Un voyage hivernal en Colombie

Je n’ai pas eu le temps de dire un mot de mon séjour en Colombie, fin janvier et début février.

Le fait est que j'ai assez mal choisi le moment de partir. Espérant tempérer les rigueurs de l'hiver par un séjour sous les tropiques, je suis en fait rentré juste après la Chandeleur, au moment où débutait l'une des pires vagues de froid que nous ayons connues ces dernières années. Nous avons eu droit à la neige, au verglas, à des marches dans la campagne désolée pour rejoindre mon boulot depuis la gare de RER. Ajoutons à cela un microbe que j'ai attrapé en rentrant et dont j'ai mis plusieurs semaines à me débarrasser.

Mais ce n'est hélas pas tout. Ma grand-mère, il est vrai très âgée et depuis le début de la décennie retirée dans une maison de retraite, au fil du temps de plus en plus recluse dans son monde intérieur, est brutalement décédée juste après mon départ. N'ayant appris la nouvelle que plusieurs jours après, me trouvant de surcroît assez loin d’un aéroport, je ne pouvais guère envisager d'assister à ses obsèques, me privant d'un hommage mais aussi d'une (rare) occasion de revoir mes cousines.

Tous ces événements ont fait qu’à mon retour je suis très vite passé à autre chose, oubliant en quelque sorte ce voyage. Je n’ai par exemple toujours pas achevé le classement de mes photos. Les circonstances m’ont plutôt enclin à reprendre des recherches généalogiques, d’autant que les archives départementales du Nord ont concomitamment mis en ligne des données qui faisaient défaut depuis longtemps.

Venons-en tout de même à la Colombie, un voyage à la fois dépaysant et chaleureux encadré par une accompagnatrice littéralement charmante. Je passerai sur la visite de Bogotá, mégapole qui ne m'a pas subjugué et de température hivernale sans rapport avec le reste du voyage du fait de son altitude assez élevée (2700 m). Ensuite, cap sur la côte Caraïbe avec la visite de deux régions radicalement différentes, quoique distantes d'à peine 200 km. Le désert de la Guajira tout d’abord, la péninsule la plus septentrionale d’Amérique du sud, patrie des Indigènes Wayuu à ce point rebelles que les Espagnols ne parvinrent jamais à les soumettre ; zone aride aux couleurs magnifiques et contrastées, un enchevêtrement de terre et de mer auquel n’a rien à envier le golfe du Morbihan. C’est, ceci ne vous surprendra pas si vous consultez mon site, la partie du voyage que j’ai préférée.

Plus conventionnelle fut la seconde partie, un trek de quatre jours en aller-retour dans la jungle tropicale du massif de la Sierra Nevada de Santa Marta, dont les pics enneigés (5 775 m) sont malheureusement restés de nous invisibles hormis lors de l'arrivée en avion. Là aussi réserve indigène de tribus indiennes aux noms impossibles à retenir (Wiwa, Arhuacos, Kogis et Kank), zone hors du temps et des lois où poussent au bord du chemin les plantations de coca, dont les hommes mâchent à longueur de journée la feuille par le truchement d’un peu ragoûtant mais rituel objet, le poporo. Massif qui renferme en son cœur un bijou archéologique, la Cité perdue, sorte de Machu Picchu bis encore préservé mais malheureusement à la mode en occident depuis que des chaînes de télé s'y sont intéressées. D'où la présence de pléthore de randonneur européens, presque tous très jeunes et voyageant presque tous en couple, un conformisme auquel je n'ai pas trouvé d'explication.

Selon la tradition, quelques photos de ce voyage en avant-première :

Bogotá : la cathédrale et l’un des objets du musée de l’Or, le radeau Muisca

Le désert de la Guajira :

Trek de la cité Perdue : notre guide Salso et son poporo ; et le site atteint après deux jours d’efforts

Et pour terminer, Carthagène des Indes. Très jolie ville coloniale, quoiqu’un peu trop festive à mon goût.