Voyage aux Açores

Açores, les îles arc-en-ciel

Un voyage dans cet archipel portugais de l’Atlantique effectué au début de l’été 2023 et qui s’inscrit en continuité avec mon déplacement à Madère en 2022 — j’avais en effet hésité entre ces deux destinations lorsque j’avais prospecté au printemps 2022. Mais les Açores ne se visitent qu’en plein été. Ce voyage aux Açores ne sera sans doute pas le plus inoubliable de mes voyages ; certes il y avait quelques personnes sympathiques et la guide était très dévouée, mais la météo laissait assez fortement à désirer ce qui a quelque peu gâché la plupart des randonnées.

Les Açores sont donc un territoire portugais constitué de neuf îles situé sur la dorsale médio-atlantique, donc à peu près au milieu de l’océan. C’est un archipel volcanique dont les volcans sont endormis (la dernière éruption remontant à 1958), au climat océanique très humide et assez frais malgré la latitude subtropicale. L’archipel a longtemps été très isolé, ne s’étant ouvert au tourisme qu’il y a quelques décennies. Avant cela, les conditions de vie y étaient très rudes, les habitants vivant principalement de la pêche (en particulier au cachalot) et de l’agriculture.

Nous avons au cours de ce voyage de deux semaines visité quatre des neuf îles des Açores : successivement Faial, Pico, São Jorge et enfin São Miguel, la plus grande de l’archipel et sur laquelle se trouve la ville de Ponta Delgada, la capitale (64 000 hab.). C’est d’ailleurs par un vol direct depuis Paris que nous avons gagné Ponta Delgada, un vol au cours duquel, pour la première fois, j’ai pu reconnaître depuis les airs la ville de Nantes ainsi que la côte atlantique dans les environs de la Bernerie.

Nous avons passé notre première soirée à Ponta Delgada sans notre guide que nous ne devions rencontrer que le lendemain à Faial. Voici deux photos que j’ai prises le soir alors que nous nous rendions au restaurant. La photo de gauche montre notamment la plus grande église de la ville, l’église Matriz (dédiée à Saint-Sébastien), du XVIᵉ siècle. J’y reviendrai plus en détail à la fin de cette page à l’occasion de notre dernier séjour dans la ville et de sa visite plus complète.

Ponta Delgada, église Matriz (Igreja Matriz de São Sebastião), le 24 juin 2023Au centre de Ponta Delgada, le 24 juin 2023

Un vol pour Horta dans l’île de Faial, était programmé pour le lendemain à l’aube. Mais nous avons appris dans la soirée que celui-ci ne pourrait pas se dérouler comme prévu en raison d’aléas météorologiques. Au lieu d’Horta, nous avons pris un vol pour l’île voisine de Pico, avec de surcroît une escale supplémentaire dans l’île de Terceira. Quant à la liaison finale entre Pico et Faial, elle se ferait par bateau. Un ensemble de péripéties qui allait fortement amputer le programme de la première journée, nous privant notamment de la visite du musée de volcanologie (dommage, car ce dernier m’aurait bien intéressé).

Les vols intérieurs aux Açores sont assurés par la compagnie Sata qui affrète des appareils à hélice, mais pressurisés (comme en Éthiopie). Étant placé au hublot, j’ai pris quelques photos pendant le vol qui valent ce qu’elle valent (j’ai utilisé un petit appareil). La première photo est prise à l’atterrissage à Terceira, la seconde pendant le survol de celle de São Jorge (on y reconnaît le vallon où se déroulera la balade du 27 juin prochain), et enfin la troisième à l’atterrissage à Pico dont on reconnaît le vignoble.

Vol vers Pico (décollage de Ponta Delgada), le 25 juin 2023Vol vers Pico (survol de l’île de São Jorge), le 25 juin 2023
Survol des vignes de Pico peu avant l’atterrissage, le 25 juin 2023

Nous avons atterri à Pico vers 8h40. Mais malgré un transfert rapide au port (lequel s’appelle Madalena), nous avons raté de peu le bateau et avons dû patienter jusqu’au suivant, à 11h30. L’île de Pico est dominée par le volcan éponyme dont je reparlerai en long et en large (et dont je ferai finalement l’ascension dans des conditions peu optimales). En ce premier jours de voyage le ciel, bien que brumeux, était dégagé et la silhouette du volcan dominait Madalena (sur la seconde photo, c’est le volcan de Faial dont on devine le profil, volcan qui sera totalement dans le brouillard lorsque nous irons nous y balader le lendemain).

Église de Madalena et volcan Pico. Igreja de Santa Maria Madalena, le 25 juin 2023Les rochers marins entre Pico et Faial. (le rocher couché et le rocher debout), le 25 juin 2023

Traversée ensuite entre les deux îles sur un petit transbordeur, une demi-heure à peine tellement les deux îles sont proches (elles ne sont séparées que par un détroit). Avant de monter à bord, on enregistre ses bagages comme pour monter dans un avion, et on les récupère à l’arrivée sur un tapis roulant (c’est mieux organisé qu’en Grèce…). Mes photos montrent aussi les deux îlots qui se trouvent dans le détroit, respectivement l’îlot couché (Ilhéu Deitado) et l’îlot debout (Ilhéu em Pé).

Entrée d’un navire transbordeur dans le port de Pico, le 25 juin 2023Entrée d’un navire transbordeur dans le port de Pico, le 25 juin 2023
Entrée d’un navire transbordeur dans le port de Pico, le 25 juin 2023Traversée entre les îles de Pico et de Faial. Au fond le volcan Pico, le 25 juin 2023

Nous arrivons donc enfin à Horta sur l’île de Faial, avec plusieurs heures de retard sur l’horaire prévu. Horta est la troisième ville des Açores (15 000 hab.), c’est aussi le seul port naturel de l’archipel. Un port bien connu des plaisanciers qui traversent l’Atlantique, j’en reparlerai bien que le sujet me laisse de marbre…

Arrivée à Horta, le 25 juin 2023Arrivée à Horta, le 25 juin 2023
Arrivée à Horta, le 25 juin 2023

C’est en débarquant que nous avons enfin fait connaissance avec notre guide, Virginie. Nous avons également trouvé à l’hôtel cinq personnes supplémentaires (portant l’effectif à une quinzaine) qui ne voyageaient avec nous que pendant la première semaine. Ayant déposé nos bagages, nous nous sommes rendus en véhicule sur les crêtes de l’île de Faial (sommet de Cabeça Verde) où la randonnée a débuté par le pique-nique.

Début de randonnée près de Cabeça Verde, le 25 juin 2023

Notre guide a débuté le voyage d’une manière un peu étrange, relevant davantage du monde professionnel que des loisirs : elle a organisé une sorte de tour de table au cours duquel chacun a dû se présenter et raconter pourquoi il avait choisi les Açores. Bonne question en effet, j’étais heureusement placé en fin de cycle ce qui m’a permis de peaufiner ma réponse. À la fin du voyage, nous aurons le droit à un nouveau tour de table pour expliquer ce qui nous avais le plus plu pendant le séjour.

Première balade donc le long de la crête de l’île de Faial, en direction du volcan de Capelinhos qui se trouve à son extrémité ouest. Ce sentier constitue la fin de l’itinéraire du trail des 10 volcans, organisé il y a quelques années et qui, aux dires la guide, aurait converti une bonne partie de la population portugaise à la randonnée. Mais je n’ai pas retrouvé la trace de cet évènement (qui n’aurait eu lieu qu’une seule fois). Le sentier est en tout cas très bien aménagé et balisé, comme beaucoup de sentiers aux Açores. Le début de la randonnée d’aujourd’hui est très boisé, on passe par le sommet d’un ancien cône volcanique monogénique, dont le cratère est tellement recouvert de végétation qu’on ne peut, une fois sur sa crête, qu’en deviner le profil.

Randonnée en direction du volcan de Capelinhos. Passage en forêt sur les flancs d’un ancien cône volcanique, le 25 juin 2023Randonnée en direction du volcan de Capelinhos. Passage en forêt sur les flancs d’un ancien cône volcanique, le 25 juin 2023
Randonnée en direction du volcan de Capelinhos. Passage en forêt sur les flancs d’un ancien cône volcanique, le 25 juin 2023

Ensuite, brutalement, une zone découverte permet de visualiser la presqu’île des Capelinhos, théâtre d’une intense éruption volcanique en 1957 et 1958, observée à l’époque par Haroun Tazieff. L’éruption avait débuté sous la mer, les premières émanations avaient été détectées par des vigiles postés autour de l’île dans le contexte de la chasse au cachalot. Puis le volcan a grossi et est sorti de l’eau, émettant de grandes quantités de cendres recouvrant une bonne partie des îles de Faial et de Pico. Constituant initialement une île, le volcan s’est finalement raccordé à Faial au niveau de la pointe occidentale de l’île (pointe de Capelinhos). Le phare qui s’y trouvait a été en partie englouti mais n’a pas été détruit, il est donc toujours visible (et visitable). Par la suite les terres gagnées ont été progressivement attaquées par l’érosion marine, seule une petite partie du volcan subsiste de nos jours. Le terrain est d’ailleurs instable, l’accès, encore possible il y a quelques années, est maintenant interdit et l’on craint que le volcan ne finisse par disparaître totalement.

Les restes du volcan de Capelinhos, le 25 juin 2023

Voici les restes d’un poste d’observation qui était utilisé pour la chasse au cachalot. C’est depuis un poste semblable à celui-ci que fut détecté en 1957 le début de l’éruption (il est possible qu’il s’agisse en fait d’une reconstitution).

Ancien poste de vigie baleinière (reconstitution ?), le 25 juin 2023

Ce lieu a en tout cas été l’occasion pour Virginie de nous raconter moult détail sur la chasse au cachalot telle qu’elle se pratiquait à l’époque à Faial, dont je vais ici reprendre la substance. Les cachalots sont des cétacés carnivores qui se nourrissent essentiellement de calamars géants vivant dans les grandes profondeurs (de l’ordre de mille mètres). Ils vont donc chercher leur nourriture dans les abysses au cours de longues plongées (de l’ordre de l’heure) avant de revenir respirer à la surface. La réserve de graisse située dans le nez de l’animal joue un rôle important pour assurer la flottabilité pendant la plongée. Le principal prédateur du cachalot est l’orque lorsqu’elle attaque en bande.

La chasse au cachalot a été pratiquée à partir du XIXᵉ siècle, d’abord par les Américains qui étaient friands de leur graisse alors utilisée comme source d’énergie. La graisse de cachalot fournissait en effet une lumière blanche, très pure, dont on raffolait à New York. Les Américains venaient chasser dans les eaux açoréennes, tissant des liens avec les autochtones ce qui est à l’origine d’une première émigration des habitants vers les États-Unis. Après l’apparition de l’électricité, les Américains ont arrêté la chasse au cachalot, mais l’activité a été reprise par les insulaires et a perduré jusqu’au début des années 1980. Les personnes âgées des îles s’en souviennent encore.

La chasse au cachalot était une activité très dangereuse. Elle était pratiquée au harpon. Des guetteurs postés autour des îles et équipés de jumelles pouvaient détecter l’apparition d’un animal à des dizaines de kilomètres au large. Lorsque c’était le cas, ils communiquaient l’information aux villages par des moyens d’abord rudimentaires (qui ont dû ensuite se moderniser, mais la guide n’a pas trop su répondre à la question que je lui ai posée à ce sujet). Les pêcheurs qui exerçaient habituellement un autre métier, souvent celui de cultivateur mais pas toujours, cessaient leur activité toutes affaires cessantes et se précipitaient sur leur baleinière. Le but était d’aller harponner le cachalot le plus vite possible, puisque la règle était que le cachalot appartenait à l’équipe l’ayant harponné en premier. Le métier de harponneur était donc très recherché et lucratif, mais aussi assez dangereux.

Lorsqu’il était harponné, le cachalot avait toujours le réflexe de fuir en plongeant, comme s’il avait eu affaire à une orque (alors qu’il aurait pu facilement se débarrasser de ses attaquants en détruisant leur barque, mais ceci n’arrivait presque jamais). Lorsqu’il remontait à la surface pour respirer, il recevait un deuxième harpon et finissait par être tué. La carcasse était remorquée sur l’île et dépecée (on trouve sur les îles quelques photos de cette sanglante activité, heureusement en noir et blanc).

Revenons maintenant au volcan que nous avons été admirer depuis une crête un peu aérienne, en limite de la zone interdite. Malheureusement le soleil n’était pas de la partie (et cela ne devait pas s’arranger les jours suivants).

Pointe de Capelinhos, restes du volcan surgi en 1957 (25 juin 2023)

Voici le phare auquel j’ai fait allusion et donc la visite est intégrée à celle du musée de volcanologie. Lequel musée est construit sous terre et donc totalement invisible. La visite de ce musée était au programme du voyage mais que nous l’avons malheureusement manquée en raison des péripéties aériennes le matin (et aussi du fait que notre guide s’est méprise sur son horaire de fermeture). Dommage car il semblait être fort intéressant (nous en avons juste vu le hall d’entrée), et la brièveté de notre séjour à Faial ne nous a pas offert l’occasion d’y retourner.

Le phare de la pointe de Capelinhos, le 25 juin 2023. Il manqua d’être englouti par l’éruption de 1957

À la place, nous nous sommes dirigés vers la côte, près d’une rampe inclinée qui constituait le lieu de départ des baleinières. À cet endroit est aménagée une « piscine naturelle », c’est-à-dire un petit quai de béton et une échelle permettant d’accéder à l’eau afin de se baigner dans une zone protégée des lames par des rochers. On trouve beaucoup de ce genre d’endroits aux Açores (tout comme à Madère d’ailleurs), mais j’avoue que je n’ai pas été tenté de tester.

Près de la Pointe de Capelinhos. Ancienne rampe de mise à l’eau des baleinières, le 25 juin 2023Près de la Pointe de Capelinhos, le 25 juin 2023

La journée suivante a été consacrée à une randonnée autour de la caldeira dominant Faial. Caldeira qui s’est trouvée totalement prise dans les nuages (en dépit des prévisions météo plutôt favorables) et dont nous avons de ce fait rien vu. Cette caldeira est paraît-il très souvent dans le brouillard (nous avions toutefois pu en apercevoir les sommets la veille avant d’embarquer, et de nouveau le dernier jour de notre séjour à Pico).

On commence par le mirador qui domine le port d’Horta (mirador de Notre-Dame de la Conception, miradouro de Nossa Senhora da Conceição). La statue de la Vierge qui s’y trouve est le théâtre d’une procession annuelle (les Portugais sont des gens très pieux, encore actuellement). Le panorama depuis ce lieu est normalement dominé par le volcan Pico qui est paraît-il presque toujours dégagé, mais ce n’était pas le cas ce jour là. De fait, nous n’avons jamais vu le Pico depuis l’île de Faial.

Statue de la Vierge au mirador de Notre-Dame de la Conception (au-dessus d’Horta). Miradouro de Nossa Senhora da Conceição, le 26 juin 2023Horta (dans le brouillard), photographiée depuis le mirador de Notre-Dame de la Conception. Miradouro de Nossa Senhora da Conceição, le 26 juin 2023

Démarrage de la randonnée au bord de la caldeira : nous ne voyions strictement rien ! Nous avons effectué la moitié du tour de la caldeira, entièrement dans le brouillard. Par contre, les gore-tex n’étaient pas indispensables (il ne pleuvait pas véritablement).

Départ de la randonnée autour de la caldeira de Faial, le 26 juin 2023Départ de la randonnée autour de la caldeira de Faial. Nous n’en verrons pas davantage ! (26 juin 2023)

Voici à titre d’ersatz deux photos de ce que nous aurions dû voir. La première reproduit un poster affiché dans le hall de notre hôtel. Et la seconde est une vue des lieux prise par mon père en septembre 2010 (mes parents ont eu incomparablement plus de chance que moi, météorologiquement parlant, au cours de leur voyage aux Açores).

La caldeira de Faial telle que je ne l’ai pas vue. Photo affichée dans l’entrée de notre hôtel à Horta, le 26 juin 2023La caldeira de l’île de Faial (photo : Gilbert Morice), le 12 septembre 2010

Le fond de la caldeira, que nous n’avons pas vu, est tapissé de végétation endémique. C’est une zone protégée, seul un nombre contingenté de personnes sont autorisés à y descendre chaque jour, en compagnie d’un guide agréé. La caldeira a donné des signes d’activité en 1957, concomitamment avec l’éruption du Capelinhos. Le lac qui s’y trouvait s’est notamment vidé, mais ses contours sont (paraît-il) toujours visibles. La caldeira se serait formée vers l’an 800 par une éruption cataclysmique.

Après avoir contourné la moitié du cratère, nous avons effectué une brève descente par la route, avant d’entamer une progression en balcon dans une forêt de cèdres du Japon. Nous avons notamment longé, sur plusieurs kilomètres, une ancienne levada (levada de Cabeço da Trinta). Les levadas sont beaucoup moins répandues aux Açores qu’à Madère, le besoin d’irrigation n’existant pas dans l’archipel. Celle-ci servait à alimenter une usine hydro-électrique, laquelle a été fortement endommagée par un séisme il y a quelques décennies. L’activité n’a plus redémarré depuis, mais il reste un peu d’eau (le plus souvent stagnante) dans la levada, maintenue en état à des fins touristiques.

Randonnée le long d’une ancienne levada (levada de Cabeço da Trinta). Construite pour alimenter une usine hydro-électrique, abandonnée à la suite d’un séisme mais entretenue à des fins touristiques, le 26 juin 2023Randonnée le long d’une ancienne levada (levada de Cabeço da Trinta). Construite pour alimenter une usine hydro-électrique, abandonnée à la suite d’un séisme mais entretenue à des fins touristiques, le 26 juin 2023
Randonnée le long d’une ancienne levada (levada de Cabeço da Trinta), le 26 juin 2023Forêt de cèdres du Japon (Cryptomeria japonica), le 26 juin 2023

Juste avant la fin de la randonnée, Virginie nous a offert un petit extra : le détour par un tunnel conduisant au fond d’un cratère monogénique des environs. Ce tunnel a été construit il y a quelques dizaines d’années pour collecter l’eau s’écoulant dans le cratère… puis abandonné car le dispositif ne fonctionnait pas (j’imagine parce que les roches étaient trop perméables). Je ne vais pas ironiser sur les élucubration d’ingénieurs… Le tunnel n’est pas très long, il est en outre rectiligne et n’est pas bas de plafond comme à Madère. Après cette traversée, nous sommes sortis du cratère « normalement » en en escaladant les parois. Une courte montée dans un terrain volcanique instable et assez raide, que la guide a comparé à l’ascension du Pico dont la (quasi) totalité du groupe n’avait pas demandé à effectuer l’ascension.

Intérieur du cratère de Cabeço da Trinta, le 26 juin 2023. D’aucuns ont osé comparer ce raidillon à la montée au Pico !

Il était prévu de quitter Faial le soir même, sans passer une deuxième nuit sur l’île. Avant d’embarquer, nous avions toutefois une heure ou deux de quartier libre pour visiter Horta. L’une des principales attractions touristiques de la ville, ce sont ces graffitis laissés sur les quais et les jetées par les plaisanciers faisant escale dans le port au cours de leur traversée de l’Atlantique. Beaucoup de mes compagnons ont parcouru l’ensemble du port pour admirer cela à la manière d’un musée, j’avoue que moi cela me laissait plutôt de marbre.

Visite d’Horta avant de reprendre le bateau, le 26 juin 2023. Graffitis laissés par les plaisanciers le long des quais (il y en a qui aiment…)

A défaut des graffitis (et délaissant aussi l’option bière préférée par une autre partie du groupe), j’ai tué le temps en parcourant les rues de la ville (et en entrant dans quelques églises).

Visite d’Horta avant de reprendre le bateau, le 26 juin 2023Visite d’Horta avant de reprendre le bateau, le 26 juin 2023
Visite d’Horta avant de reprendre le bateau, le 26 juin 2023Visite d’Horta avant de reprendre le bateau, le 26 juin 2023

Traversée vespérale entre les îles de Faial et São Jorge, avec escale à Pico (2h de bateau). Peu après avoir quitté Faial, notre guide nous a signalé la présence en mer de nombreux oiseaux de mer locaux, les puffins cendrés (Calonectris borealis). Ces oiseaux sont surtout particuliers par leurs étranges cris, ressemblant à des plaintes ou à des cris d’enfants (le mâle et la femelle d’un couple communiquant à grande distance de cette façon).

Quittant Horta en bateau, le 26 juin 2023Vol de puffins cendrés (Calonectris borealis) en mer, entre Faial et Pico. Oiseau émettant la nuit de très étranges cris, ressemblant à des plaintes d’enfants, le 26 juin 2023

Passage devant les deux rochers du détroit, puis escale au port de Madalena (île de Pico).

L’arche de l’« îlot couché » (Ilhéu Deitado) en face de Madalena à Pico, le 26 juin 2023Les îlots debout (Ilhéu em Pé) et couché (Ilhéu Deitado) en face de Madalena à Pico, le 26 juin 2023
Escale à Madalena à Pico, pendant la traversée vers São Jorge, le 26 juin 2023

Pendant la seconde partie de la traversée, la plus longue, le volcan Pico s’est subitement dégagé. Sujet de discussion récurrent à ce moment du voyage, car, bien qu’ayant demandé à en effectuer l’ascension (facultative), ma demande n’avait pas été prise en compte par Allibert. Virginie essayait de négocier pour que je puisse monter avec un autre groupe.

Vue sur le volcan Pico, pendant la traversée vers São Jorge, le 26 juin 2023Vue sur le volcan Pico, pendant la traversée vers São Jorge, le 26 juin 2023

Arrivée vers 21h30 au port de Velas qui dessert l’île de São Jorge.

Débarquement à Velas dans l’île de São Jorge, le 26 juin 2023

Nous avons logé dans une residencial (donc chez l’habitant) tenue par un couple assez âgé et très chaleureux, qui abattait un travail monstre pour nous recevoir (il y avait tout de même quelques employés pour les aider). Le lieu, Quinta Do Canavial, à l’origine constitué d’une petite maison isolée et d’une chapelle, avait été aménagé et agrandi durant des décennies pour recevoir les visiteurs. Seul inconvénient de cet hébergement, l’excentrement de la résidence et sa position en hauteur, rendant fastidieux le fait d’y rentrer à pied (je ne m’y suis adonné qu’une seule fois).

Ci-dessous le port de Velas depuis le belvédère de Ribeira do Almeida où nous nous sommes arrêtés le lendemain en partant en balade.

Vélas vue depuis le belvédère de Ribeira do Almeida, le 27 juin 2023

La balade du jour devait nous conduire aux fajãs de Ponta da Caldeira (lac de Santo Cristo) et dos Cubres. Les fajãs, emblématiques de l’île de São Jorge, sont en quelque sorte des plateaux situés au pied des hautes falaises volcaniques, juste au-dessus du niveau de la mer. On en trouve également dans d’autres îles des Açores, ainsi qu’à Madère : ainsi les villages de Paúl do Mar et Jardim do Mar à Madère, et également le celui de Quebrada Nova, sont bâtis sur des fajãs. Géologiquement, ces fajãs pourraient résulter de coulées de lave terminant leur course dans la mer.

Nous avons commencé par un assez long transfert, traversant aux deux tiers l’île de São Jorge (laquelle est tout en longueur). Nous avons circulé sur les crêtes en dépassant la ville de Calheta qui est la capitale de l’île (et que nous ne verrons pas). Les crêtes étaient dans le brouillard (alors qu’il faisait beau au petit matin) et c’est dans le brouillard que nous avons démarré la randonnée. La matinée allait être constituée exclusivement de descente, depuis la crête à environ 660 m d’altitude jusqu’au niveau de la mer.

Très calée en botanique, la guide nous a montré ces mousses qui ont la faculté de retenir l’eau. Je ne sais plus si ces plantes sont ou non endémiques.

Une plante remarquable (sorte de mousse qui retient l’eau). Descente vers la fajã da Caldeira, le 27 juin 2023Une plante remarquable (mousse qui retient l’eau). Descente vers la fajã da Caldeira, le 27 juin 2023

Le sentier descend en lacet vers le fond d’une vallée, au milieu de prés à vaches délimités par des haies d’hortensias. En dépit de son esthétisme et de cette utilisation pratique (les haies d’hortensias étant très denses et très difficilement traversables), l’hortensia est paraît-il une espèce invasive, ce qui fait que ces plantations sont régulièrement arrachées.

Haies d’hortensias dans le brouillard. Descente vers la fajã da Caldeira, le 27 juin 2023Descente vers la fajã da Caldeira, le 27 juin 2023
Descente vers la fajã da Caldeira. Haire d’hortensias, le 27 juin 2023Descente vers la fajã da Caldeira, le 27 juin 2023
Descente vers la fajã da Caldeira, le 27 juin 2023Descente vers la fajã da Caldeira, le 27 juin 2023

Halte au niveau d’une petite cascade, la Cascata Pequena.

Descente vers la fajã da Caldeira. Cascata Pequena, le 27 juin 2023Descente vers la fajã da Caldeira. Cascata Pequena, le 27 juin 2023

Arrivée à un belvédère offrant une vue sur la fajã de Ponta da Caldeira. Le plateau comporte un petit village éponyme où seulement 8 habitants vivent à l’année. Cela n’empêche pas à petit café d’exister et de recevoir les touristes. Ces derniers sont assez nombreux car le site est un point chaud pour les surfeurs. Les surfeurs arrivent en quad depuis la fajã dos Cubres (où nous devons terminer notre balade).

Descente vers la fajã da Caldeira, le 27 juin 2023

Arrivée au village, la vue sur les falaises faisait beaucoup penser à Madère (malheureusement, le beau temps en moins).

Arrivée au village de Ponta da Caldeira, le 27 juin 2023Arrivée au village de Ponta da Caldeira. Vue sur la falaise que nous venons de traverser ! (27 juin 2023)
Arrivée au village de Ponta da Caldeira. Côte abrupte et inhospitalière rappelant un petit peu Madère, le 27 juin 2023

Pique-nique à côté de l’église, puis visite des ruelles du village (lequel ressemble vraiment furieusement à Quebrada Nova à Madère, avec ses rares maisons habitées). Enfin, halte au café (excellent, comme tous ceux qui nous ont été servis aux Açores).

L’église de Ponta da Caldeira, le 27 juin 2023L’église de Ponta da Caldeira, le 27 juin 2023
L’église de Ponta da Caldeira, le 27 juin 2023Le village de Ponta da Caldeira, le 27 juin 2023

Suite de la balade en commençant par longer le lac de Santo Cristo qui occupe une bonne moitié de la fajã. Il s’agit d’un lac à l’eau mi-douce mi-salée, communiquant par une passe avec la mer. Il est possible de s’y baigner, ce que nul d’entre nous n’a fait (nous avons tous préféré le café).

Le lac de Santo Cristo dans la fajã da Caldeira, le 27 juin 2023

Nous avons ensuite emprunté le « sentier côtier » de plusieurs kilomètres (en réalité une route en terre praticable par les quads) afin de gagner la fajã dos Cubres. Il y a d’autres fajãs sur le parcours, notamment celle do Belo où est en train d’être aménagé un hôtel de luxe.

Fajã do Belo. Un hôtel de luxe est en train d’y être aménagé, le 27 juin 2023Fajã dos Cumbres, le 27 juin 2023

Sur la fajã dos Cubres se trouve un autre lac ainsi que des marécages que l’on traverse par des pontons aménagés, jusqu’à un petit belvédère. Dans ce lac vivent des canards, des grenouilles, mais aussi une espèce particulière de libellule se reproduisant par parthénogenèse. Selon la guide, l’espèce, originaire d’Amérique où elle se reproduit normalement, a migré dans l’île on ne sait comment. Se retrouvant isolée, elle a modifié son mode de reproduction. Le concept fait (manifestement) fantasmer les féministes de tout poil rêvant ainsi de se débarrasser de la gent masculine.

Fajã dos Cumbres, le 27 juin 2023Fajã dos Cumbres, le 27 juin 2023

Retour ensuite en véhicule à la residencial en commençant par une route très escarpée escaladant la falaise. Halte au belvédère sommital pour admirer l’alignement des fajãs, mais la brume rendait la vue décevante.

La fajã da Caldeira vue depuis le mirador dos Cumbres, le 27 juin 2023

Enfin, une fois arrivés à Velas, le beau temps semblait revenu et on pouvait même apercevoir le Pico.

Velas, halte au-dessus de la piscine naturelle, face au Pico, le 27 juin 2023

Dîner le soir d’un plat traditionnel à base de viande de bœuf, très copieux. Mais je n’ai pas réussi à en retrouver le nom.

Le temps était encore très mitigé le lendemain, avec un fort vent en plus des nuages. Nous avons dû renoncer à la balade prévue qui aurait dû se dérouler au sud de l’île, avec 600 m de montée et autant de descente. Virginie a d’abord imaginé un plan B démarrant des crêtes au village de Norte Pequeno, proche de l’endroit où nous avions débouché la veille au soir en véhicule. Mais une fois sur place, le brouillard épais enveloppant la zone nous a fait renoncé. Finalement, nous nous sommes de nouveau rendus au sud de l’île, au village Igreja do Portal situé à mi-pente (460 m d’altitude environ), dans la même secteur que la balade initialement prévue. Toutefois, la montée n’était plus au programme, nous avons été visiter des villages en bord de mer.

Près du village d’Igreja do Portal, le 28 juin 2023

Nous avons rejoint pedibus le village d’Igreja de São Sebastião situé sur une fajã en bord de mer (la fajã dos Vimes). Dans ce village ont été organisées deux visites en un même lieu :
— d’abord une plantation de café (après en avoir dégusté). C’était très artisanal, le café n’est d’ailleurs pas exporté mais consommé sur place.
— et ensuite, une manufacture de tapis. C’était la première fois que j’assiste à la fabrication de tapis hors d’un pays musulman. D’ailleurs ici, et contrairement à ces pays, il n’était nullement question de nous pousser à l’achat. Les tapis (qui coûtent très cher, les artisanes étant payées au tarif européen) sont principalement achetés par des expatriés açoréens (vivant aux États-Unis) dans le but de matérialiser un lien avec leur archipel d’origine.

Igreja de São Sebastião, plantation de café, le 28 juin 2023Igreja de São Sebastião, plantation de café, le 28 juin 2023

Igreja de São Sebastião, manufacture de tapis, le 28 juin 2023

Après les visites, pique-nique sur les marches de l’église, du côté abrité du vent.

Igreja de São Sebastião, pique nique à l’abri du vent près de l’église, le 28 juin 2023Igreja de São Sebastião, intérieur de l’église, le 28 juin 2023
Igreja de São Sebastião, intérieur de l’église, le 28 juin 2023

La suite de la balade, en partie en aller-retour, consiste d’abord à rejoindre (par la route) une autre fajã, celle de la fajã dos Bodes.

Près de l’église d’Igreja de São Sebastião, le 28 juin 2023Cimetière d’Igreja de São Sebastião, le 28 juin 2023

Puis nous avons retrouvé le sentier, c’était le tout début de la balade que nous aurions normalement dû effectuer. Nous avons poursuivi sur quelques centaines de mètres, jusqu’à franchir ce « pont himalayen », avant de rebrousser chemin.

Fajã dos Bodes, « pont himalayen », le 28 juin 2023

À cet endroit niche dans l’anfractuosité d’un rocher un couple de puffins cendrés (Virginie avait repéré ce nid avec un autre groupe une année précédente). Certains se sont essayés à le photographier, pour ma part je n’y suis pas parvenu (une telle photo est plus facilement réalisable avec un smartphone qu’avec un réflex numérique).

Retour ensuite à Velas où contrairement à la veille, je suis descendu du véhicule pour parcourir la ville à pied (ce qui a nécessité ensuite de marcher jusqu’au gîte). Voici les quelques photos que j’ai prises de la ville.

Balade à pied dans les rues de Velas, le 28 juin 2023Intérieur de l’église de Velas, le 28 juin 2023

Le lendemain dès l’aube, nous avons quitté l’île São Jorge pour celle de Pico. Nous n’avons pas trop souffert de la houle pendant la traversée, malgré le vent qui avait soufflé toute la journée précédente. Par contre, la sortie en mer prévue ce jour là pour aller voir les baleines a été reportée au lendemain. Or, c’était le lendemain qu’était prévue pour moi l’ascension du volcan pour laquelle mon inscription avait pu être confirmée. Je ne ferai donc pas la sortie en mer avec le groupe, mais pourrait — in extremis — aller voir les baleines à la fin du voyage au départ de São Miguel.

Donc ce jour, nous avons effectué une balade assez modeste sur les flancs du Pico, normalement prévue le jour de l’ascension du volcan pour les participants ne l’effectuant pas. Nous sommes partis d’une route coupant le flanc de la montagne à assez basse altitude (400 m environ) et avons démarré par une descente en forêt.

Île de Pico, randonnée en forêt. Près du lieu-dit Mistério da Prainha, le 29 juin 2023Île de Pico, randonnée en forêt. Près du lieu-dit Mistério da Prainha, le 29 juin 2023

Arrivée au mirador de Prainha, un belvédère offrant une vue sur un champ de lave en bord de mer, résultat d’une éruption qui s’est produite au XVIIIᵉ siècle. Un tel lieu s’appelle ici un mystère (parce que semble-t-il, pendant longtemps, les habitants n’avaient pas d’explication sur l’origine de ce phénomène). La coulée de lave est recouverte de végétation endémique.

Île de Pico, près du mirador de Prainha, le 29 juin 2023Île de Pico, vue depuis le mirador de Prainha. Forêt primaire apparue sur un champ de lave du XIXᵉ siècle, le 29 juin 2023
Île de Pico, vue depuis le mirador de Prainha. Agapanthes, le 29 juin 2023Île de Pico, vue depuis le mirador de Prainha. Agapanthes, le 29 juin 2023

Passage par un petit musée ethnographique ; étonnamment, le lieu qui contient des objets anciens est ouvert mais ne semble pas véritablement gardé.

Île de Pico, petit musée ethnographique près du mirador de Prainha. (parc floral de Prainha), le 29 juin 2023Île de Pico, petit musée ethnographique près du mirador de Prainha. (parc floral de Prainha), le 29 juin 2023
Île de Pico, petit musée ethnographique près du mirador de Prainha. (parc floral de Prainha), le 29 juin 2023Île de Pico, petit musée ethnographique près du mirador de Prainha. (parc floral de Prainha), le 29 juin 2023

Puis nous avons gagné la côte par un sentier assez raide. Virginie m’a fait passer devant, j’ai soupçonné qu’il s’agisse d’un test d’aptitude à l’ascension du Pico…

Île de Pico, descente vers la baie de Canas, le 29 juin 2023

Fin de randonnée en bord de mer au niveau de la Baía das Canas. Une côte particulièrement inhospitalière.

Île de Pico, fin de randonnée à la baie de Canas, le 29 juin 2023

Retour ensuite à la capitale de l’île Madalena où se trouvait notre hôtel. Au cours du retour en véhicule, nous nous sommes arrêtés en un autre point de la côte (proche de l’aéroport), Cachorro. Là est aménagée une courte promenade sur la falaise volcanique afin d’admirer le flux et le reflux des vagues dans les anfractuosités volcaniques. L’endroit m’a fait penser (il faut le reconnaître, en nettement moins bien) au site de Los Hervideros sur l’île de Lanzarote aux Canaries. La côte semble assez fragile, une partie de la promenade étant condamnée après s’être effondrée.

Île de Pico, parcours aménagé sur la pointe de Cachorro, le 29 juin 2023Île de Pico, parcours aménagé sur la pointe de Cachorro, le 29 juin 2023
Île de Pico, parcours aménagé sur la pointe de Cachorro. Trouvez le chien ! (29 juin 2023)

J’ai effectué l’ascension du Pico le lendemain, avec un groupe constitué de 7 Européens : 4 hommes allemands et un couple de Polonais. Parmi les Allemands, un homme de 75 ans qui allait considérablement retarder la marche, et un autre plus jeune qui l’accompagnait (je n’ai pas compris s’il s’agissait de son fils). Les autres ne les connaissaient pas. Nous étions accompagnés d’un guide local (anglophone, quoique suffisamment peu académique pour que je le comprenne sans difficulté) ; toutefois, comme nous le verrons, nous serons amenés à nous séparer de lui à la descente. Le temps pendant la randonnée a été très mitigé, les nuages enveloppant le volcan toute la journée et avec une pluie fine pendant toute la descente. Nous ne verrons le soleil qu’au sommet, l’espace de quelques instants.

Début d’ascension du volcan Pico (le sommet dans le brouillard), le 30 juin 2023Ascension du volcan Pico. Vue en bas sur Madalena, le 30 juin 2023

Le volcan Pico s’élève à 2 351 m : une altitude somme toutes assez modeste, ce qui ne l’empêche pas de collectionner plusieurs superlatifs, puisqu’il s’agit du plus haut sommet du Portugal, ainsi que de la dorsale médio-atlantique. Le dénivelé pour atteindre le sommet n’est heureusement pas aussi important, on démarre de l’altitude de 1200 m environ, la porte d’entrée du parc accessible par la route. Il n’y avait pas foule ce jour là sur le parking. On pénètre dans le parc par une sorte de poste de garde où nous sont prodiguées quelques consignes de sécurité. On remet également à chacun une balise GPS à glisser en haut de son sac et qui permettrait de nous retrouver s’il nous venait à nous égarer. Avant de démarrer, le guide nous a expliqué le déroulé de l’ascension. Elle s’effectue en cinq parties. D’abord une sorte de mise en jambes d’une vingtaine de minutes, assez raide mais qui permet de déterminer le rythme du groupe. On arrive ainsi à une sorte de grotte de lave. Les quarante minutes suivantes sont plus faciles, jusqu’à l’altitude de 1500 m. Jusqu’à ce point il est relativement facile de faire demi-tour, le sentier pour redescendre étant évident et pouvant être parcouru sans guide. La suite constitue le gros de l’ascension, 500 m de dénivelé assez raides, et encore bien plus difficiles à la descente. Une fois franchie cette étape, nous sommes à 2000 m et les 200 m restant jusqu’au cratère sont plus faciles. Enfin, les 100 derniers mètres que constituent le Pequeno (le petit sommet situé à l’intérieur du cratère, ce dernier étant comblé de lave), sont beaucoup plus raides mais leur ascension est facultative.

Ascension du volcan Pico, le 30 juin 2023. Poste d’entrée dans le parc

Nous avons ensuite démarré l’ascension en nous dispersant dès les premiers mètres. Il a déjà fallu attendre le vieil Allemand pas mal de temps à la fin du premier raidillon. Nous avons poursuivi la progression en restant groupés, ce qui nous a obligés à nous arrêter tous les dix mètres. À la seconde pause, le guide a vainement essayé de convaincre le lambin de renoncer. Ses deux compatriotes ont essayé d’abonder dans le même sens (bonne occasion pour moi de réviser mon allemand en les écoutant, j’allais d’ailleurs en avoir besoin prochainement pour me rendre à Bayreuth). Mais toutes ces tentatives de conciliation sont restées vaines, le vieil homme, têtu comme une mule, insistant pour continuer.

Ascension du volcan Pico. Halte près d’un tunnel de lave caractéristique, le 30 juin 2023Ascension du volcan Pico. Halte près d’un tunnel de lave caractéristique, le 30 juin 2023
Ascension du volcan Pico, le 30 juin 2023Ascension du volcan Pico, le 30 juin 2023

Nous avons donc poursuivi cahin caha. Nous ne nous trouvions pas sur un terrain volcanique friable, comme sur le Rinjani ou le Semeru, mais un terrain dur issu d’une coulée de lave sans doute assez fluide (on pouvait ainsi remarquer des laves cordées, ainsi que des rigoles et des traces de tunnels de lave). Pour progresser il fallait parfois s’aider des mains pour monter mais ce n’était pas difficile (en tout cas jamais vertigineux). Nous étions dans le brouillard, nous n’avions aucune vue. Notre rythme, bien que très lent, était finalement assez régulier.

Ascension du volcan Pico, le 30 juin 2023. Marquage du sentier dans le brouillard

Nous avons fini par arriver à la crête : le guide nous a expliqué que nous étions montés en 4h, une heure de plus que la majorité des groupes. La question s’est alors posée de poursuivre jusqu’au sommet du Pequeno (débat dans lequel je ne suis pas intervenu même si j’aurais été déçu de ne pas y monter). Le principal problème n’était pas la météo mais le fait que deux des ascensionnistes, les deux Allemands marchant normalement, arrivés ce matin par bateau de Faial pour effectuer l’ascension dans la foulée, n’avaient pas prévu de loger dans l’île. Ils pensaient repartir par le bateau de 18 h, mais n’avaient aucune chance de l’attraper en poursuivant jusqu’au Pequeno, et sachant que le bateau suivant, le dernier, était à 22h. D’ailleurs, même sans monter au Pequeno ils n’étaient pas sûrs d’arriver à temps. Fort heureusement, eux aussi avaient envie de monter, ils ont donc (dans un premier temps) fait une croix sur leur bateau et nous avons donc poursuivi.

Ascension du volcan Pico. Montée dans le brouillard, le 30 juin 2023Ascension du volcan Pico. Les pentes du Pequeno, le cône sommital, le 30 juin 2023

L’ascension du Pequeno est effectivement bien plus raide, elle relève de l’escalade facile, même si la sensation de vide reste absente. La pente doit être de l’ordre de 40 à 45°, le passage étant en outre très bref. Les bâtons de randonnée avaient été laissés au pied.

Au sommet le guide nous a laissé une demie-heure pour déjeuner, pas assez pour que puisse terminer mon sandwich. J’ai aussi tenu à me faire photographier et à prendre quelques photos. Nous avons eu un tout petit peu de soleil, mais le paysage s’est limité à une trouée dans la mer de nuages.

La borne marquant le sommet du volcan Pico (2351 m). Point culminant des Açores, du Portugal et de la dorsale médio-atlantique (30 juin 2023)La borne marquant le sommet du volcan Pico (2351 m). Point culminant des Açores, du Portugal et de la dorsale médio-atlantique (30 juin 2023)
Vue sur la mer de nuages depuis le sommet du volcan Pico (2351 m). Nous n’avons pas eu d’autre paysage… (30 juin 2023)Descente du volcan Pico et vue partielle sur le cratère, le 30 juin 2023

Au sommet, on trouve aussi quelques traces ténues d’activité volcanique, quelques fumerolles s’échappant des anfractuosités des roches et qui m’ont rappelé le Vésuve, le tout premier volcan sur lequel j’étais monté il y a quarante-cinq ans. Le Pico n’a pas connu d’éruption depuis le XVIIIe siècle.

Le guide nous avait avertis que cette la descente serait beaucoup plus difficile que la montée. Cela a commencé dès la descente du Pequeno, un peu délicate. Contrairement aux conseils du guide, j’ai préféré y aller en marche avant, quasiment sur les fesses même s’il fallait faire attention à ne pas râper son pantalon sur les roches volcaniques. Outre le vieil allemand, la femme polonaise a éprouvé quelques difficultés dans le passage.

Descente du volcan Pico. Les flancs du Pequeno, le cône sommital, le 30 juin 2023Descente du volcan Pico. Vue du Pequeno, le cône sommital, le 30 juin 2023

Nous ne nous sommes pas attardés au cratère, mais j’ai quand même pris le temps de quelques photos car il s’était inopinément dégagé. Ce dernier, peu étendu par rapport à la taille de la montagne, est en outre entièrement comblé par les coulées de lave, prenant désormais la forme d’un plateau d’altitude.

Descente du volcan Pico, le 30 juin 2023. Vue partielle du cratère avant de poursuivre la descente

Nous avons donc immédiatement poursuivi par la descente du volcan proprement dit, à un rythme… de sénateur, encore bien plus lent qu’à l’aller. En outre le brouillard, devenant au fil du temps de plus en plus humide, a fini par tourner au crachin. J’avais pris mon mal en patience, m’imaginant déjà arriver à la nuit et manquer le dîner avec le groupe prévu à 20 heures.

Descente du volcan Pico. Au rythme où avance le viel Allemand nous ne sommes pas arrivés ! (30 juin 2023)Descente du volcan Pico, le 30 juin 2023

Mais alors que nous allions entamer la descente raide, que le guide a soudainement pris une décision qui étonnera beaucoup Virginie quand je lui narrerai la chose. Il a en effet suggéré aux deux Allemands devant prendre le bateau, de descendre seuls, devant, en leur expliquant comment faire pour ne pas (trop) s’éloigner du sentier. Une fois à la route, un autre véhicule serait là pour les prendre. Il m’a ensuite proposé ensuite de descendre avec eux, ce que j’ai accepté. Le couple polonais par contre, à qui la même proposition avait été faite, a préféré rester avec le guide.

Je me suis donc séparé du guide que je ne devais plus revoir, ne sachant jamais à quel heure le viel Allemand sera finalement arrivé en bas. Mes deux compagnons allemands descendaient à peu près au même rythme que moi. La descente était effectivement assez ardue, il fallait souvent s’aider des mains voire des fesses. Par contre, malgré le crachin continu, ces roches volcaniques rapeuses n’étaient jamais glissantes. Nous nous sommes tout d’abord dirigés à l’aide des poteaux qui sont espacés tous les cent mètres environ le long de l’itinéraire et qui malgré le brouillard restent visibles d’un poteau au suivant. Toutefois, entre deux poteaux, il nous arrivait de nous écarter du sentier et de tomber sur un terrain plus difficile. J’ai alors eu l’idée de regarder le tracé GPS que j’ai enregistré à l’aller afin de me rediriger vers sentier. Procédant ainsi à une ou deux reprises, d’abord sans être imité des Allemands (tout en demeurant à vue), je me suis retrouvé à descendre plus vite qu’eux car le terrain était plus facile. Mes compagnons ont fini par m’imiter et nous sommes descendus d’un bon rythme de croisière.

Nous sommes finalement arrivés au poste de contrôle vers 17h, où nous attendait un autre guide avec une voiture. Ce dernier paraissait assez soulagé de nous voir arriver tous trois sains et saufs. Une demi-heure de voiture suffisait ensuite pour gagner le port, mes deux compagnons ont donc pu largement prendre leur bateau.

Retour avec le groupe Allibert le lendemain pour une balade dans les champs de vignes de Pico. Sur l’île de Pico (un peu comme à Lanzarote d’ailleurs) sont en effet plantées des vignes protégées par des murets de lave. Ces plantations datent des premiers temps de la colonisation portugaise (au XIVᵉ siècle), les vignes ayant originellement été importées de Chypre. L’édification des murs protégeant la vigne (40000 km !) a été un travail de titan. Le vin de Pico était exporté par le port d’Horta sous l’appellation « vin de Faial », d’où une rancœur des habitants de Pico envers l’île voisine qui perdure aujourd’hui.

Pico, randonnée dans les vignes, le 1ᵉʳ juillet 2023. Au fond l’île de Faial

La vie à Pico était en effet très dure dans ses débuts (l’île était surnommée l’île rocailleuse), pendant longtemps on ne connaissait pas de source dans l’île. On utilisait pour s’abreuver des puits de marée (photo ci-dessous), c’est-à-dire des puits creusés à une dizaine de mètres du rivage d’où l’on extrayait l’eau de mer filtrée par le basalte qui éliminait la plus grande partie du sel. Il existe en fait quelques rares sources à Pico qui furent découvertes tardivement.

Puits de marée à Pico, le 1ᵉʳ juillet 2023

La photo ci-dessous illustre de manière fort à propos l’explication que nous avait prodiguée Virginie l’avant-veille sur le drapeau açoréen. Ce dernier est constitué de neuf étoiles (une par île) accompagnées d’un rapace (un autour des palombes, symbole des Açores). Le fond bleu et blanc représente les anciennes couleurs du Portugal. On note que dans la version indépendantiste du drapeau le rapace est placé au-dessus comme s’il voulait « emporter » les étoiles. Quant au drapeau du Portugal, il représente une sphère armillaire (instrument anciennement employé en astronomie pour représenter la sphère céleste, selon le système géocentrique et erroné de Ptolémée). La sphère armillaire était le symbole du roi Manuel Iᵉʳ (règne de 1495 à 1521). On en retrouve gravées sur certains châteaux au Portugal, notamment celui de Sintra.

La version « indépendantiste » du drapeau des Açores, le 1ᵉʳ juillet 2023

Halte à un café près d’une piscine naturelle, puis excursion sur du basalte récent où l’on peut distinguer des laves cordées (comme la veille au Pico).

Pico, randonnée dans les vignes. Piscine « naturelle », le 1ᵉʳ juillet 2023Pico, randonnée dans les vignes. Excursion sur la lave cordée, le 1ᵉʳ juillet 2023

Ensuite, retour dans les vignes, qu’il est possible à un endroit d’admirer de haut grâce à la présence d’un moulin de type néerlandais.

Pico, randonnée dans les vignes, le 1ᵉʳ juillet 2023. Vue depuis le moulin (au fond l’île de Faial)Pico, randonnée dans les vignes, le 1ᵉʳ juillet 2023. Moulin de style hollandais situé au milieu des vignes

Nous avons enfin pique-niqué non loin de la mer, face à l’île de Faial. Notre dernier pique-nique avec la totalité du groupe puisque 5 personnes n’effectuant que la première semaine prenaient l’avion le soir même.

Horta dans l’île de Faial, photographiée au téléobjectif, le 1ᵉʳ juillet 2023

Quartier libre l’après-midi après le départ de nos compagnons. Ne sachant trop quoi faire, j’ai choisi de suivre mes compagnons, d’abord au musée de la vigne (d’un intérêt assez limité, il est vrai que le sujet ne me passionne guère), puis dans un bistrot en bord de mer. Je présente les photos de la demi-journée en vrac.

Pas de serpent mais de nombreux lézards aux Açores (1ᵉʳ juillet 2023)Pas de serpent mais de nombreux lézards aux Açores (1ᵉʳ juillet 2023)
Pico, musée de la vigne, le 1ᵉʳ juillet 2023Pico, musée de la vigne. Dragonnier (Dracanea), le 1ᵉʳ juillet 2023
Pico, musée de la vigne, le 1ᵉʳ juillet 2023Pico, musée de la vigne, le 1ᵉʳ juillet 2023
Pico, musée de la vigne, le 1ᵉʳ juillet 2023Pico, musée de la vigne. Plants d’ananas près du musée, le 1ᵉʳ juillet 2023
Pico, musée de la vigne. Photo ancienne exposée au musée, le 1ᵉʳ juillet 2023Vue sur les deux îlots situés entre Pico et Faial. Îlot couché : Ilhéu Deitado ; îlot debout : Ilhéu em Pé, le 1ᵉʳ juillet 2023
Le volcan Pico dégagé, photographié depuis le bus nous conduisant à l’aéroport, le 2 juillet 2023

(La dernière photo de la série, aux coloris bizarres mais présentant un ciel dégagé, a été prise le jour suivant sur la route de l’aéroport et à travers la vitre du minibus, c’est notre ultime vision de ce volcan qui s’était si souvent dérobé à nos yeux, y compris lorsque je le foulais aux pieds).

Nous avons donc le lendemain définitivement quitté les Açores centrales pour retourner en avion à Ponta Delgada. La dernière semaine du voyage serait ainsi exclusivement consacrée à l’île de São Miguel, la plus grande des Açores. Après le vol, nous avons immédiatement pris le minibus qui nous a conduits (en 1h environ) dans la ville de Furnas, située à l’intérieur des terres à l’est de l’île. La particularité de Furnas est d’être située dans une caldeira assez active, avec de nombreuses fumerolles et solfatares.

L’église de Furnas, le 2 juillet 2023Furnas, le 2 juillet 2023

Nous avons logé à Furnas dans un residencial dominant la ville. Après y avoir posé nos affaires, nous avons été pique-niquer dans un parc où jailissent des fumerolles et qui se situe juste à côté du centre-ville. On trouve dans ce parc une source bouillante d’eau sulfureuse, une source d’eau gazeuse, et plusieurs vasques bouillonnantes.

Furnas, solfatares, le 2 juillet 2023Furnas, solfatares, le 2 juillet 2023
Furnas, solfatares, le 2 juillet 2023Furnas, solfatares, le 2 juillet 2023
Furnas, solfatares, le 2 juillet 2023Furnas, eau sortie des solfatares, le 2 juillet 2023

Deux petites vidéos des glous-glous :

L’après midi nous avions quartier libre, et j’ai de nouveau suivi le groupe. La guide nous avait conseillé de nous rendre aux sources chaudes (d’entrée payante) de Dona Beija pour éventuellement nous y baigner. Mais nous avons mal interprété ses indications, nous nous sommes retrouvés (peu avant l’heure de la fermeture) dans le parc de Terra Nostra… dont la visite était prévue demain. On y trouve un très vaste bassin circulaire rempli d’une eau chaude de couleur rouille. Nous ne nous y sommes pas baignés (pas plus d’ailleurs que le lendemain), mais je ne regrette pas d’y être venu cette première fois, car contrairement au lendemain, le bassin était ensoleillé.

Furnas, le grand bassin circulaire du parc de Terra Nostra, le 2 juillet 2023

Le bassin est entouré d’un vaste jardin botanique qui fera l’objet d’une (trop) longue visite le lendemain.

Nous sommes ensuite retournés vers centre-ville en direction de l’église, passant auprès d’une étrange roue à aubes métallique, entraînée par l’eau d’un canal dans un bruit lancinant. Elle semble ne (plus) servir à rien.

Furnas, roue à aubes métallique, le 2 juillet 2023Furnas, canal entraînant la roue à aubes, le 2 juillet 2023

Quelques photos de l’église de Furnas et du kiosque attenant. Étant fatigué, je suis ensuite retourné me reposer à la residencial.

Église de Furnas, le 2 juillet 2023

Le lendemain était organisée une randonnée autour du lac occupant le fond de la caldeira de Furnas. Randonnée qui démarrait en hauteur du belvédère du pic de Fer (pico do Ferro) offrant une vue sur l’ensemble de la caldeira.

Le lac de Furnas vu depuis le pico do Ferro, le 3 juillet 2023

Deux vues détaillées des rives du lac. On y trouve en particulier l’ancienne propriété de José do Canto, un riche botaniste du XIXe siècle qui a acclimaté un grand nombre d’espèces végétales aux Açores. La chapelle néogothique (Nossa Senhora das Vitórias) fait partie de la propriété qui se visite (mais dont l’entrée est payante et qui n’était pas au programme de notre voyage).

Le lac de Furnas vu depuis le pico do Ferro. Vue au téléobjectif sur la propriété de José do Canto, un riche botaniste du XIXᵉ siècle qui a acclimaté nombre d’espèces végétales dans les Açores, le 3 juillet 2023Le lac de Furnas vu depuis le pico do Ferro. Vue au téléobjectif sur la propriété de José do Canto, un riche botaniste du XIXᵉ siècle qui a acclimaté nombre d’espèces végétales dans les Açores → chapelle néogothique de Nossa Senhora das Vitórias, le 3 juillet 2023

Descente jusqu’au lac par un petit sentier traversant une forêt de cèdres du Japon (cryptomeria japonica). Nous en avions déjà rencontrés à Faial.

Descente vers le lac de Furnas dans une forêt de cèdres du Japon (Cryptomeria japonica), le 3 juillet 2023Descente vers le lac de Furnas dans une forêt de cèdres du Japon (Cryptomeria japonica), le 3 juillet 2023

Sur les rives du lac se trouve une importante solfatare. Cette solfatare est notamment utilisée pour faire cuire un plat de viande traditionnel, le cozido das Furnas (nous en aurons ce soir à dîner). La marmite est enfouie pendant 7h au fond d’une cavité cylindrique aménagée dans la terre brûlante.

Solfatare près du lac de Furnas, le 3 juillet 2023Solfatare près du lac de Furnas. Cuisson naturelle d’un plat de viande traditionnel, le cozido das Furnas, le 3 juillet 2023
Solfatare près du lac de Furnas. Cuisson naturelle d’un plat de viande traditionnel, le cozido das Furnas, le 3 juillet 2023Solfatare près du lac de Furnas. Cuisson naturelle d’un plat de viande traditionnel, le cozido das Furnas, le 3 juillet 2023

La même chose en vidéo :


La suite de la balade nous a permis d’effectuer les deux tiers du tour du lac, côté nord. Nous avons progressé pour l’essentiel sur une route en terre. J’ai pris peu de photos de cette partie de la journée (on note sur le second cliché, un accrobranche en cours d’installation).

Tour (partiel) à pied du lac de Furnas, le 3 juillet 2023Tour (partiel) à pied du lac de Furnas. Acrobranche en cours d’installation (pas au programme d’Allibert…), le 3 juillet 2023

Puis nous sommes allés visiter un écomusée situé dans bâtiment bas en béton, fort laid, certes peu visible de loin mais qui de près ressemble à un bunker. L’architecte (qui a eu un prix ! ce qui ne m’étonne pas des architectes…) s’est peut-être inspiré de l’architecture militaire pour concevoir quelque chose de bien dissimulé dans l’environnement. Enfin c’est une théorie personnelle. Le musée est consacré à la pollution du lac et aux moyens « écologiques » mis en œuvre pour la contrer. En gros, éliminer toutes les vaches du bassin hydrographique du lac (lequel est en fait assez peu étendu), supposées être à l’origine de la pollution, puis croiser les doigts pour que les choses s’améliorent plus ou moins spontanément. Ils reçoivent pas mal de fonds européens pour ça. Comme peu de gens dans le groupe étaient calés en anglais (un marqueur des participants Allibert j’ai l’impression), nous avons préféré une présentation en portugais que Virginie traduisait phrase à phrase (elle-même disait parler bien mieux le portugais que l’anglais). Ensuite a été projetée une vidéo, sous-titrée en anglais. Mais les personnes devant moi cachaient la moitié des sous-titres, je ne pouvais donc pas les lire et j’ai fini par m’endormir (ayant à cet égard, je dois bien l’avouer, beaucoup moins de scrupules que dans semblable situation au boulot). Je pense que la vidéo parlait aussi un peu du volcanisme du site (toutefois je ne saurais dire si l’hypothèse d’une pollution d’origine volcanique a ou non été mentionnée).

Remarque : la caldeira de Furnas a été formée il y a 14000 ans. À l’est de cette caldeira se trouve un massif antérieur. La partie ouest de l’île, avec les caldeiras du lac de Feu et des Sete Cidades, sont plus récentes. Ces deux dernières caldeiras ont été reliées entre elles par des épanchements de lave, dans une zone moins élevée où se trouve Ponta Delgada. Il y a eu par ailleurs une éruption au XVIIᵉ siècle dans la caldeira de Furnas, émanant d’un petit cône (entièrement recouvert de végétation) et qui a asséché un lac secondaire (la Lagoa Seca) que nous avons traversé un peu plus tard au cours de cette randonnée.

Traversée de la Lagoa Seca, le 3 juillet 2023. Zone asséchée par la dernière éruption de la caldeira au XVIIᵉ siècle

Montée ensuite (le long d’une route) jusqu’au mirador de Lombo dos Milhos qui offre une vue sur l’ensemble de la ville de Furnas. Ville vers la quelle nous nous sommes ensuite dirigés.

Mirador de Lombo dos Milhos. Vue sur la ville de Furnas, le 3 juillet 2023Furnas, église de Santa Ana, le 3 juillet 2023

Ensuite direction le parc de Terra Nostra que nous avions déjà entrevu la veille. Ce parc, attenant à un hôtel de luxe et qui date du XVIIIᵉ siècle, contient une source d’eau chaude de couleur ocre alimentant un bassin d’une vingtaine de mètres de diamètre. Bassin qui était bien plus populeux que la veille en raison de l’heure plus précoce. Un seul d’entre nous s’est montré motivé par la baignade, du fait de l’affluence et de la couleur de l’eau (il faut dire qu’Allibert nous avait bien précisé que les maillots seraient irrécupérables après la séance). L’autre partie du site contient un vaste jardin botanique renfermant des centaines d’espèces. C’est à lui qui nous consacrerons le séjour dans ce lieu (non sans peine car des travaux d’aménagement en compliquaient l’accès). Le groupe était enchanté, personnellement j’ai trouvé la visite un peu longuette et j’ai presque regretté de ne pas m’être baigné.

Furnas, parc de Terra Nostra, le 3 juillet 2023Furnas, parc de Terra Nostra, le 3 juillet 2023
Furnas, parc de Terra Nostra, le 3 juillet 2023Furnas, parc de Terra Nostra, le 3 juillet 2023
Furnas, parc de Terra Nostra, le 3 juillet 2023Furnas, parc de Terra Nostra, le 3 juillet 2023
Furnas, parc de Terra Nostra, le 3 juillet 2023Furnas, parc de Terra Nostra, le 3 juillet 2023

Je n’ai pas noté grand chose des essences que l’on trouve dans ce parc, exception faire des fleurs de lotus qui m’évoquaient mon récent voyage au Cambodge (où les propriétés de cette fleur nous avaient été explicitées en long et en large).

Furnas, parc de Terra Nostra. Fleurs de lotus, le 3 juillet 2023Furnas, parc de Terra Nostra. Fleurs de lotus… et crapauds, le 3 juillet 2023

Fin de la visite, le changement de couleur de l’eau indique que nous nous approchons de nouveau du grand bassin circulaire.

Furnas, parc de Terra Nostra. L’eau coulant du grand bassin circulaire, le 3 juillet 2023Furnas, parc de Terra Nostra. Le grand bassin circulaire, le 3 juillet 2023

Et j’achèverai la description de Terra Nostra par une vue panoramique dudit bassin.

Furnas, parc de Terra Nostra, le 3 juillet 2023

Encore deux vues de Furnas, le lendemain matin depuis la fenêtre de ma chambre d’hôtel.

Furnas, vue depuis la residencial, le 4 juillet 2023Furnas, vue depuis la residencial. Tout le monde n’avait pas droit à la vue sur l’église…, le 4 juillet 2023

(Le matin avant de partir nous sommes passés remplir nos gourdes à la source Gloria Patri, dont l’eau filtrée par le basalte est particulièrement pure, une eau que nous consommions chaque soir au restaurant sous forme embouteillée ; à la fontaine elle est bien évidemment gratuite ; le nom latin de la source m’a interpelé mais je n’ai pas obtenu d’explication).

Ce jour là était prévue l’ascension du pico da Vara (1103 m), le point culminant de l’île de São Miguel. Mais notre guide nous avait averti dès la veille que nous devrions probablement y renoncer en raison de l’état du sentier, dégradé par une récente tempête tropicale. Mais bizarrement, nous avons commencé par nous y rendre, Virginie finalisant sa décision seulement pendant le trajet en véhicule (au prétexte de la météo qui était effectivement assez nuageuse). Une petite déception pour moi.

Nous avons donc effectué à la place une balade sur la côte nord, balade qui du coup ne m’a pas enchanté plus que ça (nonobstant le cirque auquel elle a donné lieu…) et que j’eus d’ailleurs tendance à confondre, dans mes souvenirs, avec un autre ersatz du voyage, l’excursion d’Igreja de São Sebastião à São Jorge. Départ d’une petite église située un peu en hauteur (env. 200 m) et faisant belvédère sur la mer, l’Igreja de Nossa Senhora dos Aflitos (pas de photo de l’église).

En lieu et place du pico da Vara, balade en bord de mer, le 4 juillet 2023

Après avoir traversé quelques champs, arrivée au fond d’un thalweg où l’on trouve une (très petite) cascade ainsi qu’un ancien moulin toujours habité. Les restes de levadas ne sont plus en eau depuis longtemps.

Ancien moulin, le 4 juillet 2023Restes d’une levada désaffectée, le 4 juillet 2023

Le miradouro do Tio Domingos offrait une belle vue sur la côté et sur le le bourg de Maia, le terminus programmé de cette balade.

Le village de Maia vers lequel nous nous dirigeons, le 4 juillet 2023

(Je découvre en rédigeant cette page qu’il y avait encore une poussière sur le capteur de mon appareil photo).

La suite de la balade a donné lieu au grand cafouillage auquel j’ai fait allusion un peu plus haut, à savoir que nous avons perdu pendant plus d’une heure l’un des participants (Jacques, le doyen du groupe). Cela a été la grosse panique, certains partant à sa recherche en avant et en arrière sur le sentier, d’autres le cherchant sur la plage où il aurait pu s’égarer (sur laquelle nous avions aperçu une silhouette sans être sûr qu’il s’agisse de lui). Virginie a été à deux doigts d’appeler Allibert. En fait, il avait zappé le fait que nous avions rebroussé chemin pendant quelques minutes pour nous rendre aux toilettes (construites en contrebas et invisibles de la route). Nous pensant partis devant, il avait alors filé sans nous voir et sans nous retrouver, son portable étant en outre réglé en mode avion. (Cela m’a quant à moi rappelé la semblable mésaventure qui a failli m’arriver au début de la première balade de mon séjour à Madère, où j’avais un temps cru le groupe devant alors qu’il était derrière, situation alors d’autant plus stressante que le sentier était très populeux, que je connaissais encore mal mes compagnons de voyage et que je randonne toujours sans téléphone portable. Heureusement, la vue sur le sentier portait loin, et n’y reconnaissant personne en l’examinant avec mon téléobjectif, j’étais finalement revenu en arrière, retrouvant le groupe dont personne ne s’était encore aperçu de mon absence. )

Près du miradouro do Tio Domingos, le 4 juillet 2023

Ce n’est finalement qu’en arrivant à Maia que Virginie a retrouvé Jacques, nous attendant assis sur le parapet au bord de la route à l’entrée du village.

Approchant du village de Maia, le 4 juillet 2023

La balade était (pour ainsi dire) terminée, mais il nous restait du temps pour déjeuner. Nous nous sommes rendus sur la plage du village, de très jeunes villageoises s’y sont données en spectacle en se baignant à proximité. Ensuite, nous avions encore eu un peu de temps pour aller visiter l’église ainsi que l’exposition de photographies anciennes exposée dans le village (cela semble une mode dans cette île).

Intérieur de l’église de Maia, le 4 juillet 2023Intérieur de l’église de Maia, le 4 juillet 2023
L’église de Maia, le 4 juillet 2023Vieille photo des solfatares de Furnas, affichée devant l’église de Maia, le 4 juillet 2023

Si personne de notre groupe ne s’est baigné à Maia, c’est que Virginie nous a proposé une alternative : nous rendre, après notre retour à Furnas, à Ribeira Quente sur la côte sud pour une séance de plage. J’ai oublié la raison de ce choix, je doute que l’eau soit plus chaude sur la côte sud que sur la côte nord, la raison étant peut-être simplement que nous n’avions pas emporté nos maillots de bain en balade. En tout cas j’ai accompagné le groupe à Ribeira Quente bien que n’ayant nulle intention de m’y baigner. Nous avons commencé notre visite par le port où sur les quais duquel étaient installées un grand nombre de tentes. Ce n’étaient pas des tentes de SDF (nous ne sommes pas à Paris !), mais celles de personnes habitant l’intérieur de l’île et venues sur la côte pour assister aux festivités du Saint-Esprit qui allaient se tenir le week-end suivant (du 5 au 9 juillet) dans toute l’île de São Miguel. Parmi ces visiteurs, un groupe d’adolescents qui plongeaient et se baignaient directement dans le port.

Le village de Ribeira Quente sur la côte sud de San Miguel. Ce ne sont pas des tentes de SDF à la mode Hidalgo mais des locaux campant pour quelques jours, en vue de la fête du Saint-Esprit à San Miguel (du 5 au 9 juillet 2023). Le 4 juillet 2023Le village de Ribeira Quente sur la côte sud de San Miguel. Gamins du cru qui se baignent dans le port, le 4 juillet 2023

Nous avons ensuite gagné la plage en longeant le village.

Le village de Ribeira Quente sur la côte sud de San Miguel, le 4 juillet 2023Le village de Ribeira Quente sur la côte sud de San Miguel, le 4 juillet 2023

Et puis la fameuse plage où la moitié du groupe s’est baigné, bien que le ciel n’incitât guère à la bronzette. Pendant ce temps, nous avons été au bistrot.

La plage de Ribeira Quente sur la côte sud de San Miguel, le 4 juillet 2023La plage de Ribeira Quente sur la côte sud de San Miguel, le 4 juillet 2023

Le lendemain, avant la randonnée prévue dans le centre de l’île, passage obligé par une « attraction » touristique de la côte nord, la plantation de thé de Maia. Soit dit en passant, nous aurions très bien pu y aller la veille après la balade, cela nous eût épargné pas mal de kilomètres. Visite absolument sans intérêt d’une vague fabrique où tous les groupes touristiques de l’île semblent s’être donné rendez vous. Probablement que le propriétaire a le bras long. On nous a laissé trois quarts d’heure (!) pour visiter ce machin et (surtout) la boutique de souvenirs attenante, un laps de temps que j’ai passé assis sur un rocher en face du parking, à l’instar d’une bonne partie de mes compagnons.

Plantation de thé près de Maia. Installée au XIXᵉ siècle pour supplanter la monoculture d’oranges, le 5 juillet 2023Installation de transformation des récoltes de thé près de Maia. Un lieu difficilement supportable pour qui n’aime pas le thé…, le 5 juillet 2023
Plantation de thé près de Maia. Étrange musée…, le 5 juillet 2023

Ensuite donc, une randonnée en direction du lagoa do Fogo (le lac de Feu), et qui démarre du versant sud de l’île. Ce qui nécessite pour gagner le point de départ, de traverser l’île dans toute sa largeur, franchissant un col à 600 m dans un paysage qui fait penser au Massif Central. Nous arrivons en périphérie de la ville de Vila Franca do Campo, une bourgade importante de la côte sud. En face de la ville se trouve un rocher insulaire assez célèbre avec un trou circulaire en plein milieu, surnommé l’anneau de la Princesse. Il semble qu’il s’agisse d’un cratère envahi par la mer.

Quand nous avons démarré la randonnée, à une heure tardive compte tenu des péripéties précédentes, tous les sommets étaient bouchés. J’ai vraiment craint que la balade ne se déroule comme à la caldeira de Faial, c’est-à-dire intégralement dans le brouillard et sans rien voir. Ce ne sera heureusement pas le cas, même si le plafond restera très bas. La randonnée vers le lagoa do Fogo est une quasi-boucle (elle a en fait une forme de U), avec 450 m de dénivelé à la montée et à la descente. In fine et exception faite de la montée au Pico, elle a constitué (compte tenu des changements de programme divers) le dénivelé positif le plus important de tout ce voyage dans les Açores. Virginie a fait le choix d’effectuer le parcours en sens inverse de la majorité des touristes. Donc nous avons croisé pas mal de monde sans ne jamais dépasser ni d’être dépassé par personne. La montée s’est effectuée par un chemin de terre assez raide, sous une pluie intermittente.

Randonnée vers le lagoa do Fogo, le 5 juillet 2023. Contre toute attente, la caldeira n’est pas prise dans le brouillard

Le lagoa do Fogo est le lac le plus sauvage de l’île. Il n’y a pas d’accès routier direct, même si une route permet de l’apercevoir d’en haut (depuis l’autre versant). L’eau, très pure, est captée pour alimenter Ponta Delgada en eau potable. La baignade est donc strictement interdite.

Randonnée vers le lagoa do Fogo, le 5 juillet 2023. Contre toute attente, la caldeira n’est pas prise dans le brouillard

Autre particularité de ce site, de nombreux oiseaux de mer y nichent (des goélands), malgré l’altitude (600 m environ). Les oiseaux vont pêcher en mer pour nourrir leurs petits. Ils sont parfois agressifs, empêchant de pique-niquer à certains endroits.

Randonnée vers le lagoa do Fogo, le 5 juillet 2023. Nidification de goëllands

Nous avons toutefois pu nous arrêter à un endroit d’où l’on pouvait apercevoir toute l’étendue du lac, dominant ce dernier d’une vingtaine de mètres. Le lac occupe le fond d’une caldeira, aux versants assez raides sur certains côtés (mais pas à pic). Étonnamment toutefois le versant nous faisant face était plutôt plat. Virginie a raconté qu’elle faisait souvent pique-niquer les groupes sur une petite plage située en contrebas. Mais cette fois-ci, le niveau était tellement haut que ladite plage avait disparu.

Randonnée vers le lagoa do Fogo, le 5 juillet 2023

Après le pique-nique (et un passage par le niveau du lac qui ne m’a pas inspiré photographiquement), nous avons amorcé la descente, longeant d’abord les installations de captage. Le sentier a ensuite longé sur plusieurs kilomètres une levada, active celle-ci, avec même quelques truites qui y nageaient. Une sorte de réminiscence de Madère, le versant à pic en moins.

Randonnée vers le lagoa do Fogo, le 5 juillet 2023. Captation d’eau pour la ville de Ponta Delgada
Descente du lagoa do Fogo, le 5 juillet 2023 (Le long d’une levada comme à Madère…)

Une fois terminée la randonnée, route en direction de Ponta Delgada (le bus a de nouveau emprunté la voie express, pendant que tout le monde dormait). Mais au lieu de nous rendre directement à l’hôtel, nous avons fait une halte dans la banlieue pour une nouvelle visite horticole, plus intéressante toutefois que celle du matin. Il s’agissait cette fois-ci d’une plantation d’ananas sous serre. Dans la nature, un pied d’ananas donne un unique fruit au cours de son existence, et sa croissance prend plusieurs années. Pour accélérer le rendement il faut intervenir de plusieurs façons. La première étape est de donner un choc à la plante. Ici, cela consiste à enfumer la serre pendant une semaine. Le choc provoque la floraison forcée des plantes (qui sans cela ne fleuriraient pas toutes ou avec un délai). La deuxième étape est de castrer la plante pour rendre le fruit plus juteux. La plupart des ananas consommés dans le monde proviennent paraît-il du Costa-Rica où le choc des plantes est effectué à l’aide de produits chimiques paraît-il assez toxiques. Ce n’est pas le cas aux Açores, dont les ananas sont évidemment incommensurablement plus chers (ils sont paraît-il presque introuvables sur les marchés).

Plantation d’ananas près de Ponta Delgada. Impossible d’en consommer dans l’ĩle tellement ils sont chers… (5 juillet 2023)Plantation d’ananas près de Ponta Delgada. Impossible d’en consommer dans l’ĩle tellement ils sont chers… (5 juillet 2023)

La dernière journée du programme a été consacrée au site le plus célèbre des Açores, la caldeira des Sete Cidades. Bien que cette visite ait commencé dans le brouillard (augurant mal de la suite), le temps s’est miraculeusement dégagé sur les dix heures, nous permettant finalement de profiter de la plupart des paysages. Sete Cidades signifierait les « sept cités », mais l’explication m’a échappé ; le nom serait en rapport avec le mythe de l’Atlantide. Les Sete Cidades constituent donc une caldeira occupée par trois lacs, très photogéniques. Cette dernière résulte d’une éruption cataclysmique assez récente, qui remonterait au XVᵉ siècle. Avant cela existait à cet endroit une haute montagne dont l’existence avait été notée par les premiers navigateurs portugais. Actuellement la caldeira culmine à 856 mètres d’altitude. Elle mesure 5 km de diamètre (donc une quinzaine de circonférence).

La randonnée du jour a constitué à effectuer les trois quarts du tour de la caldeira : il s’agissait de l’une des plus longues du séjour (hors ascension du Pico), soit environ 12 km (sans compter les extras que j’ai effectués à la fin). Elle a débuté (donc, dans le brouillard) par un petit lac secondaire à environ 750 m d’altitude, la Lagoa do Canário. Les fougères arborescentes qui poussent jusque dans le lac semblaient émerveiller Virginie (ouais, bof).

La Lagoa do Canário (dans le secteur des Sete Cidades), le 6 juillet 2023La Lagoa do Canário (dans le secteur des Sete Cidades), le 6 juillet 2023

Nous nous sommes ensuite dirigés vers le Miradouro da Grota do Inferno, lieu touristique s’il en est qui offre la vue « carte postale » sur la caldeira des Sete Cidades, avec tous les lacs en enfilade. Il y avait d’ailleurs pas mal de monde à cet endroit. Mais de vue, point. Le brouillard intégral.

Le Miradouro da Grota do Inferno, point de vue emblématique du site des Sete Cidades. Vue très partielle sur le lagoa Azul : j’ai craint de n’en voir davantage de la journée ! (6 juillet 2023)Sans doute pendant la montée au Pico da Cruz. Caldeira des Sete Cidades, le 6 juillet 2023

Je vais donc, une fois de plus, être obligé de « tricher » et de présenter une image tirée de Wikipedia :

Les Sete Cidades vues du mirador de la Grotte de l’Enfer (source : Wikipedia)

Le lac le plus proche sur la photo Wikipedia s’appelle le lagoa de Santiago. Derrière se trouve le plus grand lac de la caldeira, le lagoa Azul (le lac bleu). Si nous avons pu les apercevoir subrepticement pendant notre visite, tel n’est pas le cas de la mer qui constitue normalement l’arrière-plan du paysage depuis ce site (mais que, même sur la photo Wikipedia, on ne devine qu’à peine). À défaut des lacs, nous pouvions admirer les haies d’hortensias le long de la route en contrebas (photos prises un peu plus tard, mais je ne sais pas trop d’où).

Haies d’hortensias au téléobjectif. Caldeira des Sete Cidades, le 6 juillet 2023Haies d’hortensias au téléobjectif. Caldeira des Sete Cidades, le 6 juillet 2023

Nous avons ensuite quitté la foule des touristes pour entamer notre randonnée circumambulatoire. Nous avons démarré par un passage un peu scabreux avant de rejoindre une route en terre ; un départ qui s’est effectué sous une pluie fine me rendant fort pessimiste quant à la suite de la journée. La route, assez raide mais pas très longue, nous a conduits au Pico da Cruz, le point culminant de la caldeira (856 m). On y trouve un site de communication militaire, nous y avons d’ailleurs croisé un véhicule militaire et plusieurs soldats.

La route en terre, ne s’écartant guère de la crête de la caldeira, descendait ensuite presque continument en dehors de quelque brèves remontées. C’est alors que le temps s’est subitement dégagé, je me suis donc arrêté immédiatement pour photographier le paysage, et même pour me faire photographier.

Tour de la caldeira, vue sur le lac bleu (lagoa Azul) et le village de Caetanas, le 6 juillet 2023. Caldeira des Sete Cidades

On commençait même à apercevoir la mer ! D’autres vues de la lagoa Azul prises un peu plus tard.

Tour de la caldeira, vue sur le lac bleu (lagoa Azul) et le village de Caetanas, le 6 juillet 2023. Caldeira des Sete Cidades

L’une des seules photos que j’ai prises de l’autre versant de la crête (sur laquelle on peut distinguer la côte nord de São Miguel, ainsi que la ville de Capelas).

Tour de la caldeira, vue sur la côte nord de San Miguel (ville de Capelas), le 6 juillet 2023

La route sur laquelle nous progressions (et encore des paysages…)

Tour de la caldeira, vue sur le lac bleu (lagoa Azul), le 6 juillet 2023. Caldeira des Sete Cidades

La même chose en vue panoramique :

Tour de la caldeira, vue sur le lac bleu (lagoa Azul) et le village de Caetanas, le 6 juillet 2023. Caldeira des Sete Cidades

Nous avons marché plusieurs kilomètres sur le rebord de la caldeira avant de pique-niquer, dépassant le mirador das Cumeeiras, l’endroit habituellement choisi par Virginie pour le déjeuner mais ce jour là trop fréquenté.

Tour de la caldeira, vue sur le lac bleu (lagoa Azul), le 6 juillet 2023. Caldeira des Sete Cidades

Nous nous sommes finalement arrêtés en un lieu assez exigu, coincé entre un pré à vaches et la route en terre ; les vaches paissaient en effet quasiment jusqu’au bord de la caldeira.

Tour de la caldeira, vue sur la côte nord-ouest de San Miguel. Caldeira des Sete Cidades, le 6 juillet 2023Tour de la caldeira, hortensias en fleurs. Caldeira des Sete Cidades, le 6 juillet 2023
Tour de la caldeira, hortensias en fleurs. Caldeira des Sete Cidades, le 6 juillet 2023

L’emplacement dominait le village côtier de Mosteiros, un lieu assez isolé du nord-ouest de São Miguel et semble-t-il ignoré de la plupart des agences de voyage. D’après Virginie, le village est resté très arriéré, le mode de vie n’y a guère changé depuis le milieu du XXᵉ siècle (on ne voit pas de femmes dans la rues par exemple). À une époque les groupes Allibert y dormaient, mais l’agence y a renoncé depuis quelques années. Face au village se trouvent quelques îlots marins caractéristiques qui sont vraisemblablement d’origine volcanique.

Tour de la caldeira, vue sur le village de Mosteiros, le 6 juillet 2023. Village trop rustique pour être au programme d’Allibert !

Au large de Mosteiros, une éruption sous-marine donna en 1811 naissance à un îlot, Sabrina. Le commandant d’une frégate anglaise se précipita pour y planter le drapeau britannique. Mais l’île disparut peu de temps après. Les coups tordus des roast beefs ne marchent heureusement pas à tous les coups !

Caldeira des Sete Cidades, descente vers Caetanas, le 6 juillet 2023. Vue sur le lac bleu (lagoa Azul)

L’après-midi, nous avons tout d’abord poursuivi notre tour de caldeira…

Caldeira des Sete Cidades, descente vers Caetanas, le 6 juillet 2023. Vue sur le lac bleu (lagoa Azul)

…avant de descendre jusqu’au lac par une route bétonnée, fort raide mais qui heureusement n’était pas glissante. La randonnée (officielle) s’est achevée au village de Caetanas qui est bâti sur les rives du lac.

Caldeira des Sete Cidades, descente vers Caetanas. Vue sur le lac bleu (lagoa Azul), le 6 juillet 2023Caldeira des Sete Cidades, les bords du lac bleu (lagoa Azul), le 6 juillet 2023

Nous avons eu ensuite une heure et demie de quartier libre pour explorer les environs. Il était possible de se baigner dans le lac, mais j’ai préféré aller me balader. Délaissant l’église du village, j’ai poussé jusqu’à la jetée séparant la lagoa Azul de la lagoa Verde (le lac Vert), le troisième lac du cratère qui communique avec le précédent. Ce qui représentait (environ) trois kilomètres de marche supplémentaires, aller-retour.

Caldeira des Sete Cidades, la jetée séparant le lac bleu du lac vert, le 6 juillet 2023

J’ai ensuite retrouvé le groupe sur la plage du lac où quelques-uns de mes compagnons s’étaient préalablement baignés (en réalité, ce cliché a été pris à l’aller)

Caldeira des Sete Cidades, les bords du lac bleu (lagoa Azul), le 6 juillet 2023

Retrouvant le véhicule à Caetanas, nous sommes repartis en empruntant tout d’abord la jetée que je venais de voir, avant de longer le lac de Santiago (brièvement aperçu le matin depuis le mirador de l’Enfer) et de passer entre les haies d’hortensias que j‘avais photographiées de loin. Était ensuite prévue une halte au niveau d’un autre mirador très touristique, le miradouro da Vista do Rei (le point de vue du roi). Ce mirador permet notamment de voir le lac vert et le lac bleu en enfilade (mais pas celui de Santiago). Malheureusement et contre toute attente, le brouillard avait recommencé à monter, j’ai toutefois eu le temps de prendre un panoramique avant que la vue ne soit masquée. L’ultime panoramique de ce voyage.

Mirador de la vue du Roi (miradouro da Vista do Rei), vue sur les lacs vert et bleu, le 6 juillet 2023. Caldeira des Sete Cidades

Non loin du mirador se trouve un très étrange édifice en béton abandonné, à l’aspect fantomatique par ce temps de brouillard : le Monte Palace Hotel, une construction datant des années 1980 et émanant d’investisseurs français, lequel n’aurait pratiquement jamais fonctionné. L’accès en est strictement interdit, j’imagine qu’il constitue un site de choix pour les amateurs d’urbex portugais. En tout cas, il est facile de trouver des photos de l’intérieur sur Internet.

Hôtel de luxe abandonné (Monte Palace Hotel) près du mirador de la vue du Roi. Caldeira des Sete Cidades, le 6 juillet 2023Mirador de la vue du Roi (miradouro da Vista do Rei), vue sur les lacs vert et bleu. Caldeira des Sete Cidades, le 6 juillet 2023

Le soir, dîner de fin de voyage au restaurant à Ponta Delgada. Notre dernier repas avec Virginie qui repartait dès le lendemain matin à Pico (où elle résidait) et que nous ne devions plus revoir. La ville était ce soir là très animée, puisque les festivités du Saint-Esprit, que j’ai déjà mentionnées plus haut, commençaient ce soir là. Après le repas, nous avons fait halte quelques instants dans l’église Matriz dont l’entrée était libre et où se déroulait un concert symphonique, rien de moins, par la Sinfonietta de Ponta Delgada. Je n’en ai trouvé nulle part le programme détaillé, ni le nom du chef (pas même sur Internet par la suite), mais j’ai reconnu la deuxième symphonie de Beethoven, que l’on entend assez rarement. L’acoustique n’était pas mauvaise du tout pour une église. Nous nous sommes assis et avons entendu la fin du premier puis le deuxième mouvement, avant que Virginie, qui devait se lever tôt, ne donne le signal du départ.

Fête du Saint-Esprit à Ponta Delgada. La 2ᵉ de Beethoven c’était la veille, le 7 juillet 2023Fête du Saint-Esprit à Ponta Delgada, le 7 juillet 2023Façade de l’église Matriz à Ponta Delgada. Igreja Matriz de São Sebastião, le 7 juillet 2023

Façade de l’église Matriz à Ponta Delgada. Igreja Matriz de São Sebastião, le 7 juillet 2023

La dernière journée du séjour aux Açores devait être occupée à la visite « libre » de Ponta Delgada. Mais pour moi, la grande affaire du jour aura été la sortie en mer pour aller voir les baleines. Comme je l’ai déjà mentionné plus haut, le programme de ce voyage prévoyait une telle sortie depuis l’île de Pico, en milieu de voyage. Mais les vicissitudes météorologiques avaient entraîné la concomitance de cette activité avec l’ascension du volcan éponyme que j’avais finalement effectuée sans le reste du groupe. Virginie m’avait alors proposé comme alternative une sortie similaire en fin de séjour, depuis Ponta Delgada. L’avant-veille au soir, alors que nous partions dîner en groupe, nous nous étions arrêtés à l’agence située sur le port et Virginie m’avait inscrit pour une sortie en zodiac, en tout point analogue à celle à laquelle avait participé le groupe une semaine auparavant.

Le départ prévu étant assez matinal, je me suis levé dès 6h30 pour prendre le plus tôt possible mon petit déjeuner à l’hôtel. Mais la météo n’était guère engageante, au point que j’entendais tambouriner la pluie sur le vasistas en verre dont la salle à manger était éclairée. De retour dans ma chambre et pensant à consulter ma messagerie, j’ai appris in extremis que la sortie était annulée.

J’ai donc dû trouver au pied levé des occupations pour la journée, entre les visites d’églises et de musée. Finalement, je suis parti avec le groupe et j’ai effectué une partie des visites avec eux. Puis, au passage, je me suis réinscrit pour une sortie en mer, pour l’après-midi même, mais cette fois-ci en catamaran et non plus en zodiac.

Hôtel de ville de Ponta Delgada, le 7 juillet 2023Ponta Delgada, graffitis laissés par des plaisanciers, le 7 juillet 2023

On note sur la photo ci-dessus à droite la présence sur les quais de graffitis plaisanciers — tout comme à Horta quoiqu’en quantité bien moindre. Ci-dessous, ces étranges crabes rouges que l’on pouvait apercevoir en nombre sur les rochers constituant la jetée. Il s’agit probablement de l’espèce grapsus adscensionis, et il semble qu’ils soient comestibles..

Crabe rouge dans le port de Ponta Delgada, le 7 juillet 2023Crabes rouges dans le port de Ponta Delgada, le 7 juillet 2023

Nous avons ensuite dirigé nos pas vers l’église paroissiale de São Pedro

Ponta Delgada, église paroissiale São Pedro, le 7 juillet 2023Ponta Delgada, église paroissiale São Pedro, le 7 juillet 2023
Ponta Delgada, église paroissiale São Pedro, le 7 juillet 2023

Le port vu du parvis de l’église (j’ai alors quitté le groupe qui avait des velléités de shopping).

Ponta Delgada, vue depuis l’église paroissiale São Pedro, le 7 juillet 2023

Quelques photos de l’intérieur de l’église Matriz (dont le nom complet est Igreja Matriz de São Sebastião) et dont j’avais présenté une vue extérieure en début de séjour, et dans laquelle nous avions entendu de la musique classique la veille au soir. Il s’agit de la principale église de la ville (et sans doute des Açores), mais elle n’est pas élevée au rang de cathédrale.

Ponta Delgada, intérieur de l’église Matriz. Igreja Matriz de São Sebastião, le 7 juillet 2023Ponta Delgada, intérieur de l’église Matriz. Igreja Matriz de São Sebastião, le 7 juillet 2023
Ponta Delgada, intérieur de l’église Matriz. Igreja Matriz de São Sebastião, le 7 juillet 2023

Je me suis ensuite rendu au port pour 13h30, heure de départ de la sortie en mer qui cette fois-ci n’avait pas été annulée. J’ai pris place en compagnie d’une cinquantaine de touristes sur un gros catamaran dont l’équipage semblait être exclusivement constitué de femmes (y compris pour hisser les amarres, une tâche pourtant assez physique). Sans doute une nouvelle mode féministe à la noix. Je me suis assis sur des gradins situés à l’avant du navire, tout en écoutant les explications distillées en anglais via en haut parleur. Je ne suis certes pas très au fait de la nomenclature britannique des dauphins et des cétacés, mais, fort heureusement, j’ai pu bénéficier par la suite d’un compte-rendu écrit diffusé sur internet sur le site de la compagnie (Futurismo). Il y avait à bord un photographe officiel dont les photos ont également été diffusées — j’apparais d’ailleurs, à mon insu, sur l’une d’entre elles. J’ai pris sur moi de publier sur cette page certaines de ces photos, bien plus réussies que les miennes je dois le reconnaître, mais il faut dire aussi que leur auteur était équipé d’un matériel plus qu’imposant.

Le catamaran sur lequel j’ai navigué. Excursion en mer depuis Ponda Delgada, le 7 juillet 2023Excursion en mer depuis Ponda Delgada (photo : Futurismo), le 7 juillet 2023

Le catamaran est sorti du port de Ponta Delgada et a commencé par longer la côte de São Miguel sur une bonne vingtaine de kilomètres (au passage, j’ai photographié ce navire de guerre dont la présence n’était guère rassurante). Ensuite, nous nous sommes progressivement éloignés de la côte en direction du sud-ouest, pour encore une vingtaine de kilomètres. On sait en effet que les cétacés pêchent dans les grandes profondeurs (de l’ordre de 1300 m à l’endroit où nous nous trouvions) mais remontent périodiquement pour respirer.

Retour à Ponta Delgada. Excursion en mer depuis Ponda Delgada, le 7 juillet 2023Navire de guerre yankee quittant le port de Ponta Delgada. Excursion en mer depuis Ponda Delgada, le 7 juillet 2023
Retour vers Ponta Delgada. Excursion en mer depuis Ponda Delgada, le 7 juillet 2023

Avant de présenter les photos des spécimens marins, voici le compte-rendu de la sortie tel que relevé a posteriori sur le site de l’agence. J’ai dû le faire traduire par Google.

Merveilles de l'observation des baleines : une poignée d'espèces.
✅ Dauphin commun
✅ Grand dauphin
✅ Dauphin tacheté de l'Atlantique
✅ Cachalot
✅ Rorqual boréal
Notre voyage d'observation des baleines a été une aventure remarquable qui nous a immergés dans les merveilles de l'océan. 🌊
En commençant par les dauphins communs espiègles sautant et dansant le long de notre bateau, puis nous avons été émerveillés
par les curieux dauphins à gros nez qui nous ont engagés avec leurs clics intelligents, chaque rencontre nous a laissé en
admiration devant leur grâce et leur beauté. Les dauphins tachetés de l'Atlantique ont montré leurs motifs complexes à travers
des acrobaties synchronisées 🐬.
Les baleines étaient là aussi 🐳 ! Alors que la puissante présence des cachalots commandait notre plus grand respect et nous
avons même été surpris par un rorqual boréal ! En voyant ces magnifiques créatures dans leur habitat naturel, nous nous sommes
rappelé l'interdépendance de nos écosystèmes marins et l'importance de préserver leur équilibre délicat.

D’abord donc, alors que nous nous trouvions encore à proximité de la côte, les dauphins.

Dauphin commun. Excursion en mer depuis Ponda Delgada, le 7 juillet 2023Dauphins communs. Excursion en mer depuis Ponda Delgada, le 7 juillet 2023
Grands dauphins (photo : Futurismo). Excursion en mer depuis Ponda Delgada, le 7 juillet 2023Dauphins communs (photo : Futurismo). Excursion en mer depuis Ponda Delgada, le 7 juillet 2023

Et puis, une fois au large, les cétacés (baleine, cachalot, rorqual), et encore des dauphins. L’enthousiasme de la présentatrice allait crescendo, au point que je me demandais si elle n’en rajoutait pas un peu (mais peut-être même pas). Elle semblait très jeune.

Cachalot. Excursion en mer depuis Ponda Delgada, le 7 juillet 2023Cachalot (photo : Futurismo). Excursion en mer depuis Ponda Delgada, le 7 juillet 2023
Grand dauphin (photo : Futurismo). Excursion en mer depuis Ponda Delgada, le 7 juillet 2023Cachalot. Excursion en mer depuis Ponda Delgada, le 7 juillet 2023
Rorqual boréal. Excursion en mer depuis Ponda Delgada, le 7 juillet 2023Rorqual boréal. Excursion en mer depuis Ponda Delgada, le 7 juillet 2023
Rorqual boréal. Excursion en mer depuis Ponda Delgada, le 7 juillet 2023Rorqual boréal (photo : Futurismo). Excursion en mer depuis Ponda Delgada, le 7 juillet 2023
Rorqual boréal (photo : Futurismo). Excursion en mer depuis Ponda Delgada, le 7 juillet 2023

Mais tout a une fin : bientôt la présentatrice a donné le signal du retour. Nous étions à une bonne trentaine de kilomètres de Ponta Delgada, et j’ai mesuré au GPS que la vitesse de croisière était de l’ordre de 25 km/h (13,5 nœuds). Il va sans dire que la croisière durerait bien davantage que les 2h annoncées ! (sans toutefois risquer de me mettre en retard pour le dîner). Le retour s’est fait face au vent et à la houle, les réceptacles ont circulé parmi certains passagers… Nous avons toutefois été relativement épargnés par les embruns — l’avantage de n’être pas sorti en zodiac — mais non par la pluie qui s’est invitée à plusieurs reprises.