tardevant,
sur une crête très scabreuse que j’ai franchement préféré éviter. De toutes façons, je voyais très bien le
mont Blanc de là où j’étais.
Le début de la descente de l’autre côté était assez aérien, et les bâtons de randonnée
que je m’étais cru obligé d’apporter me gênaient plus qu’autre chose.
Nous avons assez rapidement rejoint un grand replat puis déjeuné à la tête du Grépon,
une crête secondaire qui masque complètement les Aravis depuis Sallanches.
Nous étions toujours face au mont Blanc, lequel ne nous a d’ailleurs plus quitté de la journée.
Il y avait encore un passage assez raide qui nous attendait, alors que je ne m’y attendais d’ailleurs
plus du tout. Nous sommes descendus le long de la cascade des Fours. Le sentier existe mais n’est
pas très bien aménagé. Comme souvent dans ce genre de passage quand je voyage avec mon réflex,
je suis obligé de mettre l’appareil dans mon sac, donc pas de photo.
Nous sommes ensuite dans les alpages, mais c’est surtout le mont Blanc que j’ai photographié.
D’aucuns ont ensuite choisi d’effectuer un brin de toilette dans un torrent que nous avons franchi,
le torrent de Cœur. Il paraît que des passants ne se privaient pas du spectacle…
En ce qui me concerne j’ai préféré garder mon odeur pour le train de nuit…
Nous avons encore continué jusqu’à Lintre où, seule entorse de cette randonnée avec l’« éthique »
du CAF, un taxi nous attendait pour nous redescendre jusqu’à Sallanches. Sallanches où, conformément à mes
prévisions, j’ai pu prendre une dernière photo du mont Blanc depuis la gare… avant une longue nuit
dans le train, un métro matinal et une journée de boulot dans la foulée!