Le Puy, vallée de la Loire | ||
Gorges de la Loire sauvageJ’ai effectué cette première randonnée CAF de l’année 2016 dans le Massif Central, comme en 2009 (Allier) et en 2013 (chaîne des Puys). Cette fois-ci, nous direction la Haute-Loire et sa préfecture, le Puy-en-Velay, où je n’avais encore jamais mis les pieds. Particularité de cette randonnée par rapport aux précédentes, son organisation en étoile à partir du Puy, grâce à l’utilisation répétée des trains express régionaux (en l’occurrence la ligne de Saint-Étienne au Puy qui emprunte les gorges de la Loire). Le gros avantage étant la possibilité de randonner avec un sac léger. L’arrivée sur place a été un peu difficile. Je suis parti en milieu d’après-midi (du jeudi précédant Pâques) par le train qui avait été conseillé (TGV jusqu’à Lyon-Part-Dieu, puis TER). Problème, le TGV a eu dix minutes de retard et la correspondance était trop juste. Impossible de traverser la cohue indescriptible (largement pire que dans les gares parisiennes !) de cette gare manifestement mal conçue. Heureusement il y avait encore un train un peu plus tard, mais je n’ai pas pu prévenir l’organisateur… faute de posséder un téléphone portable. Car (merci le gouvernement socialiste !) toutes les cabines téléphoniques ont récemment été enlevées, à Lyon-Part-Dieu comme dans d’autres gares (Montparnasse par exemple), histoire sans doute de forcer les derniers irréductibles de mon espèce à se procurer cet objet qui permettra aux autorités de connaître automatiquement et en temps réel leurs moindres faits et gestes, des fois qu’il leur viendrait l’idée d’entrer en dissidence. Bref, je suis arrivé au Puy à la nuit tombée, dans une ville peu éclairée et dans une atmosphère plutôt frisquette. J’avais heureusement imprimé le plan d’accès que nous avait envoyé l’organisateur et qu’il avait tiré du site Mappy. Mais je me suis vite rendu compte que ce plan était faux ! Les rues n’étaient pas au bon endroit ! J’avais heureusement sur moi un GPS de randonnée que j’ai donc sorti de mon sac et qui m’a permis tant bien que mal de trouver le gîte. Lequel gîte (il s’agissait en fait de l’accueil Saint-Georges normalement dévolu à l’accueil des séminaristes) se trouvait en haut de la ville haute, juste sous la statue de la Vierge ! Inutile de dire que je ne suis pas arrivé à l’heure et que je me suis fait remarquer quand j’ai débarqué avec mon sac à dos au milieu du dîner. Après le dîner et comme il n’était tout compte fait pas si tard, j’ai accompagné une partie du groupe pour une balade nocturne dans la ville haute. J’ai pris ces quelques photos des illuminations de la cathédrale et de la statue de la Vierge (Notre-Dame-de-France). Nous sommes entrés dans la cathédrale Notre-Dame-de-l’Annonciation mais il y avait un office religieux, week-end pascal oblige. Le temps le lendemain matin était assez couvert, comme il l’a du reste été le plus souvent au cours de ce séjour. Ce matin-là nous n’avons pas pris le train mais démarré la randonnée directement de la vieille ville. Nous dirigeant d’abord vers cette célèbre église médiévale, Saint-Michel-d’Aiguilhe, juchée au sommet d’un piton d’origine volcanique. Malheureusement je n’aurai pas l’occasion d’y monter, ses horaires d’ouverture n’étant pas compatibles avec ceux des randonnées et des trains. Après une sortie d’agglomération un peu fastidieuse (comme bien souvent), nous avons atteint le cours de la Loire. Nous avons traversé le fleuve, non pas sur ce joli pont de pierre, mais un peu plus loin, au niveau du village de Brives-Charensac. Arrivés dans la campagne (nous avons essuyé un peu de pluie), suivie de la plus rude montée du séjour, nous permettant d’atteindre l’altitude de 920 m (rappelons que le Puy est à 600 m environ). Le village de Caspinhac : Nous dominons bientôt la vallée de la Loire, et nous avons pique-niqué un peu plus loin, profitant du fait que la pluie avait cessé. Nous aurions normalement dû avoir un beau panorama (sur la ville du Puy et des sommets plus lointains), mais la couverture nuageuse masquait tout. Nous descendons peu à peu dans la vallée que nous atteignons à la hauteur du village de Lavoûte-sur-Loire. On notera, au passage, la vue sur le magnifique château de Lavoûte-Polignac. Nous aurons l’occasion de mieux le voir les jours suivants, depuis le train. Sympathique halte au bistrot à Lavoûte. Après cet arrêt, nous avons continué notre randonnée en fond de vallée, sans pratiquement plus de dénivelé. Le temps s’était un peu dégagé, offrant des lumières bien plus propices à la photographie. Deuxième halte bistrot à Saint-Vincent : nous avions du temps à perdre avant l’heure du train. La tenancière (dont nous étions les seuls clients) nous a longuement narré les difficultés croissantes que rencontre la vie dans ces campagnes en voie de désertification, depuis longtemps abandonnées des politiques pour lesquels seuls comptent Paris et quelques grandes métropoles régionales. Nous avons pris le train à l’arrêt de Saint-Vincent : ce n’est pas une véritable gare, et les rares trains qui s’y arrêtent ne circulent qu’en semaine ; c’est la raison pour laquelle nous n’aurions pas pu effectuer cette étape les autres jours (du week-end pascal). Le lendemain, j’avais pris mon petit déjeuner assez tôt et j’avais du temps avant de prendre le train. Aussi en ai-je profité pour retourner dans la cathédrale y faire des photos. L’édifice était ouvert en dépit de l’heure matinale (7h) et il n’y avait pas de messe. Ce samedi aura été la seule journée de beau temps du séjour. Nous avons démarré la journée par presque une heure de train jusqu’à la gare de Bas-Monistrol (celle dont nous repartirons le dernier jour). J’ai pu prendre des photos pendant le trajet, notamment du château de Lavoûte-Polignac Ci-dessous le village de Saint-Vincent où nous nous étions arrêtés la veille. Quittant la gare, nous avons rejoint puis traversé la Loire. Ensuite, nous avons contourné par le haut le village de Bas-Monistrol (par lequel nous terminerons la randonnée le dernier jour) pour commencer à progresser dans les collines. Ici la rivière de l’Ance près de laquelle nous avons fait halte. Nous dominons à nouveau la vallée de la Loire. Avec au fond un pont autoroutier qui se trouve non loin de Bas-Monistrol. Suit un assez long parcours sur route par lequel nous atteignons le lit du fleuve. La route, coincée entre le fleuve et la voie ferrée, me fait penser aux chemins de halage sur lesquels on peut progresser sur des kilomètres ; c’est le long de cette même Loire, mais bien plus en aval, du côté d’Oudon entre Ancenis et Nantes. Encore une montée, la dernière de cette étape qui était la plus longue du séjour. Puis, retour dans la vallée de la Loire en direction du village de Retournac. C’est de là que nous allons retourner au Puy (un moyen mnémotechnique pratique au moment de prendre son billet au distributeur !) Nous n’avons pas manqué, avant l’heure du train et malgré la longueur de l’étape, à la traditionnelle halte au troquet ! En lieu et place du menu simple (et imposé) de l’accueil Saint-Georges, nous avons le soir été dîner au restaurant le Romulus, situé dans la ville basse près de la tour Pannessac. Excellent dîner d’un menu typiquement auvergnat et restaurateur haut en couleur. Mais aucun client à part nous dans le restaurant, ce qui laissait une impression étrange — et accessoirement, qui laissait le temps au propriétaire de nous faire la conversation ; et lui non plus n’était guère optimiste sur l’avenir, l’absence d’emploi et de clientèle au Puy, la baisse drastique de ses revenus qu’il a subie ces dernières années, notamment depuis l’avènement de l’euro. Il a fait mauvais le lendemain. Il pleuvait à verse à l’heure du départ et plus de la moitié du groupe a déclaré forfait ! Nous sommes retournés en train à Retournac, mais ce n’était plus du tout pareil ! Démarrage de la randonnée sur la rive gauche. Les cloches des églises, tout juste « rentrées de Rome », sonnaient à tout va. Ce petit pont au-dessus des voies était particulièrement glissant ! Vu les circonstances et malgré l’heure assez matinale, nous nous sommes accordés une pause dans un bistrot. Nous étions non loin de Chamalières-sur-Loire (rien à voir avec le fief de VGE !), un charmant village mais dont nous n’aurons pas l’occasion de visiter le bourg. Après une bonne montée (la dernière du séjour) suivie d’un pique-nique assez frisquet mais heureusement sans pluie, nous passons sur ce petit pont de pierre qui semble ancien, si l’on fait foi au panneau des monuments historiques planté à côté. Peut-être s’agit-il d’un pont romain ! Roche-en-Régnier (village surmonté d’une tour). Le village était désert en ce dimanche de Pâques et l’unique bistrot, fermé. Vue lointaine sur quelques sommets enneigés, semble-t-il du côté du plateau ardéchois. Redescente progressive jusqu’à la vallée de la Loire (avec un nouveau un sentier entre fleuve et voie ferrée). Le panneau, objet photographique obligé de tous les touristes, nous rappelle que nous sommes sur le chemin de Saint-Jacques (lequel part non pas du Puy mais de Genève). Vorey, terme de la randonnée du jour. Mine de rien le ciel avait commencé à se dégager ! Nous y sommes arrivés bien plus tôt que prévu : qui dit groupe plus petit dit progression plus rapide ! Du coup, et nonobstant un arrêt préalable au bistrot, nous avons pu, selon la bonne vieille tradition du CAF, repartir par le « train d’avant ». Cette arrivée précoce m’ouvrait une perspective. Car pour l’unique fois du séjour, nous arrivions au Puy (17h17) avant l’heure de fermeture (18h) de la statue Notre-Dame-de-France ! Il ne fallait tout de même pas traîner. J’ai donc gravi les ruelles de la ville haute à un rythme plus que soutenu, pour franchir les grilles du site vers 17h40. Et là, j’ai découvert qu’à partir de ce jour et en raison de l’heure d’été, la statue ouvrait une heure de plus ! Je m’étais pressé pour rien, mais mieux valait ceci que l’inverse. Le guichetier m’a même proposé de garder mon sac ! J’ai pris tout mon temps pour visiter, il y avait d’ailleurs peu de monde à part quelques familles. La statue fut érigée à cet endroit (au sommet du rocher Corneille qui domine le centre-ville du Puy) en 1860, et construite en fonte à partir de canons pris aux Russes au cours de la guerre de Crimée. À l’instar de la statue de la Liberté qui date de la même époque, il est possible d’en visiter l’intérieur. La dernière journée a vu l’ensemble du groupe se reconstituer. Elle démarrait à Aurec, en aval de Bas-Monistrol ce qui constituait donc le plus long trajet préalable en train du séjour. On commence par traverser la Loire sur cette passerelle suspendue de construction assez récente (et finalement pas plus impressionnante que cela). Traversée d’Aurec-sur-Loire avant de gagner le village de Mayol : Retour au niveau de la Loire dans un secteur sauvage, face à la voie ferrée. Un vieux moulin hydraulique a été bâti au niveau des rapides. Une petite montée pour le principe (c’est d’ailleurs la dernière), suivie d’une pause pique-nique dans un champ. Ces chevaux plaisent toujours beaucoup aux dames. Suit un long trajet dans la Plaine, d’abord jusqu’au hameau de Lamure. Puis, une zone d’étangs proche de la Loire et que j’ai trouvée assez photogénique. Passage par le village de Bas-en-Basset, que nous avions contourné l’avant-veille et que nous traversons cette fois-ci pour aller faire halte au bistrot. Enfin, nous terminons la randonnée par un tronçon déjà emprunté deux jours plus tôt. Comme la veille, nous avons pu repartir par le train d’avant, ce qui éliminait tout risque de rater à nouveau la correspondance à Lyon (malgré le changement supplémentaire à Saint-Étienne). |