Voyage aux Açores | ||
Açores, les îles arc-en-cielUn voyage dans cet archipel portugais de l’Atlantique effectué au début de l’été 2023 et qui s’inscrit en continuité avec mon déplacement à Madère en 2022 — j’avais en effet hésité entre ces deux destinations lorsque j’avais prospecté au printemps 2022. Mais les Açores ne se visitent qu’en plein été. Ce voyage aux Açores ne sera sans doute pas le plus inoubliable de mes voyages ; certes il y avait quelques personnes sympathiques et la guide était très dévouée, mais la météo laissait assez fortement à désirer ce qui a quelque peu gâché la plupart des randonnées. Les Açores sont donc un territoire portugais constitué de neuf îles situé sur la dorsale médio-atlantique, donc à peu près au milieu de l’océan. C’est un archipel volcanique dont les volcans sont endormis (la dernière éruption remontant à 1958), au climat océanique très humide et assez frais malgré la latitude subtropicale. L’archipel a longtemps été très isolé, ne s’étant ouvert au tourisme qu’il y a quelques décennies. Avant cela, les conditions de vie y étaient très rudes, les habitants vivant principalement de la pêche (en particulier au cachalot) et de l’agriculture. Nous avons au cours de ce voyage de deux semaines visité quatre des neuf îles des Açores : successivement Faial, Pico, São Jorge et enfin São Miguel, la plus grande de l’archipel et sur laquelle se trouve la ville de Ponta Delgada, la capitale (64 000 hab.). C’est d’ailleurs par un vol direct depuis Paris que nous avons gagné Ponta Delgada, un vol au cours duquel, pour la première fois, j’ai pu reconnaître depuis les airs la ville de Nantes ainsi que la côte atlantique dans les environs de la Bernerie. Nous avons passé notre première soirée à Ponta Delgada sans notre guide que nous ne devions rencontrer que le lendemain à Faial. Voici deux photos que j’ai prises le soir alors que nous nous rendions au restaurant. La photo de gauche montre notamment la plus grande église de la ville, l’église Matriz (dédiée à Saint-Sébastien), du XVIᵉ siècle. J’y reviendrai plus en détail à la fin de cette page à l’occasion de notre dernier séjour dans la ville et de sa visite plus complète. Un vol pour Horta dans l’île de Faial, était programmé pour le lendemain à l’aube. Mais nous avons appris dans la soirée que celui-ci ne pourrait pas se dérouler comme prévu en raison d’aléas météorologiques. Au lieu d’Horta, nous avons pris un vol pour l’île voisine de Pico, avec de surcroît une escale supplémentaire dans l’île de Terceira. Quant à la liaison finale entre Pico et Faial, elle se ferait par bateau. Un ensemble de péripéties qui allait fortement amputer le programme de la première journée, nous privant notamment de la visite du musée de volcanologie (dommage, car ce dernier m’aurait bien intéressé). Les vols intérieurs aux Açores sont assurés par la compagnie Sata qui affrète des appareils à hélice, mais pressurisés (comme en Éthiopie). Étant placé au hublot, j’ai pris quelques photos pendant le vol qui valent ce qu’elle valent (j’ai utilisé un petit appareil). La première photo est prise à l’atterrissage à Terceira, la seconde pendant le survol de celle de São Jorge (on y reconnaît le vallon où se déroulera la balade du 27 juin prochain), et enfin la troisième à l’atterrissage à Pico dont on reconnaît le vignoble. Nous avons atterri à Pico vers 8h40. Mais malgré un transfert rapide au port (lequel s’appelle Madalena), nous avons raté de peu le bateau et avons dû patienter jusqu’au suivant, à 11h30. L’île de Pico est dominée par le volcan éponyme dont je reparlerai en long et en large (et dont je ferai finalement l’ascension dans des conditions peu optimales). En ce premier jours de voyage le ciel, bien que brumeux, était dégagé et la silhouette du volcan dominait Madalena (sur la seconde photo, c’est le volcan de Faial dont on devine le profil, volcan qui sera totalement dans le brouillard lorsque nous irons nous y balader le lendemain). Traversée ensuite entre les deux îles sur un petit transbordeur, une demi-heure à peine tellement les deux îles sont proches (elles ne sont séparées que par un détroit). Avant de monter à bord, on enregistre ses bagages comme pour monter dans un avion, et on les récupère à l’arrivée sur un tapis roulant (c’est mieux organisé qu’en Grèce…). Mes photos montrent aussi les deux îlots qui se trouvent dans le détroit, respectivement l’îlot couché (Ilhéu Deitado) et l’îlot debout (Ilhéu em Pé). Nous arrivons donc enfin à Horta sur l’île de Faial, avec plusieurs heures de retard sur l’horaire prévu. Horta est la troisième ville des Açores (15 000 hab.), c’est aussi le seul port naturel de l’archipel. Un port bien connu des plaisanciers qui traversent l’Atlantique, j’en reparlerai bien que le sujet me laisse de marbre… C’est en débarquant que nous avons enfin fait connaissance avec notre guide, Virginie. Nous avons également trouvé à l’hôtel cinq personnes supplémentaires (portant l’effectif à une quinzaine) qui ne voyageaient avec nous que pendant la première semaine. Ayant déposé nos bagages, nous nous sommes rendus en véhicule sur les crêtes de l’île de Faial (sommet de Cabeça Verde) où la randonnée a débuté par le pique-nique. Notre guide a débuté le voyage d’une manière un peu étrange, relevant davantage du monde professionnel que des loisirs : elle a organisé une sorte de tour de table au cours duquel chacun a dû se présenter et raconter pourquoi il avait choisi les Açores. Bonne question en effet, j’étais heureusement placé en fin de cycle ce qui m’a permis de peaufiner ma réponse. À la fin du voyage, nous aurons le droit à un nouveau tour de table pour expliquer ce qui nous avais le plus plu pendant le séjour. Première balade donc le long de la crête de l’île de Faial, en direction du volcan de Capelinhos qui se trouve à son extrémité ouest. Ce sentier constitue la fin de l’itinéraire du trail des 10 volcans, organisé il y a quelques années et qui, aux dires la guide, aurait converti une bonne partie de la population portugaise à la randonnée. Mais je n’ai pas retrouvé la trace de cet évènement (qui n’aurait eu lieu qu’une seule fois). Le sentier est en tout cas très bien aménagé et balisé, comme beaucoup de sentiers aux Açores. Le début de la randonnée d’aujourd’hui est très boisé, on passe par le sommet d’un ancien cône volcanique monogénique, dont le cratère est tellement recouvert de végétation qu’on ne peut, une fois sur sa crête, qu’en deviner le profil. Ensuite, brutalement, une zone découverte permet de visualiser la presqu’île des Capelinhos, théâtre d’une intense éruption volcanique en 1957 et 1958, observée à l’époque par Haroun Tazieff. L’éruption avait débuté sous la mer, les premières émanations avaient été détectées par des vigiles postés autour de l’île dans le contexte de la chasse au cachalot. Puis le volcan a grossi et est sorti de l’eau, émettant de grandes quantités de cendres recouvrant une bonne partie des îles de Faial et de Pico. Constituant initialement une île, le volcan s’est finalement raccordé à Faial au niveau de la pointe occidentale de l’île (pointe de Capelinhos). Le phare qui s’y trouvait a été en partie englouti mais n’a pas été détruit, il est donc toujours visible (et visitable). Par la suite les terres gagnées ont été progressivement attaquées par l’érosion marine, seule une petite partie du volcan subsiste de nos jours. Le terrain est d’ailleurs instable, l’accès, encore possible il y a quelques années, est maintenant interdit et l’on craint que le volcan ne finisse par disparaître totalement. Voici les restes d’un poste d’observation qui était utilisé pour la chasse au cachalot. C’est depuis un poste semblable à celui-ci que fut détecté en 1957 le début de l’éruption (il est possible qu’il s’agisse en fait d’une reconstitution). Ce lieu a en tout cas été l’occasion pour Virginie de nous raconter moult détail sur la chasse au cachalot telle qu’elle se pratiquait à l’époque à Faial, dont je vais ici reprendre la substance. Les cachalots sont des cétacés carnivores qui se nourrissent essentiellement de calamars géants vivant dans les grandes profondeurs (de l’ordre de mille mètres). Ils vont donc chercher leur nourriture dans les abysses au cours de longues plongées (de l’ordre de l’heure) avant de revenir respirer à la surface. La réserve de graisse située dans le nez de l’animal joue un rôle important pour assurer la flottabilité pendant la plongée. Le principal prédateur du cachalot est l’orque lorsqu’elle attaque en bande. La chasse au cachalot a été pratiquée à partir du XIXᵉ siècle, d’abord par les Américains qui étaient friands de leur graisse alors utilisée comme source d’énergie. La graisse de cachalot fournissait en effet une lumière blanche, très pure, dont on raffolait à New York. Les Américains venaient chasser dans les eaux açoréennes, tissant des liens avec les autochtones ce qui est à l’origine d’une première émigration des habitants vers les États-Unis. Après l’apparition de l’électricité, les Américains ont arrêté la chasse au cachalot, mais l’activité a été reprise par les insulaires et a perduré jusqu’au début des années 1980. Les personnes âgées des îles s’en souviennent encore. La chasse au cachalot était une activité très dangereuse. Elle était pratiquée au harpon. Des guetteurs postés autour des îles et équipés de jumelles pouvaient détecter l’apparition d’un animal à des dizaines de kilomètres au large. Lorsque c’était le cas, ils communiquaient l’information aux villages par des moyens d’abord rudimentaires (qui ont dû ensuite se moderniser, mais la guide n’a pas trop su répondre à la question que je lui ai posée à ce sujet). Les pêcheurs qui exerçaient habituellement un autre métier, souvent celui de cultivateur mais pas toujours, cessaient leur activité toutes affaires cessantes et se précipitaient sur leur baleinière. Le but était d’aller harponner le cachalot le plus vite possible, puisque la règle était que le cachalot appartenait à l’équipe l’ayant harponné en premier. Le métier de harponneur était donc très recherché et lucratif, mais aussi assez dangereux. Lorsqu’il était harponné, le cachalot avait toujours le réflexe de fuir en plongeant, comme s’il avait eu affaire à une orque (alors qu’il aurait pu facilement se débarrasser de ses attaquants en détruisant leur barque, mais ceci n’arrivait presque jamais). Lorsqu’il remontait à la surface pour respirer, il recevait un deuxième harpon et finissait par être tué. La carcasse était remorquée sur l’île et dépecée (on trouve sur les îles quelques photos de cette sanglante activité, heureusement en noir et blanc). Revenons maintenant au volcan que nous avons été admirer depuis une crête un peu aérienne, en limite de la zone interdite. Malheureusement le soleil n’était pas de la partie (et cela ne devait pas s’arranger les jours suivants). Voici le phare auquel j’ai fait allusion et donc la visite est intégrée à celle du musée de volcanologie. Lequel musée est construit sous terre et donc totalement invisible. La visite de ce musée était au programme du voyage mais que nous l’avons malheureusement manquée en raison des péripéties aériennes le matin (et aussi du fait que notre guide s’est méprise sur son horaire de fermeture). Dommage car il semblait être fort intéressant (nous en avons juste vu le hall d’entrée), et la brièveté de notre séjour à Faial ne nous a pas offert l’occasion d’y retourner. À la place, nous nous sommes dirigés vers la côte, près d’une rampe inclinée qui constituait le lieu de départ des baleinières. À cet endroit est aménagée une « piscine naturelle », c’est-à-dire un petit quai de béton et une échelle permettant d’accéder à l’eau afin de se baigner dans une zone protégée des lames par des rochers. On trouve beaucoup de ce genre d’endroits aux Açores (tout comme à Madère d’ailleurs), mais j’avoue que je n’ai pas été tenté de tester. La journée suivante a été consacrée à une randonnée autour de la caldeira dominant Faial. Caldeira qui s’est trouvée totalement prise dans les nuages (en dépit des prévisions météo plutôt favorables) et dont nous avons de ce fait rien vu. Cette caldeira est paraît-il très souvent dans le brouillard (nous avions toutefois pu en apercevoir les sommets la veille avant d’embarquer, et de nouveau le dernier jour de notre séjour à Pico). On commence par le mirador qui domine le port d’Horta (mirador de Notre-Dame de la Conception, miradouro de Nossa Senhora da Conceição). La statue de la Vierge qui s’y trouve est le théâtre d’une procession annuelle (les Portugais sont des gens très pieux, encore actuellement). Le panorama depuis ce lieu est normalement dominé par le volcan Pico qui est paraît-il presque toujours dégagé, mais ce n’était pas le cas ce jour là. De fait, nous n’avons jamais vu le Pico depuis l’île de Faial. Démarrage de la randonnée au bord de la caldeira : nous ne voyions strictement rien ! Nous avons effectué la moitié du tour de la caldeira, entièrement dans le brouillard. Par contre, les gore-tex n’étaient pas indispensables (il ne pleuvait pas véritablement). Voici à titre d’ersatz deux photos de ce que nous aurions dû voir. La première reproduit un poster affiché dans le hall de notre hôtel. Et la seconde est une vue des lieux prise par mon père en septembre 2010 (mes parents ont eu incomparablement plus de chance que moi, météorologiquement parlant, au cours de leur voyage aux Açores). Le fond de la caldeira, que nous n’avons pas vu, est tapissé de végétation endémique. C’est une zone protégée, seul un nombre contingenté de personnes sont autorisés à y descendre chaque jour, en compagnie d’un guide agréé. La caldeira a donné des signes d’activité en 1957, concomitamment avec l’éruption du Capelinhos. Le lac qui s’y trouvait s’est notamment vidé, mais ses contours sont (paraît-il) toujours visibles. La caldeira se serait formée vers l’an 800 par une éruption cataclysmique. Après avoir contourné la moitié du cratère, nous avons effectué une brève descente par la route, avant d’entamer une progression en balcon dans une forêt de cèdres du Japon. Nous avons notamment longé, sur plusieurs kilomètres, une ancienne levada (levada de Cabeço da Trinta). Les levadas sont beaucoup moins répandues aux Açores qu’à Madère, le besoin d’irrigation n’existant pas dans l’archipel. Celle-ci servait à alimenter une usine hydro-électrique, laquelle a été fortement endommagée par un séisme il y a quelques décennies. L’activité n’a plus redémarré depuis, mais il reste un peu d’eau (le plus souvent stagnante) dans la levada, maintenue en état à des fins touristiques. Juste avant la fin de la randonnée, Virginie nous a offert un petit extra : le détour par un tunnel conduisant au fond d’un cratère monogénique des environs. Ce tunnel a été construit il y a quelques dizaines d’années pour collecter l’eau s’écoulant dans le cratère… puis abandonné car le dispositif ne fonctionnait pas (j’imagine parce que les roches étaient trop perméables). Je ne vais pas ironiser sur les élucubration d’ingénieurs… Le tunnel n’est pas très long, il est en outre rectiligne et n’est pas bas de plafond comme à Madère. Après cette traversée, nous sommes sortis du cratère « normalement » en en escaladant les parois. Une courte montée dans un terrain volcanique instable et assez raide, que la guide a comparé à l’ascension du Pico dont la (quasi) totalité du groupe n’avait pas demandé à effectuer l’ascension. Il était prévu de quitter Faial le soir même, sans passer une deuxième nuit sur l’île. Avant d’embarquer, nous avions toutefois une heure ou deux de quartier libre pour visiter Horta. L’une des principales attractions touristiques de la ville, ce sont ces graffitis laissés sur les quais et les jetées par les plaisanciers faisant escale dans le port au cours de leur traversée de l’Atlantique. Beaucoup de mes compagnons ont parcouru l’ensemble du port pour admirer cela à la manière d’un musée, j’avoue que moi cela me laissait plutôt de marbre. A défaut des graffitis (et délaissant aussi l’option bière préférée par une autre partie du groupe), j’ai tué le temps en parcourant les rues de la ville (et en entrant dans quelques églises). Traversée vespérale entre les îles de Faial et São Jorge, avec escale à Pico (2h de bateau). Peu après avoir quitté Faial, notre guide nous a signalé la présence en mer de nombreux oiseaux de mer locaux, les puffins cendrés (Calonectris borealis). Ces oiseaux sont surtout particuliers par leurs étranges cris, ressemblant à des plaintes ou à des cris d’enfants (le mâle et la femelle d’un couple communiquant à grande distance de cette façon). Passage devant les deux rochers du détroit, puis escale au port de Madalena (île de Pico). Pendant la seconde partie de la traversée, la plus longue, le volcan Pico s’est subitement dégagé. Sujet de discussion récurrent à ce moment du voyage, car, bien qu’ayant demandé à en effectuer l’ascension (facultative), ma demande n’avait pas été prise en compte par Allibert. Virginie essayait de négocier pour que je puisse monter avec un autre groupe. Arrivée vers 21h30 au port de Velas qui dessert l’île de São Jorge. Nous avons logé dans une residencial (donc chez l’habitant) tenue par un couple assez âgé et très chaleureux, qui abattait un travail monstre pour nous recevoir (il y avait tout de même quelques employés pour les aider). Le lieu, Quinta Do Canavial, à l’origine constitué d’une petite maison isolée et d’une chapelle, avait été aménagé et agrandi durant des décennies pour recevoir les visiteurs. Seul inconvénient de cet hébergement, l’excentrement de la résidence et sa position en hauteur, rendant fastidieux le fait d’y rentrer à pied (je ne m’y suis adonné qu’une seule fois). Ci-dessous le port de Velas depuis le belvédère de Ribeira do Almeida où nous nous sommes arrêtés le lendemain en partant en balade. La balade du jour devait nous conduire aux fajãs de Ponta da Caldeira (lac de Santo Cristo) et dos Cubres. Les fajãs, emblématiques de l’île de São Jorge, sont en quelque sorte des plateaux situés au pied des hautes falaises volcaniques, juste au-dessus du niveau de la mer. On en trouve également dans d’autres îles des Açores, ainsi qu’à Madère : ainsi les villages de Paúl do Mar et Jardim do Mar à Madère, et également le celui de Quebrada Nova, sont bâtis sur des fajãs. Géologiquement, ces fajãs pourraient résulter de coulées de lave terminant leur course dans la mer. Nous avons commencé par un assez long transfert, traversant aux deux tiers l’île de São Jorge (laquelle est tout en longueur). Nous avons circulé sur les crêtes en dépassant la ville de Calheta qui est la capitale de l’île (et que nous ne verrons pas). Les crêtes étaient dans le brouillard (alors qu’il faisait beau au petit matin) et c’est dans le brouillard que nous avons démarré la randonnée. La matinée allait être constituée exclusivement de descente, depuis la crête à environ 660 m d’altitude jusqu’au niveau de la mer. Très calée en botanique, la guide nous a montré ces mousses qui ont la faculté de retenir l’eau. Je ne sais plus si ces plantes sont ou non endémiques. Le sentier descend en lacet vers le fond d’une vallée, au milieu de prés à vaches délimités par des haies d’hortensias. En dépit de son esthétisme et de cette utilisation pratique (les haies d’hortensias étant très denses et très difficilement traversables), l’hortensia est paraît-il une espèce invasive, ce qui fait que ces plantations sont régulièrement arrachées. Halte au niveau d’une petite cascade, la Cascata Pequena. Arrivée à un belvédère offrant une vue sur la fajã de Ponta da Caldeira. Le plateau comporte un petit village éponyme où seulement 8 habitants vivent à l’année. Cela n’empêche pas à petit café d’exister et de recevoir les touristes. Ces derniers sont assez nombreux car le site est un point chaud pour les surfeurs. Les surfeurs arrivent en quad depuis la fajã dos Cubres (où nous devons terminer notre balade). Arrivée au village, la vue sur les falaises faisait beaucoup penser à Madère (malheureusement, le beau temps en moins). Pique-nique à côté de l’église, puis visite des ruelles du village (lequel ressemble vraiment furieusement à Quebrada Nova à Madère, avec ses rares maisons habitées). Enfin, halte au café (excellent, comme tous ceux qui nous ont été servis aux Açores). Suite de la balade en commençant par longer le lac de Santo Cristo qui occupe une bonne moitié de la fajã. Il s’agit d’un lac à l’eau mi-douce mi-salée, communiquant par une passe avec la mer. Il est possible de s’y baigner, ce que nul d’entre nous n’a fait (nous avons tous préféré le café). Nous avons ensuite emprunté le « sentier côtier » de plusieurs kilomètres (en réalité une route en terre praticable par les quads) afin de gagner la fajã dos Cubres. Il y a d’autres fajãs sur le parcours, notamment celle do Belo où est en train d’être aménagé un hôtel de luxe. Sur la fajã dos Cubres se trouve un autre lac ainsi que des marécages que l’on traverse par des pontons aménagés, jusqu’à un petit belvédère. Dans ce lac vivent des canards, des grenouilles, mais aussi une espèce particulière de libellule se reproduisant par parthénogenèse. Selon la guide, l’espèce, originaire d’Amérique où elle se reproduit normalement, a migré dans l’île on ne sait comment. Se retrouvant isolée, elle a modifié son mode de reproduction. Le concept fait (manifestement) fantasmer les féministes de tout poil rêvant ainsi de se débarrasser de la gent masculine. Retour ensuite en véhicule à la residencial en commençant par une route très escarpée escaladant la falaise. Halte au belvédère sommital pour admirer l’alignement des fajãs, mais la brume rendait la vue décevante. Enfin, une fois arrivés à Velas, le beau temps semblait revenu et on pouvait même apercevoir le Pico. Dîner le soir d’un plat traditionnel à base de viande de bœuf, très copieux. Mais je n’ai pas réussi à en retrouver le nom. Le temps était encore très mitigé le lendemain, avec un fort vent en plus des nuages. Nous avons dû renoncer à la balade prévue qui aurait dû se dérouler au sud de l’île, avec 600 m de montée et autant de descente. Virginie a d’abord imaginé un plan B démarrant des crêtes au village de Norte Pequeno, proche de l’endroit où nous avions débouché la veille au soir en véhicule. Mais une fois sur place, le brouillard épais enveloppant la zone nous a fait renoncé. Finalement, nous nous sommes de nouveau rendus au sud de l’île, au village Igreja do Portal situé à mi-pente (460 m d’altitude environ), dans la même secteur que la balade initialement prévue. Toutefois, la montée n’était plus au programme, nous avons été visiter des villages en bord de mer. Nous avons rejoint pedibus
le village d’Igreja de São Sebastião situé sur une fajã en bord de mer
(la fajã dos Vimes). Dans ce village ont été organisées deux visites en
un même lieu :
Après les visites, pique-nique sur les marches de l’église, du côté abrité du vent. La suite de la balade, en partie en aller-retour, consiste d’abord à rejoindre (par la route) une autre fajã, celle de la fajã dos Bodes. Puis nous avons retrouvé le sentier, c’était le tout début de la balade que nous aurions normalement dû effectuer. Nous avons poursuivi sur quelques centaines de mètres, jusqu’à franchir ce « pont himalayen », avant de rebrousser chemin. À cet endroit niche dans l’anfractuosité d’un rocher un couple de puffins cendrés (Virginie avait repéré ce nid avec un autre groupe une année précédente). Certains se sont essayés à le photographier, pour ma part je n’y suis pas parvenu (une telle photo est plus facilement réalisable avec un smartphone qu’avec un réflex numérique). Retour ensuite à Velas où contrairement à la veille, je suis descendu du véhicule pour parcourir la ville à pied (ce qui a nécessité ensuite de marcher jusqu’au gîte). Voici les quelques photos que j’ai prises de la ville. Le lendemain dès l’aube, nous avons quitté l’île São Jorge pour celle de Pico. Nous n’avons pas trop souffert de la houle pendant la traversée, malgré le vent qui avait soufflé toute la journée précédente. Par contre, la sortie en mer prévue ce jour là pour aller voir les baleines a été reportée au lendemain. Or, c’était le lendemain qu’était prévue pour moi l’ascension du volcan pour laquelle mon inscription avait pu être confirmée. Je ne ferai donc pas la sortie en mer avec le groupe, mais pourrait — in extremis — aller voir les baleines à la fin du voyage au départ de São Miguel. Donc ce jour, nous avons effectué une balade assez modeste sur les flancs du Pico, normalement prévue le jour de l’ascension du volcan pour les participants ne l’effectuant pas. Nous sommes partis d’une route coupant le flanc de la montagne à assez basse altitude (400 m environ) et avons démarré par une descente en forêt. Arrivée au mirador de Prainha, un belvédère offrant une vue sur un champ de lave en bord de mer, résultat d’une éruption qui s’est produite au XVIIIᵉ siècle. Un tel lieu s’appelle ici un mystère (parce que semble-t-il, pendant longtemps, les habitants n’avaient pas d’explication sur l’origine de ce phénomène). La coulée de lave est recouverte de végétation endémique. Passage par un petit musée ethnographique ; étonnamment, le lieu qui contient des objets anciens est ouvert mais ne semble pas véritablement gardé. Puis nous avons gagné la côte par un sentier assez raide. Virginie m’a fait passer devant, j’ai soupçonné qu’il s’agisse d’un test d’aptitude à l’ascension du Pico… Fin de randonnée en bord de mer au niveau de la Baía das Canas. Une côte particulièrement inhospitalière. Retour ensuite à la capitale de l’île Madalena où se trouvait notre hôtel. Au cours du retour en véhicule, nous nous sommes arrêtés en un autre point de la côte (proche de l’aéroport), Cachorro. Là est aménagée une courte promenade sur la falaise volcanique afin d’admirer le flux et le reflux des vagues dans les anfractuosités volcaniques. L’endroit m’a fait penser (il faut le reconnaître, en nettement moins bien) au site de Los Hervideros sur l’île de Lanzarote aux Canaries. La côte semble assez fragile, une partie de la promenade étant condamnée après s’être effondrée. J’ai effectué l’ascension du Pico le lendemain, avec un groupe constitué de 7 Européens : 4 hommes allemands et un couple de Polonais. Parmi les Allemands, un homme de 75 ans qui allait considérablement retarder la marche, et un autre plus jeune qui l’accompagnait (je n’ai pas compris s’il s’agissait de son fils). Les autres ne les connaissaient pas. Nous étions accompagnés d’un guide local (anglophone, quoique suffisamment peu académique pour que je le comprenne sans difficulté) ; toutefois, comme nous le verrons, nous serons amenés à nous séparer de lui à la descente. Le temps pendant la randonnée a été très mitigé, les nuages enveloppant le volcan toute la journée et avec une pluie fine pendant toute la descente. Nous ne verrons le soleil qu’au sommet, l’espace de quelques instants. Le volcan Pico s’élève à 2 351 m : une altitude somme toutes assez modeste, ce qui ne l’empêche pas de collectionner plusieurs superlatifs, puisqu’il s’agit du plus haut sommet du Portugal, ainsi que de la dorsale médio-atlantique. Le dénivelé pour atteindre le sommet n’est heureusement pas aussi important, on démarre de l’altitude de 1200 m environ, la porte d’entrée du parc accessible par la route. Il n’y avait pas foule ce jour là sur le parking. On pénètre dans le parc par une sorte de poste de garde où nous sont prodiguées quelques consignes de sécurité. On remet également à chacun une balise GPS à glisser en haut de son sac et qui permettrait de nous retrouver s’il nous venait à nous égarer. Avant de démarrer, le guide nous a expliqué le déroulé de l’ascension. Elle s’effectue en cinq parties. D’abord une sorte de mise en jambes d’une vingtaine de minutes, assez raide mais qui permet de déterminer le rythme du groupe. On arrive ainsi à une sorte de grotte de lave. Les quarante minutes suivantes sont plus faciles, jusqu’à l’altitude de 1500 m. Jusqu’à ce point il est relativement facile de faire demi-tour, le sentier pour redescendre étant évident et pouvant être parcouru sans guide. La suite constitue le gros de l’ascension, 500 m de dénivelé assez raides, et encore bien plus difficiles à la descente. Une fois franchie cette étape, nous sommes à 2000 m et les 200 m restant jusqu’au cratère sont plus faciles. Enfin, les 100 derniers mètres que constituent le Pequeno (le petit sommet situé à l’intérieur du cratère, ce dernier étant comblé de lave), sont beaucoup plus raides mais leur ascension est facultative. Nous avons ensuite démarré l’ascension en nous dispersant dès les premiers mètres. Il a déjà fallu attendre le vieil Allemand pas mal de temps à la fin du premier raidillon. Nous avons poursuivi la progression en restant groupés, ce qui nous a obligés à nous arrêter tous les dix mètres. À la seconde pause, le guide a vainement essayé de convaincre le lambin de renoncer. Ses deux compatriotes ont essayé d’abonder dans le même sens (bonne occasion pour moi de réviser mon allemand en les écoutant, j’allais d’ailleurs en avoir besoin prochainement pour me rendre à Bayreuth). Mais toutes ces tentatives de conciliation sont restées vaines, le vieil homme, têtu comme une mule, insistant pour continuer. Nous avons donc poursuivi cahin caha. Nous ne nous trouvions pas sur un terrain volcanique friable, comme sur le Rinjani ou le Semeru, mais un terrain dur issu d’une coulée de lave sans doute assez fluide (on pouvait ainsi remarquer des laves cordées, ainsi que des rigoles et des traces de tunnels de lave). Pour progresser il fallait parfois s’aider des mains pour monter mais ce n’était pas difficile (en tout cas jamais vertigineux). Nous étions dans le brouillard, nous n’avions aucune vue. Notre rythme, bien que très lent, était finalement assez régulier. Nous avons fini par arriver à la crête : le guide nous a expliqué que nous étions montés en 4h, une heure de plus que la majorité des groupes. La question s’est alors posée de poursuivre jusqu’au sommet du Pequeno (débat dans lequel je ne suis pas intervenu même si j’aurais été déçu de ne pas y monter). Le principal problème n’était pas la météo mais le fait que deux des ascensionnistes, les deux Allemands marchant normalement, arrivés ce matin par bateau de Faial pour effectuer l’ascension dans la foulée, n’avaient pas prévu de loger dans l’île. Ils pensaient repartir par le bateau de 18 h, mais n’avaient aucune chance de l’attraper en poursuivant jusqu’au Pequeno, et sachant que le bateau suivant, le dernier, était à 22h. D’ailleurs, même sans monter au Pequeno ils n’étaient pas sûrs d’arriver à temps. Fort heureusement, eux aussi avaient envie de monter, ils ont donc (dans un premier temps) fait une croix sur leur bateau et nous avons donc poursuivi. L’ascension du Pequeno est effectivement bien plus raide, elle relève de l’escalade facile, même si la sensation de vide reste absente. La pente doit être de l’ordre de 40 à 45°, le passage étant en outre très bref. Les bâtons de randonnée avaient été laissés au pied. Au sommet le guide nous a laissé une demie-heure pour déjeuner, pas assez pour que puisse terminer mon sandwich. J’ai aussi tenu à me faire photographier et à prendre quelques photos. Nous avons eu un tout petit peu de soleil, mais le paysage s’est limité à une trouée dans la mer de nuages. Au sommet, on trouve aussi quelques traces ténues d’activité volcanique, quelques fumerolles s’échappant des anfractuosités des roches et qui m’ont rappelé le Vésuve, le tout premier volcan sur lequel j’étais monté il y a quarante-cinq ans. Le Pico n’a pas connu d’éruption depuis le XVIIIe siècle. Le guide nous avait avertis que cette la descente serait beaucoup plus difficile que la montée. Cela a commencé dès la descente du Pequeno, un peu délicate. Contrairement aux conseils du guide, j’ai préféré y aller en marche avant, quasiment sur les fesses même s’il fallait faire attention à ne pas râper son pantalon sur les roches volcaniques. Outre le vieil allemand, la femme polonaise a éprouvé quelques difficultés dans le passage. Nous ne nous sommes pas attardés au cratère, mais j’ai quand même pris le temps de quelques photos car il s’était inopinément dégagé. Ce dernier, peu étendu par rapport à la taille de la montagne, est en outre entièrement comblé par les coulées de lave, prenant désormais la forme d’un plateau d’altitude. Nous avons donc immédiatement poursuivi par la descente du volcan proprement dit, à un rythme… de sénateur, encore bien plus lent qu’à l’aller. En outre le brouillard, devenant au fil du temps de plus en plus humide, a fini par tourner au crachin. J’avais pris mon mal en patience, m’imaginant déjà arriver à la nuit et manquer le dîner avec le groupe prévu à 20 heures. Mais alors que nous allions entamer la descente raide, que le guide a soudainement pris une décision qui étonnera beaucoup Virginie quand je lui narrerai la chose. Il a en effet suggéré aux deux Allemands devant prendre le bateau, de descendre seuls, devant, en leur expliquant comment faire pour ne pas (trop) s’éloigner du sentier. Une fois à la route, un autre véhicule serait là pour les prendre. Il m’a ensuite proposé ensuite de descendre avec eux, ce que j’ai accepté. Le couple polonais par contre, à qui la même proposition avait été faite, a préféré rester avec le guide. Je me suis donc séparé du guide que je ne devais plus revoir, ne sachant jamais à quel heure le viel Allemand sera finalement arrivé en bas. Mes deux compagnons allemands descendaient à peu près au même rythme que moi. La descente était effectivement assez ardue, il fallait souvent s’aider des mains voire des fesses. Par contre, malgré le crachin continu, ces roches volcaniques rapeuses n’étaient jamais glissantes. Nous nous sommes tout d’abord dirigés à l’aide des poteaux qui sont espacés tous les cent mètres environ le long de l’itinéraire et qui malgré le brouillard restent visibles d’un poteau au suivant. Toutefois, entre deux poteaux, il nous arrivait de nous écarter du sentier et de tomber sur un terrain plus difficile. J’ai alors eu l’idée de regarder le tracé GPS que j’ai enregistré à l’aller afin de me rediriger vers sentier. Procédant ainsi à une ou deux reprises, d’abord sans être imité des Allemands (tout en demeurant à vue), je me suis retrouvé à descendre plus vite qu’eux car le terrain était plus facile. Mes compagnons ont fini par m’imiter et nous sommes descendus d’un bon rythme de croisière. Nous sommes finalement arrivés au poste de contrôle vers 17h, où nous attendait un autre guide avec une voiture. Ce dernier paraissait assez soulagé de nous voir arriver tous trois sains et saufs. Une demi-heure de voiture suffisait ensuite pour gagner le port, mes deux compagnons ont donc pu largement prendre leur bateau. Retour avec le groupe Allibert le lendemain pour une balade dans les champs de vignes de Pico. Sur l’île de Pico (un peu comme à Lanzarote d’ailleurs) sont en effet plantées des vignes protégées par des murets de lave. Ces plantations datent des premiers temps de la colonisation portugaise (au XIVᵉ siècle), les vignes ayant originellement été importées de Chypre. L’édification des murs protégeant la vigne (40000 km !) a été un travail de titan. Le vin de Pico était exporté par le port d’Horta sous l’appellation « vin de Faial », d’où une rancœur des habitants de Pico envers l’île voisine qui perdure aujourd’hui. La vie à Pico était en effet très dure dans ses débuts (l’île était surnommée l’île rocailleuse), pendant longtemps on ne connaissait pas de source dans l’île. On utilisait pour s’abreuver des puits de marée (photo ci-dessous), c’est-à-dire des puits creusés à une dizaine de mètres du rivage d’où l’on extrayait l’eau de mer filtrée par le basalte qui éliminait la plus grande partie du sel. Il existe en fait quelques rares sources à Pico qui furent découvertes tardivement. La photo ci-dessous illustre de manière fort à propos l’explication que nous avait prodiguée Virginie l’avant-veille sur le drapeau açoréen. Ce dernier est constitué de neuf étoiles (une par île) accompagnées d’un rapace (un autour des palombes, symbole des Açores). Le fond bleu et blanc représente les anciennes couleurs du Portugal. On note que dans la version indépendantiste du drapeau le rapace est placé au-dessus comme s’il voulait « emporter » les étoiles. Quant au drapeau du Portugal, il représente une sphère armillaire (instrument anciennement employé en astronomie pour représenter la sphère céleste, selon le système géocentrique et erroné de Ptolémée). La sphère armillaire était le symbole du roi Manuel Iᵉʳ (règne de 1495 à 1521). On en retrouve gravées sur certains châteaux au Portugal, notamment celui de Sintra. Halte à un café près d’une piscine naturelle, puis excursion sur du basalte récent où l’on peut distinguer des laves cordées (comme la veille au Pico). Ensuite, retour dans les vignes, qu’il est possible à un endroit d’admirer de haut grâce à la présence d’un moulin de type néerlandais. Nous avons enfin pique-niqué non loin de la mer, face à l’île de Faial. Notre dernier pique-nique avec la totalité du groupe puisque 5 personnes n’effectuant que la première semaine prenaient l’avion le soir même. Quartier libre l’après-midi après le départ de nos compagnons. Ne sachant trop quoi faire, j’ai choisi de suivre mes compagnons, d’abord au musée de la vigne (d’un intérêt assez limité, il est vrai que le sujet ne me passionne guère), puis dans un bistrot en bord de mer. Je présente les photos de la demi-journée en vrac. (La dernière photo de la série, aux coloris bizarres mais présentant un ciel dégagé, a été prise le jour suivant sur la route de l’aéroport et à travers la vitre du minibus, c’est notre ultime vision de ce volcan qui s’était si souvent dérobé à nos yeux, y compris lorsque je le foulais aux pieds). Nous avons donc le lendemain définitivement quitté les Açores centrales pour retourner en avion à Ponta Delgada. La dernière semaine du voyage serait ainsi exclusivement consacrée à l’île de São Miguel, la plus grande des Açores. Après le vol, nous avons immédiatement pris le minibus qui nous a conduits (en 1h environ) dans la ville de Furnas, située à l’intérieur des terres à l’est de l’île. La particularité de Furnas est d’être située dans une caldeira assez active, avec de nombreuses fumerolles et solfatares. Nous avons logé à Furnas dans un residencial dominant la ville. Après y avoir posé nos affaires, nous avons été pique-niquer dans un parc où jailissent des fumerolles et qui se situe juste à côté du centre-ville. On trouve dans ce parc une source bouillante d’eau sulfureuse, une source d’eau gazeuse, et plusieurs vasques bouillonnantes. Deux petites vidéos des glous-glous : L’après midi nous avions quartier libre, et j’ai de nouveau suivi le groupe. La guide nous avait conseillé de nous rendre aux sources chaudes (d’entrée payante) de Dona Beija pour éventuellement nous y baigner. Mais nous avons mal interprété ses indications, nous nous sommes retrouvés (peu avant l’heure de la fermeture) dans le parc de Terra Nostra… dont la visite était prévue demain. On y trouve un très vaste bassin circulaire rempli d’une eau chaude de couleur rouille. Nous ne nous y sommes pas baignés (pas plus d’ailleurs que le lendemain), mais je ne regrette pas d’y être venu cette première fois, car contrairement au lendemain, le bassin était ensoleillé. Le bassin est entouré d’un vaste jardin botanique qui fera l’objet d’une (trop) longue visite le lendemain. Nous sommes ensuite retournés vers centre-ville en direction de l’église, passant auprès d’une étrange roue à aubes métallique, entraînée par l’eau d’un canal dans un bruit lancinant. Elle semble ne (plus) servir à rien. Quelques photos de l’église de Furnas et du kiosque attenant. Étant fatigué, je suis ensuite retourné me reposer à la residencial. Le lendemain était organisée une randonnée autour du lac occupant le fond de la caldeira de Furnas. Randonnée qui démarrait en hauteur du belvédère du pic de Fer (pico do Ferro) offrant une vue sur l’ensemble de la caldeira. Deux vues détaillées des rives du lac. On y trouve en particulier l’ancienne propriété de José do Canto, un riche botaniste du XIXe siècle qui a acclimaté un grand nombre d’espèces végétales aux Açores. La chapelle néogothique (Nossa Senhora das Vitórias) fait partie de la propriété qui se visite (mais dont l’entrée est payante et qui n’était pas au programme de notre voyage). Descente jusqu’au lac par un petit sentier traversant une forêt de cèdres du Japon (cryptomeria japonica). Nous en avions déjà rencontrés à Faial. Sur les rives du lac se trouve une importante solfatare. Cette solfatare est notamment utilisée pour faire cuire un plat de viande traditionnel, le cozido das Furnas (nous en aurons ce soir à dîner). La marmite est enfouie pendant 7h au fond d’une cavité cylindrique aménagée dans la terre brûlante. La même chose en vidéo : La suite de la balade nous a permis d’effectuer les deux tiers du tour du lac, côté nord. Nous avons progressé pour l’essentiel sur une route en terre. J’ai pris peu de photos de cette partie de la journée (on note sur le second cliché, un accrobranche en cours d’installation). Puis nous sommes allés visiter un écomusée situé dans bâtiment bas en béton, fort laid, certes peu visible de loin mais qui de près ressemble à un bunker. L’architecte (qui a eu un prix ! ce qui ne m’étonne pas des architectes…) s’est peut-être inspiré de l’architecture militaire pour concevoir quelque chose de bien dissimulé dans l’environnement. Enfin c’est une théorie personnelle. Le musée est consacré à la pollution du lac et aux moyens « écologiques » mis en œuvre pour la contrer. En gros, éliminer toutes les vaches du bassin hydrographique du lac (lequel est en fait assez peu étendu), supposées être à l’origine de la pollution, puis croiser les doigts pour que les choses s’améliorent plus ou moins spontanément. Ils reçoivent pas mal de fonds européens pour ça. Comme peu de gens dans le groupe étaient calés en anglais (un marqueur des participants Allibert j’ai l’impression), nous avons préféré une présentation en portugais que Virginie traduisait phrase à phrase (elle-même disait parler bien mieux le portugais que l’anglais). Ensuite a été projetée une vidéo, sous-titrée en anglais. Mais les personnes devant moi cachaient la moitié des sous-titres, je ne pouvais donc pas les lire et j’ai fini par m’endormir (ayant à cet égard, je dois bien l’avouer, beaucoup moins de scrupules que dans semblable situation au boulot). Je pense que la vidéo parlait aussi un peu du volcanisme du site (toutefois je ne saurais dire si l’hypothèse d’une pollution d’origine volcanique a ou non été mentionnée). Remarque : la caldeira de Furnas a été formée il y a 14000 ans. À l’est de cette caldeira se trouve un massif antérieur. La partie ouest de l’île, avec les caldeiras du lac de Feu et des Sete Cidades, sont plus récentes. Ces deux dernières caldeiras ont été reliées entre elles par des épanchements de lave, dans une zone moins élevée où se trouve Ponta Delgada. Il y a eu par ailleurs une éruption au XVIIᵉ siècle dans la caldeira de Furnas, émanant d’un petit cône (entièrement recouvert de végétation) et qui a asséché un lac secondaire (la Lagoa Seca) que nous avons traversé un peu plus tard au cours de cette randonnée. Montée ensuite (le long d’une route) jusqu’au mirador de Lombo dos Milhos qui offre une vue sur l’ensemble de la ville de Furnas. Ville vers la quelle nous nous sommes ensuite dirigés. Ensuite direction le parc de Terra Nostra que nous avions déjà entrevu la veille. Ce parc, attenant à un hôtel de luxe et qui date du XVIIIᵉ siècle, contient une source d’eau chaude de couleur ocre alimentant un bassin d’une vingtaine de mètres de diamètre. Bassin qui était bien plus populeux que la veille en raison de l’heure plus précoce. Un seul d’entre nous s’est montré motivé par la baignade, du fait de l’affluence et de la couleur de l’eau (il faut dire qu’Allibert nous avait bien précisé que les maillots seraient irrécupérables après la séance). L’autre partie du site contient un vaste jardin botanique renfermant des centaines d’espèces. C’est à lui qui nous consacrerons le séjour dans ce lieu (non sans peine car des travaux d’aménagement en compliquaient l’accès). Le groupe était enchanté, personnellement j’ai trouvé la visite un peu longuette et j’ai presque regretté de ne pas m’être baigné. Je n’ai pas noté grand chose des essences que l’on trouve dans ce parc, exception faire des fleurs de lotus qui m’évoquaient mon récent voyage au Cambodge (où les propriétés de cette fleur nous avaient été explicitées en long et en large). Fin de la visite, le changement de couleur de l’eau indique que nous nous approchons de nouveau du grand bassin circulaire. Et j’achèverai la description de Terra Nostra par une vue panoramique dudit bassin. Encore deux vues de Furnas, le lendemain matin depuis la fenêtre de ma chambre d’hôtel. (Le matin avant de partir nous sommes passés remplir nos gourdes à la source Gloria Patri, dont l’eau filtrée par le basalte est particulièrement pure, une eau que nous consommions chaque soir au restaurant sous forme embouteillée ; à la fontaine elle est bien évidemment gratuite ; le nom latin de la source m’a interpelé mais je n’ai pas obtenu d’explication). Ce jour là était prévue l’ascension du pico da Vara (1103 m), le point culminant de l’île de São Miguel. Mais notre guide nous avait averti dès la veille que nous devrions probablement y renoncer en raison de l’état du sentier, dégradé par une récente tempête tropicale. Mais bizarrement, nous avons commencé par nous y rendre, Virginie finalisant sa décision seulement pendant le trajet en véhicule (au prétexte de la météo qui était effectivement assez nuageuse). Une petite déception pour moi. Nous avons donc effectué à la place une balade sur la côte nord, balade qui du coup ne m’a pas enchanté plus que ça (nonobstant le cirque auquel elle a donné lieu…) et que j’eus d’ailleurs tendance à confondre, dans mes souvenirs, avec un autre ersatz du voyage, l’excursion d’Igreja de São Sebastião à São Jorge. Départ d’une petite église située un peu en hauteur (env. 200 m) et faisant belvédère sur la mer, l’Igreja de Nossa Senhora dos Aflitos (pas de photo de l’église). Après avoir traversé quelques champs, arrivée au fond d’un thalweg où l’on trouve une (très petite) cascade ainsi qu’un ancien moulin toujours habité. Les restes de levadas ne sont plus en eau depuis longtemps. Le miradouro do Tio Domingos offrait une belle vue sur la côté et sur le le bourg de Maia, le terminus programmé de cette balade. (Je découvre en rédigeant cette page qu’il y avait encore une poussière sur le capteur de mon appareil photo). La suite de la balade a donné lieu au grand cafouillage auquel j’ai fait allusion un peu plus haut, à savoir que nous avons perdu pendant plus d’une heure l’un des participants (Jacques, le doyen du groupe). Cela a été la grosse panique, certains partant à sa recherche en avant et en arrière sur le sentier, d’autres le cherchant sur la plage où il aurait pu s’égarer (sur laquelle nous avions aperçu une silhouette sans être sûr qu’il s’agisse de lui). Virginie a été à deux doigts d’appeler Allibert. En fait, il avait zappé le fait que nous avions rebroussé chemin pendant quelques minutes pour nous rendre aux toilettes (construites en contrebas et invisibles de la route). Nous pensant partis devant, il avait alors filé sans nous voir et sans nous retrouver, son portable étant en outre réglé en mode avion. (Cela m’a quant à moi rappelé la semblable mésaventure qui a failli m’arriver au début de la première balade de mon séjour à Madère, où j’avais un temps cru le groupe devant alors qu’il était derrière, situation alors d’autant plus stressante que le sentier était très populeux, que je connaissais encore mal mes compagnons de voyage et que je randonne toujours sans téléphone portable. Heureusement, la vue sur le sentier portait loin, et n’y reconnaissant personne en l’examinant avec mon téléobjectif, j’étais finalement revenu en arrière, retrouvant le groupe dont personne ne s’était encore aperçu de mon absence. ) Ce n’est finalement qu’en arrivant à Maia que Virginie a retrouvé Jacques, nous attendant assis sur le parapet au bord de la route à l’entrée du village. La balade était (pour ainsi dire) terminée, mais il nous restait du temps pour déjeuner. Nous nous sommes rendus sur la plage du village, de très jeunes villageoises s’y sont données en spectacle en se baignant à proximité. Ensuite, nous avions encore eu un peu de temps pour aller visiter l’église ainsi que l’exposition de photographies anciennes exposée dans le village (cela semble une mode dans cette île). Si personne de notre groupe ne s’est baigné à Maia, c’est que Virginie nous a proposé une alternative : nous rendre, après notre retour à Furnas, à Ribeira Quente sur la côte sud pour une séance de plage. J’ai oublié la raison de ce choix, je doute que l’eau soit plus chaude sur la côte sud que sur la côte nord, la raison étant peut-être simplement que nous n’avions pas emporté nos maillots de bain en balade. En tout cas j’ai accompagné le groupe à Ribeira Quente bien que n’ayant nulle intention de m’y baigner. Nous avons commencé notre visite par le port où sur les quais duquel étaient installées un grand nombre de tentes. Ce n’étaient pas des tentes de SDF (nous ne sommes pas à Paris !), mais celles de personnes habitant l’intérieur de l’île et venues sur la côte pour assister aux festivités du Saint-Esprit qui allaient se tenir le week-end suivant (du 5 au 9 juillet) dans toute l’île de São Miguel. Parmi ces visiteurs, un groupe d’adolescents qui plongeaient et se baignaient directement dans le port. Nous avons ensuite gagné la plage en longeant le village. Et puis la fameuse plage où la moitié du groupe s’est baigné, bien que le ciel n’incitât guère à la bronzette. Pendant ce temps, nous avons été au bistrot. Le lendemain, avant la randonnée prévue dans le centre de l’île, passage obligé par une « attraction » touristique de la côte nord, la plantation de thé de Maia. Soit dit en passant, nous aurions très bien pu y aller la veille après la balade, cela nous eût épargné pas mal de kilomètres. Visite absolument sans intérêt d’une vague fabrique où tous les groupes touristiques de l’île semblent s’être donné rendez vous. Probablement que le propriétaire a le bras long. On nous a laissé trois quarts d’heure (!) pour visiter ce machin et (surtout) la boutique de souvenirs attenante, un laps de temps que j’ai passé assis sur un rocher en face du parking, à l’instar d’une bonne partie de mes compagnons. Ensuite donc, une randonnée en direction du lagoa do Fogo (le lac de Feu), et qui démarre du versant sud de l’île. Ce qui nécessite pour gagner le point de départ, de traverser l’île dans toute sa largeur, franchissant un col à 600 m dans un paysage qui fait penser au Massif Central. Nous arrivons en périphérie de la ville de Vila Franca do Campo, une bourgade importante de la côte sud. En face de la ville se trouve un rocher insulaire assez célèbre avec un trou circulaire en plein milieu, surnommé l’anneau de la Princesse. Il semble qu’il s’agisse d’un cratère envahi par la mer. Quand nous avons démarré la randonnée, à une heure tardive compte tenu des péripéties précédentes, tous les sommets étaient bouchés. J’ai vraiment craint que la balade ne se déroule comme à la caldeira de Faial, c’est-à-dire intégralement dans le brouillard et sans rien voir. Ce ne sera heureusement pas le cas, même si le plafond restera très bas. La randonnée vers le lagoa do Fogo est une quasi-boucle (elle a en fait une forme de U), avec 450 m de dénivelé à la montée et à la descente. In fine et exception faite de la montée au Pico, elle a constitué (compte tenu des changements de programme divers) le dénivelé positif le plus important de tout ce voyage dans les Açores. Virginie a fait le choix d’effectuer le parcours en sens inverse de la majorité des touristes. Donc nous avons croisé pas mal de monde sans ne jamais dépasser ni d’être dépassé par personne. La montée s’est effectuée par un chemin de terre assez raide, sous une pluie intermittente. Le lagoa do Fogo est le lac le plus sauvage de l’île. Il n’y a pas d’accès routier direct, même si une route permet de l’apercevoir d’en haut (depuis l’autre versant). L’eau, très pure, est captée pour alimenter Ponta Delgada en eau potable. La baignade est donc strictement interdite. Autre particularité de ce site, de nombreux oiseaux de mer y nichent (des goélands), malgré l’altitude (600 m environ). Les oiseaux vont pêcher en mer pour nourrir leurs petits. Ils sont parfois agressifs, empêchant de pique-niquer à certains endroits. Nous avons toutefois pu nous arrêter à un endroit d’où l’on pouvait apercevoir toute l’étendue du lac, dominant ce dernier d’une vingtaine de mètres. Le lac occupe le fond d’une caldeira, aux versants assez raides sur certains côtés (mais pas à pic). Étonnamment toutefois le versant nous faisant face était plutôt plat. Virginie a raconté qu’elle faisait souvent pique-niquer les groupes sur une petite plage située en contrebas. Mais cette fois-ci, le niveau était tellement haut que ladite plage avait disparu. Après le pique-nique (et un passage par le niveau du lac qui ne m’a pas inspiré photographiquement), nous avons amorcé la descente, longeant d’abord les installations de captage. Le sentier a ensuite longé sur plusieurs kilomètres une levada, active celle-ci, avec même quelques truites qui y nageaient. Une sorte de réminiscence de Madère, le versant à pic en moins. Une fois terminée la randonnée, route en direction de Ponta Delgada (le bus a de nouveau emprunté la voie express, pendant que tout le monde dormait). Mais au lieu de nous rendre directement à l’hôtel, nous avons fait une halte dans la banlieue pour une nouvelle visite horticole, plus intéressante toutefois que celle du matin. Il s’agissait cette fois-ci d’une plantation d’ananas sous serre. Dans la nature, un pied d’ananas donne un unique fruit au cours de son existence, et sa croissance prend plusieurs années. Pour accélérer le rendement il faut intervenir de plusieurs façons. La première étape est de donner un choc à la plante. Ici, cela consiste à enfumer la serre pendant une semaine. Le choc provoque la floraison forcée des plantes (qui sans cela ne fleuriraient pas toutes ou avec un délai). La deuxième étape est de castrer la plante pour rendre le fruit plus juteux. La plupart des ananas consommés dans le monde proviennent paraît-il du Costa-Rica où le choc des plantes est effectué à l’aide de produits chimiques paraît-il assez toxiques. Ce n’est pas le cas aux Açores, dont les ananas sont évidemment incommensurablement plus chers (ils sont paraît-il presque introuvables sur les marchés). La dernière journée du programme a été consacrée au site le plus célèbre des Açores, la caldeira des Sete Cidades. Bien que cette visite ait commencé dans le brouillard (augurant mal de la suite), le temps s’est miraculeusement dégagé sur les dix heures, nous permettant finalement de profiter de la plupart des paysages. Sete Cidades signifierait les « sept cités », mais l’explication m’a échappé ; le nom serait en rapport avec le mythe de l’Atlantide. Les Sete Cidades constituent donc une caldeira occupée par trois lacs, très photogéniques. Cette dernière résulte d’une éruption cataclysmique assez récente, qui remonterait au XVᵉ siècle. Avant cela existait à cet endroit une haute montagne dont l’existence avait été notée par les premiers navigateurs portugais. Actuellement la caldeira culmine à 856 mètres d’altitude. Elle mesure 5 km de diamètre (donc une quinzaine de circonférence). La randonnée du jour a constitué à effectuer les trois quarts du tour de la caldeira : il s’agissait de l’une des plus longues du séjour (hors ascension du Pico), soit environ 12 km (sans compter les extras que j’ai effectués à la fin). Elle a débuté (donc, dans le brouillard) par un petit lac secondaire à environ 750 m d’altitude, la Lagoa do Canário. Les fougères arborescentes qui poussent jusque dans le lac semblaient émerveiller Virginie (ouais, bof). Nous nous sommes ensuite dirigés vers le Miradouro da Grota do Inferno, lieu touristique s’il en est qui offre la vue « carte postale » sur la caldeira des Sete Cidades, avec tous les lacs en enfilade. Il y avait d’ailleurs pas mal de monde à cet endroit. Mais de vue, point. Le brouillard intégral. Je vais donc, une fois de plus, être obligé de « tricher » et de présenter une image tirée de Wikipedia : Le lac le plus proche sur la photo Wikipedia s’appelle le lagoa de Santiago. Derrière se trouve le plus grand lac de la caldeira, le lagoa Azul (le lac bleu). Si nous avons pu les apercevoir subrepticement pendant notre visite, tel n’est pas le cas de la mer qui constitue normalement l’arrière-plan du paysage depuis ce site (mais que, même sur la photo Wikipedia, on ne devine qu’à peine). À défaut des lacs, nous pouvions admirer les haies d’hortensias le long de la route en contrebas (photos prises un peu plus tard, mais je ne sais pas trop d’où). Nous avons ensuite quitté la foule des touristes pour entamer notre randonnée circumambulatoire. Nous avons démarré par un passage un peu scabreux avant de rejoindre une route en terre ; un départ qui s’est effectué sous une pluie fine me rendant fort pessimiste quant à la suite de la journée. La route, assez raide mais pas très longue, nous a conduits au Pico da Cruz, le point culminant de la caldeira (856 m). On y trouve un site de communication militaire, nous y avons d’ailleurs croisé un véhicule militaire et plusieurs soldats. La route en terre, ne s’écartant guère de la crête de la caldeira, descendait ensuite presque continument en dehors de quelque brèves remontées. C’est alors que le temps s’est subitement dégagé, je me suis donc arrêté immédiatement pour photographier le paysage, et même pour me faire photographier. On commençait même à apercevoir la mer ! D’autres vues de la lagoa Azul prises un peu plus tard. L’une des seules photos que j’ai prises de l’autre versant de la crête (sur laquelle on peut distinguer la côte nord de São Miguel, ainsi que la ville de Capelas). La route sur laquelle nous progressions (et encore des paysages…) La même chose en vue panoramique : Nous avons marché plusieurs kilomètres sur le rebord de la caldeira avant de pique-niquer, dépassant le mirador das Cumeeiras, l’endroit habituellement choisi par Virginie pour le déjeuner mais ce jour là trop fréquenté. Nous nous sommes finalement arrêtés en un lieu assez exigu, coincé entre un pré à vaches et la route en terre ; les vaches paissaient en effet quasiment jusqu’au bord de la caldeira. L’emplacement dominait le village côtier de Mosteiros, un lieu assez isolé du nord-ouest de São Miguel et semble-t-il ignoré de la plupart des agences de voyage. D’après Virginie, le village est resté très arriéré, le mode de vie n’y a guère changé depuis le milieu du XXᵉ siècle (on ne voit pas de femmes dans la rues par exemple). À une époque les groupes Allibert y dormaient, mais l’agence y a renoncé depuis quelques années. Face au village se trouvent quelques îlots marins caractéristiques qui sont vraisemblablement d’origine volcanique. Au large de Mosteiros, une éruption sous-marine donna en 1811 naissance à un îlot, Sabrina. Le commandant d’une frégate anglaise se précipita pour y planter le drapeau britannique. Mais l’île disparut peu de temps après. Les coups tordus des roast beefs ne marchent heureusement pas à tous les coups ! L’après-midi, nous avons tout d’abord poursuivi notre tour de caldeira… …avant de descendre jusqu’au lac par une route bétonnée, fort raide mais qui heureusement n’était pas glissante. La randonnée (officielle) s’est achevée au village de Caetanas qui est bâti sur les rives du lac. Nous avons eu ensuite une heure et demie de quartier libre pour explorer les environs. Il était possible de se baigner dans le lac, mais j’ai préféré aller me balader. Délaissant l’église du village, j’ai poussé jusqu’à la jetée séparant la lagoa Azul de la lagoa Verde (le lac Vert), le troisième lac du cratère qui communique avec le précédent. Ce qui représentait (environ) trois kilomètres de marche supplémentaires, aller-retour. J’ai ensuite retrouvé le groupe sur la plage du lac où quelques-uns de mes compagnons s’étaient préalablement baignés (en réalité, ce cliché a été pris à l’aller) Retrouvant le véhicule à Caetanas, nous sommes repartis en empruntant tout d’abord la jetée que je venais de voir, avant de longer le lac de Santiago (brièvement aperçu le matin depuis le mirador de l’Enfer) et de passer entre les haies d’hortensias que j‘avais photographiées de loin. Était ensuite prévue une halte au niveau d’un autre mirador très touristique, le miradouro da Vista do Rei (le point de vue du roi). Ce mirador permet notamment de voir le lac vert et le lac bleu en enfilade (mais pas celui de Santiago). Malheureusement et contre toute attente, le brouillard avait recommencé à monter, j’ai toutefois eu le temps de prendre un panoramique avant que la vue ne soit masquée. L’ultime panoramique de ce voyage. Non loin du mirador se trouve un très étrange édifice en béton abandonné, à l’aspect fantomatique par ce temps de brouillard : le Monte Palace Hotel, une construction datant des années 1980 et émanant d’investisseurs français, lequel n’aurait pratiquement jamais fonctionné. L’accès en est strictement interdit, j’imagine qu’il constitue un site de choix pour les amateurs d’urbex portugais. En tout cas, il est facile de trouver des photos de l’intérieur sur Internet. Le soir, dîner de fin de voyage au restaurant à Ponta Delgada. Notre dernier repas avec Virginie qui repartait dès le lendemain matin à Pico (où elle résidait) et que nous ne devions plus revoir. La ville était ce soir là très animée, puisque les festivités du Saint-Esprit, que j’ai déjà mentionnées plus haut, commençaient ce soir là. Après le repas, nous avons fait halte quelques instants dans l’église Matriz dont l’entrée était libre et où se déroulait un concert symphonique, rien de moins, par la Sinfonietta de Ponta Delgada. Je n’en ai trouvé nulle part le programme détaillé, ni le nom du chef (pas même sur Internet par la suite), mais j’ai reconnu la deuxième symphonie de Beethoven, que l’on entend assez rarement. L’acoustique n’était pas mauvaise du tout pour une église. Nous nous sommes assis et avons entendu la fin du premier puis le deuxième mouvement, avant que Virginie, qui devait se lever tôt, ne donne le signal du départ. La dernière journée du séjour aux Açores devait être occupée à la visite « libre » de Ponta Delgada. Mais pour moi, la grande affaire du jour aura été la sortie en mer pour aller voir les baleines. Comme je l’ai déjà mentionné plus haut, le programme de ce voyage prévoyait une telle sortie depuis l’île de Pico, en milieu de voyage. Mais les vicissitudes météorologiques avaient entraîné la concomitance de cette activité avec l’ascension du volcan éponyme que j’avais finalement effectuée sans le reste du groupe. Virginie m’avait alors proposé comme alternative une sortie similaire en fin de séjour, depuis Ponta Delgada. L’avant-veille au soir, alors que nous partions dîner en groupe, nous nous étions arrêtés à l’agence située sur le port et Virginie m’avait inscrit pour une sortie en zodiac, en tout point analogue à celle à laquelle avait participé le groupe une semaine auparavant. Le départ prévu étant assez matinal, je me suis levé dès 6h30 pour prendre le plus tôt possible mon petit déjeuner à l’hôtel. Mais la météo n’était guère engageante, au point que j’entendais tambouriner la pluie sur le vasistas en verre dont la salle à manger était éclairée. De retour dans ma chambre et pensant à consulter ma messagerie, j’ai appris in extremis que la sortie était annulée. J’ai donc dû trouver au pied levé des occupations pour la journée, entre les visites d’églises et de musée. Finalement, je suis parti avec le groupe et j’ai effectué une partie des visites avec eux. Puis, au passage, je me suis réinscrit pour une sortie en mer, pour l’après-midi même, mais cette fois-ci en catamaran et non plus en zodiac. On note sur la photo ci-dessus à droite la présence sur les quais de graffitis plaisanciers — tout comme à Horta quoiqu’en quantité bien moindre. Ci-dessous, ces étranges crabes rouges que l’on pouvait apercevoir en nombre sur les rochers constituant la jetée. Il s’agit probablement de l’espèce grapsus adscensionis, et il semble qu’ils soient comestibles.. Nous avons ensuite dirigé nos pas vers l’église paroissiale de São Pedro Le port vu du parvis de l’église (j’ai alors quitté le groupe qui avait des velléités de shopping). Quelques photos de l’intérieur de l’église Matriz (dont le nom complet est Igreja Matriz de São Sebastião) et dont j’avais présenté une vue extérieure en début de séjour, et dans laquelle nous avions entendu de la musique classique la veille au soir. Il s’agit de la principale église de la ville (et sans doute des Açores), mais elle n’est pas élevée au rang de cathédrale. Je me suis ensuite rendu au port pour 13h30, heure de départ de la sortie en mer qui cette fois-ci n’avait pas été annulée. J’ai pris place en compagnie d’une cinquantaine de touristes sur un gros catamaran dont l’équipage semblait être exclusivement constitué de femmes (y compris pour hisser les amarres, une tâche pourtant assez physique). Sans doute une nouvelle mode féministe à la noix. Je me suis assis sur des gradins situés à l’avant du navire, tout en écoutant les explications distillées en anglais via en haut parleur. Je ne suis certes pas très au fait de la nomenclature britannique des dauphins et des cétacés, mais, fort heureusement, j’ai pu bénéficier par la suite d’un compte-rendu écrit diffusé sur internet sur le site de la compagnie (Futurismo). Il y avait à bord un photographe officiel dont les photos ont également été diffusées — j’apparais d’ailleurs, à mon insu, sur l’une d’entre elles. J’ai pris sur moi de publier sur cette page certaines de ces photos, bien plus réussies que les miennes je dois le reconnaître, mais il faut dire aussi que leur auteur était équipé d’un matériel plus qu’imposant. Le catamaran est sorti du port de Ponta Delgada et a commencé par longer la côte de São Miguel sur une bonne vingtaine de kilomètres (au passage, j’ai photographié ce navire de guerre dont la présence n’était guère rassurante). Ensuite, nous nous sommes progressivement éloignés de la côte en direction du sud-ouest, pour encore une vingtaine de kilomètres. On sait en effet que les cétacés pêchent dans les grandes profondeurs (de l’ordre de 1300 m à l’endroit où nous nous trouvions) mais remontent périodiquement pour respirer. Avant de présenter les photos des spécimens marins, voici le compte-rendu de la sortie tel que relevé a posteriori sur le site de l’agence. J’ai dû le faire traduire par Google. Merveilles de l'observation des baleines : une poignée d'espèces.
✅ Dauphin commun ✅ Grand dauphin ✅ Dauphin tacheté de l'Atlantique ✅ Cachalot ✅ Rorqual boréal Notre voyage d'observation des baleines a été une aventure remarquable qui nous a immergés dans les merveilles de l'océan. 🌊 En commençant par les dauphins communs espiègles sautant et dansant le long de notre bateau, puis nous avons été émerveillés par les curieux dauphins à gros nez qui nous ont engagés avec leurs clics intelligents, chaque rencontre nous a laissé en admiration devant leur grâce et leur beauté. Les dauphins tachetés de l'Atlantique ont montré leurs motifs complexes à travers des acrobaties synchronisées 🐬. Les baleines étaient là aussi 🐳 ! Alors que la puissante présence des cachalots commandait notre plus grand respect et nous avons même été surpris par un rorqual boréal ! En voyant ces magnifiques créatures dans leur habitat naturel, nous nous sommes rappelé l'interdépendance de nos écosystèmes marins et l'importance de préserver leur équilibre délicat. D’abord donc, alors que nous nous trouvions encore à proximité de la côte, les dauphins.
Et puis, une fois au large, les cétacés (baleine, cachalot, rorqual), et encore des dauphins. L’enthousiasme de la présentatrice allait crescendo, au point que je me demandais si elle n’en rajoutait pas un peu (mais peut-être même pas). Elle semblait très jeune. Mais tout a une fin : bientôt la présentatrice a donné le signal du retour. Nous étions à une bonne trentaine de kilomètres de Ponta Delgada, et j’ai mesuré au GPS que la vitesse de croisière était de l’ordre de 25 km/h (13,5 nœuds). Il va sans dire que la croisière durerait bien davantage que les 2h annoncées ! (sans toutefois risquer de me mettre en retard pour le dîner). Le retour s’est fait face au vent et à la houle, les réceptacles ont circulé parmi certains passagers… Nous avons toutefois été relativement épargnés par les embruns — l’avantage de n’être pas sorti en zodiac — mais non par la pluie qui s’est invitée à plusieurs reprises. |