Tour du Mustagh-ata

Chine (Sin-kiang) : tour du Mustagh-ata

Mon premier voyage en Chine s’est déroulé dans l’extrême ouest du pays : la province du Sin-kiang (ou Xinjiang, en idéogrammes新疆) , une région montagneuse et désertique, et à majorité musulmane. Le trek, d’une dizaine de jours, consistait à faire le tour du Mustagh-ata, un sommet de 7546 m d’altitude situé non loin des frontières tadjike, pakistanaise et afghane. Ce n’est pas vraiment la Chine telle qu’on se la représente habituellement, mais le voyage commence tout de même par Pékin, voies de communication obligent.

Nous commençons donc par un vol interminable, qui comprend une escale à İstanbul, puis qui deux heures avant l’atterrissage final survole la région d’Ouroumtsi où nous nous rendrons par la suite… Puis c’est l’arrivée à Pékin, sous la pluie (mais heureusement ça se dégage vite). L’impression d’une ville en mutation extrêmement rapide, un aéroport ultra-moderne avec une livraison des bagages quasi-instantanée (mieux vaut ne pas établir de comparaison avec Roissy !). Des autoroutes reliant six ou sept périphériques concentriques, une circulation en croissance exponentielle, et des banlieues poussant comme des champignons (faites de grands ensembles sans âme mais flambant neufs, jamais de pavillons). Bref, un dynamisme à des années-lumière du Paris bobo festif et décadent de notre ami Delanoë…

Première halte dans le centre ville, en face de la porte Ts’ienmen Tatsie (Qianmen Dajie) non loin de la célèbre place T'ien-ngan-Men (天安门广场 Tiananmen). Dans la foulée, balade dans les boutiques de souvenirs puis dans les ruelles environnantes. Ce qui nous permet d’entrevoir un reste du vieux Pékin, aux ruelles étroites et tortueuses, aux maisons basses en briques, et à la relative insalubrité… Mais ces quartiers sont appelés à disparaître rapidement, entièrement rasés puis remplacés par de grands immeubles, bien plus confortables sans doute mais sans aucun caractère.

La porte de Ts’ienmen Tatsie (Qianmen Dajie), le 3 août 2005

La journée du lendemain a été consacrée aux grandes visites culturelles. En commençant par la célèbre place T'ien-ngan-Men, la plus grande place du monde (qu’ils disent), noire de monde et ce malgré l’heure matinale. C’est que les Chinois ont commencé, depuis quelques années, à voyager à l’intérieur de leur pays, et ils sont fort nombreux. Par contre les touristes occidentaux sont relativement rares. Une attraction vers laquelle se précipitent les Chinois (et nullement les Occidentaux) : le mausolée de Mao, situé sur la place T'ien-ngan-Men. Le corps momifié de l’initiateur de la Révolution Culturelle est exposé au même titre qu’en leurs pays respectifs ceux de Lénine, Hô-Chi Minh, etc…

Une vue partielle de la place T’ien-ngan-Men, le 4 août 2005

Puisque nous parlions de Mao, un des rares portraits qu’on peut encore voir de lui trône au-dessus de l’entrée de la Cité interdite.

L’entrée de la Cité interdite (Pékin), le 4 août 2005

La Cité interdite ne porte pas bien son nom ! Il faudra en effet s’habituer à ces photos surpeuplées… Il paraît que les chanceux l’ayant visitée il y a quinze ou vingt ans, n’y trouvaient pas âme qui vive ! La rançon du progrès sans doute. Cet ensemble, ancien palais des empereurs du pays et de leurs concubines, est constitué d’une succession de cours et de pagodes. J’avoue avoir de la peine à m’y repérer a posteriori, ne sachant pas toujours a quel endroit exact a été prise telle ou telle photo. D’autant plus que les noms (traduits) de ses monuments ne sont pas toujours des plus évocateurs. L’image suivante représente vraisemblablement la cour et la salle de l’Harmonie Suprême, l’endroit où l’empereur recevait ses audiences. On trouve ensuite, sur le parcours, la salle de l’Harmonie Préservée et le palais de la Pureté Céleste…

La Cité interdite de Pékin (au fond, la salle de l’Harmonie Suprême), le 4 août 2005

Remarquez les nombreux parapluies dans la foule : le temps n’était nullement à la pluie à ce moment là, ce sont en fait des ombrelles que portent les Chinoises pour préserver leur teint (un peu comme en Occident au XIXe siècle).

Voici (en alternance) deux vues prises à l’intérieur de monuments de la Cité interdite (la porte de l’Harmonie Suprême, et la salle de l’Harmonie Suprême dans laquelle on peut voir le trône impérial).

L’intérieur de la porte de l’Harmonie Suprême, le 4 août 2005

Et pour terminer la Cité interdite, une photo du jardin Impérial, qui servait de lieu de promenade aux innombrables épouses. Ce parc contient plusieurs essences d’arbres multicentenaires. En alternance, on peut voir des bâtiments attenant au palais de la Pureté Céleste, où étaient logées lesdites épouses.

Le Jardin impérial de la Cité interdite, le 4 août 2005

Nous avons quitté Pékin pour Ouroumtsi le soir même : nous n’aurons passé qu’une seule nuit en tout et pour tout dans la capitale chinoise. Nous y sommes revenus, au retour, l’espace de quelques heures, pour y visiter un autre grand monument de la ville : le temple du Ciel. L’Empereur se rendait deux fois l’an (aux solstices d’hiver et d’été) dans cette pagode pour une nuit de prière. Malheureusement, ce temple du Ciel se trouvait en restauration au moment de notre visite (au même titre que de nombreux édifices, en prévision des jeux olympiques), et donc couvert d’échafaudages et imphotographiable. Nous nous sommes donc rabattus sur un édifice secondaire (situé dans le parc entourant le temple du Ciel), le temple et le mur de l’Écho. Les trois monuments qui constituent ce temple sont en effet entourés d’un mur circulaire, de telle sorte qu’une personne située dans le monument de droite, entend parfaitement ce que chuchote quelqu’un placé dans le monument de gauche.

Le mur et le temple de l’Écho dans le parc du temple du Ciel (Pékin), le 21 août 2005

Mais c’est là que toute personne dotée d’un minimum de bagage mathématique, se fera la même réflexion : ne serait-ce pas mieux si le mur était elliptique ?

Et je terminerai la visite de Pékin par une scène de genre : le restaurant ! Je n’avais pour ainsi dire pratiquement jamais mis les pieds dans un restaurant chinois, autant dire que l’adaptation aux baguettes a été une douloureuse épreuve… La nourriture aussi, quoique variée, est souvent inattendue, surtout au petit déjeuner où mieux vaut renoncer à tout ce qui ressemblerait à une tartine ou à de la confiture (le dessert à la fin du repas ou la soupe au début ne sont pas non plus dans les mœurs…). Les restaurants chinois de Chine se présentent presque tous de la même façon : on s’attable autour d’une grande table circulaire, au centre de laquelle se trouve un plateau tournant, parfois en bois mais le plus souvent en verre. Une méthode efficace pour se passer les plats sans déranger son voisin ! Il y a en effet un grand nombre de plats différents servis tous en même temps, et dans lesquels chacun viendra picorer à sa guise.

Quittons maintenant Pékin pour le Sin-kiang en commençant par sa capitale Ouroumtsi (en chinois 乌鲁木齐 (antérieurement 烏魯木齊), en ouïgour ئۈرۈمچی ou Ürümqi, parfois aussi écrite Urumchi) que l’on rejoint par deux heures de vol sur la compagnie China Southern (nous sommes pratiquement les seuls occidentaux à bord). La ville d’Ouroumtsi, presque 3 millions d’habitants, est à 90 % peuplée de chinois Han et ne donne absolument pas l’impression d’être dans une région musulmane. Le centre ville est constitué d’une multitude de gratte-ciel sans âme, comme paraît-il pour la totalité des capitales de provinces chinoises. Nous avons aussi été surpris de trouver en dépit de l’heure tardive à laquelle nous arrivions (minuit passé), une joyeuse animation avec un marché aux fruits et légumes qui se tenait à cette heure. Quant à notre hôtel situé dans un gratte ciel (l’ascenseur se faisait attendre !), c’était plutôt le genre hôtel de passe…

Le centre d’Ouroumtsi vu de notre hôtel, le 5 août 2005

Toujours à Ouroumtsi, le grand marché que nous avons visité le lendemain, juste avant de reprendre l’avion. Le plus étonnant parmi la pléthore de denrées mises en vente, ce sont tous ces poissons et ces produits marins vendus vivants… alors qu’Ouroumtsi, située à plusieurs milliers de kilomètres de tout océan, est la ville la plus continentale du monde ! Ces énormes crapauds nous ont également beaucoup étonnés, nous nous demandons ce que les Chinois peuvent bien en faire…

On peut voir sur ces photos que le ciel est grisâtre, et la météo ne va pas s’arranger pendant les deux jours que nous allons passer dans la région d’Ouroumtsi. Un comble pour une région désertique ! Nous devrons donc faire une croix sur la plupart des paysages, nous ne verrons rien en particulier de la chaîne du Bogda-chan qui culmine à 5445 m. Nous allons nous rendre dans l’oasis de Tourfan : 70 km d’une autoroute à 4 voies ultra-moderne, nous conduisant d’une altitude de 900 m environ à… quelques mètres en-dessous du niveau de la mer. Tourfan est en effet située au cœur de la seconde dépression du monde après celle de la mer Morte, descendant jusqu’à –155 m. 

Nous commencerons la visite de Tourfan (en ouïgour تۇرپان ou Turpan, en chinois 吐魯番) par le site historique de Tsiao-ho Kou-tch’eng (en pinyin Jiaohe Gucheng, un endroit dont je vous mets au défi de retenir le nom !). Il s’agit d’une cité chinoise entièrement construite en pisé sur un promontoire rocheux séparant deux vallées et faisant office de défense naturelle. Elle remonte à la dynastie des Han, soit le Ve siècle ap. J-C. En dépit du matériau de construction, certaines maisons en partie troglodytes, ainsi que des stûpas et autre temples bouddhistes, sont relativement bien conservées (mais les pluies sont très rares dans la région, en dépit des apparences…). Il n’est malheureusement pas possible d’aller où l’on veut sur le site, les murs sont fragiles et les Chinois aménagent les choses pour un tourisme de masse.

Les ruines de Tsiao-ho Kou-tch’eng (Jiaohe Gucheng), le 5 août 2005

Le site suivant se situe à une cinquantaine de kilomètres de Tourfan, dans une vallée aride à l’intérieur du massif du Bogda-chan. Il s’agit des grottes aux mille Bouddhas de Bezeklik, en réalité des cavités troglodytes, ornées de fresques dont une multitude d’effigies du Bouddha (sans doute pas mille tout de même). Il est malheureusement interdit de prendre des photos des fresques (et ici ce n’est pas l’Égypte, on ne transige pas avec ce genre d’interdiction !). Par ailleurs, lesdites fresques sont dans un état déplorable, ayant dû subir les outrages successifs des islamistes qui en ont effacé les visages, des « archéologues » occidentaux du début du XXe siècle qui ont ramené chez eux des pans de mur entiers, et enfin des maoïstes de la Révolution culturelle.

Fresque des Mille Bouddhas de Bezeklik (source : Wikipedia)Fresque des Mille Bouddhas de Bezeklik (source : Wikipedia)

Mais l’intérêt du site ne tient finalement pas tant des fresques elles-mêmes, que des paysages alentour, ultra-désertiques et faisant un peu penser au désert d’Atacama.

La vallée entourant les grottes des Mille Bouddhas de Tourfan, le 5 août 2005

La journée s’est terminée par une visite dans une famille ouïgoure : nous avons été reçus à l’extérieur de la maison, dans une sorte de préau recouvert de vignes. On nous a offert du thé, du raisin, et le maître de maison ainsi que sa petite fille de sept ans nous ont exécuté quelques danses.

Venons en maintenant à la visite de la mosquée du sultan Emin le lendemain, pour laquelle on pourra constater que le temps n’était pas exactement de la partie c’est le moins que l’on puisse dire ! Signalons que les précipitations annuelles à Tourfan s’élèvent à 15 mm d’eau, la limite en-deçà de laquelle une région est déclarée désertique étant pour mémoire de 200 mm d’eau par an. Selon notre guide, une averse au mois d’août à Tourfan est quelque chose d’aussi exceptionnel que de la neige à Paris en plein mois de juillet ! Il exagère peut-être un peu, mais Tourfan est tout de même situé à plusieurs milliers de kilomètres de toute côte, aux confins d’un des déserts les plus inhospitaliers (le Takla-makan) protégé par les plus hautes chaînes du globe… 

La mosquée du sultan Emin à Tourfan, le 6 août 2005

Mais j’ai oublié de parler de la mosquée… Construite en 1788, entièrement en pisé, elle est tout à fait dans le style des mosquées d’Asie centrale (comme celles de Samarcande ou Boukhara que j’ai visitées l’année précédente). Seule une petite partie de la salle de prière est encore utilisée pour le culte. Le nom chinois de l’édifice est Soukong T’a (Sugong Ta), mais là encore pour le retenir…

Les puits de Karez étaient un vaste système de canaux d’irrigation souterrains construits par les Ouïgours, et destinés à amener jusqu’à la région de Tourfan l’eau des glaciers des massifs environnants tout en évitant les pertes par évaporation. La construction de cet ouvrage colossal (on le compare à la muraille de Chine, il y eut jusqu’à 5000 km de galeries en tout) débuta il y a 2000 ans environ. Même s’il reste des vestiges de ce système, la visite que nous proposent les Chinois n’a pas grand chose d’authentique : un musée avec quelques maquettes ainsi qu’une reconstitution grandeur nature sur quelques dizaines de mètres. Avec un marchand de souvenirs tous les deux pas.

Nous avons de ce fait jugé plus intéressant (et tout cas bien plus typique) d’aller visiter le marché ouïgour de Tourfan, une requête que notre guide chinoise a eu énormément de mal à comprendre (et à laquelle elle s’est pliée d’assez mauvaise grâce…). Là, aucun touriste (presque aucun Chinois non plus d’ailleurs), mais des kilomètres d’étalages en tout genre… Personnellement je trouve quand même que les marchés, c’est un peu toujours pareil. Mais ce qui était inhabituel ici, c’était la pluie, qui nous a même obligés d’écourter notre visite…

Le marché couvert de Tourfan, le 6 août 2005

Quittons maintenant Tourfan pour Kachgar, à encore deux heures d’avion d’Ouroumtsi pendant lesquelles on survole de magnifiques sommets situés dans monts T’ien-chan (et en particulier le pic Pobieda, 7439 m, que nous aurons la chance d’apercevoir au retour). Kachgar (en ouïgour قەشقەر ou encore K̢ǝxk̢ǝr, en chinois 喀什), terminus de la KKH (Karkorum Highway), ville mythique de la route de la Soie aux confins de l’Himalaya et du désert du Takla-makan. Ville chinoise encore largement peuplée en majorité de Ouïgours, d’Ouzbeks et autres Tadjiks, et située plus près de Bagdad que de Pékin. Kachgar est surtout célèbre pour son immense marché hebdomadaire, où se retrouvent d’ailleurs tous les touristes occidentaux… Le marché est en fait constitué de plusieurs parties : une partie en plein air où l’on vend les bestiaux : moutons, vaches, chevaux… (parfois aussi mais beaucoup plus rarement, des chameaux de Bactriane — à deux bosses). Et puis, une partie couverte où se tient le reste du marché, mais dont le cadre est beaucoup moins authentique, le hall ayant été récemment reconstruit à neuf par les Chinois, avec mise aux normes de sécurité

Une vue du marché couvert de Kachgar, le 7 août 2005

Je n’ai pas pu voir, à mon grand regret, l’un des aspects les plus « folkloriques » de ce marché : les combats de chiens qui étaient organisés un peu à l’écart 

Outre son marché, Kachgar possède de splendides monuments, tels le mausolée d’Abakh Hodja qui date du XVIIe siècle. Le mausolée abrite le patriarche ainsi que toute sa famille, dont Siang-fei (Xiangfei), la « concubine parfumée », enlevée par l’Empereur de Chine et dont le corps fut ensuite ramené à Kachgar à dos de chameau, un voyage qui prit deux ans…

Le mausolée d’Abakh Hodja à Kachgar, le 7 août 2005

Il paraît qu’il y a une originalité dans cette architecture : le mélange d’art islamique et bouddhique. J’avoue que la deuxième composante ne saute pas aux yeux du profane que je suis…

Autre monument islamique de Kachgar, la mosquée Idkah qui date du XVe siècle. Elle passe pour la plus grande mosquée de Chine, mais elle « triche » un peu : c’est en fait la cour qui est très grande (un grand jardin à l’intérieur des murs), la salle de prière en elle-même est toute petite. La mosquée est en service, mais son muezzin est interdit de parole.

La mosquée Idkah à Kachgar, le 7 août 2005

L’intérieur de la mosquée Idkah : la salle de prière (en partie ouverte sur l’extérieur) et le mihrâb. La direction de la Mecque au Sin-kiang est orientée sud-ouest (en alternance de la photo de précédente : un magasin d’instruments de musique traditionnels qui se trouve dans la rue adjacente à la mosquée, le « souk à touristes » de Kachgar).

Salle de prière ouverte de la mosquée Idkah à Kachgar, le 7 août 2005

Le « vieux Kachgar » est l’un des rares quartiers de maisons traditionnelles en pisé encore existant à Kachgar. La politique chinoise est en effet de tout raser pour remplacer ces maisons par des immeubles modernes, plus salubres mais aussi sans caractère. Seul ce pâté de maison reste et restera préservé à l’attention des groupes de touristes. Le quartier est toujours habité (et d’ailleurs n’est pas très propre), mais les touristes doivent payer pour y pénétrer. C’est un enchevêtrement de petites ruelles, avec de temps en temps quelques curiosités (comme la maison du potier).

Le quartier du vieux Kachgar, le 7 août 2005

Autre vision radicalement différente de Kachgar, mais qui pourtant relève elle aussi d’un passé révolu : la place du Peuple avec sa gigantesque statue de Mao, la deuxième de Chine par la taille.

La place du Peuple à Kachgar, le 20 août 2005

Ce passage souterrain envahi par les commerces textiles est bien plus représentatif de la Chine d’aujourd’hui.

Alors que nous avons eu un temps splendide pour visiter Kachgar, le temps est à nouveau couvert le lendemain, le jour où nous devons partir pour la montagne. Des conditions extrêmement facheuses pour un itinéraire parmi les plus magnifiques qui soient ! Après la pluie à Tourfan, nous ne pouvons pas vraiment dire que nous avons eu de la chance avec la météo ! Un typhon sévissait dans la région de Chang-haï à cette même période, mais il semble que les précipitations que nous avons reçues venaient plutôt de l’océan Indien.

Notre itinéraire, donc, nous fait suivre la mythique KKH jusqu’aux contreforts du Mustagh-ata, contournant un autre grand massif, le Kongur (7719 m). Les premiers kilomètres sont situés en plaine, d’abord dans l’oasis de Kachgar (dépourvue de palmiers, nous sommes déjà à plus de 1000 m) puis dans la steppe. Nous effectuons une halte, à l’aller comme au retour, dans la petite ville d’Opal avec son marché ouïgour typique.

La petite ville d’Opal à l’aller (8 août 2005)

La route emprunte ensuite un défilé dans une ambiance absolument extraordinaire, afin de rejoindre des hauts plateaux à une altitude de 3000 m environ. Dès que l’on aborde le massif, on est subjugué par le contraste des couleurs des différentes couches géologiques, allant du rouge vif au marron. C’est une zone qui mériterait un trek à elle toute seule ! Ça rappelle d’ailleurs, par certains côtés, le désert d’Atacama.

Traversée des contreforts du Pamir, le 19 août 2005

La météo que nous avons subie pendant ce trajet, franchement exécrable à l’aller et très médiocre au retour, nous a malheureusement fait passer à côté de toute la grandeur de ce paysage. Car en arrière-plan de ces roches multicolores, ce sont les glaciers de la chaîne du Kongur que nous aurions dû pouvoir admirer ! C’est là mon plus grand regret concernant ce voyage. Et sans doute aussi une motivation pour, peut-être, revenir un jour dans les parages. Pour vous donner une idée de ce que j’ai manqué, je puis vous proposer ces deux photos prises par un collègue du groupe. N’ayant pu faire le trek pour des raisons de santé, il est redescendu se faire soigner à Kachgar, et a eu cette compensation de pouvoir effectuer ce trajet par beau temps.

Les contreforts du Pamir, le 18 août 2005 (photo : Alain Allard)Les contreforts du Pamir, le 18 août 2005 (photo : Alain Allard)

On franchit un poste de police au milieu de la montée : la région est en effet interdite aux touristes voyageant individuellement, seuls les groupes sont admis. Lorsque l’on débouche sur les hauts plateaux, nous nous trouvons en face d’un paysage extraordinaire, et ce en dépit du mauvais temps. Nous avons été très impressionnés par cette « montagne de sable » qui se trouvait en face de nous, même s’il ne m’a pas été possible d’en déterminer le nom (nous sommes à proximité de la ville de Bulungkol). Comment l’amateur de désert et de montagnes que je suis, ne peut-il pas être enthousiasmé par ces cascades de dunes dévalant ces pentes escarpées ?

Montagne de sable près de Bulungkol, le 8 août 2005

La KKH sur laquelle nous circulons est assez fréquentée, notamment par de nombreux camions et parfois aussi des autobus venant du Pakistan. Mais l’état de la route laisse à désirer, les Chinois étant en train de la reconstruire complètement. Par endroit elle est coupée par les travaux, et notre minibus doit progresser directement sur la steppe sur quelques centaines de mètres.

L’endroit où nous allons camper ce soir, se situe non loin du lac de Kara-koulGE, à 3600 m d’altitude environ. Ce qui soit dit en passant est passablement élevé pour commencer une randonnée (de tous mes treks seul celui du Pérou en 1996 était pire, démarrant de Tinqui à 3800 m). Le lac de Kara-koul est l’un des hauts lieux touristiques du Sin-kiang, de nombreux touristes montent ici en voiture, font la photo puis redescendent. L’endroit offre notamment une vue exceptionnelle sur le massif enneigé du Mustagh-ata (7546 m), le sommet dont nous allons faire le tour pendant le trek, un panorama qui avec le bleu turquoise du lac offre un contraste des plus saisissants. Nous ne verrons malheureusement rien de tout cela aujourd’hui (tout étant bouché), ce sera heureusement un peu mieux au retour

Nous installerons notre campement à proximité de yourtes kirghizes, non loin du village d’Idala. En attendant que nos bagages arrivent, nous serons reçus par les nomades qui nous offriront du thé.

Yourtes kirghizes près d’Idala, le 8 août 2005

Le temps s’est dégagé le lendemain matin alors que nous étions en train de plier le camp : un vrai miracle ! Nous aurons même l’une des plus belles journés de ce trek. Ce premier camp nous offre d’emblée un panorama magnifique, à la fois sur le Mustagh-ata et sur la chaîne des Kongur.

Départ du village d’Idala (vue sur les Kongour et le Mustagh-Ata), le 9 août 2005

Au programme de cette première journée de randonnée : une marche au pied du Mustagh-ata, pour nous approcher de son camp de base que nous atteindrons le lendemain dans la matinée. Peu de dénivelé, mais notre campement de ce soir est tout de même au-dessus des 4000 m. Nous commençons par traverser le village d’Idala que nous photographions amplement sur fond de Mustagh-ata.

Le village d’Idala et le Mustagh-ata (7546 m), le 9 août 2005

Remarquons le cimetière musulman sur la droite du village, orné d’un petit monument funéraire assez caractéristique de la région.

Les pentes inférieures du Mustagh-ata sont recouvertes d’une neige fraîche tombée la veille et qui fondra dans la journée. Le sommet du Mustagh-ata est celui de droite, le second sommet à gauche se nommant le Kuksaï (7177 m). Entre les deux, dans la brèche, descend le glacier de Jumbulac, que nous aurons l’occasion d’approcher le lendemain. Le Mustagh-ata est considéré comme le moins difficile des sommets de plus de 7500 m : son ascension ne requiert en effet aucune technique d’alpinisme particulière, mais uniquement une (très) bonne résistance à l’altitude. Pour cette raison, cette montagne est particulièrement visitée, plusieurs dizaines d’expéditions s’y succèdent chaque été. La plupart des ascensionnistes effectuent l’ascension à skis de randonnée : cela offre l’avantage de permettre une retraite rapide, notamment en cas d’arrivée subite du mauvais temps ce qui se produit fréquemment. L’itinéraire de l’ascension est entièrement visible sur la photo précédente : il suffit de descendre à partir du sommet la pente de neige, celle qui surplombe immédiatement la brèche du glacier de Jumbulac. Le camp de base se situe dans son prolongement, juste sur le bord droit de l’image. Il y a également trois camps intermédiaires, qu’il est difficile de distinguer ici mais que nous avons pu observer à la jumelle, du moins en ce qui concerne les deux premiers. La photo suivante a été prise au campement du soir, Tchotchomak, à 4127 m d’altitude. On y distingue les premières pentes empruntées par les ascensionnistes ainsi que de nombreuses traces.

Le Mustagh-ata vu du camp de Tchotchomak, le 9 août 2005

Voici une vue du camp de Tchotchomak, où se trouvaient également quelques yourtes de Kirghizes. Leurs animaux domestiques (ânes, chiens, chameaux…) ont quelque peu perturbé notre sommeil…

Les yourtes du camp de Tchotchomak, le 9 août 2005

Au cœur des montagnes que l’on aperçoit en arrière-plan passe la frontière avec le Tadjikistan.

Le lendemain matin, nous avons atteint le camp de base du Mustagh-ata, 4416 m ce qui pour un deuxième jour de trek ne passe pas inaperçu… Heureusement nous avons redescendu de 500 m dans les heures qui ont suivi. Peu de chose à dire de ce camp de base, sinon qu’il ressemble à tous les camp de base et que l’environnement ne donnerait guère envie d’y séjourner. Beaucoup plus intéressant et spectaculaire par contre, le glacier de Jumbulac donc nous nous sommes approchés ensuite, et dont les pénitents rappellent furieusement ceux du glacier du Baltoro au Pakistan.

Le glacier de Jumbulac, le 10 août 2005

Nous avons passé la nuit suivante dans un cadre bien moins montagnard, au village de yourtes de Jumbulac. Les enfants et les femmes du village sont venus nous observer pendant toute la soirée…

Le village de Jumbulac, le 10 août 2005

Après l’ascension le matin suivant d’un petit sommet de 4200 m, nous dominons le lac de Kara-koul, que nous allons rejoindre dans l’après-midi. En arrière-plan, la chaîne des Kongur, malheureusement en grande partie dans les nuages.

Le lac de Kara-koul depuis un sommet à 4200 m près de Jumbulac, le 11 août 2005

Notre camp du soir est au bord du lac, près du rocher sur sa droite et au niveau du village de Subash. Il n’y a donc plus qu’à descendre ! Sur le trajet, quelques villages complètement abandonnés (en fait, leurs habitants sont au patûrage pour l’été). Mais tel n’est pas le cas de Subash, où là encore, de nombreuses femmes avec leurs enfants viennent assister au spectacle que nous constituons à leurs yeux. L’endroit où nous campons n’est pas des plus agréables : des marécages en bordure du lac, au milieu d’un méandre du torrent où flotte à l’occasion une poule crevée… Et puis, c’est infesté de moustiques, chose qu’on imaginait mal compte tenu de l’altitude (3600 m).

Quelques habitantes de Subash, le 11 août 2005

C’est à partir du lendemain que nous commençons la partie plus engagée du trek (nous n’étions jusqu’alors qu’à quelques kilomètres de la route KKH). Nous empruntons tout d’abord cette vallée très aride, dépourvue de torrent.

Une vallée aride dans les environs de Subash, le 12 août 2005

Puis, après une montée sur une crête, nous dominons entièrement la vallée de K’eng-hiu-war (Kengxuwar) que nous allons ensuite remonter pendant une journée et demie. La vallée est à cet endroit extrêmement large et son torrent méandreux, avec des dunes de sable qui ne sont pas sans rappeler (à mes yeux) celles de la vallée de l’Indus à la hauteur de Skardu. En arrière-plan, c’est tout le massif des Kongur (7719 m), malheureusement fortement pris dans les nuages mais dont peut tout de même deviner les glaciers qui en descendent.

Panorama sur la vallée de K’eng-hiu-war (Kengxuwar), le 12 août 2005

Mais ce vaste torrent, il va falloir le traverser ! Et il n’y a pas le moindre pont. De cette traversée, notre guide nous a parlé depuis plusieurs jours car le lit est très large et le débit très important. La manière normale de procéder est donc de monter sur un chameau ! Une perspective qui a hanté bien des conversations 

Mais en fait, l’été 2005 a été particulièrement sec — ce dont on ne se douterait pourtant pas en regardant la couleur du ciel… En conséquence, le niveau des torrents est exceptionnellement bas, et il est possible de traverser à gué, à condition toutefois de passer en un endroit bien précis, à l’exemple de nos accompagnateurs locaux. Ces circonstances m’éviteront, en ce qui me concerne, la corvée du chameau, mais la majorité du groupe y a tout de même eu droit…

Traversée à dos de chameau de la rivière K’eng-hiu-war (Kengxuwar), le 12 août 2005

Nous sommes maintenant au camp de Togouzbulac, à nouveau situé à côté d’un petit village accessible en 4 × 4 (nous serons par contre beaucoup plus isolés les nuits suivantes). Alors que nous nous couchons sous l’orage, une bonne surprise nous attend le lendemain. 

Rassemblement de nos chameaux à Toguzbulac, le 13 août 2005

La montagne en arrière-plan est le Kuksaï, un contrefort du Mustagh-Ata qui masque ce dernier (nous ne le reverrons d’ailleurs plus du tout pendant le reste du trek). La scène montre également le rassemblement avant le départ des chameaux qui transportaient nos bagages (des chameaux à deux bosses). Les chameliers laissaient les chameaux pâturer librement pendant la nuit, sans les entraver comme au Sahara.

Voici maintenant une vue plus complète du paysage de Toguzbulac :

Le paysage à la hauteur de Toguzbulac, le 13 août 2005

La vallée dans laquelle nous allons nous engager est celle située immédiatement sur la gauche : le programme du voyage la qualifiait de « sauvage et minérale », et le fait est qu’on n’y voit plus grand monde, à l’exception de (nombreux) troupeaux de yacks. Le tas de cailloux au premier plan de la photo précédente semble être une moraine, mais le glacier s’est retiré depuis longtemps.

Voici la même vallée prise en début d’après-midi, alors que nous avons bien avancé.

La vallée « sauvage et minérale » de K’eng-hiu-war (Kengxuwar), le 13 août 2005

Nous devons continuer à emprunter cette vallée sur sa rive droite, jusqu’à atteindre, le jour suivant, le passage situé au tiers droit de l’image. En attendant, il nous faut franchir le torrent déboulant de la vallée à l’extrême gauche. Et bien évidemment, point de pont. Ce ne sont pas les chameaux que nous allons emprunter, mais deux chevaux emmenés par des villageois de Togouzbulac. Et cette fois ci, pas moyen d’y échapper !

Traversée d’un torrent dans la vallée de K’eng-hiu-war (Kengxuwar), le 13 août 2005

Le torrent était bien moins large que l’autre, et nous aurions très bien pu, de mon avis, traverser à pied selon le procédé éprouvé au Pakistan. Mais il paraît que le niveau était beaucoup plus haut l’année précédente, obligeant les touristes à traverser seuls sur leur canasson, et non comme ici accompagnés du maître cavalier.

Il nous restait encore deux heures de marche après cette traversée : l’une des plus longues étapes du trek, quoique modérée en dénivelé. Nous camperons au pied de ce glacier qui se nomme encore Kuksaï (alt : 3900 m) GE. L’endroit fait assez haute montagne (ça ressemble un peu au Baltoro, quoiqu’en moins imposant tout de même). Malheureusement nous allons très rapidement et définitivement quitter cet univers, dès le lendemain après-midi.

Le camp du glacier de Kuksaï, le 13 août 2005

Mais le lendemain matin, nous montons sur le flanc gauche de la vallée, sous un temps radieux. C’est là que nous aurons les plus beaux panoramas sur ce glacier et sur les sommets qui se trouvent derrière. 

Le glacier de Kuksaï, le 14 août 2005

Une fois passé le verrou glaciaire, nous nous retrouvons dans une large vallée verdoyante où paissent les yacks. Saisissant contraste avec ce qui précède ! Et ce, malgré le fait que nous ayons grimpé.

La fin de la journée, bien moins pentue, est aussi moins intéressante à mon goût. Le camp du soir, Karadjilka, est le plus haut du trek (4400 m) avant le passage du col le lendemain, et les chameaux ont l’air épuisé.

Le camp de Karadjilka (4400 m), le 14 août 2005

Le temps est couvert le lendemain, à notre grande surprise car il n’y avait pas eu de signes avant-coureurs. Nous abordons en fait une période de trois jours de mauvais temps. Et cette circonstance est fâcheuse, car c’est pendant ces trois jours que nous devons franchir les plus hauts cols du trek. En particulier aujourd’hui où nous allons atteindre l’altitude la plus élevée, au col de Turbulung (4917 m). Or, ce passage est critique dans la mesure où les chameaux ne peuvent pas le franchir s’il y a de la neige ; et il faut dans ce cas faire demi-tour et abandonner le tour du Mustagh-ata. Mais ce ne sera heureusement pas le cas.

La montée effectuée dans le brouillard, ne présente guère d’intérêt (quelques passages inopinés de torrents à gué suscitent pas mal de protestations dans le groupe…). Voici une vue du col au moment où les chameaux le franchissent. En dépit de la couverture nuageuse et de l’altitude, la température était suffisamment clémente pour nous permettre de pique-niquer au col.

Passage du col de Turbulung (4917 m), le 15 août 2005

En franchissant ce domaine, nous passons une sorte de frontière : celle séparant le pays kirghize du pays tadjik. Les tadjiks se reconnaissent au fait que ce sont des Blancs, leur langue étant de la famille persane et non turco-monghole.

Nous redescendons du col par de vastes prairies alpines où paissent les troupeaux de yacks.

Troupeaux de yacks pendant la redescente du col de Turbulung, le 15 août 2005

Notre camp se situe en contrebas, près du village d’été de Yanbulak. Nous sommes au fond d’une vallée particulièrement reculée, où les villageois se déplacent en yack bâté.

Yack bâté à Yanbulak, le 15 août 2005

Une météo encore pire nous attendait le lendemain, pour le passage du deuxième col : nous allions même finir la journée en cape de pluie ! Le col en question est celui de Yango (4820 m), dominant le lac du même nom dont nous n’avons strictement rien vu. La photo montre la caravane de nos chameaux à l’assaut du passage.

Les chameaux à l’assaut du col de Yango, le 16 août 2005

Et ce jour là, il ne nous sera pas possible de déjeuner au col !

Nous descendons ensuite sur le plateau de Tchitchilik où se situe notre campement. Cet endroit plat, parcouru par des rivières méandreuses et habité par des campements tadjiks, est situé à 4200 m d’altitude environ. Bien que non volcanique, ce paysage me fait un peu penser à l’Islande (en tout aussi arrosé d’ailleurs…)

Le plateau de Tchitchilik, le 17 août 2005

Il reste un dernier col à franchir (en réalité un simple verrou d’origine glaciaire, et qui ne porte pas de nom), à 4517 m d’altitude. Mais ce passage nous fait changer radicalement de paysage : tout devient beaucoup plus aride, dans le style du Mustang ou, dans une moindre mesure, du sud marocain. Dommage que le temps ne soit pas, là non plus, de la partie !

Descente vers le camp de Langer, le 17 août 2005

Le camp de Langer où nous dormirons le soir, se situe dans ce décor.

Le camp de Langer, le 17 août 2005

Il ne nous reste plus qu’une seule étape de marche, facile, qui consiste à descendre cette vallée jusqu’au village de Shindi (où passe une route non asphaltée). La météo s’améliore, mais nous aurons quand même droit à une averse… La vallée, aride, et parsemée de villages tadjiks, me fait penser à celle d’Artcha Maïdan dans les monts Fanskye au Tadjikistan. Ces villages sont dotés d’ingénieux systèmes d’irrigation puisant l’eau du torrent à des kilomètres en amont. Avec également une chose que je n’avais pas vue en Asie centrale, de petits moulins entraînés par le courant des canaux.

Canal d’irrigation près de Shindi, le 18 août 2005

Mais toutes ces curiosités risquent de très bientôt disparaître : un barrage est projeté par les Chinois qui recouvrira toute cette vallée ! C’est le prix de la modernité communiste (et, d’aucuns diraient, de l’occupation chinoise…).

Et voici maintenant l’arrivée du trek, le village du Shindi, dans un décor qui me plaît bien. Un endroit où nous attendaient en costume-cravate quelques fonctionnaires chinois dont la présence nous semblait bien incongrue…

Shindi, le 18 août 2005

C’est là que nous faisons nos adieux à nos chameliers, à qui il reste encore deux jours de marche pour revenir au point de départ. Car nous n’avons pas tout à fait bouclé le tour du Mustagh-ata, mais nous terminerons (le lendemain) en véhicule.

Ce parcours routier est magnifique, quoiqu’une fois de plus la météo ne soit pas optimale, nous empêchant d’admirer les sommets dégagés. Nous commençons par longer un lac de barrage avant de rejoindre, assez rapidement, la KKH, aux abords de la ville de Tashkurghan (la dernière localité avant la frontière pakistanaise).

Lac de retenue près de Tashkurghan, le 19 août 2005

La route franchit ensuite un col à plus de 4000 m, avant de rejoindre les environs du village d’Idala où nous avions commencé notre randonnée. La boucle est enfin bouclée ! Nous pouvons une dernière fois apercevoir les pentes du Mustagh-ata que nous n’avions plus revues depuis 6 jours (mais pas le sommet, malheureusement). Je terminerai cette description par une vue du lac de Kara-koul depuis l’endroit « officiel », cette hideuse bâtisse construite pour accueillir le tourisme de masse et où sont organisées toutes sortes d’animations (visites de yourtes, promenades à dos de chameau…). C’est comme ça que le Parti envisage et planifie le tourisme : pour l’authenticité il faudra repasser (le musée des puits de Karez par exemple était bien de la même veine). Mais tomber là-dessus après dix jours de marche dans la montagne, on ne peut pas dire que ce soit très réjouissant !

Les rives du lac de Karakoul (avec les pentes du Mustagh-ata en arrière-plan), le 19 août 2005