Voyage dans les Cyclades

Cyclades : Siphnos, Milo, Kimolos et Sériphe

Il s’agit du deuxième voyage que j’entreprends depuis le début du cirque covidique. Au printemps 2021, un relatif relâchement avait été accordé par les autorités en ce qui concerne les confinement, couvre-feu, rayon des 10 km, plages dynamiques, sens uniques pour accéder à la cantine, j’en passe et des meilleures. Certes le pire allait venir, avec l’inique persécution des non-vaccinés qui allait se mettre en place quelques semaines plus tard, amenant la majorité de mes concitoyens, tels les veaux dénoncés par le général de Gaulle, à accepter l’innommable contre une toute relative « liberté », sans s’interroger sur les potentielles conséquences à long terme sur leur propre santé. Le temporaire apaisement dont nous jouissions en ce printemps (un sacré contraste, il faut le reconnaître, avec le printemps précédent), était manifestement lié aux élections régionales qui avaient lieu en juin. Il semble en effet que, malgré la déliquescence avancée et le caractère de plus en plus tyrannique du régime qui nous oppresse, nos gouvernants, peut-être dans le but de nous faire croire que les élections ont encore un sens, attendent toujours la fin de ces dernières pour nous imposer leurs mesures les plus liberticides. Cette coïncidence ne m’avait pas échappé, j’avais donc programmé mes vacances exactement au moment des scrutins. Une décision dont je devais (hélas) me féliciter et que je renouvellerai l’année suivante pour partir à Madère.

En ce qui concerne le choix de la destination, je n’ai pas cherché trop longtemps. Les destinations lointaines demeuraient à ce moment fermées, et au printemps 2021 tout le monde était encore logé à la même enseigne. Recherchant le soleil, et après les îles Éoliennes pendant l’été 2020, je me suis tourné vers la Grèce. La Grèce, un pays que j’ai maintes fois arpenté pendant mon adolescence, en éprouvant à la longue une certaine lassitude… Mais le temps a passé, ma jeunesse est loin, et je ne suis pas mécontent maintenant, à l’occasion de voyages tels que celui-ci, de revenir sur les lieux, certes différents mais jamais en totalité, de ces vacances épiques.

Partir en Grèce sans avoir reçu les deux fléchettes réglementaires était en 2021 possible mais imposait des formalités supplémentaires. Il était notamment nécessaire d’effectuer un test PCR 72 h avant le départ, dans un laboratoire de biologie. Test dont l’obtention des résultats par voie électronique, sous forme de QR code, n’était évidemment pas immédiate. Il fallait donc jongler avec les horaires, d’autant que la règle d’application n’était pas très claire (est-ce que le délai courait du moment du test ou bien à l’édition des résultats, et est-ce qu’il prenait fin au décollage de l’avion ou à l’arrivée sur place). In fine j’ai pas mal « psychoté » comme on dit à l’armée, puisqu’après avoir effectué un test le jeudi pour le dimanche, j’ai considéré que le délai allait être trop juste et ai programmé un second test le samedi matin, non sans avoir fait la queue parmi des personnes manifestement covidineuses. Précaution inutile au bout du compte car les policiers à l’aéroport se sont contentés d’un contrôle rapide et visuel (sans scanner le QR code). Outre le test (et quel que soit le statut vaccinal comme ils disent), il y avait aussi des formulaires à remplir sur Internet pour partir en Grèce (avec obtention des résultats par mél le jour du départ). Et ce même si les policiers grecs appliquent on ne peut plus débonnairement leur propre réglementation, la Grèce ne se refait pas…

Vol direct par la compagnie Transavia, ex air France (encore une société qui a honte de son pays, à l’instar de France Teuleucom dont j’ai cessé d’être client depuis qu’elle s’appelle Orange). J’ai noté que les hôtesses avaient l’air d’avoir été (récemment) recrutées dans les banlieues, c’est tout juste si entre elles elles ne parlaient pas arabe. Le ciel était couvert pendant tout le vol excepté l’arrivée, j’ai quand même pu reconnaître avant d’atterrir, la rade de Salamine, lieu d’une homérique bataille dont mon père me narrait les péripéties lorsque nous arpentions ces lieux dans ma jeunesse. L’aéroport d’Athènes, qui est assez récent, se trouve à l’extérieur de la ville, derrière le mont Hymette.

Notre guide Maria nous attendait à l’aéroport, dûment masquée comme il se doit. Cela occasionne d’ailleurs toujours une sorte d’hésitation lorsque des gens qu’on n’a encore vus que masqués, enlèvent leur masque pour la première fois. Très sympathique, compétente et cultivée, nous l’avons tous beaucoup appréciée. Et bien que ses idées soient le plus souvent diamétralement opposées des miennes, elle partageait mes appréhensions concernant les soi-disant vaccins contre le Covid, tout en étant bien consciente que du fait de son métier elle n’allait pas pouvoir y couper. Quant au groupe, il s’agissait en forte majorité de médecins, pas de risque donc de tomber malade… J’ai évité de trop débattre avec eux des vaccins qu’ils défendaient tous à 100 %, même s’ils ne donnaient pas l’impression d’avoir saisi la spécificité de ces nouveaux produits à ARN. Je serais curieux de savoir si, un an après, d’aucuns n’auraient pas évolué sur le sujet.

Notre premier hôtel était localisé au Pirée, le port d’Athènes. Il a bien fallu trois quarts d’heure pour l’atteindre, contournant la ville par l’ouest sur des autoroutes passablement embouteillées. Le défi pendant ce trajet aura été d’apercevoir l’Acropole, je n’ai pu y parvenir qu’une fraction de seconde. Fort heureusement était prévu un séjour à Athènes le dernier jour du voyage. Nous avons ensuite dîné sur le toit de l’hôtel, en compagnie de notre guide. D’une église voisine nous parvenaient des chants religieux, il s’agissait de la Pentecôte orthodoxe.

Départ en bateau le lendemain à 11h, horaire assez tardif paraît-il consécutif au Covid (mais pour quelle raison exactement ? mystère). Nous avons de ce fait pu prendre notre petit déjeuner à l’hôtel, les règles en ce domaine étant heureusement plus souples que l’année précédente en Sicile. Ensuite, direction le port, situé à environ trois cents mètres de l’hôtel, un trajet un peu galère pour moi qui ai refusé d’emporter une valise à roulettes. Au passage, achat dans une boulangerie de sandwiches pour le déjeuner à bord. Et ce avant l’embarquement, la première fois depuis mon enfance que je remonte dans un bateau grec. Et là je dois dire que les choses ont beaucoup évolué depuis cette époque, il s’agit maintenant de transbordeurs pour véhicules légers et passagers, se déplaçant très rapidement (35 nœuds soit environ 65 km/h), à la ponctualité parfaite et aux escales millimétrées ! À bord, chaque place est attribuée et les déplacements (du moins en temps de Covid) sont limités ; l’accès au pont, très restreint, est interdit par mer agitée (ce qui ne sera jamais le cas dans ce voyage). Résultat, il faudra à peine 2h30 pour atteindre Siphnos, alors que cela aurait pris la journée autrefois !

Le Pirée (Πειραιάς), embarquement pour Siphnos (Ν. Σίφνος), le 21 juin 2021Dans la cale du bateau rapide pour Siphnos (Ν. Σίφνος), le 21 juin 2021

J’aurai l’occasion d’évoquer avec la guide mes souvenirs de jeunesse concernant les bateaux grecs : quel contraste ! Des voyages qui duraient des journées et des nuits entières, des retards incalculables, des salons bondés avec des gens couchés sur trois sièges ne laissant pas de place aux nouveau embarqués, la propreté relative, des escales joyeusement bordéliques où tout le monde se criait dessus, des marins obligés de soulever des voitures dans les garages pour permettre aux véhicules garés derrière de débarquer in extremis, des compagnies qui ne savaient pas combien elles avaient vendu de billets en espérant qu’il n’y ait pas de naufrage, et j’en passe et des meilleures. Tout ce joyeux folklore c’est fini, c’est la rançon du progrès et sans doute aussi de l’Europe. Cela étant, il existe toujours des transbordeurs lents pour desservir les îles grecques, ceux notamment embarquant les poids lourds et qui permettent donc de ravitailler les îles, navires délaissés par les touristes mais vraisemblablement préférés des locaux car moins chers, et qui circulent également toute l’année et pas seulement en haute saison. Encore que paraît-il, un certain nombre d’îles grecques qui ne vivent plus que du tourisme (c’est le cas par exemple de Santorin) n’ont quasiment plus d’habitant permanent et ne sont plus du tout desservies en hiver.

Je n’ai pas du tout abordé le programme de ce séjour, mais il n’est pas trop tard pour le faire. Il s’agissait d’un voyage Allibert de deux semaines, d’un niveau assez facile (donc, un rythme de marche plutôt lent, un peu trop pour moi, et pas d’ascension des points culminants des îles comme mon père les goûtait dans ma jeunesse). Assez peu de culturel également, même si notre guide était compétente dans ce domaine. Au programme, les trois îles que j’ai mentionnées dans le titre et pour lesquelles j’ai choisi d’utiliser la graphie traditionnelle française : Siphnos, Milo puis Sériphe. Nous avons passé trois ou quatre jours dans chacune de ces îles. À cette liste il convient d’ajouter Kimolos, une petit île assez sauvage et magnifique, que nous avons visitée en une seule journée, sans y dormir. Également en fin de voyage, une journée passée à Athènes, dont j’ai effectué la visite seul. La période du voyage, le mois de juin, nous a valu une chaleur certaine, proche des conditions estivales, ce qui ne me dérange pas personnellement mais a surpris une partie du groupe. À noter que nous avons eu un temps plutôt orageux le dernier jour à Athènes, mais souvent également une bien meilleure visibilité qu’en plein été, que ce soit dans les îles (Siphnos…) ou au moment de la visite de l’Acropole.

Deux photos prises en quittant le port du Pirée. On notera notamment le navire de croisière à quai, énorme mastodonte de douze étages. L’activité touristique était à ce moment au ralenti, Covid oblige, mais ce navire là semblait en partie occupé. Notre guide nous a raconté la calamité que peut représenter l’activité croisiériste dans certaines îles comme Santorin. Chaque jour ce sont deux ou trois navires de ce type qui accostent, avec à chaque fois une dizaine de bus pleins qui remontent la route et qui déversent leur foule de touristes dans les minuscules ruelles du village. Cette activité est en outre assez récente, elle a véritablement pris son essor il y a moins d’une décennie (avec une pause sans doute temporaire pendant le Covid), mais elle a totalement chamboulé le tourisme dans les Cyclades, rendant plusieurs îles littéralement invivables.

Le Pirée (Πειραιάς), vue depuis le bateau, le 21 juin 2021Navire de croisière amarré au Pirée (Πειραιάς), le 21 juin 2021

Cela étant, il faut toujours considérer les multiples facettes des choses : nombre de ces navires de croisière sont fabriqués à Saint-Nazaire, ce qui constitue l’une des rares activités industrielles françaises encore prospère. Saint-Nazaire, ville proche de mes origines et où habite par ailleurs une partie de ma famille. Cela étant et vérification faite, ce gigantesque bateau ne semble pas sorti des chantiers de Saint-Nazaire.

C’est pendant cette traversée vers les îles que j’ai pu me rendre compte de l’étendue de la culture de notre guide. Dans le salon du navire se trouvait cette vitrine décorative contenant des reproductions de pièces de musée. Reproductions qui n’étaient pas sans évocation pour moi, en particulier le petit harpiste qui se trouve en bas à droite et dont mes parents avaient acheté une copie à peu près semblable lors de notre premier voyage en Grèce, en 1980, exemplaire qui orne toujours le salon de ma mère. J’ai alors eu l’idée de brancher la guide sur le sujet, et je n’ai pas été déçu ! J’ai eu droit à un quart d’heure de conférence personnalisée sur l’art funéraire des Cyclades. Pour résumer (énormément), il s’agit d’objets qui dateraient d’environ 4000 ans, émanant d’une civilisation dont on sait peu de choses et qui a peu duré. Cet art funéraire a beaucoup inspiré des artistes modernes, en particulier Picasso.

Copies de statuettes archaïques des Cyclades, le 21 juin 2021

Après deux heures environ de navigation, nous faisons escale à Sériphe (Serifos) (Ν. Σέριφος). Ce sera la dernière île du voyage, puisque nous commençons par Siphnos ; pour l’instant nous ne faisons qu’y passer.

Escale à Sériphe (Ν. Σέριφος), en route pour Siphnos (Ν. Σίφνος), le 21 juin 2021

(Il y a quand même un détail pas génial sur mes photos, que je ne peux passer sous silence. C’est cette tache noire qu’on trouve en haut (sur les vues horizontales), absolument sur chacune des vues. J’ai pensé qu’il s’agissait d’un pixel mort, et je n’ai rien fait, remettant toujours à plus tard le remplacement de l’appareil (celui-ci date de 2014). Ce n’est qu’en rentrant de Madère en mai 2022 que je suis penché sur la question, découvrant d’une part qu’il ne s’agissait pas d’un défaut mais d’une simple saleté, facile à nettoyer. Et d’autre part, que toutes mes photos depuis 2020 (donc trois voyages) sont ainsi marquées. Il me reste plus qu’à passer mes soirées à reprendre une à une mes photos sous Photoshop).

Une vingtaine de minutes de traversée seulement, séparent Sériphe de Siphnos (qu’on écrit maintenant le plus souvent Sifnos, en ignorant l’étymologie) (Ν. Σίφνος). À l’instar de Milo, c’est une île que j’avais déjà visitée avec mes parents, mais alors très brièvement, ne passant qu’une seule nuit dans l’île. Il n’était donc nullement superflu d’y revenir.

Débarquement à Siphnos (Ν. Σίφνος) (port de Kamares (καμάρες)), le 21 juin 2021

Débarqués au port principal de l’île, Kamares (Καμάρες), nous avons alors immédiatement rejoint, utilisant un véhicule de l’établissement, notre hôtel qui se trouvait à Artemonas (Αρτεμώνας), dans le centre de l’île, au-dessus de la capitale Apollonia (Απολλωνία). On peut s’étonner du choix de cette emplacement, particulièrement éloigné des côtes (donc ne facilitant pas la baignade). La raison, je pense, est que le terminus de tous les bus publics de l’île se trouve là, facilitant de fait grandement les transferts avant et après les randonnées. L’endroit était du reste très agréable, en particulier les dîners pris en plein air. Le service était assuré par la très jeune fille de la famille, l’établissement ne parvenant pas à trouver de personnel (un problème qui a l’air récurrent un peu partout en Europe, après le Covid ; en outre les saisonniers albanais ordinairement employés à cette tache n’avaient pas le droit d’entrer en Grèce à ce moment là).

(Notre guide nous fait remarquer que les deux noms de lieux précédemment cités, proviennent directement de la mythologie (Artémis et Apollon), mais que de manière illogique le nom d’Apollonia est féminin tandis qu’Artemonas est masculin.)

Sitôt nos bagages déposés à l’hôtel, nous démarrons notre première randonnée du séjour… en pleine chaleur. L’objectif de cette balade est de descendre vers la côte (en visitant au passage une église et un village), puis après une baignade, de remonter vers notre point de départ. Premières photos prises à proximité de l’hôtel, ici l’église d’Aghios Loukas.

Siphnos (Ν. Σίφνος), église d’Aghios Loukas, le 21 juin 2021

Nous apercevons au loin le village de Kastro (que nous visiterons plus tard). En arrière-plan, d’autres îles des Cyclades, en particulier Antiparos et peut-être Sikinos. J’ai déjà mentionné l’inhabituelle visibilité que nous avons pu avoir certains jours de ce voyage.

Siphnos (Ν. Σίφνος), vue vers Kastro (Κάστρο), le 21 juin 2021

Passage par l’église de Panaghia Poulati (Παναγία Πουλάτη), dont je n’ai pas noté grand chose. Il devait s’agir à l’origine d’un monastère.

Siphnos (Ν. Σίφνος), église de Panaghia Poulati (Παναγία Πουλάτη), le 21 juin 2021Siphnos (Ν. Σίφνος), église de Panaghia Poulati (Παναγία Πουλάτη), le 21 juin 2021

Nous atteignons ensuite Kastro (Κάστρο), un village fortifié emblématique de l’île, construit sur un promontoire censé le protéger des attaques des pirates. J’ai été assez estomaqué de ma manière dont notre guide (qui était il faut le dire une gauchiste patentée) a présenté les choses en occultant presque totalement le fait que lesdits pirates étaient (quasiment) toujours musulmans. On sait en effet que cette religion, en institutionnalisant et en banalisant la polygamie et donc un déficit de femmes, entretient de manière systématique la frustration de ses jeunes hommes, lesquels n’ont d’autre choix que de chercher satisfaction en dehors de leur communauté. D’où les attaques répétées de pirates et leurs lots d’enlèvements (des femmes), de massacres (des hommes) et accessoirement de pillages, véritable fléau pendant des siècles de la Méditerranée et de l’Atlantique, à laquelle seule la colonisation devait finalement mettre un terme… avant que les jeunes de nos banlieues ne renouent, cette fois-ci sur notre propre sol, avec leur charmantes habitudes.

Siphnos (Ν. Σίφνος), arrivée à Kastro (Κάστρο), le 21 juin 2021

Le village de Kastro est à ce point remarquable que, des dizaines de villages cycladiques que j’ai pu visiter durant mon adolescence, c’est l’un de ceux dont je me souvenais le mieux (bien que mes souvenirs soient en fait assez biaisés, je le pensais plus loin de la mer qu’il ne l’est en réalité, le confondant peut-être avec Apollonia). J’avais notamment en mémoire l’étonnante architecture de certaines de ses ruelles (un point sur laquelle notre guide ne s’est pas étendue).

Kastro (conforme à mes souvenirs de 1986), le 21 juin 2021

Par contre, il semble qu’en 1986 nous soyons passés à côté de ces étonnants sarcophages romains disposés ça et là dans certaines rues du village. Selon notre guide, le village a été construit à l’emplacement d’un cimetière antique et certaines tombes, trop lourdes pour être déplacées, sont restées en place. Il s’agirait de tombes de notables.

Siphnos (Ν. Σίφνος), Kastro (Κάστρο), le 21 juin 2021Siphnos (Ν. Σίφνος), Kastro (Κάστρο), le 21 juin 2021

On termine avec la visite du fort dominant le village (d’où son nom). Il servait à guetter l’imminence des attaques de pirates.

Siphnos (Ν. Σίφνος), Kastro (Κάστρο), le 21 juin 2021Siphnos (Ν. Σίφνος), Kastro (Κάστρο), le 21 juin 2021

Nous nous sommes ensuite baignés sur la plage de Seralia (Σεράλια), en contrebas de Kastro. Plage de galets comme souvent en Grèce, j’ai en outre trouvé l’eau un peu frisquette (nous étions en juin). Notre guide ne s’est pas baignée (ni d’ailleurs de tout le voyage).

Siphnos (Ν. Σίφνος), plage de Seralia (Σεράλια), le 21 juin 2021

Il a ensuite fallu remonter à pied jusqu’à notre hôtel (altitude 200 mètres environ), en grande partie le long des routes, un épisode un peu pénible après le bain bien que la chaleur ait heureusement diminué. Avec une incongruité au moment de traverser Appollonia, puisque notre guide nous a demandé d’y porter le masque, « par respect pour les habitants ». Il va sans dire que pas un Grec que nous avons croisé ne le portait ! L’obligation de port du masque Covid en extérieur devait être abolie en Grèce dès le surlendemain.

Siphnos (Ν. Σίφνος), remontant de la plage de Seralia (Σεράλια), le 21 juin 2021Siphnos (Ν. Σίφνος), remontant de la plage de Seralia (Σεράλια), le 21 juin 2021

Depuis Appollonia il faut encore monter un peu jusqu’à l’hôtel, empruntant la rue Ano Petali (Άνω Πετάλι), un itinéraire que nous parcourrons plusieurs fois au cours de ce séjour. Cette rue pavée était à ce moment en réfection. Alors que nous y repassions le lendemain à une heure où le chantier était actif, j’étais très étonné du fait que les ouvriers y travaillaient en écoutant de la musique traditionnelle grecque. Que l’insupportable boum boum américain ne soit pas ici totalement hégémonique est un bon point pour la Grèce, pourvu que cela dure !

Le jour suivant était prévue une assez longue balade en direction d’une plage nommée Vathy (Βαθύ). Vathy est un toponyme que l’on retrouve dans beaucoup d’îles grecques et qui signifie « profond » (comme dans bathyscaphe). Les lieux concernés sont en effet en général situés à l’extrémité d’une vallée immergée. Nous avons pour commencer de nouveau traversé Apollonia, selon un itinéraire voisin de celui de la veille, j’ai encore pris quelques photos (le temps était plus brumeux). Il y a quelques pigeonniers à Siphnos, mais moins qu’à Sériphe.

Siphnos (Ν. Σίφνος), en direction d’Apollonia (Απολλωνία), le 21 juin 2021Siphnos (Ν. Σίφνος), église d’Ano Petali (Ν. Πεταλιοί), le 21 juin 2021
Siphnos (Ν. Σίφνος), pigeonnier, le 21 juin 2021Siphnos (Ν. Σίφνος), près d’Apollonia (Απολλώνια), le 21 juin 2021Siphnos (Ν. Σίφνος), entre Apollonia (Απολλωνία) et Ano Petali (Ν. Πεταλιοί) (Άνω Πετάλι), le 21 juin 2021
Siphnos (Ν. Σίφνος), parking près de l’hôtel, le 22 juin 2021Siphnos (Ν. Σίφνος), vue vers Artemonas (Αρτεμώνας), le 22 juin 2021

Ensuite nous traversons la campagne sur un bon sentier muletier et balisé. Nous croisons d’ailleurs d’autres randonneurs, un couple de jeunes Français, effectuant la même randonnée que nous en sans inverse, mais qui sont partis beaucoup plus tôt que nous et qui ont presque terminé. Une sage précaution car la chaleur ne fait que commencer. Pendant la marche, bien que le rythme soit assez lent (voyage niveau 2) et que le niveau du groupe soit hétérogène, notre guide refuse catégoriquement que certains d’entre nous passent devant elle. Ce n’est qu’à Milo, après avoir découvert un spécimen mort, que nous comprendrons la raison qu’elle avait souhaité nous cacher : les vipères sont très nombreuses dans les Cyclades. Un point que j’ignorais totalement jusqu’alors, malgré mon expérience de la région.

Nous passons par le monastère de Panagia tou Eliou (Nigiou) (Παναγία του Ήλιου (Νήγιου)) (Saint-Michel et Saint-Gabriel). Il est quasiment à l’abandon. Nous faisons une longue halte dans l’église, très fraîche, sans respecter plus que cela les lieux (par exemple en conservant notre chapeaux et en nous rendant derrière l’iconostase). Notre guide nous a fait un descriptif détaillé des fresques qui datent du XVIe siècle.

Siphnos (Ν. Σίφνος), Panagia (Παναγιά) tou Eliou (Nigiou), le 22 juin 2021Siphnos (Ν. Σίφνος), Panagia (παναγία) tou Eliou (Nigiou), le 22 juin 2021

Nous franchissons ensuite un col, non déclaré sur la carte. On débouche sur un autre versant de l’île avec une vue (brumeuse) en direction des îles de Kimolos, Milo, ainsi que l’île inhabitée de Poliegos (Ν. Πολιεγος).

Siphnos (Ν. Σίφνος), en direction de Vathy (Βαθύ), le 22 juin 2021

Arrêt ensuite près d’une autre église, Aghios Polykarpos (Άγιος Πολύκαρπος). Les arbustes du site nous fourniront une ombre précaire, mais suffisante pour déjeuner.

Siphnos (Ν. Σίφνος), Aghios Polykarpos (Άγιος Πολύκαρπος), le 22 juin 2021

En début d’après-midi, nous avons traversé Flea Kalamitsiou (Φλέα Καλαμιτσίου), village abandonné depuis les années 1960. Un village à l’origine très riche car il avait su profiter de l’occupation turque, mais qui ne fut jamais raccordé ni au réseau routier, ni à l’électricité, et qui finit par péricliter.

Siphnos (Ν. Σίφνος), en direction de Vathy (Βαθύ). Vue sur Poliegos (Ν. Πολιεγος) à gauche et Kimolos (Ν. Κίμολος) à droite, Milo (Ν. Μήλος) au fond, le 22 juin 2021Siphnos (Ν. Σίφνος), village abandonné de Flea Kalamitsiou (Φλέα Καλαμιτσίου), le 22 juin 2021

Nous arrivons ensuite sur le site de Vathy, il y a quelques années encore sauvage mais qui s’urbanise à vitesse grand V.

Siphnos (Ν. Σίφνος), Vathy (Βαθύ), le 22 juin 2021

Nous avons terminé la randonnée sur la plage. En son milieu se trouve une église étonnamment située, mais que nous n’avons pas visitée, Taxiarchis (Ταξιάρχης). Nous avons effectué une longue halte dans un bistrot et pris un bain. Avant de rentrer en bus public (un bus toutes les heures).

Siphnos (Ν. Σίφνος), Vathy (Βαθύ), le 22 juin 2021

La balade suivante devait nous mener à Chrysopigi, le monastère le plus emblématique de l’île, puis au village de Faros. Nous avons traversé des secteurs plus urbanisés que la veille, sur des sentiers parfois pas très bien marqués. Nous avons démarré en évitant cette fois-ci le centre d’Apollonia. On aperçoit en arrière-plan sur la photo suivante, le monastère de Profitis Ilias situé sur le point culminant de Siphnos (682 m). Son ascension n’était pas au programme de ce voyage de niveau 2.

Siphnos (Ν. Σίφνος), départ en randonnée. Vue sur l’église d’Ano Petali (Ν. Πεταλιοί), le 23 juin 2021Siphnos (Ν. Σίφνος), église de Kato Petali (Ν. Πεταλιοί), le 23 juin 2021

La guide a voulu savoir si nous avions une idée de ce a quoi pouvait être destinée cette esplanade circulaire (une ancienne aire de dépiquage du blé) : elle a été très étonnée que je sache lui répondre immédiatement. Je lui ai ensuite raconté que j’avais vue une telle aire encore en fonctionnement à Santorin, en 1980. C’est l’année suivante que la Grèce à rejoint le club bruxellois, le pays qui était encore très arriéré (quoique aussi beaucoup plus authentique) devait changer du tout au tout en seulement quelques années.

Siphnos (Ν. Σίφνος), ancienne aire de battage, le 23 juin 2021Siphnos (Ν. Σίφνος), pigeonnier, le 23 juin 2021
Siphnos (Ν. Σίφνος), église d’Ano Petali (Ν. Πεταλιοί) (Άνω Πετάλι), le 23 juin 2021Siphnos (Ν. Σίφνος), église d’Aghia Marina (Αγ. Μαρίνα), le 23 juin 2021

La dernière photo ci-dessus a été prise dans l’église isolée d’Aghia Marina (Αγία Μαρίνα).

Nous avons ensuite rejoint le monastère fortifié de Panagia Vrysis (Μ. Παναγία Βρύσης), lequel est toujours habité par un moine.

Siphnos (Ν. Σίφνος), monastère de Panagia (Παναγιά) Vrysis, le 23 juin 2021Siphnos (Ν. Σίφνος), monastère de Panagia Vrysis (Μ. Παναγία Βρύσης), le 23 juin 2021

Nous avons visité l’église du XVIIIe siècle, notre guide nous a prodigué des explications détaillées, la confection des icônes aurait subi une influence vénitienne que l’on retrouve au niveau des perspectives.

Siphnos (Ν. Σίφνος), monastère de Panagia (παναγία) Vrysis, le 23 juin 2021Siphnos (Ν. Σίφνος), monastère de Panagia Vrysis (Μ. Παναγία Βρύσης), le 23 juin 2021

Nous nous sommes ensuite dirigés vers la côte sud-est de l’île et le monastère de Chrysopigi… en tournant un peu en rond à un moment.

Siphnos (Ν. Σίφνος), monastère de Panagia (παναγία) Vrysis, le 23 juin 2021Siphnos (Ν. Σίφνος), en direction de la baie d’Apokofto, le 23 juin 2021

Arrivée progressive sur le site :

Siphnos (Ν. Σίφνος), en direction de la baie d’Apokofto, le 23 juin 2021

Chrysopigi (Μ. Παναγία Χρυσοπηγή) est un monastère emblématique de l’île, il m’avait marqué en 1986 et je m’en souvenais fort bien. Bâti sur un rocher séparé du reste de Siphnos par une crevasse, crevasse autour de laquelle il existe une légende (la crevasse aurait été ouverte par la Vierge pour sauver une jeune fille de l’île poursuivie par les Turcs). Notre guide, peu portée sur les questions religieuses et faisant preuve d’une indulgence suspecte à l’égard des Turcs, s’est bien gardée de nos narrer cette histoire. Elle ne nous a d’ailleurs pas accompagnés dans l’église de ce monastère que nous avons donc visitée seuls.

Siphnos (Ν. Σίφνος), monastère de Chrysopigi (Μ. Παναγία Χρυσοπηγή), le 23 juin 2021Siphnos (Ν. Σίφνος), monastère de Chrysopigi (Μ. Παναγία Χρυσοπηγή), le 23 juin 2021

Donc, l’intérieur de l’église (avec un bateau suspendu comme dans certaines églises bretonnes).

Siphnos (Ν. Σίφνος), monastère de Chrysopigi (Μ. Παναγία Χρυσοπηγή), le 23 juin 2021Siphnos (Ν. Σίφνος), monastère de Chrysopigi (Μ. Παναγία Χρυσοπηγή), le 23 juin 2021

Nous avons pique-niqué sur les rochers en contrebas de l’église. Il y avait de baigneurs, mais… pas de nudiste (ce qui arrive pourtant fréquemment à cet endroit en dépit de la proximité du monastère, d’après le guide touristique que j’avais emporté en Grèce, et comme je l’avais également rapporté en 1986 dans mon journal de vacances). D’ailleurs, nous n’avons pas vu un seul nudiste pendant tout ce voyage en Grèce. Est-ce en raison de la saison creuse, ou bien est-ce que cette habitude est en train de s’estomper, je l’ignore.

Siphnos (Ν. Σίφνος), monastère de Chrysopigi (Μ. Παναγία Χρυσοπηγή), le 23 juin 2021

Nous avons terminé la randonnée par un sentier côtier permettant de rejoindre le village de Faros (Φάρος). On trouve dans ce secteur un vestige d’exploitation minière (mine de lignite).

Siphnos (Ν. Σίφνος), arrivée à Faros (Φάρος), le 23 juin 2021

Peu avant le village, halte sur une plage pour un bain.

Siphnos (Ν. Σίφνος), Faros (Φάρος), le 23 juin 2021

En fin d’après-midi et sur la suggestion de Maria, je suis aller faire une balade solitaire dans les rues du village d’Artemonas qui est situé au-dessus de l’hôtel.

Siphnos (Ν. Σίφνος), Artemonas (Αρτεμώνας), le 23 juin 2021Siphnos (Ν. Σίφνος), Artemonas (Αρτεμώνας), le 23 juin 2021
Siphnos (Ν. Σίφνος), Artemonas (Αρτεμώνας), le 23 juin 2021Siphnos (Ν. Σίφνος), Artemonas (Αρτεμώνας), le 23 juin 2021

Pour notre dernier jour à Siphnos, nous avons effectué une balade plus courte que les précédentes, à partir de Platis Gialos (Πλατύς Γιαλός). Il y a eu une petite « polémique » au sein du groupe parce que la guide a demandé à ce que les personnes les plus lentes n’effectuent pas la totalité de la randonnée. Nous avons en effet dû marcher à un rythme plus rapide que les autres jours. La randonnée s’effectuait en aller-retour, le principal point d’intérêt (la baie de Fykiadia) se trouvant à l’extrémité du parcours.

Siphnos (Ν. Σίφνος), plage de Platis Gialos (Πλατύς Γιαλός), le 24 juin 2021

Ci-dessus le site de Platis Gialos vu depuis le col de Sarli (Σαρλή) que nous avons atteint après une demi-heure de montée. Ensuite, nous avons longé un rivage rocheux, face à un petit îlot (Gyalia, Γυαλιά) surmonté d’une chapelle (Panagia Kitriani, Παναγία Κιτριανή). (NB : l’île est invisible sur mes photos).

Siphnos (Ν. Σίφνος), en direction de la baie de Fykiadia (Όρν. Φυκιάδας), le 24 juin 2021

Le sentier quitte ensuite le rivage et traverse une ferme abandonnée (Chlacopo, Χλακωοπό). L’endroit est toujours très sauvage mais aurait été racheté par un promoteur pour construire un hôtel. D’après la guide, le rachat date déjà un peu et les travaux n’ont pour l’instant pas été engagés.

Siphnos (Ν. Σίφνος), en direction de la baie de Fykiadia (Όρν. Φυκιάδας), le 24 juin 2021

Nous approchons ensuite de la baie de Fykiadia (Όρν. Φυκιάδας), mais l’endroit était loin d’être aussi calme que nous l’avions espéré. Il y avait dans la baie, plusieurs bateaux de plaisance, ainsi qu’un énorme et très hideux yacht, aussi sympathique qu’un navire de guerre. Lorsque nous avons rejoint la plage, plusieurs plaisanciers s’y baignaient, il s’agissait semble-t-il d’Allemands.

Siphnos (Ν. Σίφνος), baie de Fykiadia (Όρν. Φυκιάδας), le 24 juin 2021

Par un passage un petit peu plus exposé sur les rochers, nous avons rejoint le but ultime de notre balade, la chapelle d’Ai Giorgis Kontou (Αη Γιώργης Κοντού), qui domine la baie à une vingtaine de mètres (je ne l’ai pas photographiée). Malheureusement nous dominions aussi le yacht. Nous avons eu loisir de l’observer pendant tout notre pique-nique, nous demandant bien à quelle mafia il pouvait appartenir. Sur ce genre de palace flottant vit en général une poignée de nababs, servis par une armée de marins et de domestiques philippins.

Siphnos (Ν. Σίφνος), baie de Fykiadia (Όρν. Φυκιάδας), le 24 juin 2021

Nous sommes rentrés à Platis Gialos en marchant à un bon rythme, contrastant singulièrement avec les autres jours, et ce malgré la forte chaleur. Nous sommes arrivés sur place une demi-heure plus tôt que l’horaire prévu, ce qui nous a laissés le temps de nous baigner après avoir consommé un café frappé.

Siphnos (Ν. Σίφνος), Platis Gialos (Πλατύς Γιαλός), le 24 juin 2021

Nous sommes rentrés non pas en bus public, mais par un transport privé ; nous avons ainsi regagné le port de Kamares (καμάρες) après un passage par l’hôtel. Avant de quitter Siphnos, nous avons eu le temps de parcourir les ruelles de la ville.

Siphnos (Ν. Σίφνος), port de Kamares (καμάρες), le 24 juin 2021

Les bateaux grecs de maintenant sont quand même bien moins pittoresques que « de mon temps ».

Siphnos (Ν. Σίφνος), port de Kamares (καμάρες), le 24 juin 2021Siphnos (Ν. Σίφνος), embarquement pour Milo (Μήλος), le 24 juin 2021

Nous avons gagné Milo en trois quarts d’heure. Ci-dessous une première photo prise dans la ville de débarquement (et capitale officieuse de l’île), Adamas (Αδάμας). Nous sommes descendus à l’hôtel Sémiramis, il se trouve que j’y avais déjà dormi en 1986 avec mes parents (sachant qu’à l’époque je notais systématiquement ce genre de détail. ). Cet hôtel date de 1957, le petit déjeuner servi en plein air est très copieux, mais l’établissement ne sert pas de dîner.

Milo (Μήλος), arrivée à Adamas (Αδάμας), le 24 juin 2021

Milo (Ν. Μήλος) est une île magnifique, l’une des plus belles des Cyclades, mais atypique en raison de sa géologie d’origine volcanique. Le fait est pourtant, que nous en avions conservé un souvenir mitigé lors de ma visite en 1986. Parmi les éléments qui nous avaient alors le plus déçus, figurait la côte nord de l’île, décrite en termes dithyrambiques par les guides touristiques mais que nous avions trouvée particulièrement surfaite. J’ai le souvenir de rochers fracassés par une houle menaçante et de tas d’ordures s’amoncelant au fond des criques. Rien qui ne nous incitât à nous attarder en ces lieux, de fait notre visite s’était limitée à une halte en voiture d’une dizaine de minutes à peine. C’est peu dire que les conditions seront différentes aujourd’hui : la randonnée que nous effectuerons le long de cette côte et qui durera la journée entière, compte à n’en pas douter parmi les plus belles de tout ce voyage.

C’est par un bus public que nous avons gagné le lieu-dit Papafrangas (Π. Παπάφραγκας), point de départ de la randonnée ; il s’agissait précisément de l’endroit où nous étions passés dans ma jeunesse ! Mais les lieux n’avaient plus rien à voir. Il faut dire qu’aujourd’hui la mer était calme, le temps magnifique (quoique fort chaud…). L’eau était d’une transparence limpide et les détritus relégués au rang de mauvais souvenir.

Milo (Ν. Μήλος), Papafrangas (Π. Παπάφραγκας), le 25 juin 2021

Toute cette côté découpée dans le tuf volcanique constituait historiquement un repaire pour les pirates (à l’instar de Kleftiko que nous visiterons le surlendemain).

Milo (Μήλος), balade sur la côte nord, le 25 juin 2021

Nous avons commencé notre randonnée en direction de l’ouest, commençant par contourner le village balnéaire de Pachena (Πάχαινα) que je n’ai pas pris en photo. Au fond d’une crique nous sommes brusquement tombés sur une affluence inattendue ainsi que d’un amoncellement de matériel photographique manifestement fort coûteux. Il y a avait là de jeunes mannequins qui étaient en train de se faire photographier devant ce paysage idyllique. Il semble que l’équipe technique tout au moins, était française (nous les avons de nouveau croisés plus tard dans la journée). Préférant éviter les histoires, je me suis bien garder de photographier quoi que ce soit de la scène.

Milo (Ν. Μήλος), balade sur la côte nord, le 25 juin 2021

Un peu plus loin nous rencontrons un second village, plus typique que le premier (quoique également occupé par des touristes) : Aghios Konstantinos (Άγιος Κωνσταντίνος).

Milo (Ν. Μήλος), Aghios Konstantinos (Άγ. Κωνσταντίνος), le 25 juin 2021

Une plage des alentours :

Milo (Ν. Μήλος), Aghios Konstantinos (Άγ. Κωνσταντίνος), le 25 juin 2021

Un autre village dont je n’ai rien noté, Mytakas (Μύτακας).

Milo (Ν. Μήλος), Mytakas, le 25 juin 2021

Encore quelques kilomètres avant la pause méridienne. On devine qu’il fait chaud…

Milo (Μήλος), balade sur la côte nord, le 25 juin 2021

Nous avons pique-niqué sur une plage isolée, sous un arbre et sur des bancs de fortune qui semblaient constitués de déchets apportés par la mer. Ensuite nous nous sommes baignés dans la crique voisine, assez longuement (d’où des coups de soleil). La température de l’eau (mesurée par un membre du groupe qui possédait un thermomètre aquatique) a été la plus élevée que nous avons rencontrée dans voyage, 32°C. (Comme nous étions en début de saison, les températures marines étaient habituellement plus frisquettes, de l’ordre de 26°C).

Milo (Μήλος), balade sur la côte nord, le 25 juin 2021

Nous continuons ensuite la progression dans un secteur particulièrement minéral.

Milo (Ν. Μήλος), balade sur la côte nord, le 25 juin 2021

Nous avons achevé la balade à l’endroit le plus touristique de cette côte, Sarakiniko (Σαρακήνικο), une magnifique crique quoique assez populeuse.

Milo (Ν. Μήλος), Sarakiniko (Σαρακήνικο), le 25 juin 2021Milo (Μήλος), Sarakiniko (Σαρακήνικο), le 25 juin 2021

Nous sommes ensuite rentrés à Adamas en bus. N’ayant pas souhaité me (re)baigner dans la baie comme l’ont fait la plupart de mes compagnons, je suis aller me balader seul sur les hauteurs du village d’où j’ai pris quelques photos.

Milo (Μήλος), Adamas (Αδάμας), le 25 juin 2021Milo (Ν. Μήλος), Adamas (Αδάμας), le 25 juin 2021

Suite de la visite le lendemain avec le village de Plaka (Πλάκα) qui est la véritable capitale de l’île. Nous nous y sommes rendus en bus public, puis nous nous sommes brièvement arrêtés (afin de distribuer les pique-niques entre nous) dans un square pour enfants aux « normes européennes », absolument désert. C’est à ce moment que l’on se rend compte qu’il semble n’y avoir presque aucun enfant dans ces îles.

Milo (Μήλος), Plaka (Πλάκα), le 26 juin 2021

Nous montons ensuite à travers les ruelles du village jusqu’au kastro qui le domine.

Milo (Μήλος), Plaka (Πλάκα), le 26 juin 2021

Le fort (surmonté d’une petite chapelle) domine toute la partie orientale de l’île ainsi que la rade et son goulet d’entrée. Il ne s’agit pourtant pas du point culminant, situé au sud-ouest.

Milo (Ν. Μήλος), Plaka (Πλάκα), le 26 juin 2021

Voici le seul panoramique que j’ai pris au cours de ce voyage :

Milo (Ν. Μήλος), Plaka (Πλάκα) (vue panoramique depuis le kastro)

On aperçoit également depuis le kastro de Plaka, la partie orientale de Milo avec le port de Pollonia, le détroit séparant Milo de Kimolos, ainsi que toute la zone minière. Mais je n’ai pris aucune photo dans cette direction, sans doute en raison du contre-jour. Les mines de Milo constituent la principale activité économique de l’île, bien avant le tourisme (ce qui soit dit en passant, préserve Milo d’une désertification qui est le sort de bien des îles grecques). On y extrait un grand nombre de matériaux d’origine volcanique, en particulier de la bentonite, très utilisée actuellement dans les travaux de terrassement du Grand Paris express.

Retour au village de Plaka et traversée des ruelles blanchies à la chaux.

Milo (Μήλος), Plaka (Πλάκα), le 26 juin 2021
Milo (Ν. Μήλος), Plaka (Πλάκα), le 26 juin 2021

Nous avons ensuite effectué une descente par un sentier muletier, en direction des sites archéologiques de Milo. C’est dans ce secteur de l’île que fut trouvée en 1820 la célèbre statue qui constitue maintenant l’un des joyaux du musée du Louvre. Statue que les Grecs aimeraient bien récupérer, ils ont posté de grandes affiches en ce sens dans les bâtiments portuaires de l’île, sans doute à l’attention des visiteurs français.

Milo (Μήλος), en direction de Klima (Ό. Κλίμα), le 26 juin 2021

Le site archéologique de Milo contient un théâtre ; mais sa visite n’était pas au programme, nous avons dû nous contenter de l’admirer de haut. J’ai noté qu’il avait été (outrageusement) restauré depuis 1986. Je propose ici les deux photos à titre de comparaison (à gauche en 1986, à droite en 2021). La liberté qui était alors la nôtre d’escalader à notre guise les gradins (alors que maintenant tout est barricadé) constitue une autre indication du temps qui passe, illustrant une fois de plus l’antienne du « c’était mieux avant ».

Restes de théâtre antique à Milo (Μήλος), le 18 août 1986Milo (Μήλος), théâtre antique. Il n’était pas dans cet état en 1986 ! (26 juin 2021)

Si nous avons été cette fois-ci privés de théâtre, nous avons eu droit aux catacombes. Ce dont je n’étais pas mécontent, car je n’avais pas pu les voir en 1986 (elles étaient alors fermées depuis plusieurs années). Pourtant, la visite en ces temps de covid de ce lieu clos n’a pas été de soi et a donné lieu à un cirque inimaginable : port du masque obligatoire, présence limitée sur les lieux et surtout visite contingentée. Nous étions une petite dizaine dans le groupe, il a fallu nous scinder en deux ! Fort heureusement il n’y avait pas d’autres visiteurs à ce moment là.

Les catacombes de Milo datent des débuts de l’ère chrétienne. On y organisait des messes clandestines, et des notables y étaient enterrés. Je n’en ai guère noté davantage (mes photos ont le mérite d’exister).

Milo (Μήλος), catacombes, le 26 juin 2021

Ensuite, par un escalier un peu raide, nous avons gagné la côte et le charmant port de Klima (Κλήμα). Lequel n’est quasiment plus utilisé comme tel, les charmantes maisons colorées étant louées à des touristes via AirBnb. Nous y avons pique-niqué puis nous sommes baignés à côté de la jetée (attention quand même aux oursins).

Milo (Ν. Μήλος), port de Klima (Κλήμα), le 26 juin 2021

La journée n’était pas terminée, il nous fallait encore rentrer à pied à l’hôtel à Adamas, sur un itinéraire comportant pas mal de goudron (et aussi remonter une bonne centaine de mètres). Nous sommes passés près du village de Trypiti (Τρυπητή), avant de gagner une route en terre sur laquelle il était possible de ramasser de petits morceaux d’obsidienne.

Milo (Μήλος), Adamas (Αδάμας), le 26 juin 2021

Dimanche 27 juin 2021, milieu du séjour. Le programme prévoyait une journée de relâche (pour la guide), que nous pouvions mettre à profit, soit pour faire du kayak de mer, soit pour une croisière autour de l’île de Milo, effectuée sur un voilier affrété par une agence locale, Drougas Tours (prix : 70 €). Le groupe ayant choisi la croisière à l’unanimité, les choses ont été assez simples puisque nous avons pu « privatiser » le voilier. Les règles Covid pour cette croisière (en principe il aurait fallu que je me fasse tester avant d’embarquer) ont été appliquées avec une souplesse toute hellénique (déclaration sur l’honneur que j’avais procédé à un auto-test avant d’embarquer, ce qui… n’était pas vrai).

Le programme de la croisière était d’effectuer la moitié du tour de l’île, jusqu’au magnifique site marin de Kleftiko (Κλέφτικο) situé au sud-ouest. Un endroit où je souhaitais tout particulièrement me rendre au cours de ce voyage car n’ayant pas pu le visiter en 1986. Kleftiko est en effet l’un des endroits les plus célèbres de Milo, on peut le voir sur de nombreuses cartes postales en vente dans l’île, mais il n’est a priori accessible qu’en bateau. Ci dessous-le voilier que nous avons emprunté, conduit par un jeune couple salarié de l’agence locale. Nous avons effectué le parcours en pointillé bleu (côte ouest et Kleftiko). On nous a demandé de laisser nos chaussures avant de monter à bord, il paraît que c’est une règle générale sur les voiliers. Le séjour à bord sera fort agréable, nous serons en particulier très bien nourris. Le bateau naviguera essentiellement au moteur, à cause de l’absence de vent. Il y aura au cours du trajet plusieurs arrêts, tant à l’aller qu’au retour, où nous pourrons nous baigner depuis le bateau (en général sans avoir pied, même s’il est parfois possible de prendre pied sur le sommet d’un gros rocher). L’arrêt le plus important étant bien évidemment Kleftiko. Les organisateurs prendront des photos et des vidéos avec une caméra Gopro aquatique (mais flottante !) qui nous seront ensuite envoyées.

Milo (Μήλος), départ en croisière, le 27 juin 2021Milo (Μήλος), départ en croisière, le 27 juin 2021

Une fois sorti du port, le bateau a commencé par sortir de la rade en longeant la côte à petite distance. Ici une falaise avec d’anciennes habitations troglodytes, elle est située entre Adamas et le petit port de Klima que nous avions visité la veille.

Milo (Ν. Μήλος), constructions troglodytes près de Klima (Κλήμα), le 27 juin 2021Milo (Ν. Μήλος), constructions troglodytes près de Klima (Ό. Κλίμα), le 27 juin 2021

On retrouve ensuite le port de Klima visité la veille. Le village de Plaka était également visible sur les hauteurs.

Milo (Ν. Μήλος), Klima (Ό. Κλίμα) vu du voilier, le 27 juin 2021

À la sortie de la rade, nous avons dans un premier temps obliqué vers la droite pour aller voir le site d’Arkoudes (Αρκούδες) et ses rochers naturellement sculptés en forme de figurines, assez célèbres à Milo.

Milo (Ν. Μήλος), rocher d’Arkoudes (Αρκούδες), le 27 juin 2021Milo (Ν. Μήλος), rocher d’Arkoudes (Αρκούδες), le 27 juin 2021
Milo (Μήλος), rocher d’Arkoudes (Αρκούδες), le 27 juin 2021

Première halte et premier bain dans la baie d’Angathia (Π. Αγκάθια) qui est située au nord de l’île. Elle fait face à l’île d’Antimilos (Αντίμηλος), une île déserte assez importante qui culmine à 671 m et qui est peut-être un volcan émergé. Le vieux gréement était celui d’une agence concurrente et vraisemblablement beaucoup plus chère !

Milo (Ν. Μήλος), baie d’Angathia (Π. Αγκάθια), le 27 juin 2021Milo (Μήλος), baie d’Angathia (Π. Αγκάθια), le 27 juin 2021

Nous avons ensuite poursuivi notre navigation vers le sud, longeant une côte particulièrement découpée et minérale. (Le présent voyage en dehors de cette croisière ne nous aura pas conduits dans cette partie de l’île). Nos organisateurs ont choisi de nous emmener directement à Kleftiko afin d’y passer du temps, réservant au retour les haltes qui étaient prévues sur cette côte (on y trouve notamment la caverne effondrée de Sykia).

Milo (Μήλος), le site de Sykia (Συκιά) que nous verrons au retour, le 27 juin 2021

Arrivée sur le site de Kleftiko. Notre voilier a d’abord dû trouver un point de mouillage, chose malaisée car il y avait beaucoup de bateaux. Kleftiko, situé près de la pointe sud-ouest de l’île de Milo, constitue un ensemble de rochers sculptés naturellement dans la pierre ponce avec des arches et des grottes. C’était il y a quelques siècles un repère de pirates, on nous a parlé du pirate Barberousse qui était turc par son père et grec par sa mère (on se doute que ce n’était pas l’inverse…). Il a vécu au XVIe siècle, sous le règne de Soliman le Magnifique.

Milo (Μήλος), Kleftiko (Κλέφτικο), le 27 juin 2021

Par demi-groupe (j’ai fait partie du premier) nous sommes montés sur l’annexe pour aller voir de plus près les arches et les grottes naturelles. On aperçoit à un endroit l’emprunte des anneaux qui étaient fixés dans le rocher et qui servaient à amarrer les bateaux des pirates.

Milo (Μήλος), Kleftiko (Κλέφτικο), le 27 juin 2021

Une fois cette visite effectuée et pendant que le second groupe y allait à son tour, nous sommes descendus nous baigner. Sur les conseils des accompagnateurs, j’ai parcouru à la nage un tunnel naturel que nous venions de traverser avec l’annexe (ce qui soit dit en passant, était peut être un peu risqué car à un moment je n’étais plus visible de personne).

Milo (Μήλος), Kleftiko (Κλέφτικο), le 27 juin 2021Milo (Μήλος), Kleftiko (Κλέφτικο), le 27 juin 2021

Après le bain, nous avons déjeuné à bord. Quelques chèvres escaladaient les falaises surplombant le site.

Milo (Μήλος), Kleftiko (Κλέφτικο), le 27 juin 2021

Nous prenons ensuite le chemin du retour, avec plusieurs haltes. La première sera celle de Sykia (Συκιά) où se trouve une caverne effondrée qui peut faire office de port naturel.

Milo (Μήλος), Sykia (Συκιά), le 27 juin 2021

Comme à Kleftiko, nous avons tout d’abord exploré le site par demi-groupe en utilisant l’annexe. Les reflets bleutés du passage faisaient penser à Capri.

Milo (Μήλος), Sykia (Συκιά), le 27 juin 2021Milo (Μήλος), Sykia (Συκιά), le 27 juin 2021

On trouve aussi des orgues basaltiques sur ce site

Milo (Ν. Μήλος), Sykia (Συκιά), le 27 juin 2021Milo (Μήλος), Sykia (Συκιά), le 27 juin 2021

Quelques photos du bain qui a suivi. Certaines images ont été prises avec la Gopro de l’agence Drougas Tours.

Milo (Ν. Μήλος), Sykia (Συκιά), le 27 juin 2021Milo (Ν. Μήλος), Sykia (Συκιά), le 27 juin 2021 (photo : Drougas Tours)
Milo (Ν. Μήλος), Sykia (Συκιά), le 27 juin 2021 (photo : Drougas Tours)Milo (Ν. Μήλος), Sykia (Συκιά), le 27 juin 2021 (photo : Drougas Tours)

Pendant la navigation retour, alors que nous longions le cap Vani (Ακ. Βάνι), à l’entrée de la rade mais côté ouest, nous avons pu photographier ces restes de mine de manganèse.

Milo (Ν. Μήλος), restes de mine de manganèse près du cap Vani (Ακ. Βάνι), le 27 juin 2021

Enfin, l’horaire nous a laissé le temps pour une ultime halte, en-dessous de l’église isolée d’Aghios Dimitrios (Π. Αγίου Δημητρίου), qui est située au bord de la rade de Milo, face à Adamas. Nous avons pris un ultime bain, nageant jusqu’à la grève pour ressortir de l’eau, puis gravissant (péniblement, étant pieds nus) les quelques marches pour arriver à l’église (je n’ai pas osé y pénétrer dans cette tenue). Mais l’un de mes compagnons de voyage m’avait largement précédé puisqu’il a sonné les cloches alors que j’étais encore dans l’eau !

Milo (Ν. Μήλος), Aghios Dimitrios, le 27 juin 2021

La dernière journée du séjour à Milo était en réalité consacrée à l’île voisine, Kimolos (Ν. Κίμολος). Pour se rendre à Kimolos, il faut emprunter un bac à partir du charmant port de Pollonia (Πολλώνια), situé au nord-est de l’île de Milo (un nom qui n’a rien à voir avec la Pologne, mais qui est une contraction d’Apollonia, donc faisant de nouveau référence au dieu Apollon).

Milo (Ν. Μήλος), Pollonia (Πολλώνια), le 28 juin 2021

Nous nous sommes rendus à Pollonia en taxi. Une fois sur place, le bateau étant censé partir une heure plus tard, notre guide nous a laissé quartier libre pour explorer le village.

Milo (Ν. Μήλος), Pollonia (Πολλώνια), le 28 juin 2021Milo (Ν. Μήλος), Pollonia (Πολλώνια), le 28 juin 2021
Milo (Ν. Μήλος), Pollonia (Πολλώνια), le 28 juin 2021Milo (Μήλος), Pollonia (Πολλώνια), le 28 juin 2021

Toutefois, un quart d’heure à peine après avoir quitté Maria, alors que je me trouvais de l’autre côté du port, j’ai commencé à avoir un sérieux doute : un bateau qui approchait à vive allure correspondait bien à ces bacs intemporels qui desservent les petites îles grecques.

Milo (Μήλος), Pollonia (Πολλώνια). Le bateau arrive ! (28 juin 2021)Milo (Ν. Μήλος), Pollonia (Πολλώνια), le 28 juin 2021

Je me suis donc subrepticement rapproché de l’embarcadère… pour y trouver la guide catastrophée. L’horaire avait été avancé d’une demi-heure, alors qu’en plus de moi (qui arrivais finalement à temps mais assez juste), deux autres personnes manquaient à l’appel ! Et bien évidemment, aucun autre bac n’était prévu dans la matinée…

Mais notre organisatrice a su rattraper son erreur avec une dextérité qui m’a littéralement bluffé. Elle nous a fait prendre le bac sans elle — acquittant donc nous-même le prix des billets — tandis qu’elle attendait les deux retardataires à Pollonia. Puis faisant jouer ses relations (elle connaissait beaucoup de monde dans ces îles, manifestement), elle a pu monter sur un petit bateau qui partait à vide chercher des touristes à Kimolos. Il paraît que le batelier ne l’a même pas fait payer ! Cette embarcation étant de surcroît bien plus rapide que notre bac, elle n’est arrivée à Kimolos que 5 minutes après nous !

Quelques photos prises pendant la traversée. Le bac grec à l’ancienne, exactement ce que j’ai connu dans mon enfance.

Milo (Μήλος), Pollonia (Πολλώνια), le 28 juin 2021Le bac reliant Milo (Μήλος) et Kimolos (Ν. Κίμολος). Le charme des bateaux grecs à l’ancienne ! (28 juin 2021)
Traversée entre Milo (Μήλος) et Kimolos (Ν. Κίμολος), le 28 juin 2021Traversée entre Milo (Ν. Μήλος) et Kimolos (Ν. Κίμολος). Vue sur Chorio (χωριό) à Kimolos (Ν. Κίμολος), le 28 juin 2021
Traversée entre Milo (Μήλος) et Kimolos (Ν. Κίμολος), le 28 juin 2021Débarquement à Kimolos (Ν. Κίμολος) (port de Psathi (Ψάθη)), le 28 juin 2021

Ce bac est en fait utilisé quotidiennement par certains habitants de Kimolos qui travaillent dans la mine à Milo et qui effectuent la traversée chaque matin.

L’arrivée à Kimolos. Le port de débarquement s’appelle Psathi (Ψάθη).

Arrivée à Kimolos (Ν. Κίμολος) (port de Psathi (Ψάθη)), le 28 juin 2021

À peine Maria débarquée, nous avons entamé notre ascension en direction de la capitale de l’île, Chorio (χωριό). Un village cycladique typique, en partie fortifié, et dominé par une imposante église.

Kimolos (Ν. Κίμολος) (en direction de Chorio (χωριό)), le 28 juin 2021

On ne se lasse pas des ruelles de Chorio.

Kimolos (Ν. Κίμολος), Chorio (χωριό), le 28 juin 2021

Notre guide disait que de tout le programme de ce voyage, la journée passée à Kimolos était celle qu’elle préférait. Cette île est en effet restée assez authentique, et beaucoup moins touristique que sa voisine.

Ci-dessous l’intérieur de la magnifique église de Chorio. J’ai pris quelques libertés avec l’interdiction de photographier…

Kimolos (Ν. Κίμολος), église de Chorio (χωριό), le 28 juin 2021

Nous poursuivons la traversée du village. On y trouve d’autres églises, dont l’une qui semble très ancienne.

Kimolos (Ν. Κίμολος), Chorio (χωριό), le 28 juin 2021

Nous avons ensuite entamé la randonnée proprement dite, nous élevant progressivement au-dessus du village (et nous dispersant aussi pas mal, le groupe étant assez hétérogène). On peut voir ci-dessous le village de Chorio vu de haut, ainsi qu’en arrière plan l’île déserte de Poliegos (Πολύαιγος). C’est la plus grande île inhabitée des Cyclades (elle ne l’a d’ailleurs pas toujours été), mais elle est régulièrement visitée par des plaisanciers. Comme Milo et Kimolos, elle est constituée de roches volcaniques.

Kimolos (Ν. Κίμολος), le 28 juin 2021. Chorio (χωριό) en contrebas, Poliegos (Ν. Πολιεγος) en face.

Cet autre cliché, qui montre le rivage de Kimolos en direction du nord-est, tend à prouver qu’il y a également des carrières à Kimolos.

Kimolos (Ν. Κίμολος), le 28 juin 2021

Le but de la randonnée était une formation géologique en forme de champignon (sculptée par les vents, et de calcaire, ce qui est étrange sur une île essentiellement volcanique) : Skiádi (Σκιάδι). Cette balade, effectuée en partie sur des routes en terre (le reste sur des sentiers), n’était pas très difficile ; mais il faisait tout de même assez chaud…

Kimolos (Ν. Κίμολος), le 28 juin 2021

Les ânes, autrefois omniprésents dans les Cyclades, ont malheureusement presque tous disparu. Kimolos semble faire figure d’exception…

L’approche de Skiádi. On reconnaît dans le lointain l’île d’Antimilos.

Kimolos (Ν. Κίμολος), arrivée à Skiádi (Σκιάδι) (Antimilos au large), le 28 juin 2021Kimolos (Ν. Κίμολος), le 28 juin 2021 (après le pique-nique)

Et donc, de plus près, ce fameux champignon. Il constitue la seule ombre à des kilomètres à la ronde, c’est donc là que nous avons pique-niqué (il était déjà assez tard, 14h). Photographier la formation sans personne sur la photo a donc constitué pour moi une gageure.

Kimolos (Ν. Κίμολος), Skiádi (Σκιάδι), le 28 juin 2021

Le sentier descendait ensuite en direction de la très belle plage de Mavrospília (Μαυροσπήλια). L’itinéraire empruntait une crête offrant de magnifiques vues sur la plage, ainsi que sur l’île de Milo et le port de Pollonia en arrière-plan.

Kimolos (Ν. Κίμολος), plage de Mavrospília (Μαυροσπήλια), le 28 juin 2021

Quelques photos prises depuis la plage (où nous nous sommes baignés). J’ai toutefois été un peu déçu, le paysage s’avérant beaucoup plus beau d’en haut. Le bain non plus n’était pas idéal, avec une eau un peu fraîche et la présence de quelques oursins.

Kimolos (Ν. Κίμολος), plage de Mavrospília (Μαυροσπήλια), le 28 juin 2021

La fin de la journée était un peu plus fastidieuse. Nous avons rejoint une autre plage, Alyki (Αλυκή), où il était prévu de dîner. Il n’y a pas de sentier entre Mavrospília et Alyki, il a fallu marcher en bord de route (en terre dans un premier temps, puis asphaltée). Quelques belles vues toutefois, en particulier sur l’île de Milo en face.

Kimolos (Ν. Κίμολος), le 28 juin 2021

L’organisation de la fin de journée était un peu particulière. D’abord deux bonnes heures de repos sur place (pendant lesquelles il était possible de retourner se baigner, ce que je n’ai pas fait) ; puis un dîner au restaurant situé derrière la plage ; et enfin un retour nocturne à Milo par un petit bateau privatif qui allait accoster sur un ponton aménagé sur la plage d’Alyki (suivi d’un transfert en taxi entre Pollonia et Adamas). Notre guide ne nous a pas caché la raison de cette organisation un peu chinoise : les restaurants à Milo étant tous hors de prix, le fait de dîner à Kimolos lui permettait de tenir son budget, malgré le surcoût (vraisemblable) de la traversée privative.

Dîner à Kimolos (Ν. Κίμολος), le 28 juin 2021Traversée nocturne entre Kimolos (Ν. Κίμολος) et Milo (Ν. Μήλος), le 28 juin 2021

Nous avons le lendemain matin quitté Milo pour Sériphe, en général appelée Serifos mais j’ai opté sur cette page pour cette francisation un peu désuète (Ν. Σέριφος). Ci-dessous deux dernières photos prises à Milo au moment de l’embarquement. Dans le hall de départ de la gare maritime était affichée une grande banderole en anglais exigeant le retour dans l’île de la Vénus de Milo. Histoire sans doute de culpabiliser les touristes français. On note que les insulaires, pas fous, ne nous provoquent qu’au moment du départ et pas à l’arrivée, c’est-à-dire une fois que nos euros ont été dépensés…

Fin de séjour à Milo (Μήλος), le 29 juin 2021Départ de l’île de Milo (Μήλος), le 29 juin 2021

Quelques photos de la traversée, plus précisément de l’escale à Siphnos. Le bateau, rapide, était le même que le premier jour. Les places étaient réservées mais le navire loin d’être complet, j’ai donc pris soin (contrairement à l’aller) de m’assoir dans un emplacement du salon où mon GPS continuait de capter.

Escale à Siphnos (Ν. Σίφνος) en route vers Sériphe (Ν. Σέριφος), le 29 juin 2021Escale à Siphnos (Ν. Σίφνος) en route vers Sériphe (Ν. Σέριφος), le 29 juin 2021

Par contre, pas de photo de l’approche de Sériphe puisque nous étions tous rassemblés dans le garage, prêts à gicler pour le débarquement. L’escale ne dure en effet que quelques minutes, on est loin du folklore d’antan. J’avais toutefois photographié l’approche de l’île au début du voyage.

Débarquement à Sériphe (Ν. Σέριφος) (Sériphe en français), le 29 juin 2021

Le port de débarquement à Sériphe s’appelle Livadi (Λιβάδι), il est situé dans une baie qui se prolonge par une plage. Notre hôtel, l’hôtel Maistrali, était une fois n’est pas coutume situé en bord de mer, le long de cette plage. L’hôtelier est venu chercher nos bagages au débarcadère, ce dont je ne me suis pas plaint car mon sac de voyage n’était pas équipé de roulettes. Nous avons en ce qui nous concerne gagné l’hôtel à pied.

Arrivée à Sériphe (Ν. Σέριφος), le 29 juin 2021

Nous avons ensuite eu quartier libre pendant l’après-midi, ce qui nous a permis de nous baigner, ne démarrant les visites qu’après l’heure des plus fortes chaleurs.

Comme souvent dans les Cyclades le port de débarquement n’est pas le village le plus important de l’île, lequel se trouve en hauteur. C’était bien évidemment un moyen de se défendre contre le fléau séculaire que constituaient les actes de piraterie barbaresque. Donc à Sériphe le capitale, qui s’appelle comme de juste Chora (« village ») (χώρα), est située sur une crête à 230 m d’altitude (le village est bien visible sur la photo prise lors de l’escale à l’aller). Il y a encore quelques décennies, on accédait à Chora par un vieux chemin muletier pavé qui s’élevait à flanc de colline. Une route a été édifiée par la suite, mais l’antique dallage reste en partie utilisable. C’est lui que nous allons emprunter aujourd’hui, gagnant le village à pied afin de le visiter.

Sériphe (Ν. Σέριφος), montée vers Chora (Χώρα), le 29 juin 2021

Le (magnifique) panorama dont on jouit depuis Chora, se dévoile progressivement au cours de la montée.

Sériphe (Ν. Σέριφος), montée vers Chora (Χώρα), le 29 juin 2021

Arrivée dans les faubourgs du village. Nous ne sommes pas encore au but.

Sériphe (Ν. Σέριφος), montée vers Chora (Χώρα), le 29 juin 2021Sériphe (Ν. Σέριφος), montée vers Chora (Χώρα), le 29 juin 2021

Le village est en fait assez désert, en grande partie abandonné. Sériphe ne possède pas d’activité industrielle comme Milo, le tourisme tend à devenir la seule activité le l’île. Les derniers habitants permanents qui subsistent sont quelques personnes âgées, qui cultivent leur lopin de terre. Sériphe risque fort d’ici quelques années de connaître le funeste destin de Santorin, totalement inhabitée pendant l’hiver. À moins que la crise économique n’inverse la tendance (ce qui n’est pas exclu) et que des expatriés de l’île devenus chômeurs, ne reviennent faute d’alternative vivre sur la terre de leurs ancêtres.

Sériphe (Ν. Σέριφος), Chora (Χώρα), le 29 juin 2021

Nous avions atteint le centre du village, dont les ruelles sont exclusivement occupées par des boutiques de souvenirs. Nos efforts n’étaient toutefois pas terminés, puisqu’au-dessus de l’île se trouve une forteresse et une chapelle. C’est de là-haut qu’on bénéficie du plus beau point de vue.

Sériphe (Ν. Σέριφος), Chora (Χώρα), le 29 juin 2021Sériphe (Ν. Σέριφος), Chora (Χώρα), le 29 juin 2021

Alors que nous n’avions guère été importunés par les autres touristes pendant la montée au village, ce n’était maintenant plus le cas puisque nous nous sommes soudainement trouvés au milieu d’un groupe d’Américains fort peu discrets. Il n’y a plus ni de Chinois, ni de Japonais, ni de Russes, mais ceux-là, pas moyen de s’en débarrasser. Même si, très honnêtement, on était loin de la saturation en Grèce en ce mois de juin.

Sériphe (Ν. Σέριφος), Chora (Χώρα), le 29 juin 2021

Déjà annoncée, la magnifique vue sur le port (Livadi), depuis la chapelle dominant Chora. On peut aussi deviner en arrière-plan, sur certaines de mes photos, l’île de Siphnos.

Sériphe (Ν. Σέριφος), vue depuis Chora (Χώρα), le 29 juin 2021 (En arrière-plan Siphnos (Ν. Σίφνος))Sériphe (Ν. Σέριφος), vue depuis Chora (χώρα), le 29 juin 2021 (En arrière-plan Siphnos (Ν. Σίφνος))

De retour au village, nous avons fait une assez longue halte à la terrasse d’un café, à proximité de l’église et de la mairie.

Sériphe (Ν. Σέριφος), Chora (Χώρα), le 29 juin 2021Sériphe (Ν. Σέριφος), Chora (Χώρα), le 29 juin 2021

J’avais raison de savourer l’instant, on rappelle que le simple plaisir de s’assoir à la terrasse d’un café nous avait été proscrit de longs mois durant. Et je n’avais encore rien vu et ne me doutais guère ce de qui m’attendait, puisqu’à peine quinze jours plus tard, ce serait l’inénarrable allocution du larbin de McKinsley, condamnant à l’enfermement et à la mort sociale, et ce pour de longs mois, tous ceux qui avaient eu l’outrecuidance d’aller s’informer ailleurs sur le contenu réel des produits qu’ils voulaient nous inoculer de force.

Le lendemain était programmée une randonnée dans le nord-est de l’île, en direction d’une plage assez isolée, la plage de Sykamia (Π. Συκαμιά). Nous avons démarré du village de Panagia (Παναγιά), que nous avons gagné en transfert privé (en passant par Chora). Il subsiste encore quelques rares habitants dans ce village.

La progression qui s’effectue en fond de vallée, n’est sans doute pas la plus intéressante du voyage… On notre la présence d’un pigeonnier (comme à Siphnos), ainsi que d’un ancien lavoir.

Sériphe (Ν. Σέριφος), descente vers la plage de Sykamia (Π. Συκαμιά). Depuis le village de Panagia (παναγία). En arrière-plan l’île de Kýthnos (Ν. Κύθνος), le 30 juin 2021Sériphe (Ν. Σέριφος), descente vers la plage de Sykamia (Π. Συκαμιά). Ancien lavoir, le 30 juin 2021
Sériphe (Ν. Σέριφος), descente vers la plage de Sykamia (Π. Συκαμιά). Pigeonnier, le 30 juin 2021

Arrivée à la plage, de sable (ce qui est assez rare dans les Cyclades), et qui est effectivement assez remarquable. Elle était presque déserte. Pourtant il y avait non loin de là un bistrot qui attendait le chaland (nous avons été y prendre un café après le bain et le pique-nique).

Sériphe (Ν. Σέριφος), plage de Sykamia (Π. Συκαμιά), le 30 juin 2021

L’île que l’on aperçoit sur certaines photos est Kýthnos (Ν. Κύθνος), la deuxième île des Cyclades par la proximité avec le continent. Je n’y suis jamais allé.

Ensuite il a bien évidemment fallu remonter, mais par un autre sentier induisant moins de dénivelé qu’à l’aller, pour atteindre le village de Galani (Γαλανή), très proche du monastère que nous visiterons le lendemain. Le bus privatisé (le même que le matin) nous y attendait, au plus près de l’arrivée du sentier.

Sériphe (Ν. Σέριφος), remontée de la plage de Sykamia (Π. Συκαμιά), le 30 juin 2021

Nous sommes rentrés à l’hôtel assez tôt, prélude à une longue après-midi de repos. Je me suis de nouveau baigné, puis suis allé faire un tour à Livadi en quête de miel.

Sériphe (Ν. Σέριφος), près de l’hôtel, le 30 juin 2021

Le soir au restaurant, nous avons eu droit aux fameuses meat balls, auxquelles j’avais goûté jusqu’à saturation lors mes voyages de jeunesse, au point de croire qu’il s’agissait de la base de la gastronomie grecque. Notre guide a qui j’ai raconté la chose, a tenu à m’assurer qu’il n’en était rien, et qu’il s’agit d’un menu que l’on rencontre surtout dans la restauration routière… Il va sans dire, bien évidemment (surtout en cette période de Covid), que l’habitude d’inviter les clients étrangers choisir en cuisine ce qui y mijotait, appartient à un passé révolu !

Jeudi 1er juillet, dernier jour que nous passons à Sériphe ; avec le changement de mois coïncide un changement de temps. Un vent du sud, une chaleur nettement plus intense, et une visibilité beaucoup plus réduite ce qui n’est pas l’idéal pour les photos. Ce temps tendra d’ailleurs vers l’orage les jours suivants lorsque nous serons à Athènes. Aujourd’hui donc, dernière randonnée du séjour, sans doute pas la plus intéressante il faut le dire, consistant à relier le village de Chora au monastère Moni Taxiarchon (Μ. Ταξιαρχών) dont la visite était prévue. Il semble que le véritable programme Allibert consistait à passer par le sommet du mont Diasela (Διασέλα), mais ce n’est pas ce que nous avons fait.

Démarrage donc de Chora que nous avons rejointe en bus public (il a fallu pour ce faire se lever plus tôt que d’habitude). L’occasion de voir le village sous un angle jusqu’alors inédit.

Sérifos (Ν. Σέριφος), randonnée à partir de Chora (Χώρα), le 1ᵉʳ juillet 2021

La randonnée a débuté par un sentier manifestement rarement emprunté. Il fallait se frayer un chemin dans un enchevêtrement de broussailles (les « kékés » comme je l’ai entendu dire à l’armée), je me suis félicité ce jour là de toujours randonner en pantalon malgré la chaleur.

Sérifos (Ν. Σέριφος), sentier rarement emprunté..., le 1ᵉʳ juillet 2021

Progression ensuite à flanc de colline sur plusieurs kilomètres (rencontrant en chemin une charmante petite église, Pano Stavros (Πάνω Σταυρός), sur le toit de laquelle un escalier permet d’accéder).

Sérifos (Ν. Σέριφος), randonnée à partir de Chora (Χώρα), le 1ᵉʳ juillet 2021

Nous avons ensuite atteint le village de Kentarchos (Κένταρχος), aussi appelé Kallitsos (Καλλίτσος). Ses rues étaient totalement désertes tellement la chaleur était étouffante (pourtant le village n’est pas abandonné). Nous avons rempli nos gourdes à la fontaine du village, en essayant de faire abstraction de la nuée de guêpes et de frelons.

Sérifos (Ν. Σέριφος), Kentarchos (Κένταρχος) ou Kallitsos (Καλλίτσος), le 1ᵉʳ juillet 2021Sérifos (Ν. Σέριφος), église de Panagia (Παναγιά) Skopiani, le 1ᵉʳ juillet 2021

Ci-dessus à droite l’église de Panagia Skopiani (Παναγία Σκοπιανί), une perspective trompeuse nous ayant un temps fait croire que nous arrivions au monastère. Car ce dernier est séparé de Kentarchos par plusieurs kilomètres de route qu’il a fallu parcourir à pied. Certainement pas le moment le plus inoubliable de ce voyage en Grèce.

Sérifos (Ν. Σέριφος), monastère de Moni Taxiarchon (Μ. Ταξιαρχών), le 1ᵉʳ juillet 2021

Le monastère de Moni Taxiarchon (Μ. Ταξιαρχών) (en français le monastère des Taxiarches ; photographies ci-dessus et ci-dessous) est un édifice fortifié qui date du XVIe siècle. Il est actuellement tenu par un unique moine, assez jeune et plutôt rigoriste. Les visiteuses sont par exemple tenues de recouvrir leur jambes d’un drap (la « tenue de mosquée » comme j’écrivais autrefois, une exigence qui dans l’ensemble a quand même tendance à se perdre). C’est l’ermite du lieu qui nous a prodigué les quelques explications dont je vais faire ici un (fort bref) résumé, exprimées en grec et traduites, avec une conviction toute relative, par notre guide. Le monastère fut bâti pour accueillir une précieuse icône de Saint-Michel qui avait été rapportée de Chypre au XVIe siècle, suite à l’invasion de l’île par les Turcs. Les villageois ont voulu installer l’icône dans l’église de Chora, mais chaque nuit, l’icône revenait toute seule à cet emplacement, lequel se trouvait aussi illuminé. On dut donc se résoudre à bâtir le monastère.

Sérifos (Ν. Σέριφος), monastère de Moni Taxiarchon (Μ. Ταξιαρχών), le 1ᵉʳ juillet 2021

Les photos sont interdites à l’intérieur de l’église. J’ai inclus ci-dessus une photo téléchargée sur Internet, mais je doute que la fameuse icône y soit visible. Je ne pense pas en réalité qu’il soit possible de la voir pour les touristes (elle est vraisemblablement cachée dans l’iconostase). Je n’ai pas non plus pu savoir de quelle époque elle datait ; il n’était guère possible de faire poser des questions à l’ermite, assez patibulaire d’aspect et qui ne se privait pas de distiller dans son discours quelques réflexions fort désobligeantes (quoique pertinentes) à l’égard des touristes de passage qui avaient perdu la foi.

Sérifos (Ν. Σέριφος), monastère de Moni Taxiarchon (Μ. Ταξιαρχών), le 1ᵉʳ juillet 2021

Nous avons ensuite pique-niqué à l’ombre face au monastère, avant de rentrer en bus privatif, quasiment depuis le même endroit que la veille. L’après-midi s’est ensuite déroulée de manière très similaire à la veille, entre la sieste, le bain, et les courses à la petite supérette du coin (à chaque jour son pot de miel). J’avais un temps songé à remonter seul à Chora, mais j’ai renoncé à cette idée en raison de la température, qui aurait frisé les 310 kelvins ce jour là.

Une dernière photo de Sériphe prise le lendemain au moment de l’embarquement (on notera que le beau ciel bleu était revenu). Deux types de navires y faisaient escale au même moment, je n’ose avouer que j’aurais préféré prendre l’autre…

Sérifos (Ν. Σέριφος), fin de séjour, le 2 juillet 2021

Ont suivi 2h15 de navigation jusqu’au Pirée, sans escale. Je n’ai pas bougé de mon siège de tout le trajet. Nous avons déjeuné à bord, du sandwich acheté avant d’embarquer.

Au Pirée m’attendait une formalité peu agréable mais à ce moment indispensable eu égard au choix qui avait été le mien, de ne pas me faire injecter leur produit (soi disant) anti-Covid. Notons que nous étions trois personnes du groupe à devoir passer par là ; mais les deux autres, nullement réfractaires, n’avaient pas eu le temps de compléter leurs doses. Nous avons fait la queue à l’extérieur du laboratoire, où nous sommes entrés un par un. L’examen a été beaucoup plus bref que le remplissage du formulaire (j’ai noté qu’au Pirée contrairement à Paris, une seule narine suffisait). J’avais pris soin de me munir du numéro de portable de la guide (même si in fine et contrairement à Paris, j’ai aussi reçu le résultat par mél). Il n’y a pas eu de problème de ce côté dans notre groupe ; mais le lendemain après-midi à l’hôtel d’Athènes, il y avait une famille de Français qui voyageaient seuls et qui étaient toujours en attente de leur résultat. Je ne sais s’ils sont finalement montés dans l’avion.

Après le test (nous avons quand même perdu une bonne heure dans cette affaire), nous avons rejoint en taxi (non sans subir quelques embouteillages) notre hôtel qui était situé en plein centre d’Athènes, au pied de l’Acropole. Nos compagnons de voyage étaient déjà partis visiter.

Hôtel avec vue sur le Parthénon, le 2 juillet 2021Odéon d’Hérode Atticus, le 2 juillet 2021

J’ai effectué toutes les visites d’Athènes seul, ne retrouvant mes compagnons que pour le dîner et le petit déjeuner du lendemain. J’ai commencé bien évidemment par me diriger vers l’Acropole, mais je n’avais pas capté qu’elle était fermée pendant l’heure de la sieste, ne rouvrant qu’à 17h. Un détail qui ne figurait pas dans les guide touristiques et qui je pense était dû aux circonstances assez exceptionnelles (crise Covid toujours en cours et affluence touristique bien moindre qu’à l’accoutumée). Je suis arrivé aux portes du site vers 16h30. J’ai acheté mon billet et ai attendu que cela ouvre. Il y avait des touristes certes, mais en nombre infiniment moindre qu’à l’accoutumée, et même je pense, moindre que lorsque j’ai visité les lieux dans mon enfance.

Ci-dessous, quelques photos du temple d’Athéna Niké vu d’en bas, ainsi que de l’odéon (romain) d’Hérode Atticus qu’il est possible d’admirer sans franchir les grilles d’entrée.

Odéon d’Hérode Atticus, le 2 juillet 2021

La visibilité ce jour là était absolument exceptionnelle, puisqu’il était possible non seulement de voir la mer, mais de deviner la côte du Péloponnèse ! Mes souvenir d’enfance évoquent le plus souvent une atmosphère brumeuse et un panorama limité.

Je suis entré sur le site dès l’ouverture, gravissant les marches d’un rythme rapide pour entrer parmi les premiers. Ce qui m’a offert ces quelques rares clichés de l’Acropole sans personne. On commence par les Propylées et le temple d’Athéna Niké.

Les Propylées, le 2 juillet 2021

Je me suis ensuite dirigé vers l’Érechthéion, dont c’était la première fois que je pouvais admirer les copies des caryatides. Lors de mes dernières visites du site dans les années 80, les caryatides originelles (du moins celles ayant échappé aux méfaits de la perfide Albion) avaient toutes été démontées et remplacées par une montagne d’échafaudages (au point que mon père n’en avait pas pris de photo à cette époque).

L’Érechthéion (portique des caryatides), le 2 juillet 2021

Certaines de ces vieilles pierres sont tout de même manifestement fort neuves. De là à parler de temple outrageusement restauré…

L’olivier sacré d’Athéna (dont tous les élèves de 6e ont entendu parler…)

L’olivier sacré, en arrière-plan l’Érechthéion et le Parthénon, le 2 juillet 2021

On en vient au Parthéon, qui lui aussi incorpore maintenant des pierres neuves, même s’il a de manière générale peu bougé depuis mon enfance. Notons qu’à l’époque ne pouvait déjà plus s’en approcher (alors que ma mère raconte être entrée à l’intérieur lors de son premier voyage en Grèce en 1965).

Parthénon, le 2 juillet 2021

On note que des travaux de restauration sont toujours en cours, il n’est pas exclu qu’ils envisagent de remonter les pierres pour « réparer » les méfaits des Turcs au XVIIe siècle. On rappelle que le Parthénon, qui nous était alors parvenu intact, a été transformé en poudrière par les Ottomans et a explosé. Note guide Maria, lorsque j’ai évoqué cet épisode au dîner, m’a alors sidéré, en excusant complètement les Turcs pour incriminer les Vénitiens qui assiégeaient alors Athènes. Des siècles de résistance face à l’islamisme de la petite Grèce parvenant contre vents à marées à conserver sa langue et sa religion, pour finalement en arriver là. Je savais la gauche capable de beaucoup de renoncement et de dhimmitude, mais là j’ai quand même été estomaqué.

Le petit temple d’Athéna Niké qui a lui aussi été outrageusement restauré (il a paraît-il été intégralement démonté pour être remonté pierre à pierre). Et malheureusement cela se voit. La photo a été prise au téléobjectif, il n’est plus possible de s’approcher de ce sanctuaire, lors que cela était encore chose possible en 1980.

Le temple d’Athéna Niké, le 2 juillet 2021

On rappelle que ce nom signifie « victorieuse » en grec ancien (Ἀθηνᾶ Νίκη). Mais j’imagine que le terme doit évoquer tout autre chose dans les collèges de certains « quartiers difficiles ». À moins que par prudence les professeurs concernés s’abstiennent de cette évocation.

L’Acropole, c’est également un point de vue très central sur l’agglomération d’Athènes. On peut distinguer sur mes différents clichés, le temple de Zeus olympien (que je renoncerai à visiter le lendemain en raison de son chantier de restauration) ; la colline du Lycabette, plus haute que l’Acropole et que je gravirai pedibus le lendemain matin ; le théâtre de Dionysos et le nouveau musée de l’Acropole que je trouve particulièrement hideux (je suis allé le visiter dans la foulée de la visite de l’Acropole) ; enfin dans le lointain, le port du Pirée, les îles du golfe Saronique et les montagnes du Péloponnèse.

Depuis l’Acropole, vue sur le temple de Zeus olympien (Ναὸς τοῦ Ὀλυμπίου Διός), le 2 juillet 2021

J’ai ensuite refait un deuxième tour complet de l’Érechthéion puis du Parthénon, donnant lieu à ces clichés supplémentaires, avant de me diriger vers la sortie. La foule des touristes, sans atteindre loin s’en faut les niveaux habituels, commençait tout doucement à s’accentuer.

L’Érechthéion et Parthénon, le 2 juillet 2021

J’ai quitté l’Acropole en empruntant l’itinéraire qui s’approche des deux théâtres antiques édifiés sur son versant sud. D’abord, déjà mentionné plus haut, l’odéon romain d’Hérode Atticus (2e s. ap. J-C), outrageusement restauré.

Odéon d’Hérode Atticus, le 2 juillet 2021

Et puis, le théâtre de Dionysos, beaucoup plus ancien (5e s. av. J-C). Ce serait le premier de tous les théâtres grecs.

Théâtre de Dionysos, le 2 juillet 2021

Ensuite, suivant les conseils prodigués par la guide quelques heures plus tôt, je me suis dirigé vers le musée de l’Acropole, dorénavant situé au pied de la colline aux confins du quartier de la Plaka (il y a quelques années encore, on pouvait admirer ses collections dans un vieux bâtiment poussiéreux situé sur l’Acropole même, derrière le Parthénon). Ce musée, très moderne, est conçu spécifiquement pour recevoir les frises du Parthénon ; il est dimensionné en fonction de la taille du Parthénon, de manière à ce que les frises puissent être présentées conformément à leur disposition d’origine. Le musée est même orienté parallèlement au Parthénon.

Frises du Parthénon. Ou selon le cas copie des originaux retenus à Londres, le 2 juillet 2021Frises du Parthénon. Ou selon le cas copie des originaux retenus à Londres, le 2 juillet 2021

En attendant la très hypothétique restitution des frises par les rosbifs, ce sont évidemment des copies qui sont présentées, exception faite de quelques originaux qui avaient échappé au pillage par Lord Elgin. On notera aussi qu’une partie des frises ont été par ailleurs détruites par l’explosion du monument suite à la transformation du Parthénon en poudrière au XVIIe siècle.

Le musée renferme également cinq des six caryatides originelles de l’Érechthéion. Ces statues étaient encore en place sur le monument dans les années 1960 ; d’ailleurs dans les années 1980 les cartes postales que l’on pouvait acheter montraient toujours l’Érechthéion avec ses caryatides.

Les caryatides de l’Érechthéion. Sauf celle confisquée par la perfide Albion..., le 2 juillet 2021Les caryatides de l’Érechthéion, le 2 juillet 2021
Les caryatides de l’Érechthéion, le 2 juillet 2021Les caryatides de l’Érechthéion, le 2 juillet 2021

Ces photos prises dans le musée sans touriste figurant m’ont quand même demandé un peu de patience (même si le musée était quasi désert).

D’autres sculptures que j’ai photographiées dans le musée. Il y a en particulier à l’étage du musée, quelques statues anciennes encore recouvertes de peinture. Je me suis fait réprimander par les gardiens car les photographies sont interdites dans cette partie du musée (j’étais pourtant de bonne foi, l’interdiction m’avait échappé).

Nouveau musée de l’Acropole, le 2 juillet 2021Musée de l’Acropole, le 2 juillet 2021
Musée de l’Acropole, le 2 juillet 2021

(Je me suis toujours demandé pourquoi il n’existait pas de centaure femelle).

La dernière photo ci-dessus représente un ornement qui était placé au sommet du fronton du Parthénon. Seule la partie jaunâtre est d’origine.

Après avoir dîné avec le groupe et la guide, j’ai pris ces deux photos de l’Acropole depuis le toit de l’hôtel.

L’Acropole et l’odéon d’Hérode photographiés de nuit depuis la terrasse de notre hôtel, le 2 juillet 2021L’Acropole et l’odéon d’Hérode Atticus photographiés de nuit depuis la terrasse de notre hôtel, le 2 juillet 2021

Il me restait presque une journée entière à passer à Athènes (le transport pour l’aéroport étant prévu seulement à 16h30). Après un petit déjeuner sur le toit de l’hôtel à 8 précises (c’était minuté en raison du Covid, il ne fallait pas se mélanger avec d’autres groupes, en outre il fallait avoir pris nos commandes à l’avance), je suis parti, seul, en direction des sites archéologiques. J’ai fait des visites toutes la matinée, puis en début d’après-midi, avant d’être épuisé au point d’attendre l’heure du taxi sur un banc.

Parmi les nombreuses attractions touristiques d’Athènes, il y en a une sur laquelle j’ai d’emblée fait l’impasse : il s’agit du musée national (musée archéologique). Cela aurait demandé la demi-journée (outre le fait que le musée est situé dans un quartier assez malfamé). Je me suis principalement contenté des sites archéologiques, et j’ai commencé par l’agora antique (ἀγορά). Je m’y suis rendu à pied et j’ai eu de la peine à trouver la bonne entrée (le guide que j’avais à ma disposition était obsolète, les accès ayant été restreints à cause du Covid). Ci-dessous et photographiée au passage, la voie ferrée en partie enterrée qui relie Athènes et le Pirée, une sorte de RER athénien, bien plus ancien que le métro.

Chemin de fer du Pirée (Πειραιάς), à proximité de l’agora antique d’Athènes (Αθήνα), le 3 juillet 2021Agora antique d’Athènes (Αθήνα), le 3 juillet 2021

La principale attraction de l’agora antique est le temple d’Héphaïstos (Ηφαιστείον), parfois aussi appelé à tort Théséion. Ce temple, l’un des mieux conservé du monde grec, a servi d’église orthodoxe jusqu’en 1834, le quartier étant à l’époque urbanisé. Le sanctuaire qui remonte au Ve siècle av. J-C, possède encore une partie de son toit ainsi que quelques frises authentiques.

Temple d’Héphaïstos, agora antique d’Athènes (Αθήνα), le 3 juillet 2021

Quelques vues des frises et du toit.

Temple d’Héphaïstos, agora antique d’Athènes (Αθήνα), le 3 juillet 2021Temple d’Héphaïstos, agora antique d’Athènes (Αθήνα), le 3 juillet 2021

J’ai parcouru le reste du site mais qui ne présente guère d’intérêt. On y trouve successivement, les fondations d’un temple circulaire (Tholos, θόλος) comme à Delphes. Une église orthodoxe toujours debout, mais qui ne semble plus consacrée, l’église des Saints-Apôtres de Soláki (Άγιοι Απόστολοι Σολάκη). Enfin, un portique héllénistique outrageusement restauré, la Stoa d’Attale (Στοά του Αττάλου) qui sert maintenant de musée, avec pas mal de poteries à l’intérieur. Je pense que j’aurais pu me dispenser de cette visite.

Agora antique d’Athènes (Αθήνα). La Tholos comme à Delphes (Δελφοί), le 3 juillet 2021Agora antique d’Athènes (Αθήνα). Temple d’Héphaïstos, le 3 juillet 2021
Agora antique d’Athènes (Αθήνα). Église des Saints-Apôtres de Soláki (Άγιοι Απόστολοι Σολάκη), le 3 juillet 2021Agora antique d’Athènes (Αθήνα). Église des Saints-Apôtres de Soláki (Άγιοι Απόστολοι Σολάκη), le 3 juillet 2021
Agora antique d’Athènes (Αθήνα). Stoa d’Attale, le 3 juillet 2021

J’ai ensuite souhaité me rendre au Lycabette (Λυκαβηττός), la plus haute colline d’Athènes et point de vue incomparable sur la ville. Pour ce faire, j’ai emprunté, entre les stations Monastiraki (Μοναστηράκι) et Evangelismos (Ευαγγελισμός), le récent métro d’Athènes, inauguré à l’occasion des jeux olympiques de 2004. C’est mon côté parisien, d’aller quand l’occasion s’en présente visiter le métro dans des capitales étrangères.

Le nouveau métro d’Athènes (Αθήνα), le 3 juillet 2021

J’ai eu de la peine à atteindre le sommet du Lycabette. Ce dernier est situé au cœur d’un grand parc urbain, mais encore fallait-il en trouver l’entrée ! Sorti du métro, j’ai commencé par gravir des rues en pentes, au cœur d’un quartier moderne très cossu. J’espérais arriver au sommet de cette façon, mais je me suis bientôt trouvé au pied d’une falaise : impossible d’accéder au Lycabette ! J’ai donc longé la falaise vers la gauche, ce qui m’a conduit à redescendre… jusqu’à la gare de départ du funiculaire. Même si ce n’était pas mon idée initiale, j’ai envisagé alors d’emprunter ce funiculaire. Sauf que la rame venait juste de partir et qu’il fallait attendre la suivante pendant une demi-heure. Ayant finalement trouvé un plan, je suis parvenu à gagner l’entrée du parc et suis finalement monté à pied par le versant sud-ouest (face à l’Acropole).

L’Acropole d’Athènes et le golfe Saronique vus des pentes du Lycabette (Λυκαβηττός), le 3 juillet 2021

J’avoue qu’il n’y avait pas foule sur le sentier conduisant au Lycabette : les rares personnes que j’ai rencontrées progressaient dans le sens de la descente. La chaleur était en effet pesante (bien qu’il ne soit pas encore midi) avec une tendance orageuse.

D’autre photos prises du sommet (277 m d’altitude) : on aperçoit notamment le stade des Panathénées (Παναθηναϊκό Στάδιο) qui m’a intrigué au point d’aller par la suite le visiter.

Athènes : le stade des Panathénées (Παναθηναϊκό Στάδιο) vu du Lycabette (Λυκαβηττός), le 3 juillet 2021

Je suis ensuite descendu par l’autre versant, à travers le vaste parc urbain de Lofos Likavitou, absolument désert ce qui le rendait presque angoissant. J’avais peur de me retrouver face à un clébard. (Je ne suis pas non plus allé jusqu’au théâtre du Lycabette, dont les aménagements sont visibles sur mes photos ; je ne sais s’il présente réellement un intérêt touristique).

Athènes : descente du Lycabette (Λυκαβηττός), le 3 juillet 2021

J’ai ensuite repris le métro (Megaro Moussikis Μέγαρο Μουσικής → Syntagma Σύνταγμα) pour un truc à touristes caractérisé (mais il faut bien par moment se détendre un peu) : la relève de la garde des evzones (Εύζωνες) devant le parlement d’Athènes. La chaleur est telle que des militaires en treillis veillent en permanence à réhydrater les evzones. Au moment de la relève la garde montante passe à quelques mètres des touristes, après que les militaires aient (mollement) demandé à ces derniers de se reculer un peu. Le mode de déplacement de ces sentinelles est quand même particulier (voir aussi le petit film).

Place Syntagma (Σύνταγμα) à Athènes, les evzones devant le Parlement. Relève de la garde, le 3 juillet 2021Place Syntagma (Σύνταγμα), les Evzones devant le Parlement. Relève de la garde, le 3 juillet 2021
Place Syntagma (Σύνταγμα) à Athènes, les evzones devant le Parlement. Relève de la garde, le 3 juillet 2021Place Syntagma (Σύνταγμα), les Evzones devant le Parlement. Relève de la garde, le 3 juillet 2021
Place Syntagma (Σύνταγμα) à Athènes, les evzones devant le Parlement, le 3 juillet 2021Place Syntagma (Σύνταγμα), les Evzones devant le Parlement, le 3 juillet 2021Place Syntagma (Σύνταγμα) à Athènes, les evzones devant le Parlement. Relève de la garde, le 3 juillet 2021

On pourra aussi comparer les evzones avec la garde bulgare, pays des Balkans voisin de la Grèce.

La journée n’était pas terminée, mais elle est devenue peu à peu moins productive car je commençais à fatiguer. Avec le recul, je regrette notamment de ne pas m’être rendu sur la colline des Muses (Λόφος Μουσών), aussi appélée Philopappos (Λόφος Φιλοπάππου), que nous avait conseillée notre guide et qui offre un autre point de vue sur l’Acropole. Ce sera pour une prochaine fois. J’ai pas mal erré dans les rues de la ville, en particulier dans le quartier touristique de Plaka (Πλάκα)… qui c’est le moins que l’on puisse dire ne m’a pas subjugué.

Plaka (Πλάκα) (quartier touristique d’Athènes), le 3 juillet 2021Plaka (Πλάκα) (quartier touristique d’Athènes), le 3 juillet 2021

Comme je l’ai dit, j’ai renoncé à la visite du temple de Zeus olympien, couvert d’échafaudages. Ci-dessous, dans le même quartier, le zappéion d’Athènes (Ζάππειον μέγαρο), uniquement utilisé pour de grandes cérémonies.

Le Zappéion d’Athènes (Αθήνα), le 3 juillet 2021

Enfin, je terminerai avec le stade des Panathénées déjà mentionné. Cet édifice antique a été restauré à la fin du XIXe siècle à l’occasion des premiers jeux olympiques de l’ère moderne.

Le stade des Panathénées (Παναθηναϊκό Στάδιο) à Athènes, le 3 juillet 2021. Restauré fin XIXᵉ pour accueillir les premiers jeux olympiques modernes