Les Albères, entre mer et montagne

Les Albères, entre mer et montagne

Une randonnée de quatre jour effecutée (à la Toussaint 2011) dans le massif des Albères, département des Pyrénées-Orientales. C’est le dernier contrefort des Pyrénées avant la Méditerranée. Un programme assez varié pour cette randonnée, avec une journée sur les crêtes (en suivant le GR 10), mais également une balade côtière.

Nous sommes partis des thermes du Boulou au sud de Perpignan, ville rejointe en train de nuit. C’est dans ce secteur que passe (par un tunnel sous le massif des Albères) la ligne TGV Perpignan-Figueras qui est paraît-il très peu rentable. Le Boulou est en plaine, mais nous avons immédiatement commencé à monter sur les premiers contreforts du massif. Pour cette première journée de randonnée, nous n’avons malheureusement pas eu beau temps, nous avons progressé la plupart du temps dans le brouillard.

Dans l’après-midi, nous avons effectué une montée un peu éprouvante sur un très étroit sentier, vers le col de Linas. Notamment, le franchissement d’un petit ruisseau ne s’est pas fait sans peine.

Après le col, nous avons longé la crête jusqu’au gîte du col de l’Oullat où se trouvait notre premier gîte. Un endroit que j’aurais apprécié (qui proposait des crêpes succulentes) n’étaient les deux énormes chiens dont je préférais me méfier.

Au petit matin, changement radical de météo ! Nous avons eu grand beau temps toute la journée. Nous avons admiré en partant la vue sur le Canigou et les Pyrénées en général (nous ne verrons plus le Canigou par la suite).

Nous avons bientôt rejoint la frontière franco-espagnole (d’où les barbelés reliquats de l’époque franquiste n’ont pas été systématiquement enlevés) et avons continué le long de la crête jusqu’au sommet du pic du Néoulous (1256 m), point culminant du massif des Albères. Le sommet est recouvert d’une forêt d’antennes en tout genre. Le vent était assez frisquet et nous ne nous y sommes pas attardés.

Sur la dernière photo ci-dessus on aperçoit la tour de la Massane, dont il a beaucoup été question dans nos conversations bien qu’elle ne figurât pas au programme de cette randonnée. Je m’y suis déjà rendu quand j’étais beaucoup plus jeune.

Le GR 10 que nous avons continué à suivre, longe assez longtemps la crête et la frontière franco-espagnole. Les montées alternent avec les descentes, même si l’on perd peu à peu de l’altitude.

À quelques rares moments, on quitte la crête (toujours du côté français !) pour passer en forêt. Sur la seconde photo c’est le crapaud que j’ai voulu photographier…

On commence maintenant à apercevoir la mer… On distingue également la tour de la Massane déjà mentionnée ainsi que celle de la Madeloc où nous nous rendrons le dernier jour.

Voici maintenant le pic de Saillefort (ils sont vraiment pénibles à l’IGN de remplacer la toponymie française par la dénomination catalane : c’est avec nos impôts qu’ils contribuent ainsi au démembrement de la France !). Le Saillefort est le dernier sommet avant la descente sur Banyuls (c’est aussi à ce niveau que le GR 10 quitte le tracé de la frontière).

Un petit passage (à peine) plus technique :

Nous sommes maintenant en contrebas de la tour de la Madeloc.

Nous arrivons à Banyuls, terme de la randonnée du jour et localité viticole.

De Banyuls nous avons pris le train pour Port-Vendres (distant de quelques kilomètres à peine) où se trouvait notre gîte où nous allions rester deux nuits (et que nous partagions avec des membres du CAF de Toulouse). Nous avons un peu parcouru la ville dans la soirée (nous ne la verrons à la lumière diurne, d’ailleurs, que le dernier jour avant de partir).

Le lendemain, nous reprenons le train jusqu’à Cerbère, dernier bourg avant l’Espagne. Cerbère c’est surtout une immense gare frontière occupant la moitié de la ville (la place est rare entre mer et montagne), mais que l’ouverture des frontières semble avoir quelque peu assoupie. En descendant du train on emprunte ce long tunnel sous les voies, qui ne dépaysera pas les métropolitains parisiens que nous sommes.

Cet hôtel (désaffecté ?) dominant les voies nous a aussi pas mal intrigués.

Les orages doivent être violents par ici, si l’on en croit les aménagements des rues.

Nous nous élevons maintenant au-dessus de la ville, passant à côté de ce poste frontière tristement abandonné depuis le traité de Maastricht.

Un petit coup d’œil du côté espagnol (Port-Bou).

Longeant la crête et la frontière, nous montons jusqu’aux ruines de la tour de Carroig 672 m.

Une belle vue mais du vent sur ce sommet. Et le temps n’était pas aussi beau que la veille. On remarquera le choix des drapeaux (européen et catalan) excluant tout emblème national, français comme espagnol : emblème d’un monde post-soixante-huitard voulu par nos élites, la cauchemardesque Europe de Van Rompuy.

Nous redenscendons ensuite vers Banyuls (mais pas par le même versant que la veille).

Nous traversons ensuite la ville, mais nous sommes loin d’avoir terminé : nous devons encore gagner Port-Vendres par le sentier côtier ! Or la nuit tombe vite fin octobre. Résultat, nous ne pourrons même pas nous arrêter prendre un café…

Un tronçon pas très folichon entre Banyuls et l’anse de Paulilles.

Ensuite c’est le sentier côtier (jusqu’au cap Béar et son phare), rappelant un peu la Bretagne mais en plus accidenté.

Après le passage du cap, la nuit a commencé à tomber, et nous avons préféré suivre la route (pas trop de circulation). Nous sommes arrivés relativement vite à Port-Vendres, où il a toutefois fallu contourner assez longuement les installations portuaires.

Dernière journée : balade au-dessus de Port-Vendres (avant de reprendre le train pour Paris).

Très vite nous dominons la très touristique ville de Collioure (depuis le fort Saint-Elme).

Cette « œuvre d’art » cadrant la vue sur Collioure nous a beaucoup amusés…

Nous sommes passés par-dessus le tunnel de la voie express desservant l’arrière-pays. Avant de descendre au fond du trou (comme l’avait désigné notre logeur) à l’ermitage de N.-D. de Consolation… juste pour le plaisir de tout remonter ensuite ! L’endroit faisait auberge mais était fermé… donc pas de café, n’en déplaise à certains…

Donc une remontée assez abrupte jusqu’au col de la Serra desservi par la route…

Puis nous longeons la crête en contournant un petit sommet, la bataille de Taillefer… Rien à voir (je pense…) avec le massif alpin du même nom encore tout récent dans ma mémoire !

Mais là, nous nous sommes brusquement retrouvés dans le brouillard. Et pour ce qui est de la tour de la Madeloc (alt. 651 m), point culminant de la journée, nous ne l’aurons aperçue que sous cette allure fantomatique.

(Ce décord de carton-pâte qui dissimule sous de faux rochers certaines des installations de télécommunications de la tour, est assez étonnant !).

Le temps s’est assez vite dégagé pendant la redescente. Nous avons longé un nombre impressionnant d’ancien forts militaires, preuve que nos relations avec l’Espagne n’ont pas toujours été au beau fixe…

Puis, un dernier petit col à passer (le col Perdigue) avant de regagner Port-Vendres, largement à temps pour le train (nous avons même pris le temps de retourner sur le port prendre un café !). Contourner les voies pour gagner la gare n’est toutefois pas aisé, on en est réduit à passer par une sorte d’égoût !