Voyage au Népal

Népal : camp de base de l'Everest et lacs de Gokyo

Pour mon deuxième voyage au Népal, je n’ai guère cherché à faire plus original que pour le premier. Le camp de base de l’Everest constitue en effet le trek le plus classique du Népal avec le tour des Annapurnas. La zone est particulièrement touristique, avec un nombre impressionnant de gîtes (avec eau chaude) aménagés notamment pour recevoir les nombreux visiteurs américains (c’est plutôt rare d’en voir autant en un endroit si exotique, mais là on est bien obligé de faire avec). Cela étant, la période n’était pas la plus propice au tourisme international en général et aux voyages au Népal en particulier. D’une part, l’invasion de l’Irak par doublevé-Bush venait tout juste de commencer ; et d’autre part, la guérilla maoïste népalaise qui sévissait déjà depuis quelques années, commençait à avoir un impact sur le tourisme même si aucun Occidental n’a pour l’instant jamais été attaqué. L’atmosphère à Kathmandou était visiblement beaucoup plus lourde que cinq ans auparavant, lors de mon précédent voyage : la police partout, un char posté devant l’aéroport, et beaucoup moins de touristes dans les ruelles. Cela étant, la région du Khumbu (autour de l’Everest), de peuplement bouddhiste alors que la majorité du Népal est hindoue, est une région à part, infiniment plus riche que le reste du pays grâce à la manne touristique, et qui était, du moins à l’époque, restée à l’abri de la guérilla. Et la diminution du flux touristique n’y était pas franchement perceptible, d’autant plus que l’on fêtait ce printemps là le cinquantième anniversaire de la première ascension de l’Everest, et que pas moins de trente expéditions différentes tentaient de renouveler l’exploit.

J’avais en effet choisi le printemps (avril) pour entreprendre ce voyage, alors que j’étais parti en octobre pour le tour des Annapurnas. Le Népal ne se visite en effet qu’aux saisons intermédiaires, l’été étant trop pluvieux en raison de la mousson, et l’hiver, trop froid. J’avais donc souhaité changer afin de pouvoir admirer les rhododendrons en fleurs, et accessoirement d’éviter les sangsues. Il s’avère en fait que je n’ai pas fait les bons choix, j’aurais plutôt dû faire ce voyage à l’automne et l’autre au printemps. En effet, l’altitude moyenne y est d’une part beaucoup plus élevée, ce qui prive à la fois de rhododendrons et de sangsues, et d’autre part les lacs de Gokyo sont gelés au printemps, ôtant au paysage une bonne partie de son contraste.

On atteint le Khumbu par de petits avions à hélice, ce qui permet d’éviter quelque dix jours de marche d’approche, en zone de guérilla de surcroît. Le vol qui se fait à vue est particulièrement impressionnant, survolant un col à quelques dizaines de mètres seulement, avec une montagne plus élevée de chaque côté, avant de plonger brusquement pour atterrir à Lukla, sur une piste située à flanc de montagne, en pente, un peu dans genre de l’altiport de Courchevel. Les vols ne peuvent se faire que par temps dégagé et n’ont donc lieu que le matin (les nuages montant en général l’après-midi). On imagine la foire d’empoigne lorsque le mauvais temps bloque les touristes ici pendant plusieurs jours.

L’aéroport de Lukla, le 8 avril 2003

Pas de voitures à Lukla : on passe directement de l’avion aux sentiers de montagne. Je crois bien qu’il n’y a qu’au Népal que l’on puisse trouver cela. Comme nous n’étions que quatre, notre équipe d’accompagnement était assez restreinte, d’autant plus que nos bagages n’étaient pas portés par des porteurs mais par des dzos. Les dzos sont des croisements de vache et de yack, les yacks ne pouvant convenir car Lukla est à 2800 m d’altitude alors que les yacks ne descendent guère en-dessous de 3500 m.

Notre sirdar était originaire de Choplung, à seulement une demi-heure de marche de Lukla. Au-dessus du village se trouve la Gompa de Drankdrak, un ancien monastère bouddhiste qui a paraît-il été restauré sur des fonds de l’agence Terres d’Aventure. Nous nous devions donc d’aller le visiter, mais le petit bâtiment, blotti au pied d’une falaise ne manque pas d’allure. Comment avec un tel emplacement ne pas penser à la Grèce !

La Gompa de Drankdrak à Choplung, le 8 avril 2003

Nous avons passé notre première nuit sous tente à Phakding, le point le plus bas du trek (2600 m), alors que nous avions rejoint le fond de la vallée de la Dudh Kosi (दुध कोसी). Nous avons, le lendemain matin, longé le fond de cette vallée, franchissant plusieurs fois la rivière sur de grands ponts suspendus comme celui-ci. De même que la plupart des ponts de cette vallée, ce pont n’est pas fait de cordes, il a été remplacé par un ouvrage en métal offert par des pays occidentaux. On perd en pittoresque et en sensations fortes car la passerelle tangue beaucoup moins qu’à l’ordinaire. Le vide en-dessous est quand même impressionnant.

Le pont suspendu de Jorsalé

Nous sommes ici à l’entrée du parc national de Sagarmatha (c’est le nom népalais du mont Everest : सगरमाथा). C’est en principe une zone protégée, notamment de la coupe du bois, mais les règlements ne s’appliquent pas aux autochtones, lesquels ne se privent pas d’aller couper du bois… revendu ensuite pour le chauffage des touristes. Les droits d’entrée dans le parc sont modiques, et il n’est plus nécessaire d’avoir un permis de trekking. L’entrée du parc impressionne surtout par les nombreux panneaux de mise en garde vis à vis du mal des montagnes. Plusieurs randonneurs trouvent chaque année la mort dans le parc, en général parce qu’ils se sont rendus trop rapidement en altitude. La règle à suivre est de monter très lentement les premiers jours (surtout si l’on est en grande forme), et de respecter des paliers d’acclimatation à l’altitude.

Le pont suspendu de Larja Dobhan est le dernier que nous rencontrions, et c’est aussi le seul à avoir conservé une architecture traditionnelle. Il n’est pas très long , mais il franchit la gorge assez haut par rapport au torrent (ce que l’on ne peut que deviner sur la photo). L’endroit est du reste assez éventé, ce qui ajoute à l’appréhension que l’on éprouve lors de ce franchissement. D’autant plus que les caravanes de dzos, bien plus à l’aise que nous, n’attendront pas que nous ayons terminé pour s’engager.

Le pont suspendu de Larja Dobhan, le 9 avril 2003


Ce pont marque le début d’une montée de 600 m, jusqu’au gros bourg de Namche Bazar à 3440 m d’altitude. Il est recommandé de franchir ce dénivelé lentement, acclimatation oblige ! Le parcours se fait entièrement en sous-bois, même si une clairière permet en théorie, depuis un unique endroit, d’apercevoir l’Everest (et ce pour la première fois). En fait, la plupart des gens montent l’après-midi, alors que le temps est généralement couvert.

Namche Bazar GE (नाम्चे बजार) est la capitale du Khumbu, métamorphosée depuis quelques décennies par les flux touristiques. La rue principale n’est qu’alignement de boutiques de souvenirs, et la ville est fière de mettre en avant son tout nouveau cybercafé ! Les maisons aux toits bleutés s’alignent en amphithéâtre au-dessus du stûpa principal, mais nombre de ces constructions ont été converties en lodges pour les touristes. Au point que l’on peut se demander où sont les habitants autochtones. Ils existent néanmoins, la preuve étant le marché hebdomadaire qui se réunit tous les samedis, et vers lequel converge un grand nombre de paysans des alentours (nous ne prendrons même pas la peine d’y aller…).

En dominant le bourg de Namche Bazar, le 10 avril 2003

Nous avons dormi trois nuits à Namche Bazar à l’aller, campant dans la cour d’une lodge située sur les hauteurs de la ville, ce qui était quelque peu dissuasif pour aller faire des courses dans les boutiques. Nous prenions nos repas dans le bâti, il y avait aussi une douche mais je ne me suis pas senti obligé de l’utiliser. Ce séjour était nécessaire afin de s’acclimater à l’altitude : la règle est de monter chaque jour à une altitude plus élevée (environ 4000 m en l’occurrence) puis redescendre dormir au point de départ, ici à 3500 m. Nous avons donc commencé par nous rendre sur les hauteurs de Namche Bazar, vers les villages de Kunde et de Khumjung ainsi que vers l’hôtel Everest View.

L’hôtel Everest View est un établissement de luxe situé à 3800 m d’altitude et fréquenté essentiellement par des touristes japonais qui y séjournent sans en bouger. Ils sont acheminés par l’altiport de Syampoche situé en contrebas, généralement en hélicoptère (la piste n’étant pas goudronnée). Ils montent ensuite comme ils peuvent les cent mètres de dénivelé qui les séparent de l’hôtel : il faut bien reconnaître que l’on peut imaginer meilleure acclimatation à l’altitude ! Cet hôtel est comme son nom l’indique idéalement situé pour admirer les montagnes du Khumbu, et ce sera pour nous la première occasion d’apercevoir l’Everest.

Les sommets du Khumbu, vus depuis l’hôtel Everest View le 10 avril 2003

La montagne située à droite est l’Ama Dablam, l’emblématique « Cervin » du Khumbu qui culmine à 6856 m (seulement, serait-on tenté de dire). On peut apercevoir ensuite, dans le fond en blanc, le Lhotse Shar (8383 m), un contrefort oriental du Lhotse, puis plus près de nous le Nuptse (7879 m). L’Everest est la montagne qui dépasse derrière l’arête et que l’on distinguera mieux sur cette photo au téléobjectif :

Vue (au téléobjectif) de l’Everest et du Nuptse, le 10 avril 2003


Le nuage qui s’élève de la montagne, presque indissociable de la silhouette de l’Everest vue sous cet angle, est en fait de la neige soulevée par le vent. Il semble bien que l’ascension ne soit pas possible les jours où le vent souffle de cette façon. Mais je me suis toujours demandé pourquoi l’Everest était le seul sommet ainsi panaché.

Nous découvrons également deux autres grands sommets qui sont situés sur la rive gauche de la Dudh Kosi, et qui nous accompagneront pendant une bonne partie du trek. Ce sont le Kang Tega (6685 m, reconnaissable à sa forme de « selle de cheval ») et le Thamserku (6608 m).

Le Kang Tega et le Thamserku vus des environs de Khumjung, le 10 avril 2003

La deuxième journée d’acclimatation nous conduit dans la vallée de Thame. Cette vallée communique avec la Chine par le col de Nangpa La (à 5716 m d’altitude, et à 5 jours de marche de Namche Bazar), col qui est recouvert de neige. Elle n’a été ouverte que très récemment aux étrangers, du moins dans sa partie supérieure, et il est toujours interdit de passer la frontière. Par ailleurs, ce n’est que depuis cette année que les touristes peuvent franchir le col à 5417 m permettant de rejoindre la vallée de Gokyo (pour notre part nous nous contenterons de faire le tour).

Notre excursion consiste à nous rendre au monastère de Thame, à 4000 m d’altitude environ. Le sentier commence en sous bois et en balcon, puis l’on rencontre plusieurs villages et monuments bouddhistes. Ainsi à Samde, où l’argent du tourisme a été efficacement employé à restaurer (et colorier) le mur de manis (ces pierres plates ornées d’inscriptions bouddhiques). Mais rassurez-vous quand même, ils ont commencé par s’occuper des maisons du village ! Le monument derrière le mur de manis est un stûpa, décoré des yeux de bouddhas avec un nez en forme de point d’interrogation inachevé, ce qui correspond au chiffre 1 en népalais, symbole d’unité. La plupart des stûpas, y compris les grands stûpas de Kathmandou, sont décorés ainsi. Il convient lorsque l’on chemine de les contourner par la gauche, détail que tout lecteur assidu de Tintin connaît déjà…

Mur de manis et stûpa à Samde (11 avril 2003)

On remarquera également des drapeaux multicolores (bleu blanc rouge vert jaune) censés disperser les prières au vent (on en trouve notamment sur tous les cols et belvédères des régions bouddhistes).

Le sentier grimpe ensuite le long d’une ancienne moraine que l’écoulement du torrent rend particulièrement instable. Le village de Thame Og (doté d’une école) est situé au-dessus de cette zone, dans un replat au fond d’une vallée affluente. Le site est dominé par de hauts sommets enneigés (dont le Teng Kangpoche à 6500 m), mais le temps qui se couvrait nous a empêchés de bien les voir. La Gompa n’est ensuite plus très loin, on s’y rend en rejoignant une petit crête qui constituait il y a peu la frontière de la zone interdite aux étrangers. Le monument est comme à Choplung blotti au pied d’une falaise, mais est beaucoup plus grand. Il y a encore plusieurs moines et l’édifice est entouré de plusieurs maisons qui forment un petit village.

Le monastère de Thame, le 11 avril 2003

L’acclimatation est maintenant terminée. Nous allons nous diriger vers la vallée de Gokyo, visitée pour ses lacs glaciaires et surtout pour son belvédère sur les sommets du coin, le Gokyo-Ri (5450 m), dont nous effectuerons l’ascension. Nous démarrons notre randonnée sur l’« autoroute » du Khumbu, un très vaste sentier qui conduit jusqu’au camp de base de l’Everest et sur lequel les porteurs et les animaux de bât se croisent sans arrêt. Mais très vite, nous nous en séparons, le sentier devient alors beaucoup plus escarpé et les dzos sont bien plus à l’aise que moi. On commence par grimper jusqu’au col de Mong-La (photo), à 3973 m d’altitude, puis l’on perd en un quart d’heure tout le dénivelé acquis (c’est ça, la montagne !). Il faut ensuite remonter jusqu’à Dola où nous attend la première nuit au-dessus des 4000 m. Nous dormirons dans une lodge chauffée à la bouse de yack.

Le col du Mong-La, le 12 avril 2003

Et la nuit n’aura pas été fameuse, en tout cas pour moi. J’ai attrapé l’un de ces petits dérangements intestinaux auxquels on ne coupe pas toujours dans ce genre de pays. C’est néanmoins la première fois que ça m’arrive pendant la marche. Outre le fait qu’il faille convaincre les accompagnateurs que ce n’est pas du mal des montagnes que je souffre (leur tendance serait de faire redescendre tout malade par principe de précaution), je vais devoir faire l’étape d’aujourd’hui à jeun et très affaibli. Il y a six heures de marche et cinq cents mètres de dénivelé, jusqu’à Pangka (4500 m) où nous dormons ce soir.

On me porte mon petit sac, me fait boire du thé-citron dans les quelques lodges que nous rencontrons, et j’avance tant bien que mal. Je ne prendrai qu’une seule photo de la journée, au moment où nous apercevons pour la première fois le Cho Oyu (8163 m), l’un des quatre huit mille de la région.

Le Cho Oyu (8163 m) vu de la vallée de Gokyo, le 13 avril 2003

Nous nous arrêtons finalement au hameau de Pangka. Il y a peu de lodges sur ce site : plusieurs d’entre elles avaient été en effet emportées en 1995 (avec les touristes qui étaient à l’intérieur) par une avalanche consécutive à un typhon. On s’efforce donc depuis de ne pas reconstruire n’importe où. Nous dormons donc sous tente, mais dînons « chez l’habitant » avec des familles sherpas.

En nous éveillant le lendemain matin, nous avons la surprise de découvrir le camp sous dix centimètres de neige :

Lever sous la neige au camp de Pangka, le 14 avril 2003


Le lecteur aura bien évidemment reconnu les sommets visibles au fond…

Coincés entre la montagne et l’immense glacier de Ngozumpa (qui descend du Cho Oyu), les lacs de Gokyo sont au nombre de cinq. Mais seuls les trois premiers sont en général visités par les touristes (nous ne dérogerons pas à la règle). Cette photo montre le premier de ces lacs, le plus petit de tous.

Le premier lac de Gokyo, le 14 avril 2003


Je ne peux que regretter (comme je l’ai dit en introduction) d’avoir entrepris ce voyage en cette période quasi hivernale, qui nous prive des jolies teintes turquoises que peuvent prendre ces lacs. Le deuxième et le troisième lacs sont entièrement gelés.

Le petit village de Gokyo, altitude 4750 m, est situé sur les rives du troisième lac. Il va nous servir de camp de base pour l’ascension du pic de 5300 m (le Gokyo-Ri) que nous allons entreprendre le lendemain. Nous dormirons en lodge (il y a des puces) mais démarrerons l’ascension après le lever du jour (après tous les autres groupes). Cette photo montre le village ainsi que le troisième lac, tels qu’on peut les voir pendant la montée.

Le village et le troisième lac de Gokyo, vus pendant la montée au Gokyo-Ri (15 avril 2003)

Les deux sommets visibles en arrière-plan sont respectivement le Cholatse à gauche (6335 m) et le Taboche à droite (6397 m). Au second plan se trouve la moraine du glacier de Ngozumpa.

La montée au Gokyo Ri ne s’est finalement pas avérée trop difficile GE. Ma tourista était terminée, la montée n’était pas trop raide et du fait que nous étions partis tard, la neige tombée la nuit s’était bien ramollie. L’ensoleillement allait même nous permettre de redescendre après sa fonte. Quant à l’altitude, nous commencions à être suffisamment acclimatés pour ne pas trop en souffrir (même si, bien sûr, on ne progresse pas de la même façon à cette altitude qu’à 2000 m). Le sommet du Gokyo-Ri est un fantastique belvédère duquel on peut apercevoir quatre des quatorze huit mille existant sur Terre. À commencer bien sûr par l’Everest et son voisin, le Lhotse (8501 m : à droite en arrière-plan sur la photo).

L’Everest, le Nuptse et le Lhotse vus du Gokyo Ri, le 15 avril 2003

On peut remarquer le ciel laiteux : le temps n’était en effet pas optimal, mais par chance, aucun des grands sommets n’était dans les nuages !

Dans la direction du fond de la vallée (vers le nord), c’est le Cho Oyu (8163 m) que l’on peut apercevoir. Le sommet aplati qui se trouve à sa droite est la Gyachung Kang, qui ne mesure « que » 7922 m. Il faut bien qu’il y ait un premier recalé !

L’Everest, le Nuptse et le Makalu vus du Gokyo Ri, le 15 avril 2003

Le dernier sommet de 8000 m est quant à lui beaucoup plus éloigné : il s’agit du Makalu (8475 m), gravi pour la première fois en 1955 par les Français Lionel Terray et Jean Couzy (un peu de chauvinisme de temps en temps ça fait du bien !).

Classiquement, les treks au Khumbu commencent par l’ascension du Gokyo Ri avant de se diriger vers le camp de base de l’Everest, situé dans la vallée suivante. Il existe pour ce faire deux chemins : soit on franchit le col de Cho La à 5420 m, par un itinéraire de montagne assez escarpé ; soit on fait tout le tour en suivant un sentier en balcon, redescendant jusqu’au village de Phortse à 3800 m d’altitude. C’est ce second itinéraire, beaucoup plus facile mais sans doute moins varié du point de vue des paysages, qui était programmé dans le voyage que j’ai choisi. Cette photo a été prise peu avant le village de Phortse, au niveau d’un chorten (petit stûpa) à 4278 m répondant au doux nom de Konar.

Le chorten de Konar, le 16 avril 2003

Ayant passé la nuit sous tente à Phortse, nous nous sommes encore réveillés dans la neige tombée la nuit (nous n’étions qu’à quelques centaines de mètres au-dessus de la limite pluie-neige). Comme presque toujours le temps était à nouveau au grand beau le matin. Les gosses du village de Phortse s’amusaient à faire du ski, bien que n’ayant pas de tire-fesse pour remonter la pente… La photo suivante a été prise au début de la marche, alors que la neige fraîche rendait le sentier fort glissant. En arrière-plan, le Kang Tega et le Thamserku.

Pentes enneigées près du village de Phortse, le 17 avril 2003

On dirait vraiment un paysage de sports d’hiver !

Le chemin progresse en balcon sur un versant vraiment escarpé. Bien qu’il soit très aménagé, il n’est pas toujours très large et les dzos étaient bien plus à l’aise que moi. La photo montre ce sentier (on devine aussi les dzos, encore que ça ne rende pas très bien). En arrière-plan, l’Ama Dablam, le Cervin du Khumbu, que nous observons pratiquement depuis l’altitude dudit Cervin.

Vue de l’Ama Dablam depuis les hauteurs de Pangboche, le 17 avril 2003

C’est à Pangboche que nous rejoignons le fond de la vallée et avec lui, la piste principale du Khumbu, le large sentier qui conduit à l’Everest. La Gompa de Pangboche est connue pour avoir renfermé pendant longtemps un crâne de yéti, sorte de relique que l’abbé montrait aux touristes de passage. Mais depuis quelques années, le crâne a disparu. Les mauvaises langues disent que les voleurs seraient les moines eux-mêmes, et auraient agi afin d’éviter que des experts occidentaux ne découvrent que le crâne était en réalité de la peau de chèvre.

Le monastère bouddhique de Pangboche, le 17 avril 2003

Je regrette de ne pas avoir fait la photo que tout le monde fait, où le sommet de l’Ama Dablam dépasse au-dessus des murs du monastère. Malheureusement les moines occupés à psalmodier étaient placés juste dans le champ, et il eût été mal vu de les photographier. Quant à attendre qu’ils eussent fini…

Pheriche (4200 m) est équipé d’un hôpital d’altitude. Certains randonneurs mal acclimatés viennent s’y faire soigner, mais il est parfois trop tard. Nous avons dormi dans une lodge que nous partagions avec trois membres d’une expédition à l’Everest, qui séjournaient ici pour parfaire leur acclimatation (l’ascension s’effectuant en général pendant le courant du mois de mai). Je ne saurai malheureusement jamais s’ils ont atteint le sommet.

En quittant Pheriche, le18 avril 2003

Les montagnes que l’on peut apercevoir en arrière-plan sont, une nouvelle fois, le Kang Tega et le Thamserku.

Le petit glacier de Tshola, que l’on pouvait apercevoir vers le fond de la vallée, me plaisait beaucoup car il me rappelait un peu le Karakorum. Malheureusement il s’avère décevant lorsque l’on s’en rapproche. C’est à cet endroit que débouche l’itinéraire du Cho La pour revenir de Gokyo.

Le glacier de Tshola dans les environs de Pheriche, le 18 avril 2003

Nous devions ensuite passer la plus haute nuit du trek, à Lobuche (4900 m). Ce n’est pas un véritable village, mais un ensemble de lodges exclusivement destinées au touristes. En fait, il y avait tellement de monde que nous avons couché sous tente, en prenant toutefois nos repas à l’intérieur, serrés comme des sardines (il y avait même deux services). Nous nous sommes couchés tôt, la journée suivante devant être consacrée au clou du trek, le belvédère du Kala Pattar (5545 m).

La nuit n’a pas été fameuse (on ne dort jamais très bien à haute altitude), et nous nous sommes levés à 5h30 pour partir à l’aube. Au programme donc, la remontée du glacier du Khumbu jusqu’au village de lodges suivant, Gorakshep (5100 m), un itinéraire qui inclut la traversée du glacier affluent du Changri. Ensuite, montée au Kala Pattar, puis redescente jusqu’à Pheriche, d’où nous étions partis la veille. Une très grosse journée donc, et la seule que nous passions dans cet exceptionnel environnement de très haute montagne. Extraordinaire en tout cas pour qui n’a jamais visité le glacier du Baltoro et la place de Concordia. Car là bas, au Karakorum, c’est Kala Pattar pendant une semaine pleine ! Les montagnes y sont pratiquement aussi hautes mais beaucoup plus au nord, d’où un décuplement des phénomènes glaciaires. Loin de moi l’intention de faire la fine bouche sur le Khumbu, mais je n’arrive toujours pas à comprendre pourquoi les touristes sont si peu nombreux là bas, comparé à la foule qu’il y a ici.

La photo suivante a été prise alors que nous traversons le glacier du Changri. Le fond de la vallée sur la gauche est occupé par le glacier du Khumbu, celui qui descend de l’Everest, non totalement recouvert de pierres. Le glacier sur lequel nous sommes, affluent du précédent, est quant à lui tellement recouvert que l’on ne se rend pas compte que l’on est sur un glacier. Ce n’est que succession de monticules de terre.

Traversée du glacier du Changri, le 19 avril 2003

La photo précédente était dirigée vers les zones d’où nous venions (avec notamment le Kang Tega et le Thamserku visibles au fond). La photo suivante, prise pratiquement du même endroit, montre quant à elle l’endroit où nous allons. La montagne sur la gauche est le Pumo Ri (7145 m) au pied duquel on trouve le Kala Pattar qui en est un contrefort. Il s’agit en fait de ce monticule noirâtre (Kala Pattar signifiant « pierre noire » en hindi). Bien piètre objectif en vérité, mais comme bien souvent en montagne les faux sommets sont de vrais points de vue. En suivant l’arête du Pumo Ri vers la droite, on trouve d’abord le Lingtren (6697 m), puis le Khumbutse (6639 m). Tous ces sommets sont situés sur la frontière chinoise. On peut ensuite deviner, à la verticale du Khumbutse, les premiers séracs de la cascade de glace menant à l’Everest. Nous en verrons davantage sur la photo d’après.

Le Pumo Ri (7145 m)vu depuis le glacier de Changri, le 19 avril 2003

La photo qui suit est donc un agrandissement sur l’emplacement du camp de base de l’Everest. Et c’est tout ce que nous verrons de ce dernier, puisque nous n’y sommes pas allés : un comble pour un voyage intitulé « camp de base de l’Everest » ! Certes je ne puis protester puisque je savais avant de m’inscrire que seul le Kala Pattar et non le camp de base était au programme, mais aller aux deux eût-il été plus difficile ? Bref, trêve de polémique, le camp de base est situé directement sur le glacier, et il y avait cette année-là énormément de tentes, un grand nombre d’expéditions (une trentaine en tout !) souhaitant fêter en haut le cinquantenaire de la première ascension. On monte au sommet en escaladant la cascade de glace que l’on peut deviner sur la droite. Ce passage, très technique et passablement dangereux, est chaque année équipé d’échelles par l’armée népalaise, qui fait payer ce service au prix fort. Ensuite on rejoint par un vallon invisible sur mes photos, le col sud, à 8000 m d’altitude environ. L’ascension se termine par l’arête que nous pourrons apercevoir depuis le Kala Pattar. De manière générale, l’Everest a été assez souvent gravi depuis 1953, y compris depuis quelques années par des touristes ayant payé leur voyage. Il y a tout compte fait assez peu de morts, du moins parmi les personnes effectuant l’ascension normalement : rien à voir avec le K2 qui est incomparablement plus difficile.

 

Le camp de base de l’Everest vu du glacier du Changri, le 19 avril 2003

Les sommets visibles sur cette photo sont le Khumbutse (déjà visible sur la photo précédente), puis en arrière-plan le Changtse (7550 m), entièrement situé en territoire chinois : la frontière passe en effet sur le col que l’on peut voir devant, le Cho-La (6006 m).

Gorakshep est le dernier « village » de l’itinéraire, à 5100 m d’altitude et au bord d’une véritable « plage » de sable (il ne manque que la mer et les cocotiers !). Il reste ensuite 2h de montée jusqu’au Kala Pattar. La montée est assez douce, bien sûr on sent l’altitude mais j’étais assez en forme ce jour là. Et puis, il y a foule ! Le Kala Pattar (5545 m) est le deuxième point le plus haut que j’ai atteint jusqu’ici, après le Licancábur

La photo suivante montre une partie du panorama dont on jouit depuis le Kala Pattar, avec, en premier plan, quelques drapeaux de prières bouddhistes aux couleurs sacrées bleu blanc rouge vert jaune. On reconnaît le glacier du Khumbu sur les rives duquel nous avons progressé, ainsi que le glacier de Changri en partie masqué par le petit monticule. Au fond, on reconnaît de gauche à droite le Kang Tega (6685 m), le Thamserku (6608 m), ainsi que le Taboche (6542 m) et le Cholatse (6367 m).

Depuis le Kala Pattar (5545 m) le 19 avril 2003, le glacier du Khumbu et les sommets du Kang Tega, Thamserku, Taboche et Cholatse

Mais la montée au Kala Pattar ne serait bien évidemment pas ce qu’elle est sans la vue sur l’Everest. Il n’y a vraiment rien à en dire, c’est la photo classique que tout le monde fait et que l’on voit partout :

L’Everest vu du Kala Pattar, le 19 avril 2003

Rappelons que l’Everest est la pyramide noire qui se trouve en arrière-plan. La montagne située à droite, et qui paraît plus haute, est le Nuptse (7879 m). On distingue entre les deux le col sud (7990 m), où se situe pour les ascensionnistes de l’Everest le dernier camp avant l’arête sommitale. Devant l’Everest à gauche, c’est l’« épaule droite » et en contrebas, la cascade de glace par laquelle on grimpe. Le camp de base de l’Everest se situe au niveau de l’angle inférieur gauche de la photo.

Le paysage admiré et les photos faites, il a fallu redescendre, d’une traite jusqu’à Pheriche. Ça a évidemment été assez long et pénible, surtout la traversée du glacier de Changri constituée de montées et de descentes. Après une halte goûter bien réconfortante à Lobuche, la fin du parcours, tout en descente, s’est mieux passée.

Il n’était pas prévu de faire une grande étape le lendemain : juste un aller-retour facultatif dans la vallée de Dingboche. Mais au petit matin, le ciel était couvert et la neige tombait dru : c’était la première fois du voyage que cela se produisait, le mauvais temps arrivant d’habitude en fin d’après-midi. Il s’agissait en fait du résidu (atténué) d’une tempête tropicale. Ce qui est certain, c’est qu’à un jour près nous n’aurions pas pu atteindre le Kala Pattar : le moins que l’on puisse dire, c’est que le ciel était avec nous !

Le temps s’est assez rapidement dégagé et nous sommes finalement partis vers Dingboche en ordre dispersé, certaines personnes préférant rester se reposer. J’ai pour ma part opté pour une excursion a minima avec un sherpa. De toutes façons, nous retournerons tous dans le village de Dingboche le lendemain. La photo suivante a été prise un peu au-dessus du village, au niveau d’un petit stûpa. On aperçoit en arrière-plan l’Ama Dablam, beaucoup moins « cervinesque » vu sous cet angle.

Près de Dingboche, le 20 avril 2003

Et voici le village de Dingboche proprement dit, avec sa vallée qui continue sur la droite. Cette photo a en fait été prise le lendemain, jour de notre départ où nous avons fait un petit détour par Dingboche. On aperçoit, au fond à droite, le Lhotse (8516 m).

Le village et la vallée de Dingboche, le 21 avril 2003

Encore une dernière photo des environs de Dingboche. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, ce stûpa n’est pas le même que le précédent, il est situé un peu plus haut sur la même arête. Les yeux de Bouddha y sont là aussi bien visibles. On retrouve, en arrière plan, nos chers Kang Tega et Thamserku.

Petit stûpa sur les hauteurs de Dingboche, avec le Kang Tega et le Thamserku en arrière-plan (21 avril 2003)

J’ai fait agrandir cette photo pour décorer mon bureau (lequel commence à ressembler à une agence de voyages !).

Il y a encore un boche dans les environs : Thyangboche. Enfin pardon pour ce mauvais jeu de mots… Thyangboche n’est pas un village mais un monastère, et c’est même la plus grande gompa du Khumbu : plusieurs dizaines de moines y vivent. L’édifice est admirablement situé à 3867 m d’altitude sur un promontoire rocheux au pied du Kang Tega, visible d’une grande partie du Khumbu et en vue directe de l’Ama Dablam. Malheureusement les bâtiments ne sont pas historiques, l’édifice a entièrement brûlé en 1989 et a été reconstruit avec un financement américain.

Le monastère de Thyangboche, vu depuis les environs de Phortse le 17 avril 2003

NB : ce n’est pas une photo aérienne, elle a été prise au téléobjectif depuis l’autre versant de la vallée, au cours de notre trajet aller (entre Phortse et Pangboche).

Passé Thyangboche, on redescend d’un seul coup à 3250 m, au village de Phunki, une descente en sous-bois plutôt raide qu’on est bigrement content de ne pas avoir à parcourir dans l’autre sens ! À Phunki, on trouve quelques uns de ces fameux rhododendrons qui justifient paraît-il de choisir le printemps pour venir au Népal. Au passage, je n’ai jamais compris pourquoi ce qui est un buisson dans les Alpes devient un arbre dans l’Himalaya. À moins que ce ne soit homothétique par rapport à la taille des montagnes.

Rhododendrons et moulin à prière hydraulique à Phuki, le 22 avril 2003

Le petit bâtiment sur la photo est une autre curiosité de Phunki (bien que ça ne se voie pas très bien, outre le fait que la photo est floue) : il s’agit d’un moulin à prières hydraulique dont le baril tourne en permanence, entraîné par le torrent. Il n’y a pas à dire, le bouddhisme est une religion en avance sur son temps, qui offre la liberté de sous-traiter ses prières à des machines, écologiques de surcroît !

Il nous reste ensuite à remonter 200 m pour regagner Namche Bazar. Puis, encore un jour et demi de marche pour reprendre l’avion à Lukla. Au cours de notre redescente de la côte de Namche Bazar, nous avons pu (grâce aux sherpas qui nous ont indiqué le bon moment) apercevoir une dernière fois l’Everest à travers une trouée dans les arbres.

Dernière vision de l’Everest en quittant Namche Bazar, le 23 avril 2003

Le voyage se termine par deux jours passés à Kathmandou (en népali काठमाडौं), journées de sécurité un peu ennuyeuses à la longue, même s’il y a pas mal de choses à visiter dans la ville. Pour ma part c’est mon deuxième séjour, donc je me suis limité à ce que je n’avais pas encore vu : les grands stûpas et le Durbar Square de Kathmandou. J’ai effectué l’ensemble de ces visites seul, le groupe étant tout petit et chacun préférant aller de son côté. Les photos ne sont pas toujours très réussies car le temps était plutôt couvert.

Le stûpa de Swayambunath (स्वयम्भूनाथ स्तुप) est situé en haut d’un monticule que l’on atteint par un escalier de 300 marches. Le sanctuaire domine la ville, mais le panorama est moins intéressant que celui de la butte Montmartre (tout chauvinisme mis à part). Un grand nombre de singes vit dans le petit bois entourant l’escalier ainsi que dans le sanctuaire (d’où le nom de « temple aux singes » que l’on lui donne parfois). Il paraît qu’ils sont agressifs si on les regarde dans les yeux, aussi n’ai-je pas essayé et je ne les ai pas pris en photo. La photo montre le stûpa proprement dit, sur lequel on reconnaît les yeux de Bouddha et le nez en « ? », ainsi que les drapeaux à prières. Le stûpa n’est pas un monument isolé, il y a plusieurs petits temples ainsi qu’une Gompa disposés tout autour.

Le stûpa de Swayambunath, le 24 avril 2003

Deuxième grand sanctuaire bouddhiste à Kathmandou, le stûpa de Bodnath. Contrairement à Swayambunath qui est isolé en haut d’une colline, Bodnath est situé en pleine ville (non loin de l’aéroport). Ce stûpa est utilisé par les Tibétains exilés au Népal. Il existe ici aussi plusieurs monuments secondaires autour du stûpa.

Le stûpa de Bodnath, le 25 avril 2003

La place d’Asan Tole constitue le cœur vivant de Kathmandou, celui des autochtones et non des touristes. Outre les nombreux commerces, on y rencontre de nombreux petits temples hindous qui font l’objet d’une ferveur populaire.

La place d’Asan Tole à Kathmandou, le 25 avril 2003

Car l’hindouisme est bien la principale religion du Népal, pratiquée par environ 80 % de la population, le bouddhisme étant surtout répandu dans les montagnes. L’extrême complexité du panthéon et de la culture hindous me paraît passionnante à bien des égards (et je le crois, au moins autant que le bouddhisme), mais je ne les ai malheureusement abordés que très superficiellement, étant donnée la pauvreté des explications qui nous ont été fournies à leur propos. Il faut dire que la religion hindoue n’a pas à l’instar du bouddhisme la faveur des bobos post soixante-huitards.

Durbar square constitue le centre historique de Kathmandou : on y trouve une grande concentration de temples et de monuments hindous, ainsi que le palais royal historique. L’actuel roi du Népal n’y vit plus, et le temple est transformé en musée, que l’on visite mais où l’on ne peut pas prendre de photos. Autre curiosité de Durbar Square, la maison de la Kumari royale. La Kumari est une fillette désignée dès son plus jeune âge comme « déesse vivante », et qui vit recluse dans cette maison jusqu’à la puberté. Elle ne peut pas marcher car ses pieds ne doivent pas toucher le sol. Elle ne sort de cette maison qu’une fois l’an, à l’occasion d’une fête au cours de laquelle elle est portée en procession à travers la ville et où même le roi du Népal se prosterne devant elle. Son état divin cesse à la puberté (ou à la première perte de sang), et elle mène (en principe) une vie normale à l’âge adulte. La photo montre la cour intérieure de la maison, la Kumari est censée se dissimuler derrière l’une des fenêtres du premier étage.

La maison de la Kumari à Kathmandou, le 25 avril 2003

Et je terminerai ce diaporama par cette vue générale de Durbar Square, où l’on distingue au premier plan le temple de Shiva-Parvati (deux divinités du panthéon hindou).

Kathmandou : Durbar Square et le temple de Shiva-Parvati, le 25 avril 2003